Enregistré le mardi 28 janvier 2020, à La Maison du livre, St-Gilles.
Dans les prisons françaises, il existe des quartiers spécifiques destinés à évaluer les détenus
« radicalisés » : les QER. S’y retrouve tout détenu inculpé pour des faits de terrorisme mais aussi tout détenu dont l’administration estime qu’ils sont radicalisés. Pendant 4 mois, tous leurs faits et gestes, leurs lectures, leur correspondance, les entretiens avec leur visiteurs sont examinés à la loupe, disséqués et rapportés afin d’évaluer leur dangerosité. A l’issue de ces 4 mois, sur base de cette évaluation, il est décidé de leur régime de détention. Dans l’énorme majorité des cas, ils sont envoyés en quartiers d’isolement, ou dans des unités pour détenus violents. Personne n’échappe au label « détenu dangereux ».
Dans les prisons françaises, il existe des quartiers spécifiques destinés à évaluer les détenus
« radicalisés » : les QER. S’y retrouve tout détenu inculpé pour des faits de terrorisme mais aussi tout détenu dont l’administration estime qu’ils sont radicalisés. Pendant 4 mois, tous leurs faits et gestes, leurs lectures, leur correspondance, les entretiens avec leur visiteurs sont examinés à la loupe, disséqués et rapportés afin d’évaluer leur dangerosité. A l’issue de ces 4 mois, sur base de cette évaluation, il est décidé de leur régime de détention. Dans l’énorme majorité des cas, ils sont envoyés en quartiers d’isolement, ou dans des unités pour détenus violents. Personne n’échappe au label « détenu dangereux ».
Alors, à quoi bon évaluer ?
Qui sont les personnes qui se retrouvent dans les QER ? Qui réalise leur évaluation ? Sur base de quelle méthode ? Avec quelles conséquences pour les personnes évaluées ?
Ce sont ces questions que nous discuterons avec David Scheer, chercheur au CNRS à l’Université de Lille, qui a eu l’occasion de faire une immersion de plusieurs mois dans trois de ces quartiers d’évaluation.
Ce sont ces questions que nous discuterons avec David Scheer, chercheur au CNRS à l’Université de Lille, qui a eu l’occasion de faire une immersion de plusieurs mois dans trois de ces quartiers d’évaluation.
Les QER ne sont pas un espace en dehors la société. Au delà de la problématique spécifique de la prison, il nous semble intéressant de questionner cette pratique radicale de l’évaluation. Confronter cette expérience aux innombrables évaluations auxquelles nous sommes soumis dans notre quotidien. Entretiens de contrôle au chômage, évaluations des compétences, néo-management, profilages en tout genre...
Réalisation: Chedia Le roij, Guillermo Kozlovski et Vincent Matyn.
Remerciements: Pierre Lorcquet et l'équipe de La Maison du livre
la participation de Chloé, d'Emanuelle...et le public.