Francis Dhomont, Français et Canadien. Compositeur, professeur (Paris, 2 novembre 1926). Il fait ses études musicales à Paris avec Ginette Waldmeier, Charles Koechlin et Nadia Boulanger. De 1944 à 1963, il pratique la composition instrumentale et vocale, et tente un rapprochement entre les systèmes modal et atonal. Cette première période de composition est marquée par quelques participations aux concerts avec le groupe Triptyque à Paris.
Playlist :
Francis Dhomont : Météores (Mouvances ~ Métaphores - empreintes DIGITALes - 1991)
Francis Dhomont : Citadelle intérieur (Sous le regard d’un soleil noir - empreintes DIGITALes - 1996)
Francis Dhomont : Vol D'Arondes (Jalons - empreintes DIGITALes - 2003)
Francis Dhomont : Le Message Quand Vient Le Soir (Sous Le Regard D'un Soleil Noir - empreintes DIGITALes (INA - GRM) - 1996 (1982))
Francis Dhomont : Antichambre (Forêt Profonde - empreintes DIGITALes - 1996)
Francis Dhomont : Je Te Salue, Vieil Océan! (...Et Autres Utopies - empreintes DIGITALes - 2006)
Francis Dhomont : L'Électro (Jalons - empreintes DIGITALes - 2003)
En 1947, Dhomont fait ses premières tentatives électroacoustiques avec un magnétophone à fil d'acier, parallèlement aux premières expériences concrètes de Pierre Schaeffer. En 1951, il quitte Paris pour la Provence où, en 1963, il installe son propre studio électroacoustique et se consacre dès lors à la composition acousmatique (c'est-à-dire un son avec des sources invisibles ou non aperçues). Membre fondateur et président du festival Musiques-Multiples de Saint-Rémy de Provence (1975-1979), il est sollicité, en 1979, à venir au Québec à titre de chercheur invité à l'Université de Montréal où il enseigne les techniques d'écriture et la composition électroacoustique depuis 1980. Depuis 1978, Dhomont mène une action pour la reconnaissance de la pensée, de l'écriture et du concert acousmatiques. À peu près ignorées au Canada au début des années 1980, ces notions sont dorénavant reconnues jusque dans l'Ouest canadien et particulièrement au Québec.
L'œuvre de Dhomont est axée sur le support magnétique et témoigne de son intérêt pour les jeux spectro-morphologiques et les ambiguïtés sens/son. Parmi ses œuvres, citons Syntagmes (1975) , Mais laisserons-nous mourir Arianna? (1979) , Sous le regard d'un soleil noir (1981) , Points de fuite (1982) et Chiaroscuro (1987), toutes primées au Concours international de musique électroacoustique de Bourges (France). Dhomont a remporté le Concours international de musique électroacoustique de Bourges cinq fois et le prix Magisterium de ce concours en 1988. Il a aussi été lauréat de la Tape Music Competition de l'Université Brock (1985), de l'International New Music Composers Competition (New York 1987, Miami 1988), de la deuxième Tribune internationale de musique électroacoustique à Stockholm (1988) et du Prix Ars Electronica en 1992 (Autriche).
Il a reçu des commandes, notamment des Événements du neuf(Chiaroscuro), de la Société de musique contemporaine du Québec (Chroniques de la lumière, 1989) et du Centre des arts de Banff (Espace/Escape, 1989). Une liste de ses œuvres se trouve dans Q/Résonance et Q/Résonance Addendum (Montréal 1988, 1989). En 1990-1991, trois de ses œuvres sont parues sur CD : « Thème de la fuite » extrait de ... mourir un peu (4-ACM 37), Qui est-là? (empreintes Digitales es IMED-9904) et Chroniques de la lumière (UMMUS UMM-101). Ses compositions de musique électroacoustique relatent souvent des histoires par le biais de la musique et interprètent la littérature, comme les légendes féeriques présentées dans Forêt profonde (1996) qui s'inspirent de l'œuvre de Bruno Bettelheim.
Dhomont est l'auteur d'articles et de diverses communications qui traitent de problèmes esthétiques, suscitant ainsi une réflexion importante sur l'évolution de la musique électroacoustique.
En 1988, il a été directeur du numéro « L'Espace du son » (The Space of Sound) de la revue Lien. Il a également été directeur de numéros spéciaux publiés par Musiques & Recherches (Belgique), Électroacoustique Québec : l'essor (Quebec Electroacoustics : The Expansion) et Circuit. Dhomont a codirigé le Dictionnaire des arts médiatiques et écrit pour plusieurs journaux, y compris CONTACT!, The Journal of the Canadian Electroacoustic Community, The WholeNote et Composer to Composer.
Dhomont a partagé la majorité de sa vie entre la France et le Québec. Pendant qu'il était au Québec, il a enseigné à l'Université de Montréal de 1980 à 1996. Il a donné des conférences à plusieurs auditoires et créé des programmes radiophoniques pour Radio-Canada et Radio-France.
En plus de nombreux prix internationaux, Dhomont a reçu une subvention du Conseil des arts et des lettres du Québec et en 1997, il a remporté le Prix Lynch-Staunton du Conseil des Arts du Canada, Jalons a remporté un Prix Opus dans la catégorie Disque de l'année - électroacoustique d'avant-garde lors du gala de 2003, un prix qui reconnaît les artistes de concert au Québec.
Dhomont est un compositeur associé du Centre de musique canadienne, membre de la Ligue canadienne de compositeurs et a été membre fondateur (1986) et maintenant membre honoraire (1989) de la Communauté électroacoustique canadienne.
Photo (c) Inés Wickmann