Du 27 juillet au 31 juillet 2021, s'est tenue au Centre d'art La Cuisine à Négrepelisse le festival "Le cours de l'eau, la cour et l'eau", une semaine de réflexion autour du “pays productif” et de la ruralité. Cartographier les ressources, exprimer les voies de transformation soutenable, dire ce qu’est le sol d’un éleveur, d’un paysan aujourd’hui, travailler aussi avec la seconde, voire la troisième génération des « néoruraux » qui peuplent les causses environnants et impulsent des dynamiques souvent insoupçonnées des urbains…
L’onde qui se propage à la surface de l’eau et se dépose en vaguelettes sur les berges ressemble à l’onde électromagnétique que l’émetteur radiophonique produit et dépose au berceau des oreilles des auditeurs. Partant de ces similitudes, Ludovic Roif de l'observatoire "Les nouveaux terriens" propose « L’onde dilettante », un dispositif acousmatique et performatif qui utilise la dégustation d’eaux réelles et imaginaires afin d’expérimenter la manière dont ces eaux se marient avec les réflexions des invités ou au contraire les déstabilisent comme un canoë au milieu des remous.
Radio Panik est heureuse de vous proposer les 5 dialogues noués par Ludovic Roif dans ce cadre.
Aujourd'hui, le troisième dialogue intitulé "Dialogue des eaux fruitées" avec Bronwyn Louw, Marielle Macé & Jeanne Peylet-Frish (3/5).
Bronwyn Louw est poète. Elle prépare actuellement une thèse à l’EHESS, intitulée Écrire le verger au XXIesiècle, dont les recherches – outre la recomposition d’une longue histoire de la littérature lyrique – sont nourries et portées par l’écriture d’un recueil poétique. Dans son travail, qui se déploie aussi dans des performances artistiques, le verger est une métaphore agro-poétique pour dire et révéler un monde de métamorphoses et d’enchevêtrement de formes de vie, à l’écologie trouble et pourtant « fructueuse ».
Marielle Macé est historienne de la littérature. Directrice de recherche au CNRS, directrice d’études à l’EHESS, elle a été récemment auteure associée aux Amandiers à Nanterre. Elle interprète l’art poétique comme une exploration critique des formes de la vie, en prise avec l’écologie des paysages et ses tourments les plus contemporains. Membre du comité de rédaction de la revue Critique, elle a notamment publié Nos cabanes (Verdier, 2019), Styles. Critique de nos formes de vie (Gallimard, 2016) et Parole et pollution (AOC, 2021).
Jeanne Peylet-Frisch est comédienne et dramaturge. Formée au jeu par Christian Jehanin, elle travaille en tant que comédienne et/ou assistante à la mise en scène avec plusieurs compagnies telles que Réseaux Théâtre, le NTE (Montréal), les Affranchis ou l’Amin Théâtre ou Terrain de Jeu. Elle déploie en parallèle son propre univers théâtral, expression à la lisière de l’écriture, de la musique, du jeu et des arts plastiques. Elle s’intéresse en particulier à la question de la fragilité, des féminités et des rapports de pouvoir.