A Beyrouth, Maher Abi Samra a posé sa caméra dans un bureau un peu particulier. A l’agence Al Raed que dirige Zein, on fait venir des femmes des Philippines, du Sri Lanka, d’Ethiopie, pour les placer dans des familles libanaises. Choisies sur catalogue, exploitées jusqu’au trognon, dépossédées de toute identité, elles se suicident de plus en plus souvent. La justice, la police, la publicité, participent tous activement à ce business de chair et de sang. Analysant minutieusement les maillons de cette chaîne qui fabrique cet esclavage moderne, Abi Samra prend le parti de ne pas quitter ce bureau et d’y filmer le quotidien. Le hors-champ du film se construit dès lors sur le mode tantôt ludique de la mise en scène, tantôt rêveur de l’introspection pour élargir cette question à toute la société libanaise. Sans concession, la force de "Chacun sa bonne" est de ne se désolidariser de personne, pour mieux dévoiler la violence d’un système global qui traverse chacun d’entre nous et nous transforme, lentement mais sûrement, en bourreau.
Chacun sa bonne au Nova
Vendredi 15 juin 2018
Publiée le lundi 11 juin 2018
3x2 places à vous offrir pour Chacun sa bonne, le vendredi 15/6 à 20h00 au Cinéma Nova.
Participer : un mail avant jeudi midi à concours@radiopanik.org avec comme sujet "chacun sa bonne"
Maher Abi Samra, 2016, LB, vo ar st fr & ang, 67'
Rencontre avec le réalisateur Maher Abi Samra le jeudi 24 mai
15.06 > 20:00