Marica TAKINO Violoncelle Japonaise
Familiarisée avec la musique classique dès mon plus jeune âge, il me semblait naturel de venir en Europe pour y apprendre la musique et en particulier jouer du violoncelle. Je n’ai jamais vraiment eu conscience de mes origines japonaises jusqu’au jour où j’ai été diplômée du conservatoire de musique de Bruxelles. Sortie de ma coquille après une éducation musicale difficile, j’ai commencé ma quête d’identité pour enfin prendre conscience que je pouvais concilier le violoncelle avec ma culture japonaise d’origine.
Le thème du concert du 9 septembre est : « le Japon et l'érotisme ». En m'interrogeant sur ce thème extravagant, j'ai noté quelques vertus sous-jacentes que les japonais possèdent; ce sont l'autosacrifice et l'abstinence. Le japonais peut être féroce car il est capable de mourir pour l’amour d’un idéal.
Je vais donc interpréter de la musique japonaise dans ce concert. Malgré une mélodie exotique, je ne peux pas nier l'universalité « cosmique » au-delà des influences japonaise et européennes.
Marica Takino est née à Shizuoko (« Colline calme »), non loin du mont Fuji. Elle commence le piano à l’âge de quatre ans. Enfant prodige pour la virtuosité de ses improvisations, elle aspire pourtant à devenir violoncelliste, mais fera, dans un premier temps, des études artistiques à l’Université d’Aoyama, à Tokyo. Elle devient enseignante à l’âge de vingt ans.
La musique est son guide depuis toujours, et cette passion l’emmène au-delà des océans. Au Conservatoire Royal de Mons, elle sera l’élève de David Cohen, au Lemmensinstitut de Louvain, elle étudiera auprès de Geert De Biève, et au Conservatoire Giuseppe Tartini à Trieste, elle obtient la note maximale et les félicitations du jury.
Elle continue néanmoins à cultiver sa sensibilité plastique en suivant les cours de l’école supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles. En musique, sa pratique du violoncelle aura l’occasion de se perfectionner auprès de Roland Pidoux, Mark Drobinsky, Andrers Gron, Justus Grimm et Henry –David Varena. Enfin, sa rencontre avec David Geringas, à la prestigieuse Accademia Musicale Chigiana de Sienne, lui ouvre le chemin d’une carrière majeure en tant que soliste et chambriste.
Appelée à participer à des festivals internationaux (France : Festival d’Evian –musiques et instruments rares ; Japon : Festival Casals ; Belgique : Ars Musica-international contempory music festival), elle a aussi l’occasion de se produire en Italie, en Espagne, au Portugal, au Danemark, et d’être invitée à jouer comme soliste avec l’Orchestre de La Chapelle des Minimes et à collaborer avec l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie.
« Dynamique, chaleureuse, étincelante », c’est ainsi que la presse salue les qualités exceptionnelles de cette violoncelliste japonaise.
Passionnée de diverses formes musicales, comme le répertoire ancien et contemporain, l’improvisation et le jazz (elle aura l’opportunité de partager la scène avec le grand jazzman belge Steve Houben et Jean-Louis Rassinfosse), ses capacités ne se limitent pas au répertoire traditionnel, mais vont aussi s’aventurer du côté du théâtre et du cinéma. Son originalité commence à s’imposer, sa prestation en tant que chanteuse accompagnée du violoncelle a eu un grand succès lors du concert de charité organisé en soutien à Fukushima en 2011.
« Toute la musique, en général, est une succession d’arc-en-ciel. » Pau Casals Un des plus grands violoncellistes et humanistes du XXe siècle, Pau Casals, lui a donné une grande inspiration dans la façon d’être comme artiste. Marica considère que jouer de la musique est un acte divin. Le musicien est le médiateur qui relie les deux mondes opposés, entre ciel et terre, rêve et réalité, passé et futur, ombre et lumière, avec la résonance vibrante d’harmonie. La musique a une vertu thérapeutique, elle parle à l’âme humaine et forme un arc-en-ciel dans le cœur.