Comment la musique met à l’épreuve la voix ? La voix, vecteur de la parole, se cherche musicalement au delà du sens. Quel sera son langage propre ? Voix psalmodiées, voix chantées, voix parlées, voix déclamées, voix timbrées, atones, débits, rythmes, hauteurs, inflexions, vocalises, récitatifs, « sprechgesang », flow, évènements, textures sonores, polyphonies, voix préenregistrées, naissance du son, répétitions infinies, bourdons, vibrations, voix accélérées, déformées, filtrées, ritournelles, poésie sonore, onomatopées, râles, souffles, chuintements, rires, cris, incongruités vocales…
Davantage, comment la musique se fait elle l’écho des voix du monde, des voix du peuple ? Comment éviter par exemple que la voix de la majorité puisse nuire à l’expression de la voix individuelle, celle du chanteur et de la chanteuse notamment? Comment la musique donne voix aux sans-voix, de celles et ceux qui ne sont pas comptés dans l’ordonnancement libéral du monde ? Quelle est et sera notre voix ?
Le philosophe Pierre Ansay, auteur entre autres de « Spinoza peut nous sauver la vie » et de « Gaston Lagaffe, Philosophe », donnera une conférence intitulée « La voix du Peuple ». en ouverture. Pour Gaston Lagaffe, résister comporte un pôle de confrontation molle et détournée à l’autorité et un pôle d’hu-manisation et de poétisation de sa vie et de son lieu quotidien. Le monde que construit Gaston, par ruses et opérations successives de détournement, est pour partie visible dans les bricolages et pour partie dissimulé et clandestin dans ses évasions
"un être résistant" comme défini par Deleuze, résistance qui "commence dans l'insoumission et la rébellion critique". Un "être lucide" mais "diagrammatisé" par sa vie en entreprise, et qui résiste "aux impositions mortifères qui parsèment notre vie quotidienne"... Rien compris, ou presque? C'est normal, car voilà Gaston et Franquin convoqués à un grand symposium de philosophie aux côtés de Deleuze, Spinoza, Foucault et autres Lordon, par Pierre Ansay, philosophe belge spécialiste de la civilisation urbaine et des mécanismes de résistance mis en place pour survivre à la vie en entreprise (aliénante) ou en société (qui nie l'individu).
Notre tout rejoignant le pari de la programmation du festival organisé et programmé par PJ Vranken relèvant d’une irrévérence fondamentale à l’égard des cloisons, héritées, qui séparent les genres musicaux en autant d’appellations séparatrices
Rendez vous dès le 14 avril avec deux œuvres cultes quoique encore méconnues du compositeur anglais Gavin Bryars, « Jesus blood never failed me yet » et « The Sinking of the Titanic », œuvres litaniques, entrelaçant la voix chevrotante d’un homme de la rue, les voix disparues de naufragés, à une musique puissamment hypnotique. Ces deux oeuvres seront interprétées par le quatuor Express, dirigé par Marica Takino, violoncelliste hors-normes, et par Michael Grebill Liberg, compositeur, musicien multi instrumentiste et chanteur. Tandis que dans la grande Halle, à partir de 22H Snooba distillera sonorités créolisées, organique issue représentative de Radio Panik et de sa Sono mondiale
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Event complet https://www.facebook.com/events/1533436376746482/