Les Acteurs des temps Présents sont nés à la fin de l’année 2013 d’une restructuration de trop chez Arcelor Mittal et d’un trop plein de cessations d’activités de fermes en Wallonie. A priori, cette alliance entre des métallurgistes et des fermiers peut sembler assez singulière, mais c’est pourtant ce front commun inédit entre métallos de la MWB et agriculteurs de la FUGEA qui a contaminé d’autres secteurs sociaux, culturels ou économiques comme les artistes, les allocataires sociaux, le monde académique ou le secteur associatif. Les politiques néolibérales, portées alors par un gouvernement fédéral de coalition, et leurs conséquences en termes de logiques d’austérité et d’appauvrissements de toutes sortes étaient au cœur de la création des Acteurs des temps Présents.
Elles le sont toujours aujourd’hui.
Depuis 2014, les Acteurs, le premier des mouvements dits « citoyens » à avoir vu le jour en Belgique, a mené de nombreuses actions. Parfois de façon tonitruante mais le plus souvent de manière discrète.
Des six marches qui ont traversé la Wallonie en avril 2014 en passant par l’occupation de Belspo, siège de la politique scientifique, en décembre 2014 , ou par l’ouverture volontairement éphémère de la Quincaillerie des Temps Présents de juin 2015 à janvier 2016 ou encore par la réalisation de la fresque « Réfléchissez » sur les exclusions du chômage en 2015, les Actrices et les Acteurs ont montré une détermination patiente qui s’est souvent passée du relais des grands médias.
Ces derniers mois, les AdTP se sont investis dans l’ensemble des luttes sociales et politiques actuelles : mouvement des sans papiers, secret professionnel des assistants sociaux, Panama Papers, CETA, TTIP, lutte contre la pauvreté, service communautaire… Un spectre d’actions très large et des interventions parfois transgressives, souvent désobéissantes mais toujours caustiques et irrévérencieuses.
Aujourd’hui que le néo-libéralisme semble lui-même être dépassé sur sa droite par une prédation économique et sociale plus intense et plus décomplexée encore ainsi que par des programmes et des actes politiques normalisant la barbarisation accrue de nos sociétés, les Actrices et les Acteurs estiment que le temps est venu de « faire pays dans un pays », c’est-à-dire de créer les conditions d’une mutualisation de territoires, de temps et de moyens menant à la création d’institutions autonomes locales, communes et reliées.
C’est à quoi nous appelons maintenant.