Grand Prix du concours de nouvelles « L’instant d’après » organisé par La Maison du Livre, lu par Louise Manteau et Frédéric Lubansu
Luc Lecerf a séduit le jury par son texte rendant hommage à l’esprit de résistance et de résilience. Construit sur base de sensations et d’éléments concrets plutôt que sur des discours, c’est un hommage à ce qui vit et ne demande qu’à vivre. S’il emprunte le rythme et la densité des contes traditionnels, il le fait de l’intérieur, non par imitation.
Très tôt, mon besoin d’écrire s’est exprimé à travers la rédaction de textes et de nouvelles. Depuis six ans, je suis membre d’un atelier d’écriture très actif à Aix-en-Provence, Le Studio des Mots. Je participe régulièrement à des concours de nouvelles, avec plusieurs prix gagnés à Genève, Fréjus, et aujourd’hui chez vous. En écrivant "La longue nuit de Gao Ming", impossible de ne pas penser à la vie post-confinement, dans nos sociétés où chacun de nous est concerné. Ce phénomène a touché nos vies et nous touche encore. A la vue de l’écroulement des économies en Europe, là où la communication est plutôt transparente sur le sujet, j’ai voulu réfléchir au traitement de l’épidémie dans des pays moins démocratiques, qui refusent de voir leur économie s’écrouler. Les conséquences au niveau des populations m’intéressent. Des histoires d’hommes, de femmes, d’enfants, aux prises avec l’oppression de gouvernants prêts à tout pour sauver la toute-puissance de leur nation. Je ne cite jamais le pays où se déroule la nouvelle, foyer de l’épidémie, pays que je connais bien au demeurant, pour y avoir passé presqu’une année pour mon travail. Magnifique pays à la population si accueillante. J’ai pensé à eux en écrivant ce texte, pour traduire leurs souffrances au quotidien face au virus. Pour que l’on n’oublie personne. Surtout ceux dont la voix est un murmure.