Mercredi matin, nous aborderons la question des frontières et de leur construction politico-économique avec Natalia Hirtz, qui a coordonné le numéro du Gresea Echos qui y est consacré, et Catherine Bourgeois, autrice d'un article sur la construction de la frontière entre République Dominicaine et Haïti.
Nous aurons également le plaisir de nous entretenir avec Stéphanie Demblon d'Abolish Frontex.
Présentée et représentée de manière ahistorique et donc comme quelque chose de naturel, on oublie souvent que la frontière est un phénomène social, économique et politique propre aux sociétés modernes dont l’origine est étroitement liée au processus de colonisation du monde par les puissances européennes modernes. Un processus qui se trouve à la base de l’accumulation primitive du capital nécessaire au développement d’une bourgeoisie européenne et du capitalisme.
Dans le contexte actuel où les pays membres de l’Union européenne multiplient les budgets destinés au contrôle migratoire, la compréhension de la frontière est un enjeu croissant non seulement pour en saisir les évolutions économiques et géopolitiques actuelles, mais aussi parce qu’elles nous parlent de notre rapport à l’inclusion et à l’exclusion, de ce qui fait le vivre ensemble et la démocratie.
Au lendemain de la Journée internationale des migrants, le nouveau Gresea Échos décortique les frontières à partir de points de vue historique, philosophique, ethnographique, géographique, sociologique ou économique.