En avril 2019 les Singes en Hiver ont réalisé l'émission Individus sans Monde * avec Alexis Zimmer, biologiste et philosophe, auteur de «Brouillards toxiques. Vallée de la Meuse, 1930, contre-enquête ».
Ce post-scriptum, enregistré le 21 mai 2020 reprend la discussion avec notre invité là où elle était restée, et tente d'inclure les nouvelles expériences que nous avons vécues depuis, notamment celle-ci:
l'épidémie de COVID rend tangible la possibilité de penser à partir du milieu. Les individus existent dans un monde dans lequel, que ça nous plaise ou pas, nous ne sommes pas isolés. C'est autour des possibilités que cela ouvre qu'a tourné notre nouvelle rencontre.
Le monde ne se résume pas, malgré ce que croient beaucoup d'occidentaux, à ce que nous choisissons de rencontrer, ni même aux rencontres dont nous sommes conscients, l’épidémie nous prouve clairement que nos liens vont largement au delà. Cela peut paraître une nouvelle effrayante, et certainement l’épidémie en elle même, l'eugénisme qui guide souvent sa gestion par les États, la myriade de dispositif de contrôle, la destruction du droit des travailleurs dont elle est l'excuse, ou la volonté de médiatiser tous les liens sociaux par des plateformes numériques... le sont.
Comme il le fait toujours, le néolibéralisme est capable d'expérimenter à partir d'une situation, et de trouver des moyens d'en profiter. Mais il y a certainement d'autres expériences, avec d'autres intentions et d'autres hypothèses à mener, c'est à cela que tente de contribuer cette émission.
Non pas un discours savant où on assène des vérités, qu'elle soient scientifiques ou de bon sens, en raillant ceux qui n'auraient pas compris. Mais une tentative de faire ruminer le sens-commun, de penser en commun.
Réalisée par Chedia Leroij et Guillermo Kozlowski avec les voix de Adrian, Matthias et "l'amour pandémique" de Silvia Guerra.