L’émission radio « Des Singes en Hiver » s’invite au Steki et en direct sur les ondes de Radio Panik. Discussion avec Véronique Clette Gakuba, Guillermo Kozlowski, et vous, si vous passez au Steki entre 18h et 19h.
Conquête du désert et pillage colonial : les héritages de la colonisation
Vers le XIXème siècle le colonialisme s’approprie massivement les terres du monde entier. Une étrange image accompagne cette démarche : l’idée que ces terres sont un désert, et que seules les techniques et l’économie occidentale peuvent faire fleurir le désert. En Argentine le massacre des indiens et le vol de leur terres s’appelle officiellement la conquête du désert. Mais on retrouve cette image aux Etats-Unis, en Algérie, en Palestine…
Ce n’est pas un manque d’information, les colons savent très bien qu’il y a des gens, des animaux, des plantes, des minéraux précieux, de l’eau… dans ces déserts. Mais « désert » est une manière d’envisager le rapport à la terre.
Parallèlement, lors de ces conquêtes, et c’est aussi une nouveauté de l’humanisme du XIXème siècle (les Espagnols ou les Portugais ne s’étaient pas préoccupés de cela), il sera question de remplir des musées, des laboratoires et des cabinets de curiosités, d’éléments ramenés de la colonisation. Aussi bien la faune et la flore que les humains, les objets de culte, les ustensiles du quotidien, ou n’importe quoi d’autre trouvé sur place seront méthodiquement rangés dans des boîtes et des vitrines.
Transformer la terre en matière informe, pliable à tous les désirs et les besoins de l’économie et la technique. Enfermer tout ce qui est plus singulier, plus complexe dans des lieux appropriés.
A partir de deux courtes présentations de Véronique Clette Gakuba et de ses travaux sur les musées coloniaux, et de Guillermo Kozlowski et de son texte « Conquérir le désert », nous tenterons d’exposer ces deux modes d’appropriation et leur suites, qui sont d’une certaine manière deux faces de la même pièce. Mais aussi de voir comment ils sont reliés, interdépendants.
Les présentations seront suivies d’une discussion ouverte avec les personnes qui seront sur place à ce moment là.