"Sous la douche, le ciel" suit durant 5 ans le parcours du combattant d’un groupe de citoyens voulant offrir un véritable service de sanitaires aux plus démunis de Bruxelles, DoucheFLUX, où ils puissent "se refaire une beauté et redresser la tête". D’emblée, ils savent qu’ils ne pourront compter que sur eux-mêmes, leurs paroles et leurs rêves, pour persuader à tous de l’urgence de leur projet, suite au constat d’immobilisme des politiques vis-à-vis des chiffres alarmants de la précarité. A la tête du collectif, Laurent d’Ursel, plasticien iconoclaste aux allures de Don Quichotte à bicyclette. On le suit dans ses démarches auprès de services administratifs obtus ou de potentiels investisseurs privés afin de trouver, acheter et rénover un bâtiment compatible à leur projet. Parallèlement, la parole des membres de cette association bigarrée s’enchaîne, mêlée à celle de personnes ayant comme seule demeure la rue et à qui les premiers veulent rendre la dignité…
Documentaire témoin, "Sous la douche, le ciel" prend par moment des allures de film à suspense, les coups de théâtre s’y enchainent jusqu’à la création effective de DoucheFLUX en mars 2017. L’émotion n’est jamais loin, le rire non plus. Mais le film du duo d’artistes pluridisciplinaires, Effi (Weiss) et Amir (Borenstein), est aussi parcouru d’une réflexion sur la citoyenneté et de son rapport avec les pouvoirs publics. Formellement maîtrisé, que ce soit dans les mises en situation de la parole des protagonistes, les passages de cinéma direct, sa bande son travaillée, ou ces moments de respiration d’un Bruxelles apaisé propice à la méditation et à l’imaginaire du spectateur, "Sous la douche, le ciel" finit par nous persuader que changer cette société à notre niveau de simple citoyen est possible… à condition de s’accrocher et d’y mettre toute son énergie vu les antagonismes en place d’un système plus que jamais grippé.
En présence des réalisateurs à chaque projection