Le troisième lundi du mois de décembre 2008 à 17h, nous prenions le micro ici même dans les locaux de Radio Panik. Alors ce soir on célèbre les 15 ans de Psylence !
« Psylence Radio… La radio des schizooos, la radio des paranooos, la radio des gens pas rééééglos ». Le générique de l’émission bruxelloise trotte dans la tête comme le refrain d’une chanson populaire. Elle est pourtant bien sérieuse, cette émission. Son nom de baptême déjà nous l’indique. Le silence, c’est aussi celui de la société à notre égard. L'objectif de Psylence c'est briser le silence justement, lever les tabous de la psychiatrie et de tout ce qui y ressemble!
On se la raconte ce soir, à base de témoignages, de dédicaces, avec beaucoup de musiques qui parlent pour nous, qui parlent de nlous, parce qu'on a aussi aussi envie non pas de souhaiter une bonne fin d'année mais surtout un futur collectif et plein de bonnes ondes !
Pascale Fransolet, chroniqueuse des débuts et d'aujourd'hui ; )
+ Spéciale chronique musicale de Clément
"Choisir parmi une musique pour la diffuser, ce n’est vraiment pas une sinécure. Alors j’ai trouvé une petite parade. Je vais vous en proposer quelques-unes, autour des thèmes qui traversent cette émission depuis 15 ans ! Et je vais vous les placer les unes après les autres dans le texte de cette chronique en liens actifs.
Je ne vous demanderai évidemment pas le psylence, ce serait malvenu. Simplement parce que la musique permet de le briser. La musique, c’est universel. Tout le monde en fait, d’une manière ou d’une autre. Les battements de nos cœurs ou notre respiration n’en sont-ils pas aussi quand on y pense ?
Le débat est lancé. Des bas et des hauts, Sans doute une des plus belles chansons de Stephan Eicher sur les variations de l’humeur, où comment en capter l’énergie en quelques rimes. On dit qu’il faut toujours privilégier l’original à la copie. Moi je lui préfère la version de Florent Marchet et Gaëtan Roussel. Ecoutez les deux pour vous faire un avis. Gaëtan (Louise) s’attaque dans sa carrière solo aux Matins Difficiles, questionnant ainsi qu’est-ce qui fait nous lever et aller de l’avant, affronter nos peurs et les difficultés du quotidien. Faudrait-il Ne Penser à Rien interroge Ebbène avec deux B, pour faire disparaitre cette Anxiété que décrit magnifiquement la voix si fragile de Pomme. On peut aussi évidemment lancer, comme Daniel Balavoine, Tous les Cris les S.O.S que l’on peut, et espérer que quelqu’un recevra le message, vous offrant comme nous chante Bourvil La Tendresse que nous méritons toutes et tous. Parfois nos proches sont désemparés par notre détresse, perdus et démunis, et Gringe, avec Léa Castel le partage très bien dans Scanner, lui dont le frère est enfermé dans les limbes de la schizophrénie par des soins malheureusement trop souvent inadaptés. Vu que nos dirigeants considèrent désormais la santé comme une valeur marchande, où comme partout, il faut faire des économies selon la loi du marché. Demandez à la poésie et la fureur de Noir Désir ce qu’elles pensent de cette société qui nous envoie droit dans le mur et attise notre souffrance, écoutez Lost notamment. Ou à celle plus énigmatique d’Hubert Félix Thiéfaine avec des Dingues et des Paumés, mais le sont-ils vraiment ?
Notre monde marche sur la tête, il devient fou. Mad World nous dit Tears For Fears, dont la reprise de Gary Jules sert de chanson principale à un de mes films cultes, Donnie Darko. Ici je retourne ma veste, je préfère l’originale de TFF.
Après le temps du soin, où on est sorti de son aquarium pour être plongé dans un autre pour un temps plus au moins long, il faut envisager le Retour à la Maison dont nous parle Jean Leloup, avec noirceur certes mais avec justesse et espoir de rédemption. C’est vrai qu’il faut du courage pour, accepter de changer, travailler sur soi, affronter nos démons, se soigner. Du Lithium pour atteindre le Nirvana ? semblent se demander Kurt Cobain et sa bande, en crachant leurs tripes pour extérioriser leur mal-être.
La vie peut nous malmener, mais doit-on être vus comme des toujours battant/battante, toujours vainqueurs, des Héros? Family of the Year se pose la question dans Hero qui sert de bande son à Boyhood, foncez voir ce film, si ce n’est pas déjà fait, il fait du bien.
Quoiqu’il en soit, il faut se battre contre le repli sur soi, la peur de l’autre et contre l’Indifference. Girls In Hawaii la décrit à sa manière. Leur rock indé aérien, limpide et touchante, m’est indispensable sur toute la ligne, pour moi y a rien à jeter, n’hésitez pas à vous y plonger.
Bon je m’arrête, la musique c’est sans fin, et c’est tant mieux. Ça se partage, ça s’échange, ça se découvre, ça réchauffe, ça rassemble et ça peut faire bouger.
Merci de m’avoir écouté, j’espère qu’on va pouvoir encore s’entendre sur les ondes pendant les 15 prochaines années !
Bon ce sera tout pour aujourd’hui, je vous propose pour conclure d’écouter Louis Jean Cormier, et voir ce que ça donne Si Tout Le Monde en Même Temps…"
Clément
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Dédicaces musicales de l'émission
"Vacanza permanente" © Front de cadeaux / "Video killed the radio stars" © The buggles / "C’est quoi ce bruit?" + "Découverte" © L'autre "lieu" et l'atelier Graphoui / "Soldier of Love" © Sade