Droit comme un cierge, athlétique et imberbe, il incarne la perfection cléricale. Certainement guidé par le Créateur, il a su faire face au régime proto-soviétique hongrois de 1919 - la République Hongroise des Conseils - et recrute désormais ses ouailles parmi la paysannerie pour, implacable, rétablir l’ordre et punir ce qui dépasse. Avec les communistes, libertaires et anarchistes de tout poil comme cibles de choix de ses rituels assassins. Dans sa trilogie révolutionnaire, Miklós Jancsó – dont nous avons montré le somptueux "Psaume rouge" au mois de juin passé – se sert de ce contexte historique pour mettre en scène la violence des contre-révolutions réactionnaires. Psalmodies et encens embrument l’espace lumineux de ses magnifiques longs plans séquences chorégraphiés avec maestria et des verts vallons sauvés de l’abattement et du désespoir par les chants et musiques d’un peuple qui dispose de ses seuls sons pour narguer le clerc. Un revers de médaille révolutionnaire orchestré d’une magistrale caméra pour un film d’angoisse sociale où ce zélote séducteur incarne à lui seul la renaissance d’un conservatisme mortifère. Jusqu’à la libération finale tant attendue où la musique reprend ses droits...
Agnus Dei au Nova
Vendredi 27 septembre 2019
Publiée le lundi 23 septembre 2019
(concours terminé)
3x2 entrées à vous offrir pour la séance ci-dessous au Nova, le 27/9 à 22h00.
participer : un mail avant jeudi midi à concours@radiopanik.org avec comme sujet "agnus dei"
Égi bárány
Miklós Jancsó, 1971, HU, hu , 90'
27.09 > 22:00