De mauvaises langues diront : "quoi, encore les René Binamé au Nova ?!". Elles auront tort, car bien que ce groupe mythique soit fort proche de notre cinéma, en vingt ans d’existence le Nova les a invités à peine trois fois ! Et encore, la deuxième était pour un concert sur le pouce durant le PleinOPENair, et la dernière pour un live soundtrack, certes mémorable, mais qui n’avait que peu à voir avec leur répertoire. D’autres nous reprocheront de n’avoir programmé Daniel Hélin qu’une seule fois pour ce même festival en plein air, mais jamais au Nova. Et là, ils auront raison, d’autant que ce troubadour saltimbanque est bien trop invisible ces dernières années en nos contrées. Mea culpa, Daniel… Il s’est depuis rappelé à nos bons souvenirs ! En prenant connaissance l’an dernier de l’association détonante de tous ces lascars, nous guettions l’opportunité d’enfin les (re)programmer au Nova…
Daniel Hélin et ses Binamés clôtureront donc à leur manière festive un cycle de débats centrés sur les rapports citoyenneté-pouvoirs publics. Ils ne manqueront pas de dédier leur concert aux actions des premiers, et d’égratigner en chansons celles des seconds. En quelque sorte leur spécialité, René Binamé fêtant cette année ses 32 ans d’existence, une épopée composée de chansons libertaires aux riffs endiablés, alors que Daniel Hélin est à la veille d’être trentenaire en jonglerie de vers et autres textes-manifestes à l’imaginaire débridée, mis en musique en solo ou lors de collaborations musicales aussi diverses qu’engagées. Un vent anarco-ludique va souffler ce dimanche soir dans la salle, et vu la générosité de nos amis, il ne manquera pas d’être aussi chaleureux que tonifiant !