La Monnaie est occupée!
- Nous considérons que le monde politique fait profondément erreur à propos des temps que nous vivons, qu’il passe à côté des véritables enjeux soulevés par la pandémie de Covid-19. Nous ne voulons plus d’une gestion à la petite semaine d’une “crise” qui, en réalité, est structurelle, sociale, écologique, économique.
- Nous sommes étudiant·es et des travailleur·ses du champ culturel, auquel nous avons fermement décidé de consacrer nos vies. Nous sommes préoccupé·es par la dévastation de notre secteur et de pans entiers de la société.
- En occupant la Monnaie, nous nous opposons aux choix politiques et idéologiques qui, plus encore que la pandémie elle-même, portent atteinte à la culture, au lien social, aux libertés fondamentales.
- En occupant la Monnaie, nous voulons mettre fin au régime d'exception dans lequel nous vivons depuis plus d’un an, aux inégalités qu'il creuse de manière vertigineuse, aux effets néfastes qu'il est en train de produire à long terme.
- En occupant la Monnaie, nous ne demandons pas un “assouplissement” précaire et sélectif pour la culture, ni une place privilégiée dans la file des secteurs en attente de reprise. Nous ne demandons pas que soient désignés lesquels ouvriront les premiers, en laissant le poids de l'effort sur les épaules des autres. Nous voulons l’application d'une solidarité réelle et décisive entre tous les secteurs.
- En occupant la Monnaie, nous voulons défendre la culture comme bien public, et l’accès à la culture comme droit fondamental. L’interdiction de faire culture et de faire public est inacceptable. Notre secteur a été patient, il s'est montré solidaire. Nous avons tenté d’interpeller les autorités fédérales sur l’urgence de la situation par le biais de cartes blanches et d’actions revendicatives, elles y sont restées sourdes. Aujourd’hui, nous reprenons nos droits.
- En occupant la Monnaie, bâtiment fédéral et symbolique, nous voulons nous adresser au gouvernement et contester la hiérarchie de ses priorités.
- En ce qui concerne sa gestion : nous voulons un changement de paradigme. Nous voulons :
- Obtenir l’attention immédiate du gouvernement sur la précarité de notre secteur et de pans entiers de la société
- La reprise de toutes les activités porteuses de lien social. Reprendre notre droit de nous rassembler, en intérieur comme dans l’espace public.
- Une gestion garantissant en tout temps le maintien de toutes les activités humaines, en répartissant le poids des mesures sur l'ensemble de la société, en se basant sur l’éducation et la prévention plutôt que sur des interdictions et la répression.
- L'indemnisation et la protection sociale des étudiants et étudiantes, travailleurs et travailleuses, avec et sans statut, par des aides immédiates.
- La revalorisation du secteur culturel par son refinancement massif.
- Remettre au centre du débat le processus démocratique dans sa dimension collective et sociale, pour enfin aborder les véritables enjeux écologiques, sociaux, économiques et politiques que suscite la situation.
- Nous n’occupons pas pour occuper… Nous voulons faire récit, écrire, raconter, partager. Nous ne pouvons accepter d’être tenus.es durablement en dehors de la temporalité exceptionnelle que nous vivons.
- Nous occupons pour penser, contredire, proposer, nous réunir, enfin. Recommencer à faire par nous-mêmes, en pleine conscience de la situation sanitaire, et dans le respect des mesures en vigueur.
- Nous entendons donner voix, sur la place publique, aux récits minoritaires, ceux des perdants et des perdantes de la crise, depuis trop longtemps passés sous silence, en proposant des rassemblements à caractère artistique et politique sur le parvis de la Monnaie.
Ce mercredi 28 avril 2021, le collectif donne la parole entre autres aux médias indépendants pour la tribune de 17h. Et, à 18h, Radio Panik dépose son studio volant sur place pour 1h de discussion avec les personnes présentes ce soir-là.