La pianiste, batteuse et chanteuse Eiko Ishibashi fait partie des rares rejetons de l’indie japonais actuel à avoir les honneurs d’un label hors du Japon. La faute à Jim O’Rourke, vétéran de la musique expérimentale et du rock américain exilé depuis une décennie à Tokyo, qui a beaucoup œuvré pour faire connaître sa musique et - sans doute - la faire signer en licence sur son label Drag City, basé à Chicago. Ce mois, elle sort son septième album solo depuis 2006, enregistré à la campagne avec O’Rourke, et pose avec lui en couverture du magazine de référence de la musique chercheuse, The Wire. L’occasion ou jamais de découvrir, si ce n’était déjà fait, sa pop progressive doucement volcanique et discrètement sentimentale, où les polyrythmies furieuses le disputent aux mélodies suggérées comme dans un rêve, entre Meredith Monk et nos bons vieux yéyés.
Photo (c) Laurent Orseau