Au cours de cette émission, nous avons abordé la sexualité et le plaisir féminin en parlant d’histoire du clitoris, de patriarcat, de masturbation, d’hétéronormativité, de porno ou encore d’éjaculation féminine. Il resterait bien-sûr beaucoup à dire, par exemple sur la sexualité et le plaisir des femmes âgées, sur les femmes n’éprouvant pas de plaisir sexuel, sur la sexualité des personnes trans, sur le plaisir sexuel des personnes en situation de handicap, etc. On espère qu’on a quand même pu apporter un peu au débat et qu’on a participé, à notre échelle, à informer et à casser certaines idées reçues.
L’information et l’éducation sont en effet fondamentales. En 2016, 56% des femmes britanniques ne savaient pas localiser leur vagin sur un schéma. En France, c’est seulement en 2017 que certains manuels scolaires (pas tous !) ont représenté le clitoris.
Des cours d’éducation sexuelle, allant plus loin que la prévention et des schémas mécaniques pourraient permettre d’aborder, tout au long de la scolarité, la question du plaisir. Mais aussi de se connaître soi-même, de s’accepter et de s’aimer. Et de ne pas penser qu’on a un problème, qu’on est pas normal.e parce qu'on est pas comme dans les films pornos.
L’école ne peut pas tout et il faudrait aussi davantage en parler ensemble. Entre femmes pour se conseiller, s’épauler. En parler aussi avec ses partenaires pour se découvrir, connaître l’autre, s’écouter.
Mais, au-delà de se découvrir, ne s’agit-il pas aussi de se déconstruire (socialement, sociologiquement, politiquement) ? On nous dit, en tant que femmes, que filles, depuis qu’on est petites, qu’on doit être sages, qu’on doit bien se tenir, qu’on doit pas se faire remarquer, qu’on doit se contrôler. Donc c’est pas forcément facile de se dire d’un coup qu’on peut jouir librement, crier, suer et être toute rouge.
Le clitoris symbolise la revendication d’un plaisir possible seule ou entre femmes, sans homme. Il sort du schéma du sexe reproductif. Et nous encourage à nous libérer du patriarcat et à oser kiffer.
Invité.e : Lisa Billuart Monet et Loup pour 'Mon nom est clitoris'.