"RADIO O C'EST LA SUITE DE RRRADIO SUPERNOVA: STUDIO MOBILE, POUR PARTIR À LA RENCONTRE DES POÈTES, ENREGISTRER EN DIRECT DES POÈMES-ACTION, ORGANISER DES LIVES IN-SITU ET PARFOIS CREER DES INTERVIEW-CREATIONS SONORES."
Pour découvrir cette radio, voici deux de leurs créations:
- Astruc
- Août 2015
- Composition: Martin Bakero
- Entretien: Anna Serra
- Poèmes: Martin Bakero (TRUC, Editions Éoliennes, Paris, 2014)
- Voix: Anna Serra, Martin Bakero, Maja Jantar
- Instruments à Vent: Martin Bakero
- Procédure acousémantique: Martino Baker
- Nous avons passé une nuit devant l’interface du logiciel de son et un micro soumis à des effets sonores, pour préparer une interview-performance du travail de Martin avec des lectures de Truc, son dernier bouquin. Dans sa navette spatiale ou ancien nid de grillons, on buvait du vin en attendant de manger les sardines. Le lendemain le direct a bien eu lieu au studio de Radio Marias rue Chapon et il était cosmique, 45 min d’écoute de la vie sur Ganymède et un transvasement hypnotique de la parole jusqu’au transpercement du sens ! Mais les ondes années lumières que nous diffusions le 10 avril 2015 ne se sont pas laissées enregistrer et il ne reste aucune trace de cette vie sur Ganymède. Mais nous sommes sûrs, Martin et moi, que le direct a bien été transmis jusqu’au Chili où a eu lieu quelques semaines plus tard l’éruption du volcan Calbuco.
Et puis j’ai rappelé Martin.
Martin faut qu’on le refasse, mais cette fois-ci avec Radio Supernova, et je te propose de refaire l’interview performance quitte à réutiliser la première piste qu’on a faite chez toi.
Alors on l’a refait. On n’est pas reparti sur Ganymède, on savait pas bien où on était. En tout cas, on s’est filmé au décollage et on buvait du thé aux algues.
Astruc était né.
***
Anna m’a invité à faire une émission pour radio Marais. Une fois diffusée en direct, elle a été kidnappée et n’est pas arrivée au stade de podcast. Elle m’a alors invité à en faire une autre pour Radio Supernova.
J’ai accepté le défi, préparé mes appareils et j’ai allumé le vaisseau. J’avais un micro stéréo (pour la voix d’Anna et la mienne), un poème de Maja Jantar et moi que j’avais dans les oreilles ce jour là, et deux piezzo : je les avais installés pour qu’ils fassent résonner les lettres que je leur jetais au hasard et ainsi ils me dictaient la réponse. J’avais aussi un saxophone et une flûte.
Mon vaisseau, mon PneumaSpaceship, avait été chargé magnétiquement avec des centaines des grillon il y a quelques années, et il paraîtrait qu’ils aient eu un effet sur Anna. Elle avait reformulé les questions par rapport à mes réponses du premier entretien et en même temps elle lisait des poèmes de mon livre TRUC.
Ensuite j’ai tout travaillé au studio pour donner vie à la matière. J’ai camouflé plusieurs réponses car “la réponse est la disgrâce de la question” comme disait Maurice Blanchot. J’ai manipulé notre enregistrement pour lui donner la couleur sonore de la transe que nos avions alors partagée. - Martin Bakero et Anna Serra remercient Maja Jantar, Pablo Vargas Avaria, Gino Favotti, Stéphanie Boubli et Laure Clapies.
- Bubble Radio
- 7 janvier 2015
- Radio Bubble est né dans l’espace-temps Bubble time in Paris, qui est aussi le nom d’un blog que nous avons crée Kinga et moi.
- Le lendemain de sa performance aux Instants Chavirés à Montreuil pour la soirée Poésie et flottement dans les néons rouges, Kinga et moi nous sommes retrouvées dans le nuage d’angoisse parisien suite aux attentats. C’étaient les premiers pas de Kinga dans la capitale dont elle ne parlait pas la langue. Sans avoir le temps de faire face à ce nuage de « ça va ? », je tentais de traduire l’événement à Kinga en anglais, de l’aider à comprendre alors que j’étais moi-même prise à la gorge par un tourbillon collectif émotionnel difficile à appréhender, mon esprit était encore dans le rouge des émotions foudroyantes et sensuelles des performances de la veille.Ne nous comprenant pas avec Kinga à cause de la langue impuissante à apaiser un dépaysement violent et la venue par vague des angoisses autour de nous et en nous – malgré notre inquiétude souterraine constante au sujet de notre sort commun, des injustices et de notre soucis de nous protéger des analyses erronées de la conjoncture – nous avons décider de nous isoler l’une de l’autre, l’une avec l’autre, dans une bulle.
Puisque tout, médias, passants, voisins, amis, nous obligeaient à vivre l’événement, nous avons décidé de le vivre mais sans en parler. Nous avons écrit des textes, nous nous sommes passé l’appareil photo, nous avons enregistré des textes d’auteurs hongrois et français, nous avons dansé la valse devant un manège, évité le lait et le gluten, pris de la hauteur sur la ville pour nous dire « ah d’accord je suis là ».Pendant 4 jours, nous avons publié les traces de notre journée sur le blog. Puis nous avons eu besoin de pousser l’exorcisme plus loin.
Un ami nous a alors prêté son studio le 4ème jour, la veille du départ de Kinga pour Londres. Nous avons sélectionné et enregistré des loops à deux voix qui nous serviraient de basse et préparé le parcours de notre performance : il démarrerait avec mon invitation à l’égard de Kinga à parler dans le studio d’une radio imaginaire. Mais au lieu de poursuivre le face à face de l’interview, nous nous sommes dépossédés de nos rôles et avons laissé la bête s’emparer de nous. Nous ne savions pas que cette métamorphose laisserait place au final à un chant où nos deux voix se sont merveilleusement mêlées. - Les textes entendus se trouvent tous sur le blog Bubble time in Paris
- Compo, textes et voix : Kinga Toth et Anna Serra (avec la caisse claire !)