Rediffusion d'une émission de "L'actu des luttes" de FPP (Paris)
Le peuple Kurde reste aujourd’hui l’un des plus grands groupes ethnolinguistique à ne pas disposer d’une nation et d’un Etat. Dispersé sur quatre pays son aire de peuplement s’étend depuis le sud-est de la Turquie, dans le nord-est de l’Irak, dans le nord-ouest de l’Iran et sur deux petites régions au nord-est et au nord-ouest de la Syrie. Sur ces quatre pays, seuls deux reconnaissent officiellement une région sous la dénomination de « Kurdistan » : l’Iran avec sa province du « Kordestan » et l’Irak avec sa région autonome du Kurdistan. L’histoire du peuple kurde est indissociable de l’histoire de sa lutte pour son existence et sa reconnaissance. Le nationalisme kurde existe et reste vivace et, malgré les guerres et les conflits qui ont traversé son histoire, le mouvement de libération nationale kurde a toujours été dynamique et créateur, entretenant une réflexion permanente sur ses objectifs et ses moyens. Quelle que soit l’appréciation qui peut en être faite ou le degré d’intérêt que la question kurde provoque, une chose est sûre : les propositions portées par la gauche kurde dans le contexte actuel des différents conflits du Moyen-Orient (le conflit syrien, le conflit turco-kurde, la situation irakienne…) apparaissent comme un ensemble d’éléments en rupture salutaire avec l’ordre et les désordres établis, les conceptions traditionnelles de la politique, de la démocratie, de la nation, le caractère prétendument inéluctable de l’horizon capitaliste, les États en place, leurs régimes, leurs frontières immuables, tous produits de l’histoire, et singulièrement de l’histoire coloniale, et qui n’ont pas vocation à demeurer figés et congelés dans une histoire qui est, par définition, tout sauf immobile.