Dimanche 25 février, la troisième marche des catholiques de RD-Congo contre le pouvoir de Joseph Kabila a fait deux morts et plusieurs blessés, selon un bilan provisoire. Parmi ces victimes, Rossy Mukendi Tshimanga, 36 ans, un activiste et président du collectif 2016, un mouvement civil basé à Kinshasale. Créé fin 2016 à la fin du dernier mandat légal de Joseph Kabila, ce mouvement exige le respect de la Constitution et la démission de Joseph Kabila.
Professeur assistant au département des relations internationales de l’Université pédagogique nationale (UPN) de Kinshasa, chercheur à l’Institut Panafricain des relations internationales et stratégiques (Ipris), Rossy Mukendi Tshimanga était également champion de RD-Congo et d’Afrique en jiu-jitsu, un art martial. Rossy était également l’un des référents du Comité laïc de coordination (CLC) à la paroisse Saint-Adrien de Kinshasa.
« Les policiers avaient commencé à jeter des bombes lacrymogènes dans la paroisse. Ils voulaient même s’y introduire. Rossy essayait de sauver les autres manifestants. Il tentait de fermer le portail de la paroisse quand on a tiré sur lui, à bout portant », explique Arsène Tshimanga, le jeune frère de Rossy Mukendi Tshimanga.
La semaine de sa mort, Rossy avait participé à plusieurs réunions de préparation de la marche du 25 février, raconte ses amis. Sur la page Facebook de Rossy, un message presque prémonitoire a été posté au lendemain de la deuxième marche des catholiques le 21 janvier. « Nous allons colorer le sol congolais rouge de notre sang, pourvu que nos enfants ne vivent esclaves demain dans leur propre pays. Quand la mort viendra, je partirai, fier d’avoir défendu un idéal juste et légitime », écrivait-il dans un visuel avec, en arrière-plan, le drapeau congolais.