A trop vouloir mettre à tout prix les rappeurs dans tel ou tel moule, à force de considérer son public comme des parts de marché, le rap français crée des hommes à part, en marge. De ceux-là, des artistes qui depuis quinze ans n’acceptent ni concession ni ne se plient aux règles d’un jeu trop redondant, Arm fait partie. Codé , son nouvel et dixième album, en est une preuve supplémentaire.
Cette discographie, le rappeur l’a longtemps construite via le projet Psykick Lyrikah. Un concept mouvant qui l’a amené à travailler avec Dominique A, Olivier Mellano ou encore Laetitia Sheriff, et à se faire à la fois un nom et une réputation. Son nom, Arm, sera l’étendard de ses futurs albums. Sa réputation, elle, le suit : celle de l’honnêteté artistique, de l’entièreté, et de la création de noirceur sonore pour mieux faire ressortir la lumière.
Arm fait tout : écriture, rap, beatmaking, production… En résulte une cohésion évidente entre textes et musique, une capacité à manier les codes, les structures couplet/refrain trop entendues, à les tordre puis à les sublimer jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Sur Codé , ce sont des nappes épaisses et menaçantes qui donnent à l’album sa consistance. Chacun ou presque des neuf morceaux qui le composent commence par ces ambiances lourdes, durant lesquelles il faut tenter d’anticiper la suite, la teneur de ce que l’on s’apprête à entendre. Pessimisme ? Mélancolie ? Espoir Incertitudes ? Voilà de quoi Codé est fait.
Une émission réalisée par nos amis de Canal B