Un ami me disait : "Je suis diplômé universitaire, fils de bonne famille, tout ça. Mais quand le match de foot commence, je suis quelqu'un d'autre".
Feu Arthur Koestler, écrivain cosmopolite né à Budapest disait : "Il y a le nationalisme d'un côté et le nationalisme footballistique de l'autre".
Indéniablement, c'est ce dernier qui génère le plus de passions. Il suffit, pendant les Coupes du Monde, d'écouter et parfois subir les illettrés footballistisques manifestant leur volonté d'apprendre à lire.
Koestler lui-même, citoyen britannique loyal et fier de son pays d'adoption, est resté tout au long de sa vie un nationaliste hongrois en matière de foot. Il est vrai qu'il a eu la chance de voir évoluer sous le même maillot Puskas, Kocsis ou Czibor, finalistes malheureux de la Coupe du Monde 1954.
Aujourd'hui, la ferveur nationaliste a non seulement disparu des milieux policés mais elle est fermement condamnée... par ces milieux policés. A l'opposé, les stades de foot, souvent remplis de gens de conditions plus modestes, restent furieusement liés au référent national.
Assistons-nous à une lutte des classes qui n'assume pas son nom ?