3 tables rondes au Palais des délices, 13 place Saint-Josse, le 20 décembre 2008, de 14 à 18h.
- "Médias ? J’aime pas des mass" - Pratique autonome de l’information à Bruxelles
- "Non stop ou encore ?" - 25 ans de radio Panik
- "T’as pas un plan ?" - Enjeux du plan de fréquence.
Le tout agrémenté d’archives rescapées et de sonorités libres !
Le 20 décembre, entre débats et archives Panik, on a aussi entendu un peu de musique. Tous les morceaux étaient sous licence Creative Commons. Voici la liste (dans le désordre) avec les liens pour aller les télécharger, si ça vous tente.
- text adventure : if it could talk it wouldn't say anything
- headphone science : cityscape tracer
- taro ochiai : dès demain
- jesus aured : un jour la nuit un matin
- i, cactus : bamboo cactus
- the fire dept. : who's got my love
- cherly kacherly : using air bubbles as lenses I see the outside. I suspect the world is not what it seems
- beatmapper : tattoo (her highness remix)
Les archives sonores étaient extraites de la réalisation de Marcel Xaufflaire : "Comme un avion sans ailes".
Ci-dessous le texte d'introduction au débat sur les média :
Ce débat n'aura pas la prétention de répondre de manière univoque à la question : qu'est ce qu'un média alternatif? Mais peut-être plus de poser les questions qui pourraient nous aider à le définir aujourd'hui, au regard de l'histoire et des questionnements qui ont jalonnés la survie d'espace d'expression libre. Il ne s'agit pas non plus d'exposer en détail la crise des mass-média et de la démocratie représentative, mais plutôt de comprendre comment tirer les enseignements de nos expériences collectives.
Nous allons faire appel à Franco Berardi dit Bifo, fondateur de radio Alice, une radio qui fut le porte parole du mouvement autonomiste italien dans les années 70 : "L’indépendance de la communication est un défi envers le pouvoir. Pour en comprendre le sens, il est utile de partir de la notion guattarienne d’ « agencement collectif » et de réfléchir sur la différence entre le concept d’automatisme technique et celui de dispositif technique."
J'ai choisi cette phrase car elle met en regard le concept de collectif avec celui de technique. Pour Bifo, la ré-appropriation de la communication consiste à détourner une technique de son usage majeur en inventant des agencements autonomes, des processus permettant la prise en compte de position minoritaire, singulière, et de les porter dans l'espace public. Pour lui, ce n'est pas tant les contenus que les mutations dans les rapports humains qui sont visés. Une première question se pose alors à nous: les médias alternatifs sont-ils un outil d'information ou un dispositif capable de créer du collectif?
Dans notre contexte de spécialisation effrénée, les médias alternatifs pousse à remettre en question le déterminisme technologique, dans un mouvement qui peut parfois paraître contradictoire : se dé-médiatiser par la réappropriation d'un média. Il existe aujourd'hui plusieurs outils techniques et collectifs favorisant la liberté d'expression à Bruxelles. Il existe bien sûr les radios (panik, campus, air libre), qui sont des médias "situés", .. mais il existe aussi des endroits virtuels : les sites internet, grâce à des logiciels de publication et de gestion de contenus. Techniques complémentaires, puisque radio panik à un site internet en spip, collaboratif. Mais il existe des contradictions. Même si ces inventions technologiques ont été initiées par "la marge", et ont prouvé leur efficacité pour l'organisation de mouvements contestataires (seattle en 99/ le non européen en France) il n'en reste pas moins un outil, qui n'existe que par l'usage qu'on en fait. Les logiciels tels que Spip, qui sont gratuits et basé sur une logique d'échange et de partage de connaissance, sont maintenant récupérés par les institutions étatiques et les grandes entreprises. A partir de là, on peut se demander à quelles conditions ces technologies libres constituent un dispositif qui peut avoir des vertus émancipatrices? Comment l'envisager aujourd'hui, en Belgique, à Bruxelles, au regard des témoignages, expériences que nous avons à partager? Une autre question se profilera : comment cet agencement de désirs et d'expression peut éviter les pièges propres aux structures, aux prises de pouvoir, surtout quand celles-ci rentre dans une logique de subsides? Même si nous n'allons pas rentrer dans un argumentaire sur la critique des médias, nous pourrons nous demander où se trouvent les lignes de fuite du pouvoir médiatique? Par quoi est-il déterminé? Ces questions ne sont pas pour nous un simple exercice de style, mais une interrogation clé à un moment où la radio s'engage dans un tournant de son histoire, avec l'aboutissement du plan de fréquence. Une interrogation qui reflète aussi cette ancienne peur de devenir ce que certains appelle une radio pousse-pousse.
Rapport entre militants/techniciens?
Esthétisme? la place de la création , l'humour, le documentaire, la réflexion. A quoi reconnaît-on un média alternatif? quelle différence de prise de parole entre la radio, internet, tv? Peut-on imaginer un média alternatif tv à bxl, à quelles conditions ça marcherait?
N'est ce pas le double tranchant de la démocratie, un gouvernement qui nous promet la sécurité à condition d'être étroitement surveillé? (il est plus simple d'étudier les parties que l'ensemble (image de microscope - vision atomiste de la société).