5x2 places pour Africa Is/In the Future au Nova
Nous avons 5x2 combi-tickets à vous offrir pour la seconde soirée de Africa Is/In the Future au Nova
Vendredi 20/5 à 20h00 au Cinéma Nova
Pour participer, un mail à concours@radiopanik.org avec comme sujet "Africa", avant jeudi 19, midi.
Africa Is/In the Future
Afrofuturism’s Mothership arrived ! Le futurisme made in Africa travaille de multiples manières l’image de l’Afrique en recourant au genre de la fiction spéculative. L’African Futurism ne se limite pas à d’hypothétiques rencontres avec des aliens ou autres fantasmes, mais propose aussi - et c’est le cas du réalisateur camerounais Jean-Pierre Bekolo, invité d’honneur du cycle - une vision du futur, héritier direct de notre époque. L’horreur tient dans l’impossibilité de tout changement ! D’autres réalisateurs africains, ou issus de la diaspora, projettent un futur depuis leur société en pleine mutation. Ce futurisme spécule sur les transformations sociétales à travers le prisme fictionnel. L’Afrique du futur, car l’Afrique est le futur !
"The world is catching up with Africa, not the other way around", dit Achilles Mbembe. L’Afrique sert de laboratoire d’un monde à venir. "Paradigme du futur", elle forme la tête de pont des développements en Occident. L’image (néo)coloniale de l’Afrique ayant déterminé la réalité africaine, il est nécessaire, voire urgent, de s’imaginer une vision du futur pour pouvoir ensuite y aspirer. Comme le dit Bekolo, "Si l’image est le problème, elle peut également être la solution". L’Afrique représentée dans un futur déterminera l’Afrique du futur. Pour un continent que l’on a toujours privé d’avenir, cet imaginaire futuriste est crucial affirme le grand réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambety dans un entretien avec Bekolo sur ce qu’est le cinéma pour lui. "Pour moi, c’est comme une grand-mère qui veut qu’à chaque fois on commence l’histoire d’une autre façon. Plutôt que commencer par "il était une fois", il doit être possible de dire : "Demain, il sera une fois..."." La programmation Africa is/in the Future nous fait découvrir comment des réalisateurs africains se saisissent de l’écran pour y projeter des thématiques telles que passé, mémoire, écologie, migration, politique et xénophobie tout en se projetant dans un avenir plus ou moins radieux.
Jean-Pierre Bekolo, 2005, CM, vo fr, 97'
En 2025, la nuit règne et seule la mort survit. Majolie et Chouchou, les deux Saignantes qui manient à merveille le sexe et la mort, tentent de s’émanciper en puisant leur force dans le mevungu, une entité étrange mélange de sorcellerie et de clairvoyance.
"Les Saignantes" est un film de science-fiction sans navettes spatiales, avec du polar et de l’horreur. Si Bekolo imagine le futur comme la continuation d’un statut quo, sa vision du futur est un cauchemar. L’horreur réside précisément dans la possibilité d’un futur qui est la continuation d’une dégradation du présent. Il nous prévient : attention, ce que voyez arrivera si nous ne changeons pas les choses !
""Les Saignantes" parlent de choses auxquelles on s’accommode, qu’on accepte sans s’offusquer dans nos sociétés. C’est un film sur l’éthique. A quel moment on dit "assez" ?"
Un film provocateur, étonnant, jouissif, à l’esthétique hybride et innovante : "Les Saignantes" est un film africain d’avant-garde qui ne vous laissera pas indifférent !
En présence de Jean-Pierre Bekolo
L’afro-futurisme indiquait la direction à prendre : ancré dans les racines lointaines africaines, foncer vers les étoiles ! Le cinéma africain part en quête de reconnaissance pleine de la capacité des femmes et des hommes du continent à s’émanciper jusqu’à voyager au-delà de la stratosphère. Les croyances traditionnelles sont le point de départ d’un récit surréel dans un des derniers film du collectif The Nest. Le premier film d’animation de Wangechi Mutu nous montre une créature hybride à la tête de femme-méduse qui voltige dans un ciel pollué en croquant à pleines dents des oiseaux rebutants. Attention : cupidité et gaspillage nous tuerons ! Au sol, une « afronaute » attend le bon jour pour décoller et entrer dans la légende. Pourquoi la lune ne serait-elle pas la première étape de l’exploration stellaire africaine ? Et là haut dans l’espace, Bekolo pose un regard songeur tant sur la boule bleue que sur cette volonté même de partir au loin quand l’Afrique semble la destination à choisir. Terminons la séance avec un film belge expérimental où une société primitive blanche s’ébat dans un monde en plastique dépourvu de toute pudeur. Une ethnologue parlant lingala décrit les us, coutumes et mœurs de ce peuple pâle...
• To Catch a Dream
The Nest Collective, 2015, KE, video, vo st ang, 13'
Percée dans les cauchemars d’une veuve qui se transforme en créature du futur, en traversant un désert pour s’engloutir finalement dans sa propre mort. Les croyances traditionnelles sont le point de départ d’un récit surréel. Un des derniers film du collectif The Nest, qui se dit explorateur de ses identités modernes et troublées, ré-imaginant ses passés et remixant ses futurs.
• The End of Eating Everything
Wangeshi Mutu, 2013, KE, video, sans dial , 8'
Le cauchemar continue dans le premier film d’animation de Wangechi Mutu, où une créature hybride à la tête de femme-méduse voltige dans un ciel pollué en croquant à pleines dents des oiseaux rebutants. Avertissement : la cupidité et le gaspillage de notre monde global et capitaliste nous mèneront à notre propre mort...
• Afronauts
Frances Bodomo, 2014, GH-US, video, vo ang , 13'
Fantasme premier de l’exploration spatiale : la lune. Pourquoi ne serait-elle pas la première étape de l’exploration stellaire africaine ? Au sol, une « afronaute » - Matha, la mère des exilés - attend le bon jour pour décoller et entrer dans la légende. Tiré de l’histoire réelle du programme spatial zambien de 1969.
• Une africaine dans l’espace
Jean-Pierre Bekolo, 2007, CM, video, vo fr , 2'
Là-haut dans le cosmos, un objet volant non-identifié accueille la diaspora africaine from USA qui cherche un nouvel espace afin de matérialiser ses rêves. ‘After New York, what’s next ?’, demande Bekolo. ‘The moon, Mars ? No, it is Africa.’
• Saturnus
Ludo Mich, 1971, BE, 16mm, vo , 25'
Quelque part, un jour, une société primitive blanche s’ébat et se débat dans un monde en plastique dépourvu de toute pudeur. Une ethnologue parlant lingala décrit les us, coutumes et mœurs de ce peuple pâle. Bobine rétro-futuriste ou de science fiction ? Peu importe le flacon, l’ivresse de l’aboutissement délirant d’une épopée stellaire racontée par une congolaise y est.