(fini) Le grand concours Offscreen : première semaine
Ce mercredi commence le festival Offscreen, festival de cinéma non-conventionnel, étrange, trash parfois, bis de temps en temps : un bel ensemble de films inédits, rarement vus, invisibles, etc. Tout ça se passe au Cinéma Nova et à la Cinemathèque. Nous avons des places à vous offrir. Celles-ci vont toujours par deux et concernent les séances reprises ci-dessous. Pour participer : mail avant jeudi midi à concours@radiopanik.org avec comme sujet "offscreen" suivi du nom de la séance qui vous intéresse.
- DON/JEU 03.03 19:30 Cinema Nova 11 Minutes
- VRI/VEN 04.03 19:30 Cinema Nova Short Films by Lucile Hadzihalilovic
- VRI/VEN 04.03 23:30 Cinema Nova Shock
- ZAT/SAM 05.03 17:30 Cinema Nova Evolution
- ZAT/SAM 05.03 21:30 Cinema Nova Innocence
- ZON/DIM 06.03 17:30 Cinema Nova The 1000 Eyes of Dr Maddin + The Forbidden Room
Jerzy Skolimowski, 2015, PL-IE, DCP, vo en, 81'
On peut envier l’énergie et la jeunesse de Jerzy Skolimowski (“Deep End”, “The Shout”, “Essential Killing”) -77 ans- devant ce thriller élégant au montage serré. En 11 minutes, d’où le titre, plusieurs destins se croisent : une belle actrice dans un hôtel de luxe, en tête-à-tête avec un régisseur scabreux, son mari jaloux faisant les cent pas dans le couloir, un dealer ultra speed trouvant le temps de coucher avec une partie de sa clientèle, un ex-détenu pédophile vendeur de hot-dogs, un groupe d’ambulanciers forcés de se battre avec un skinhead haineux pour accéder à un immeuble, un couple désœuvré qui regarde des films pornos au lit… Ces “11 minutes” vont bouleverser de nombreuses vies.
• La bouche de Jean-Pierre
Lucile Hadzihalilovic, 1996, FR, 35mm, vo , 52'
Après la tentative de suicide de sa mère, Mimi est recueillie par sa tante Solange, dont le fiancé, Jean-Pierre, porte un intérêt tout particulier à la petite nièce. Un film d’horreur social sous la forme d’une fable à la fois cynique et poétique.
• Nectar
Lucile Hadzihalilovic, 2014, FR, DCP, sans dial , 18'
Une allégorie onirique et sensuelle de la société humaine, comparée à une ruche d’abeilles et leur reine.
• Good Boys use Condoms
Lucile Hadzihalilovic, 1998, FR, 35mm, sans dial , 6'
Un court métrage érotique, réalisé dans le cadre d’une campagne pour la promotion de l’usage du préservatif.
Mario Bava, 1977, IT, 35mm, vo en, 93'
Après un séjour en clinique de désintoxication, Dora revient dans la maison qu’elle a occupé il y a sept ans avec son premier mari et leur fils Marco. Dora a une nouvelle relation, mais cette nouvelle situation familiale ne suffit pas à exorciser les démons de son premier mariage.
L’esprit de son défunt mari est toujours là - et il est là pour Marco. "Shock" est une adaptation contemporaine du Bava "gothique", mis au point tout au long de son œuvre . C’est un final exceptionnellement oppressant que Bava a réalisé en enrôlant le talent littéraire de son fils Lamberto pour son chant du cygne. Ce travail en commun combine la sensibilité de l’ancienne et de la nouvelle génération du cinéma d’horreur italien, et le flair subtil de Bava qui distille les tactiques de choc de son fils chéri.
Lucile Hadzihalilovic, 2015, FR-BE-ES, DCP, vo fr st nl, 81'
Nicolas vit sur une île isolée, peuplée exclusivement de femmes et de jeunes garçons de son âge. Dans cette communauté mystérieuse, tout le monde se ressemble, tout est silencieux. Guidé par une étoile de mer rouge, il croit voir un cadavre au fond de l’océan. Du haut de ses dix ans, il se pose alors des questions auxquelles il ne trouvera que des réponses à faire froid dans le dos. Depuis sa première mondiale au Toronto International Film Festival 2015, l’univers énigmatique d’"Évolution" a déjà séduit un grand nombre de spectateurs. Ce second long métrage de la talentueuse Lucile Hadzihalilovic ouvrira les hostilités de l’édition 2016 du festival Offscreen. Rituels obscurs et sirènes maléfiques, nous sommes ici plongés dans un récit onirique mêlant poésie et imaginaire horrifique, sublimé par la photographie nébuleuse du prodige belge Manuel Dacosse
En présence de la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic et de l’équipe du film.
05.03 > 17:30
Lucile Hadzihalilovic, 2004, FR-BE-GB-JP, 35mm, vo fr st en, 122'
“Innocence” se déroule dans un internat pour jeunes filles, au milieu des bois, complètement isolé du reste du monde. Les élèves reçoivent de 2 institutrices excentriques un enseignement exclusivement consacré à la biologie et au ballet. Cette adaptation de la nouvelle, "Mine-Haha" ou "À propos de l’éducation corporelle des jeunes filles", du dramaturge allemand Frank Wedekind, plonge le spectateur dans un mystérieux monde parallèle qui a ses propres règles strictes et sa propre symbolique. Le casting des jeunes filles, impressionnant, est épaulé par Marion Cotillard et Hélène de Fougerolles. Ce film est une fable pour adulte qui baigne dans une atmosphère de sombre réalisme magique dans lequel Hadzihalilovic accentue sans cesse l’impression d’une menace inquiétante grâce à une bande sonore complexe et au formidable travail du caméraman Benoît Debie, qui a aussi travaillé avec Gaspard Noé sur "Irréversible".
05.03 > 21:30
Yves Montmayeur, 2015, FR-US, DCP, vo st fr, 65'
L’appellation de ’’David Lynch Canadien’’, dont on affuble depuis longtemps Guy Maddin, semble aujourd’hui presque dénigrante au vu de l’univers cinématographique singulier créé par ce génie visuel, au cours des trente dernières années. Sa fascination pour la période transitoire entre le muet et le parlant de la fin des années ’20 lui a inspiré des films hypnotiques, voire obscurs, à la sexualité transgressive ; en guise de lettres d’amour perverses à cette ère révolue. Ces ’’1000 yeux du Dr. Maddin’’ nous montrent son style inimitable, surréel et consciemment anachronique, au travers d’images de plateau et d’interviews avec notamment Isabella Rossellini, Kenneth Anger, John Waters, les frères Quay ou Udo Kier. Yves Montmayeur a remporté avec ce film le prix du meilleur documentaire au dernier Festival de Venise.
En présence du réalisateur Yves Montmayeur.
Guy Maddin, 2015, CA, DCP, vo st fr & nl, 130'
Quatre ans après ’’Keyhole’’, le nouveau Guy Maddin est un tout grand cru. Non content de superposer une douzaine d’histoires différentes, Maddin attribue encore à chacune un visuel particulier. Toute recherche de cohérence scénaristique écartée, plongez-vous dès lors dans le monde fantastique de Guy Maddin. Monde protéiforme dont les fragments se succèdent en incessantes circonvolutions, telle la pellicule d’un film, et fiévreux délire de cinéphile où polychromie et pellicule passée servent une inventivité confinant au slapstick authentique. Ce tourbillon narratif, d’une hallucinante extravagance, emporte irrémédiablement le spectateur, pour son plus grand bonheur.