"Même avec un diagnostic psy, on est tout pas souvent pris au sérieux... "
Une émission de rentrée pour retrouver nos chroniqueur.es préféré.es et leurs invité.es Elenie et Frédéric de l'équipe mobile précarité sur Bruxelles.
La relation de communication patient-soignant est une relation qui se distingue généralement en relation de civilité, relation de soins, relation d'aide psychologique, relation d'empathie, thérapeutique, éducative et de soutien social.
Or, on constate souvent qu'il n'y a plus de communication adéquate entre patient et soignant puisqu'il existe d'emblée un rapport de force dans la communication, un lien de hiérarchie, d'une parole qu'on pourrait dire subordonnée du patient dans un rapport de pouvoir établi de par le fait qu'il est patient, et dit diagnostiqué, que donc il appartient à sa voix de ne pas être écoutée, entendue. La cause des problèmes de communication et d'information de la relation au patient est que souvent avec son diagnostic, il n'est pas. vraiment pris au sérieux. Le patient est littéralement infantilisé. L'espace de communication dans ces conditions est-il possible alors qu'il est indéniablement lié à la question qu'il faut se poser, celle de l'espoir et du rétablissement du patient en psychiatrie aux différents stades qu'il peut rencontrer ?
Est-ce que la parole en tant que soin puis guérison est vraiment envisagée dans les relations patients-soignants, et même dans un cadre de subordination ? Or, on constate souvent qu'il n'y a plus de communication adéquate entre patient et soignant.
En guise d'illustration, le nombre de pathologies mentales passant du DSM1 au DSM 4 a augmenté. Et cette augmentation exponentielle du nombre de pathologies mentales privilégie le diagnostic et simple prise de la médication au détriment du relationnel et de l'humain
D'un côté on peut voir cela comme une avancée scientifique mais quand on voit le développement tout aussi exponentiel du nombre de solution médicamenteuse, on est en droit de suspecter une prise de pouvoir par le pharmaceutique et donc une avancée financière pour le secteur.
Désormais, l'issue médicamenteuse prédomine sur l'issue humaine, qui coûte en temps mais ne rapporte rien au soignant devenu un machine à prescrire, une machine à sous. Ce faisant les soignants ont abandonné la dimension humaine.
Or la communication et l'information est à la base de la relation de confiance dans le droit du patient entre le patient et le médecin généraliste, le médécin psychiatre, le pharmacien ou le personnel aidants et infirmiers.
Y a-t-il une volonté de laisser une place à la communication alors que des barrières (...) semblent se forger depuis longtemps dans les milieux de la psychiatrie et force est de constater alors une régression au dépend des approches plus politiques que législatives, des avancées de la psychiatrie ?
Comment lutter contre la stigmatisation, l'infantilisation, la discriminatiion, la subordianation de la parole et de personne en souffrance alors ?
Ce sont de ces thématiques que nous discuterons aujourd'hui autour de la table avec vous chers auditeurs.
Pascale.