A Bread Factory au Nova
(concours terminé)
2x2 places à vous offrir pour le combo A Bread Factory #1 (15h30) et #2 (18h00) le 13/2, ou la séance de votre choix entre les deux
Participer : un mail pour vendredi matin au plus tard à concours@radiopanik.org avec comme sujet "bread"
Ce qui nous unit
Patrick Wang, 2017, US, 16mm > video, vo st fr, 122'
Il y a quarante ans, dans la petite ville de Checkford, Dorothea et Greta ont transformé une usine à pain désaffectée en un espace dédié aux arts : c’est La Bread Factory, dépositaire d’une certaine idée de l’éducation populaire. Mais May-Ray, un couple célèbre d’artistes-performeurs chinois est arrivé en ville et menace de récupérer les subventions culturelles permettant de faire vivre ce lieu. Non sans humour, la communauté de personnages hauts en couleurs qui fréquentent la Bread Factory tente de la faire survivre… Film artisanal réalisé par le très inspiré et inclassable réalisateur new-yorkais Patrick Wang, "A Bread Factory" a été nourri par la lecture de romans russes et leur propension à dépeindre des sagas familiales. D’abord imaginé comme une mini-série, de celles que Fassbinder, Rivette ou Bergman ont pu réaliser, il a finalement pris la forme d’un généreux diptyque. Un récit choral d’un humour et d’une poésie insensés, qui prend le temps, s’intéresse à la vie comme elle va, prête une attention précieuse à la psychologie de chacun de ses personnages, pour capturer l’essence d’une communauté et défendre l’importance sociale de l’art tout en pointant ses dérives élitistes.
Un petit coin de paradis
Patrick Wang, 2017, US, 16mm > video, vo st fr, 120'
Checkford a bien changé depuis l’arrivée des célèbres May-Ray : les touristes affluent, l’immobilier flambe… A la Bread Factory, Dorothea et Greta travaillent sur l’adaptation d’Hécube d’Euripide. Mais le vrai spectacle se situe à l’extérieur et la Bread Factory est toujours menacée face à ces transformations de la ville. Dans ce second volet, Patrick Wang reprend les choses où il les avait laissées : en sursis. Ses personnages (animatrices, journaliste, teenager, acteur, critique, artistes contemporains…), toujours confrontés aux perspectives d’un monde qui change sous les effets du rouleau compresseur néo-libéral, défendent des conceptions antagonistes de la culture : divertissement, consommation, création… A l’instar du premier volet, les histoires, les détails et les anecdotes foisonnent dans une mosaïque de saynètes brillamment composées en plans larges, à hauteur des protagonistes. Mais cette fois, le mélange des genres est encore plus radical. Du drame satirique à la comédie sociale, du théâtre filmé à la comédie musicale, du manifeste politique au sitcom, du désespoir à l’espérance, Wang compose sa propre grammaire, poussant plus loin sa stimulante expérience cinématographique, et donnant encore plus de saveur et d’épaisseur à son récit. Un pur régal.