Hnifa, une vie brûlée
Ramdane Iftini, Sami Allam, 2008, DZ, video, vo ar st fr, 60'
Hnifa, née en Kabilye mais rapidement forcée à l’exil à Alger, connut un destin digne des histoires les plus sombres. Il l’emmena des deux cotés de la Méditerranée, beaucoup à Paris où elle fut découverte dans les cabarets. C’est cette vie de souffrance que retrace ce film tourné pour la télévision. On y découvre une chanteuse d’une expressivité confondante. Elle amène la manière de chanter de son village natal et crée, avec les musiciens et auteurs qu’elles rencontrent, une nouvelle musique plus urbaine. La même histoire, en somme, que les Auvergnats et Italiens de Paris avec le musette, ou les Grecs d’Izmir exilés au Pirée avec le Rébétiko, ou encore les bluesmen de Chicago. L’occasion de découvrir une grande voix féminine de la musique kabyle, en ouverture de cette soirée dédiée aux traditions de chant de cette région.
Tighri Uzar
Le trio Tighri Uzar, littéralement "La voix des racines", est composé de trois sœurs : Nadia, Naima et Samia Ammou ; il collecte des chants traditionnels kabyles. Ces chants leurs sont transmis par leur mère et par leurs ainées de Yakouren, leur village d’origine, dans une région que les colons appelaient « la petite suisse nord africaine ».
A capella, Bendir et mains, ou accompagnées par un percussionniste, elles chantent des airs de fêtes, comme des complaintes déchirantes, avec une énergie enivrante. Comme dans toutes les musiques traditionnelles, la moindre inflexion de voix nous renseigne sur l’origine de la chanson, la qualité du chanteur, de la chanteuse. C’est cette précision dans les mélismes, et la profondeur de l’interprétation, qui rendent ce trio unique, qui ravissent les soirées parisiennes et marseillaises où elles se produisent fréquemment.