Mardi 26/11 à 20h00 :
Dada, en Allemagne, est très engagé politiquement, en tous cas beaucoup plus qu’à Zurich. Schwitters ne fut pas admis au Club Dada Hanovre car son travail n’avait pas suffisamment de « portée politique ». Il fait sa révolution esthétique en inventant le mot Merz. Lors d’une de ses collectes, au hasard de ses déambulations urbaines, il trouve un imprimé : Kommerz und Privat Bank, le découpe et ne garde que Merz qu’il déclinera. UnMerzbild est un tableau Merz, des Merzzeichnungen : des dessins Merz… Le Merzbau, quant à lui, est une sculpture protéïforme, une accumulation où se cachent des niches individuelles consacrées à ses amis artistes. Cette colonne de débris et de formes rigoureuses s’élève jusqu’au plafond.
L'UrSonate, composée par Schwitters entre 1921 et 1932, est l'aboutissement du Merzbau, qui est une parodie du Bauhaus. L'UrSonate, ou Sonate in Urlauten (sonate en sons primitifs), constitue le 24ème et dernier numéro de la revue Merz, qui paraît de 1923 à 1932, peu avant la victoire nazie. Elle est née de la rencontre de Kurt Schwitters et de Raoul Hausmann, l'inventeur du Merzbau (une parodie ironique du Bauhaus de Weimar), lui-même né de la rencontre de Schwitters avec Théo Van Doesburg. Cette sonate peut être regardée comme une amplification et une réduction des procédés typographiques haussmanniens. Schwitters se dégage de la typographie pour la remplacer par un rythme, des propriétés verbales, vocales ou visuelles. Le point de départ est le poème-affiche "fmsbwtözaü!pggiv…" de Raoul Hausmann (1918).