De belles images d’archives sur plaques de verre témoignent du rêve industriel de la fin du XIXe siècle, marques du passé contrastant avec la réalité actuelle. Le son de l’industrie devient rock. Dans un petit bateau, on descend lentement les rives de la rivière Ave, envahies de végétation luxuriante. La vallée, l’une des plus industrialisées du Portugal, a connu tant l’exploitation de la nature que celle des hommes. Progressivement, on devine des bâtiments en ruine. On entre dans une usine encore en activité. On rencontre ceux qui continuent d’habiter les bords de la rivière. L’histoire commence à se raconter entre incendie, fermeture et abandon. Les plus modestes sont restés et ont reconstruit un mode de vie rural. Des jeunes explorent les friches, construisent des rampes de skate improvisées, créent de nouveaux terrains de jeux... Les promesses de prospérité de la révolution industrielle sont démenties par la situation de désordre social, environnemental, économique, culturel, paysager. L’avenir est incertain. Le présent aussi.
+ Provas, exorcismos [Trials, Exorcisms]
Susana Nobre, 2015, PT, DCP, vo st fr, 25'
Les ouvriers d’une usine apprennent par simple affiche que leur usine va fermer. Impossibilité de discussions, dirigeants invisibles. Rituellement, les travailleurs continuent à se présenter au travail dans l’espoir de conserver leur emploi et s’occupent en jouant aux cartes, en construisant des châteaux d’allumettes, en se confiant. Un titre emprunté à Henri Michaux pour un court métrage qui n’est pas sans évoquer "L’usine de rien".