Chère oreilles tendues par le froid, attendries par la St Nicolas, pointées vers ces ondes chaleureuses de fin d’année… Nous voici, nous, quenouilles et invitées, Sonia, Aliette, Yamina et Milady en comité feu de cheminée autour d’un thème à plusieurs entrées. OH VOL.
Déclinons d’abord le propos de notre hôtesse Radio Panik: Du 15 nov au 15 déc, la grille transversale de l'antenne de Radio Panik vole et virevolte, l'idée est de s'approprier le mot VOL. VOL, Comme le délit de dérober quelque chose à quelqu'un. Il y a bien sûr cette connotation négative, vilain larcin puni par le Code Pénal. Et si on commençait une réflexion pour une acceptation plus positive du mot VOL? Où placer le vol dans notre "conscience"? Autour du fameux syndrome « Robin des Bois », voler aux riches pour donner aux pauvres. Ne dit-on pas d’ailleurs "voler au secours de quelqu’un"? Les cas où le vol est à la frontière de l'éthique et de la morale. Les cas où le vol est source de création pour aller plus loin. VOL, c’est aussi son interprétation plus scientifique et poétique: l’envol personnel, celui de l’oiseau, de l’avion, et de tous ces objets volants non identifiés.
DONC, Nous, quenouilles, parfois obéissantes, parfois désobligeantes, nous avons ajouté trois autres lettres: AGE.
VOL-AGE. Mot teinté d’une littérature 18èmiste, entre liaisons dangereuses et morale chrétienne, ce terme détient en son étymologie le vol, l’envol et la légèreté de l’être, jusqu’à la volatilité, la volubilité. Au delà de l’aspect immoral qu'il implique, nous revendiquons la réappropriation du mot VOL-AGE comme nécessité éthique et sémantique ET métaphysique, d’un aller sans retour vers l’Ether qui construit la zone au dessus de l’ozone, une sorte de retour à l’essence de ciel, vers une vision plurielle d’un monde en strates mortelles mais pas mortifères.
A nous, femmes (et hommes alliés) de récupérer la légèreté, légèreté qui n'est pas la dépolitisation, qui n'est pas non plus l’aliénation par l’ignorance et la facilité, mais la légèreté comme désinvolture consciente, comme un mouvement d'aisance et de fluidité. En ne nous prenant pas au sérieux 'mais' en prenant à bras le corps les aspects du corps sans mort, de l’esprit en vie, en acceptations de nos déchéances, de nos décadences, de nos vertus à double entrée, de nos vices à visions plurielles.
En invitant Sonia Verstappen, c’est un contrepoids, un contrepoint que nous proposons. Sonia était prostituée, est anthropologue et co-fondatrice d’un collectif des travailleuses et travailleurs du texte... du sexe… (UTSOPI). Sonia, nous la croisons en des lieux littéraires, notamment lors de la présentation du livre de Laurent de Sutter, la Métaphysique de la putain, ou en des lieux de luttes intersectionnelles. (Cf. dossier sur la prostitution dans la revue du Centre d’Action Laïque, Espaces de libertés (l’article de Sonia “Putain, c’est compliqué”).
Un contrepoids car, nous Quenouilles, en tant que non travailleuses du sexe (sauf si on considère la prostitution dite conjugale avec l’un.e ou l’autre amoureux.se lors d’un besoin de confort social et économique), nous anticipons que la prostitution comme “milieu” (c’est à dire, prenant en compte les parties prenantes: prostitué.e, client.e, activité, représentation, …) n’est en rien légère ou volage, que la représentation de la / du prostitué.e est bien souvent très éloignée des réalités de leur terrain. C’est donc Sonia Verstappen, en contre exemple d'une des explorations du mot volage, que nous avons invitée.
Et puis, au vu de notre ajout d'âge à vol, nous avons néanmoins questionné le VOL.
Bonne écoute, bonnes ondes,
Les Quenouilles
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Remerciements aux travailleuses du texte qui nous ont envoyé des textes inédits ou aimés sur le thème volage*:
Anne Guinot, Frédérique Dolphijn, Veronika Mabardi, Fabienne Bloc, Fidéline Dujeu, Perrine Le Querrec, Léïla Duquaine, Catherine Pierloz, Sappho et Manu Deloeul.
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Playlist:
Extrait du film "La Vérité" de Henri-Georges Clouzot
Capsule de "Volage, Volage" de Marc Aryan
"Les Passantes" de Georges Brassens sur un poème de Antoine Pol
Entretien de Caroline Berliner avec Melissa Belarus (autrice haïtienne, publiée aux éditions C3)
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Extraits de l’article de Marie-Andrée Delhamende à propos de la femme sans enfants.
Mobilisation du 17 décembre : Invitation à la Journée Internationale Contre Les Violences faites aux Travailleurs du sexe.
Article de Samuel Douhaire à propos du film La vérité de Clouzot.