Nous, Quenouilles, plusieurs voix...
Roc, mot singulier, qui évoque quelque chose de dense, de lourd, Permanence, immuabilité, ce qui ne peut être mis à mal/entamé que par l’érosion, les intempéries, la longue course du temps ou un évènement extraordinaire, cataclysmique. Et Bonaparte, bizarrement, seul sur son rocher, l’île d’Elbe, là où il est exilé (mais il le choisit, ce lieu d’exil!) après la bataille de Leipzig et sa chute - déchu qu’il est du trône de France. Mais en fait ce mot de Rogue, il vient aussi et surtout à l’anglaise. Rogue (adj) = coquin, franc-tireur, solitaire (Harrap’s Shorter) - Rogue (Nom) autrement dit Malicia, des X-Men. Rogue = aussi ce mage, dans la saga Harry Potter de J.K.Rowling. Traduit, en français, par Severus… La rogue (autrefois aussi dénommées noues, langues, raves ou œufs de poisson) désigne les gonades femelles de certaines espèces animales aquatiques comestibles. Elle se présente sous la forme d'une poche d'œufs, de taille et de couleur variables. Dans le langage courant, la rogue est souvent appelée « œufs de poisson », alors que les œufs de poisson proprement dit sont les multiples constituants de cette rogue, et sont obtenus par séparation du tissu conjonctif qui forme la poche externe de l'ovaire (photo: rogue de thon rouge).
Culture populaire, qui me vient, comme ce morceau de Nâdiya, intitulé tout simplement roc.
Emil Ferris, autrice hallucinante de Moi ce que j’aime c’est les monstres, BD hors du commun… le micro prêt de l’ordi tandis que je lis, à partir d’une minute, la traduction en français. monsieurtoussaintlouverture.net/Livres/Emil_Ferris/Moicequejaimecestlesmonstres_Livreun_index.html l’écouter la première partie en anglais, lecture ensuite de la partie où elle évoque ce rêve de rocher qui contient l’or… et la guérison.
-
Wild Thing - The Troggs
-
Loona’s tale sur le blog imnotontheguestlist.com
Poème Ode à un homme roc de granit, pour un homme ET donc appel à Modou de la Voix des Sans Papiers de Bruxelles en chemin vers le château de Karreveld, un gros bâtiment de pierres, papiers, ciseaux dans lequel la nouvelle bourgmestre célèbre son investiture.
Roc Rogue Mary: Le mot roc appelait chez moi son contraire. Et Mary Tharp a émergé, une géologue qui fait partie de mon petit panthéon personnel de femmes, le matrimoine que je me constitue peu à peu et qui hante le roman que je suis en train d’écrire. Je l’ai découverte dans une émission radio alors que je préparais mon annuelle confiture aux cerises. Merci Jean-Claude Ameizen et les Epaules de Darwin sur FranceInter. Mary Tharp, découvreuse des failles océaniques. A l’époque, un peu près la seconde guerre mondiale, la théorie de la dérive des continents était toujours refusée par la plupart des scientifiques. Ils jugeaient ridicule d’imaginer que le sol sur lequel nous vivions put être en mouvement et glisser comme un navire. Cette hypothèse inquiétante que la terre bouge sous nos pieds avait sombré dans l’oubli après avoir été élaborée une première fois par Alfred Wegener. Mais le travail minutieux et humble de Mary Tharp devait venir ébranler une nouvelle fois la solidité des roches et des certitudes. Et ce ne fut pas simple – en particulier pour une femme, durant les années 1950. « Le monde entier s’est déployé devant moi (ou, du moins, les 70% couverts par les océans). J’avais une toile blanche à remplir de possibilités extraordinaires, un puzzle fascinant à assembler : cartographier le vaste sol marin caché du monde. ». Géologue et mathématicienne américaine, Mary a 28 ans quand elle engagée comme assistante technicienne au laboratoire de géologie de l’Université Columbia à New York. Le géophysicien Maurice Ewing, son boss, « Doc » comme elle l’appelle, ne savait pas très bien quoi faire d’elle. Et il finit par la charger de réaliser les cartes des fonds marins sous la direction de Bruce Heezen.
-
Faut-il imaginer Sisyphe heureux? (selon l’expression de Camus) / Rappel: mythologie grecque. (wikipédia): Sisyphe est surtout connu pour avoir déjoué Thanatos. En échange d'une source qui ne tarirait jamais, Sisyphe révéla au dieu-fleuve Asopos où se trouvait sa fille Égine, enlevée par Zeus, qui la désirait et avait pris la forme d'un aigle. Asopos fit fuir Zeus, mais ce dernier en voulut à Sisyphe ; il envoya Thanatos le punir. Cependant, lorsque le génie de la Mort vint le chercher, Sisyphe lui proposa de lui montrer l'une de ses inventions : des menottes. Il enchaîna Thanatos, si bien que ce dernier ne put l'emporter aux Enfers. S'apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya Arès délivrer Thanatos et emmener Sisyphe aux Enfers. Mais Sisyphe avait préalablement convaincu sa femme de ne pas lui faire de funérailles adéquates. Il put ainsi convaincre Hadès de le laisser repartir chez les vivants pour régler ce problème. Une fois revenu à Corinthe, il refusa de retourner parmi les morts. Thanatos (ou même Hermès, selon certaines traditions) dut alors venir le chercher de force. Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet (Odyssée, chant XI). Sisyphe, condamné pour avoir défié les dieux et combattu la mort. Les dieux ont pensé qu’ils avaient trouvé une forme parfaite de torture pour Sisyphe: condamné à porter au sommet d’une montagne du Tartare un rocher, voué à la redescendre. Ad vitam Eternam. Alors que lui attendrait l’impossible, que la pierre reste au sommet de la montagne. Les dieux pensaient générer une frustration permanente, fondé sur l’espoir sans cesse renouvelé de Sisyphe. Camus (qui a écrit Le Mythe de Sisyphe en 1942) voyait dans Sisyphe le héros absolu de l’absurde, et non pas une tragédie, mais: une résistance peut-être: face au pouvoir des Dieux, les narguer en acceptant son châtiment comme une forme de victoire. voire un dépassement: de l’absurdité de la vie, du non-sens qu’elle porte, à n’être pas sens mais tropisme, volonté propre de poursuite, tautologique. En embrassant son destin, cette tragédie. La révolution est donc intérieure, pas extérieure.
Prochain mot et prochaine émission: Mercredi 2 janvier: “Inconscient.e”