"Depuis plusieurs années, nous sommes acteurs de prévention et d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en centre de planning familial.
Notre démarche de créer une émission de radio avec des élèves est le fruit d’une réflexion autour de difficultés rencontrées dans une école d’enseignement secondaire professionnel et technique st gilloise où les élèves se sont montrés très frileux à l’idée d’être « animés » sur des thématique. Nous avons dès lors proposé un canevas d’animation autour de la création d’une émission radio dans une idée de participation citoyenne avec un résultat de transmission vers l’extérieur.
Pendant environ une année scolaire, nous sommes venus discuter avec le projet d'enregistrer une émission de radio avec des enfants en maternelles et en primaire. Ce projet a été rendu possible grâce à une collaboration fructueuse avec l’équipe éducative de l’école du Centre à Uccle. Les enfants se sont familiarisés avec la prise de son (micro zoom), le silence, l'interview, le débat. L'émission s'est construite pas à pas en suivant leurs envies, leurs idées et leurs limites.
Avec les maternelles nous avons joué avec des « poupées en chiffon » sexuées et lu des histoires qui ont toutes comme point commun d'avoir voulu tordre le cou aux préjugés de genres. Avec les primaires (10-12 ans), nous sommes partis de leurs discours et de leur écoute des paroles des maternelles. Ils se sont étonnés du rapport à la gène (chapitre 3), la gène de parler de "ça", rapport qui change avec l'age. Le sexisme (chapitre3) est aussi une préoccupation qu'ils ont traitée avec une certaine urgence. Les grands ont voulu demander l'avis des adultes. Ils ont interviewé leurs deux institutrices et le directeur de l'école, notamment sur le malaise qu'ils constatent quand il s'agit de parler de la sexualité.
Les participants ont, pour certains, déjà pu entendre l'émission avec leurs parents lors de deux écoutes publiques organisées dans les murs de l'école. Il en est ressorti beaucoup de commentaires engageants qui nous encourage à continuer notre travail dans cette direction, nous qui intervenons dans les écoles comme animateurs EVRAS ( éducation vie relationnelle affective et sexuelle)."
Mathieu Houcke et Sandrine Garaboeuf