(fini) Le grand concours Offscreen : troisième semaine
Troisième et dernière semaine du festival Offscreen, festival de cinéma non-conventionnel, étrange, trash parfois, bis de temps en temps : un bel ensemble de films inédits, rarement vus, invisibles, etc. Tout ça se passe au Cinéma Nova, à la Cinemathèque, au RITS, à Bozar, etc. Nous avons des places à vous offrir. Celles-ci vont toujours par deux et concernent les séances reprises ci-dessous. Pour participer : mail avant jeudi midi à concours@radiopanik.org avec comme sujet "offscreen" suivi du nom de la séance qui vous intéresse.
DON/JEU 17.03 19:30 Cinema Nova Double Bill cinéma bis belge : La Plus Longue Nuit du Diable + Et ma soeur ne pense qu'à ça
ZAT/SAM 19.03 21:30 Cinema Nova The Baby
ZON/DIM 20.03 17:30 Cinematek Let's Scare Jessica to Death
ZON/DIM 20.03 21:30 Cinema Nova High-Rise
Depuis l’édition précédente du festival, notre programme contient un module récurrent consacré au cinéma culte et d’exploitation belge. Le “Cinéma Bis” est un concept vaste : il se rapporte aux films à petit budget – de la série B à la série Z – dans des genres populaires tels que l’horreur, les films d’aventure ou les films érotiques. Le Cinéma Bis a prospéré pendant l’âge d’or des années 60 et 70, à l’époque où les cinémas de quartiers faisaient recette. Certains Belges se sont eux aussi lancés dans l’aventure du cinéma bis, faisant fi du contexte social et moral de l’époque, beaucoup plus strict qu’aujourd’hui. Les films d’exploitation osaient, encore plus que les films d’auteur, aborder des thèmes alors tabous. Ces curiosités, pleines de sexe et de violence, faisaient le bonheur d’un public hétérogène et étaient projetées dans les cinémas ‘grindhouse’ de quartier, dans les grandes villes. À Bruxelles, nous pouvons citer le Royal Nord (Rogier), le Victory (rue Neuve) ou encore le Cinéma Apollo (rue de Malines) et les cinémas érotiques comme Le Paris et le Cinéma ABC sur l’avenue Adolphe Max.
De langste nacht van de duivel
Jean Brismée, 1971, BE-IT, 35mm, vo fr, 86'
Jean Brismée, cofondateur de l’école de cinéma INSAS, a plusieurs courts-métrages et documentaires à son actif. Lorsque se présente l’occasion de tourner un long-métrage de fiction, son choix se porte sur ce récit fantastique autour d’un démon féminin. Dommage qu’il en soit resté là, car la co-production belgo-italienne “Au Service du Diable” est un film de genre particulièrement réussi, qui n’a rien à envier à ses pendants européens des années septante. Sept voyageurs trouvent refuge dans un château délabré de la Forêt Noire, appartenant à la famille maudite Von Rhoneberg. Les voyageurs sont alors rejoints par une succube tentatrice (Erika Blanc, une des reines du cinéma de genre italien). Elle va leur faire regretter, un à un, leurs sept péchés capitaux.
Mijn zuster denkt alleen daaraan
Joseph W. Rental (Henri Xhonneux), 1970, BE, 35mm, vo fr, 76'
Inspirés par la vague de films érotiques et pornographiques en provenance des États-Unis, certains ont voulu tourner des films de sexploitation en Belgique. Henri Xhonneux, qui s’est par la suite fait un nom avec la série “Téléchat” et le film “Marquis”, a alors sévi sous un pseudonyme à consonance américaine – une pratique courante à l’époque – en nous livrant une pépite belge du genre. Une jeune femme en fauteuil roulant et sa sœur puritaine – toutes deux en proie à des frustrations sexuelles – découvrent qu’une part de l’héritage de leur oncle leur revient. À une condition toutefois… Une clause du testament stipule qu’elles doivent avoir perdu leur virginité, dans les deux semaines, pour pouvoir toucher le gros lot.
Ted Post, 1973, US, HD, vo en, 84'
Une jeune assistante sociale visite la bien étrange famille Wadsworth, composée d’une mère tyrannique acariâtre, de deux filles adultes et d’un fils de 21 ans qui vit en couche culotte dans un berceau. Elle se prend très vite d’affection pour cet "enfant", ce qui agace son superviseur mais aussi, assez rapidement, les femmes Wadsworth. Grâce à la mise en scène élégante du film et la déclinaison de femmes cintrées qui le peuplent, on passe un curieux moment devant "The Baby". L’astuce consiste à ne faire de ce "bébé" qu’un prétexte puisque les femmes sont les réels personnages principaux du film où les hommes sont réduits à une impuissance juvénile.
Le traitement amusé et terrifiant de cette histoire, sans concession pour la banlieusarde américaine des années 70, fait du film l’une des plus réjouissantes découvertes de ce module.
JOHN D. HANCOCK
US, 1971, 35mm, VO ST FR & NL OND, 89'
Après un séjour à l’hôpital psychiatrique, Jessica se rend à la campagne pour un nouveau départ. Mais sa santé mentale semble encore vacillante, vu qu’elle perd rapidement tout sens de la réalité. Ou ses inquiétudes sont-elles fondées ? Un film d’horreur non-conventionnel qui soulève des questions existentielles.
Ben Wheatley, 2015, GB, DCP, vo st fr & nl, 112'
Le jeune docteur Robert (Tom Hiddleston) emménage dans un immeuble à appartements, un énorme gratte-ciel fourmillant d’intrigues sexuelles et de soirées arrosées. Le statut de chacun est déterminé par sa position dans le bâtiment : les plus pauvres dans les étages du bas, les riches par-dessus et au sommet, dans un loft immense et décadent : le vieil architecte (Jeremy Irons). Alors que Robert s’efforce de trouver sa place dans cette hiérarchie, les tensions entre les habitants finiront par déclencher une violente guerre des classes. Un film très attendu, où l’enfant terrible du cinéma britannique Ben Wheatley (“A Field in England”, “Sightseers”) transpose la dystopie du roman culte de J. G. Ballard (auteur du ’’Crash’’ filmé par David Cronenberg) en satire ultra-stylisée à l’humour noir féroce.
En présence du réalisateur Ben Wheatley