5x2 places pour la première soirée Biafra au Cinéma Nova
5x2 places à gagner pour l'ensemble de la première soirée consacrée au Biafra vendredi 7/10 à 20h00 au Cinéma Nova.
Pour participer, un mail à concours@radiopanik.org avant jeudi midi avec comme sujet "Biafra"
Biafra
Biyi Bandele, 2013, NG-GB, DCP, vo st fr, 113'
"Half of a Yellow Sun" suit le destin, depuis le début des années 60 de deux sœurs jumelles aux caractères très différents, Olanna et Kainene. Si le film ne nous plonge pas immédiatement au cœur de la guerre du Biafra, c’est pour mieux cerner l’émergence et la brutalité du conflit au travers de différentes perceptions et sensibilités.
2014, le visa de censure n’arrivait pas et la sortie du film au Nigéria était sans cesse repoussée. Il n’en fallait pas plus pour susciter la curiosité des Nigérians et peut-être encore davantage celle de ceux de la diaspora. Difficile de comprendre en quoi pouvait poser problème un film sur le Biafra aujourd’hui, et pourtant...
Le film était déjà attendu pour plusieurs raisons. Une alliance assez inédite entre Nollywood et Hollywood, un casting international (dont Chiwetel Ejiofor, tout droit sorti de "Twelve Years a Slave"), et donc un budget conséquent, rare pour un film africain. Surtout, il est l’adaptation du second roman de Chimamanda Ngozi Adichie, dont le troisième, "Americanah", venait de sortir. Succès de librairie, succès critique, une nouvelle voie du féminisme et des post-colonial studies, cette oeuvre littéraire est aussi signée par une écrivaine rendue célèbre pour son Ted talk "We Should All Be Feminists" samplé plus tard par Beyoncé !
Là où le livre "Half of a Yellow Sun", dans la tradition de Chinua Achebe, arrive à aborder des situations complexes de manière simple, grâce à des stratagèmes littéraires habiles, sensibles et efficaces, où le recours à l’imagination du lecteur qui connaît les images marquantes vues dans les journaux de l’époque fonctionne à merveille ; le film se bat entre difficultés de production et incapacité à aborder l’horreur et la violence de front, malgré quelques tentatives honorables de mise en scène (la reconstitution du Lagos 60’s), une photo intéressante et l’utilisation d’images d’archives. La nécessité de rentrer dans les canons de deux traditions cinématographiques n’arrangeant rien.
Reste qu’au milieu de tout cela, "Half of a Yellow Sun" n’a pas eu sa chance en salles. Et c’est justement parce qu’il est un édifiant et très récent témoignage de l’incapacité à aborder sereinement le sujet, et donc qu’il est matière à discussion, que ce film a sa place dans ce volet spécial Biafra au Nova. Une occasion peut-être unique de le découvrir sur grand écran en Belgique.
En présence de Daria Tunca qui introduira le film, chercheuse CEREP (Centre d’Enseignement et de Recherche en Littératures Postcoloniales) de Liège, spécialiste de l’œuvre de Chimamanda Ngozi Adichie.
Uchenna Ikonne, actif dénicheur des perles de la musique nigériane 60’s et 70’s (on lui doit, entre autres choses, la redécouverte de William Onyeabor) vient de publier deux livres et compilations sur la courte vie du rock nigérian entre 1972 et 1977. On ne pouvait pas passer à côté ! Il montre comment les groupes ont été, à leurs débuts, des figures emblématiques du conflit biafrais, à tel point que chaque compagnie militaire voulait un groupe attitré voyageant avec eux, leur attirant la sympathie des habitants des villes et villages traversés. Il démêle l’histoire complexe et foisonnante des transfuges, des déchirements et des heureuses combinaisons entre musiciens qui allaient, au sortir de la guerre, constituer le champ du rock nigérian. Histoire des labels bien sûr, mais aussi de la survivance d’un certain esprit qui s’incarne dans ces groupes d’un pays aux cicatrices encore douloureuses.
Écoute de morceaux, extraits vidéos (avec entre autres Fela Kuti, Ginger Baker mais aussi de Paul McCartney venant enregistrer à Lagos), diaporama... Nous vous proposons une séance riche en musique endiablée à partir des livres d’Uchenna Ikonne, qui fera son apparition sur l’écran en fin de séance grâce à la magie d’internet et du monde moderne.
On jouera les prolongations au bar avec des sons Highlife, Afro-beat et rock, bien sûr, en compagnie de Chris Ofili.