Vicky Vandesavel est hôtesse de caisse depuis 16 ans chez Auchan dans le Nord de la France. Suite à une panne du systéme de caisse, on lui reproche une erreur. Elle a été licenciée, et crie son innocence.
Comment ça s’est passé ?
Comment ça se passe, à la caisse d’un magasin auchan, le témoignage de Vicky nous permet de comprendre pas mal de choses.
+ Comment faire travailler des salariés sans leur donner d’ordres ? Les mettre en condition de ne pouvoir faire autrement (Marlène Benquet). La grande distribution, c’est un monde de valeur de probité et d’honnêteté, sans oublier les valeurs humanistes.
Juillet 2016 : Une hôtesse de caisse d’Auchan City à Tourcoing « licenciée pour 0,85 € »
Aout 2016. Où passent ils leurs vacances les Mulliez ? TAC, Toute Autre Chose le quatrième Lundi de chaque mois, à 15h. Documents sonores glanés sur le web, avec ou sans commentaires.
Le témoignage de Vicky a été diffusé sur France Culture, l’émission Les pieds sur terre, La caisse http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-caisse
C’est comme ça que ça se passe, et pas seulement chez auchan, nous sommes en l’an 2016. Pour écouter ou bien télécharger l’émission en mp3 cliquez là => Monsieur gérard mulliez s’est lancé dans la grande distribution, suite à un voyage aux états unis offert gratuitement par un fabricant de caisses enregistreuses, ce devait être la société NCR, National Cash Register si mes souvenirs sont exacts.
La caisse, c’est l’élément clef du magasin.
La caissière d’Auchan suspectée de complicité de vol relaxée - 15 Octobre 2017 Lien
Vicky Vandesavel, 36 ans, de Wizernes, a été licenciée du magasin Auchan de Longuenesse fin décembre 2015. Poursuivie pour complicité de vol, l’ancienne caissière, qui entre-temps a déménagé, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Saint-Omer jeudi 12 octobre.
C’est un immense soulagement pour Vicky Vandesavel. Le tribunal correctionnel de Saint-Omer vient de rendre sa décision. Cette caissière d’Auchan suspectée de complicité de vol a été relaxée. Presque deux ans se sont écoulés depuis le 1er décembre 2015, où Vicky Vandesavel a quitté Auchan, entourée de la police. « C ’est comme si c’était hier pour moi, confie la jeune femme depuis Bordeaux, où elle a démarré une nouvelle vie, c’est trop douloureux, ça ne s’oublie pas. »
Hôtesse de caisse depuis seize ans
Vicky Vandesavel, hôtesse de caisse depuis bientôt seize ans au magasin Auchan de Longuenesse, a été mise à pied le 1er décembre 2015 et licenciée le 31 pour faute grave. On lui reprochait un chariot de complaisance au bénéfice d’une amie, à l’occasion d’une panne informatique. Elle venait de reprendre son poste en mi-temps thérapeutique, après un accident du travail. Hospitalisée au lendemain de sa garde à vue pour complicité de vol, la Wizernoise avait choisi, avant même son passage devant les prud’hommes, de se confier dans nos colonnes en février 2016 pour tenter de remonter la pente.
La procédure a été longue, en raison de l’échec de la conciliation, qui impliquait que Vicky Vandesavel reconnaisse sa culpabilité. « J’ai toujours eu la tête haute et aujourd’hui je l’ai encore plus avec un grand sourire (...). Même les professionnels de santé me disaient que face à Auchan, j’allais perdre, confie-t-elle. Ça me donne envie de dire aux gens que ça vaut le coup de se battre plutôt que d’étouffer la douleur en soi. »
Vicky Vandesavel est donc passée devant le tribunal correctionnel de Saint-Omer le 26 septembre 2017. « C’était très très dur. Toute l’histoire redéballée, je m’y étais préparée, mais entendre l’avocate dire encore que je mens sur les circonstances, sur la panne de caisse... Mon avocat a été vraiment génial. Je n’ai pas réussi à me retenir de pleurer », raconte-t-elle. Jeudi 12 octobre, elle a appris la relaxe. « Mon honneur est lavé. Je revis. J’en ai pleuré une heure non-stop. »
Le printemps suivant l’affaire, Vicky Vandesavel avait été hospitalisée une seconde fois durant quatre semaines pour choc émotionnel. Elle a coupé les ponts avec l’amie impliquée dans l’affaire de vol, à la suite de cette deuxième hospitalisation. « J’ai pris conscience qu’il fallait que je rompe avec l’événement. » Les messages de soutien ont néanmoins compté. « D’anciennes clientes m’ont pris dans leurs bras. Ça a été très important pour moi tout ça. »
Nouvel emploi
Avec son mari et ses trois enfants, Vicky Vandesavel a déménagé à Bordeaux fin juillet 2017. « Refaire ma vie professionnelle à Saint-Omer, je n’y arrivais pas. » Après seize ans d’ancienneté comme hôtesse de caisse, elle ne doutait pas de retrouver du travail. Elle commence lundi 16 octobre, comme hôtesse de caisse chez Intermarché dans un village près d’Angoulême.
La procédure aux prud’hommes pour licenciement abusif est toujours en cours.
Juillet 2016 : Une hôtesse de caisse d’Auchan City à Tourcoing « licenciée pour 0,85 € » Lien
Chez tous les salriés des Mulliez, c’est la HONTE !
Karine est hôtesse de caisse depuis l'ouverture d’Auchan City à Tourcoing.
Source : http://ulcgt-tourcoing.fr/2016/08/01/pour-quelques-centimes-suite/
Médiapart : Auchan: une caissière syndiquée à la CGT licenciée pour une erreur de trois euros ! Le lien Dans un magasin Auchan situé à Tourcoing, une caissière vient d'être licenciée pour une erreur de caisse de trois euros. Cette caissière est syndiquée à la CGT. Ce n'est pas le premier cas de sanction disproportionnée, ni de répression antisyndicale, chez Auchan. Témoignage de cette caissière dans le journal de 13 h de France Inter, le 1er août 2016, de 18'24 à 20'24.
https://www.franceinter.fr/emissions/le-journal-de-13h/le-journal-de-13h-01-aout-2016 Un précédent avait été relevé par une célèbre feuille notoirement liée à l'ultra-gauche, connue pour son hostilité systématique aux entrepreneurs dynamiques:
http://www.lefigaro.fr/societes/2014/02/11/20005-20140211ARTFIG00358-une-caissiere-de-chez-auchan-licenciee-pour-une-faute-a-trois-euros.php Heureusement, le gouvernement de Manuel Valls ne se laisse pas entraîner par de pareils plumitifs de la presse bolchevique, totalement irresponsables.
Dans le cadre du CICE, Auchan reçoit chaque année une cinquantaine de millions d'euros d'aides publiques.
http://www.liberation.fr/futurs/2014/01/30/auchan-va-supprimer-300-postes-en-trois-ans_976683 Les actionnaires de la grande distribution reçoivent, à eux seuls, deux milliards d'euros chaque année dans le cadre du CICE.
http://www.lsa-conso.fr/ou-va-l-argent-du-cice,200137 Cette aide est notoirement insuffisante, et ne permet pas aux Mulliez de payer leurs impôts normalement:
http://www.lefigaro.fr/societes/2016/05/11/20005-20160511ARTFIG00141-la-famille-mulliez-dans-le-viseur-de-l-administration-fiscale.php Il est donc légitime qu'ils soient vigilants quant au comportement de leurs caissières. On attend, d'un moment à l'autre, une déclaration de Manuel Valls, qui devrait à nouveau stigmatiser le comportement de "voyou" de cette caissière, et confirmer que "la CGT ne fait pas la loi dans ce pays". Une telle déclaration du premier ministre apparaît indispensable pour que le malheureux Gérard Mulliez puisse entamer un processus de reconstruction psychologique, après avoir vu sa confiance trahie par cette caissière à qui il avait tout donné. Fort heureusement, aucun article de Médiapart ne viendra évoquer cette pénible affaire. Les journalistes qui ne sont pas en vacances sont en effet occupés à bronzer aux frais des abonnés sur les plages portugaises enquêter sur Isabelle Adjani.
Où passent-ils leurs vacances les Mulliez ?
Il n’y a pas que la villa Brocantelle, 19 bd Daloz, 62520 au Touquet.
N’hésitez pas à faire une recherche sur les pages blanches. Stéphane Mulliez est l'heureux propriétaire de la légende de l'île de la Jument dans le golfe du Morbihan.
Stéphane Mulliez est le cousin de Gérard Mulliez et fondateur de l'enseigne des magasins de jouets Picwic. (Source) Pampelonne « la Petite Corse »
La famille Mulliez (Auchan) possède trois maisons en bord de mer, du côté de l'Escalet-surnommé « la Petite Corse » pour ses plages vierges.
A côté, sur un domaine de 15 hectares mitoyen, propriété de Michel Reybier, une douzaine de villas avec prestations hôtelières et un centre de thalasso, un voisinage haut de gamme, que la famille Mulliez aurait voulu geler, mais ils s’y sont pris trop tard, il devait y avoir des frais (Source).
Les plages De l’escalet A st Tropez (surnommée "la petite Corse")
Une caisse dans un hypermarché, c’est quoi ?
Principalement, un ordinateur de type PC, disposant de multiples moyens de connexion comme par exemple, une dizaine de prise USB. Cet ordinateur est connecté, quand tout va bien,
- Au serveur permettant les paiements, interrogeant par exemple votre banque afin de savoir si votre compte bancaire est approvisionné.
- Au catalogue des produits du magasin, il peut y avoir plus de 100 000 références actives dans ce catalogue.
Un exemple : le lot de 24 couches bébé, un article, les mêmes couches, par lot de 2 fois 24, c’est un autre article, le Lot en promotion avec une remise de 10 % c’est un autre article.
- Le serveur gérant la carte du magasin, afin d’enregistrer ce que vous achetez et les éventuelles promotions auxquelles vous avez droit.
- Le système de pesée.
- L’imprimante, pour le ticket,
- Les lecteurs de code barre, celui de la caisse, le lecteur manuel qui permet de scanner le pack d’eau qui est resté dans votre chariot.
Etc, Etc. Un tas d’appareils, reliés entre eux, et qui sont censés fonctionner ensembles.
Il y a donc parfois des problèmes touchant un ou plusieurs appareils connectés. Une caisse, c’est aussi des caméras, afin de surveiller les caissières, les clients.
Les logiciels de reconnaissance faciales ça existe, et c’est employé dans beaucoup de magasins.
La caisse, c’est aussi des surveillants, qui sont aussi là afin de protéger les caissières.
Bon, parfois c’est pour instruire des dossiers de licenciement, surtout envers des délégué(e) syndicaux(ales) comme vous l’avez entendu dans ce témoignage. N’oubliez pas de faire un sourire à la caissière quand vous faites vous courses
Jacques Higelin - Qu'est-ce qui s'passe à la caisse.
Enquête en immersion dans la grande distribution - Mettre les salariés en situation de ne pouvoir faire autre chose
France Culture, La suite dans les idées, La sociologue est demandée en caisse ! Le lien
À la fin des années 2000, la sociologue Marlène Benquet a mené pendant trois ans une enquête dans une des principales entreprises françaises de grande distribution : BATAX...
D'abord devenue caissière , elle a ensuite fait un stage au siège du groupe et un autre au sein de l'organisation syndicale majoritaire. C'est le résultat de cette enquête qu'elle restitue dans ce livre, stupéfiant par ce qu'il révèle sur les «dessous» de la grande distribution. L'identité des fondateurs («des épiciers ») a été bouleversée par l'arrivée de nouveaux actionnaires financiers : le management par la promotion a largement disparu, et l'ensemble des salariés accepte mal ce qu'ils vivent comme une perte d'autonomie et une insécurité grandissante. Dès lors, pourquoi acceptent-ils d'«encaisser» ces réorganisations fragilisantes ?
Pour mieux comprendre, il fallait vivre leur vie : «Je voulais savoir ce que cela faisait d'être caissière pour comprendre pourquoi elles ne se révoltaient pas ou, en tout cas, moins que dans d'autres secteurs professionnels.» Au sein du siège, le cloisonnement est de règle : les badges ne donnent accès qu'à l'étage où est situé son propre bureau, impossible de se déplacer dans d'autres services sans une bonne raison, les informations circulent peu et mal. Quant à l'organisation syndicale majoritaire, comment a-t-elle réussi à s'implanter ? Comment contribue-t-elle à la paix sociale ?
Ni l'«adhésion» ni la répression ne suffisent à expliquer pourquoi les salariés s'investissent dans leur travail malgré un environnement oppressant et des rémunérations peu motivantes. Plus proches de la technique d'un joueur de go que d'un amateur d'échecs, les stratégies patronales neutralisent les salariés, mais ne les soumettent pas.
Marlène Benquet, sociologue, Chargée de Recherches au CNRS et membre de l'IDRISSO (Institut de recherches interdisciplinaires en Sciences sociales) est l'invitée de La suite dans les idées" pour présenter son dernier livre "Encaisser ! : Enquête en immersion dans la grande distribution (Editions La Découverte, Collection Cahiers Libres, 23 mai 2013) Pourquoi des émissions de radio sur la grande distribution sur Radio Campus Lille ?
Le Nord-Pas-de-Calais est un des berceaux de la grande distribution moderne française.
Ça a commencé avec l'implantation des enseignes du groupe Auchan à partir des années 1960, et l'ouverture à Englos du centre commercial d'Englos-les-Géants en 1969, premier du genre avec le concept d'hypermarché couplé avec une galerie commerciale.
Avec ses quatre millions d'habitants, la région Nord-Pas-de-Calais compte, en 2008, 2 883 points de vente de plus de 300 m2. La région présente la plus importante concentration de grandes et moyennes surfaces en France. Auchan emploie 12 500 salariés dans la région et en est le premier employeur privé. Carrefour, bien que premier employeur privé de France, ne représente qu'un peu plus de 5 250 salariés mais reste dans les dix plus grands employeurs de la région.
Les surfaces commerciales de la région ne cessent de s’agrandir, l’immobilier commercial devient hautement spéculatif. En 2012, parmi les cent hypermarchés de France faisant le plus grand chiffre d'affaires, treize sont de la région Nord-Pas-de-Calais.
La famille mulliez, habite à quelques kilomètres de nos studios, en France ou en Belgique, on vous informe, sur les voisins, Radio Campus Lille, une radio de proximité.
Ces dernières années, c’est l’implantation de super marché en ville, qui est tendance, comme les carrefour market, par exemple.
Cette implantation est stimulée par la fermeture administrative des petits commerces au sois disant nom de difficultés d’accés de leurs magasins aux handicapés. Tout est fait afin de vous obliger à aller faire vos courses dans les magasins de la grande distribution.
Pourquoi se gêner ?
Il est donc normal que l’on aborde ce sujet à Radio Campus Lille. Les dirigeants des société de grande distribution affichent haut et fort les valeurs de probité et d’honnêteté et s’en réclament à chaque fois qu’ils licencient leur personnel.
Ca ne les empêche pas de ne pas payer d’impôts sur le revenu, de domicilier leur revenus dans les paradis fiscaux.
La dépéche (Brian Mendibure) : Ces agents de sécurité qui veillent sur Auchan Lien
Régulièrement à l'origine d'interpellations de voleurs à l'étalage, les agents de sécurité d'Auchan ont accepté de nous faire découvrir les coulisses de leurs missions.
Leur professionnalisme est souvent souligné par les policiers du commissariat de Castres qui réalisent régulièrement de nombreuses affaires de vols à l'étalage, d'escroqueries ou de fausses monnaies grâce à leurs interventions. Les agents de sécurité d'Auchan sont en effet particulièrement efficaces. Il faut dire que l'enseigne de grande distribution ne transige pas avec la sécurité de ces clients et de son personnel. «On a une spécificité c'est que notre service de sécurité est interne. On ne fait pas appel à des prestataires extérieurs. Tous nos agents sont salariés de l'enseigne, explique Hervé Heudre, le Monsieur sécurité d'Auchan qui a créé le service il y a 16 ans et recruté lui-même tous les agents dont certains sont là depuis le début. Ils font partie de l'entreprise. Ils ont les avantages et l'intéressement, ils sont donc plus impliqués. Et surtout il bénéficie de plan de formation important dans de nombreux domaines en plus de leur qualification obligatoire pour avoir la carte professionnelle qui est à renouveler tous les 5 ans». La fidélité, l'investissement et la formation sont donc une partie de la réussite de ce service composée de 12 agents qui en 15 ans ont procédé à 3 456 interpellations, récupéré 706 485 € de marchandises volées, déposé 1 947 plaintes, pratiqué 1 660 actes de secourisme, prodigué 3 414 heures de formation sécurité aux collaborateurs du magasin et sauvé 5 vies. «C'est ma plus grande fierté ces vies sauvées après des malaises cardiaques et un étouffement», lâche Hervé Heudre qui ne supporte pas l'idée qu'on taxe ses agents de «vigiles». Car s'ils ont bien une mission de surveillance du magasin, leur tâche est bien plus large et principalement axé sur la sécurité des personnes, plus que des biens. «Les missions essentielles sont l'accueil car les agents sont les premières personnes et les dernières vues par les clients, ensuite la prévention et la lutte contre les incendies, c'est la raison d'être de l'obligation d'avoir un service de sécurité, après il y a la sécurité du personnel et des clients, puis la lutte contre la délinquance et enfin la formation des collaborateurs à tout ce qui est sécurité. Et même si c'est le vol est ce qui nous prend une majorité de notre temps, on ne mettra jamais la sécurité des clients, ni même celle du délinquant, pour récupérer du matériel. Une vie ne se remplace pas. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Le voleur peut être armé, peut écraser quelqu'un en démarrant vite si on le course sur le parking. Bref, on ne prend aucun risque, indique Hervé Heudre qui rappelle quand même que «99 % de ses clients sont des gens honnêtes.» C'est pour çà que j'insiste beaucoup sur le fait que les agents soit sérieux mais accueillants. Il ne faut pas avoir l'air de suspecter tout le monde.». Ce qui ne les empêche pas d'intervenir 20 à 25 fois par mois, soit en moyenne presque une fois par jour pour un vol. «Pourtant on n'intervient que si on est sur à 120 % pour éviter de se tromper et les esclandres, explique le responsable de la sécurité qui ne peut appréhender qu'une fois le délinquant sorti du magasin. Des interpellations qui supposent de la discrétion avant d'intervenir dans son bon droit. «On n'a le droit d'agir qu'en flagrant délit et d'appréhender et amener le délinquant devant un officier de police judiciaire. On n'a pas plus de droit que tout le monde. Mais ce qui est un droit pour les citoyens est un devoir pour nous» explique-t-il. En plus du professionnalisme de ses agents, Auchan mise surtout sur un dispositif de vidéosurveillance performant. 90 caméras scrutent le moindre mètre carré de l'hypermarché, de la galerie marchande, du parking, de la station-service et du Drive. «Seuls les toilettes et les vestiaires des salariés ne sont pas surveillés», précisent Hervé Heudre. Des caméras sur rail permettent de suivre tous les déplacements des clients au comportement suspect. «On voit vite les gens qui n'ont pas des attitudes normales de consommateurs», dit Hervé Heudre. Physionomistes et vigilants, les agents ont leur technique pour repérer les voleurs de tout bord. Des «professionnels» qui font partie de réseaux bien structurés au «papy» qui, par principe, va glisser un bouillon de poule ou des piles dans sa poche alors qu'il passe à la caisse avec un chariot de 200 €. Et si certains passent à travers les mailles du filet une fois, c'est rare qu'ils ne se fassent pas avoir au second passage. «Quand on s'est fait voler sans s'en apercevoir on revient sur les images pour identifier l'auteur. Et on communique aussi entre magasin même avec les concurrents». Et si cela ne dérange pas Hervé Heudre de dévoiler les coulisses de son service et tous ces dispositifs de prévention, comme les canons à fumées de la bijouterie ou le blindage de la caisse de la station-service, c'est pour faire de la prévention qui est son credo. «On ne veut pas chasser à tout prix des délinquants. On préfère empêcher qu'ils viennent chez nous par de la visibilité et de la prévention. C'est aussi pour ça que l'on dépose plainte systématiquement», lâche-t-il même si Hervé Heudre essaye de déranger le moins possible la police. On ne les appelle que quand la situation dégénère ou si les gens interpellés nient le vol ou n'ont pas de quoi justifier de leur identité ou si le préjudice est important ou encore si l'auteur est mineur ou récidiviste. Sinon l'essentiel du temps on fait une plainte simplifiée que l'on transmet au parquet. Même si la personne paye ce qu'elle a volé». Car selon Hervé Heudre, le triptyque du voleur c'est le besoin, l'opportunité et l'impunité. «Le besoin, on ne peut pas l'empêcher. L'opportunité, on peut jouer dessus avec nos dispositifs de caméras, d'antivols et la présence des agents. Et l'impunité, on ne peut lutter que justement en déposant plainte. Car s'il n'y a pas de conséquences les voleurs vont revenir». Le chiffre : 12
Agents de sécurité >A Auchan. Pour être titulaire de la carte professionnelle, valable 5 ans et donc renouvelable, 140 heures de formations sont nécessaires pour maîtriser le code pénal, la prévention et la lutte contre les incendies, l'accueil, la réception, le secourisme, la palpation de sécurité, le filtrage les entrées, le contrôle des sacs, les techniques d'interpellations... Mais les agents d'Auchan sont aussi formés à la gestion de l'agressivité pour gérer des situations qui dégénère, aux risques phytosanitaires, à la sécurité des chantiers, à la conduite des engins, aux techniques de vidéosurveillance,... bref du personnel polyvalent et multitâche qui forme aussi leurs collègues. Mais être agent de sécurité demande une exemplarité complète. La moindre condamnation fait perdre la carte professionnelle même si cela n'a rien à voir avec le travail comme un délit routier par exemple. La journée type
Les 12 agents de sécurité d'Auchan sont répartis en équipe de 4 ou 5 et travaillent de 6h à 14h ou de 14h à 22h afin de couvrir toute la durée de l'ouverture du magasin. C'est d'ailleurs eux qui ouvrent et ferme le magasin. Une permanence est également assurée la nuit. Matin et soir, ils doivent s'assurer que les issues de secours et les alarmes sont en fonction. Ensuite le chef d'équipe répartit les rôles entre le PC de sécurité où sont situés les écrans de vidéosurveillance et toutes les alarmes (incendies, bijouterie...) y sont centralisées ainsi que les appels. Un agent au minimum est à l'entrée du magasin en permanence et un autre derrière les caisses pour la sécurité des hôtesses et des boutiques de la galerie marchande. Des rondes sont aussi effectuées. «On change les postes toute les 1 h 30 pour faire tourner les agents», précise Hervé Heudre.
Son métier ? "Espionner les caissières de supermarché..."
L'offre d'emploi parlait d'un poste de "contrôleur qualité". Au chômage depuis plusieurs mois, Benjamin y a répondu. Pendant plus d'un an, il s'est retrouvé à espionner des caissières, comme Vincent Lindon dans "La Loi du marché", en compétition lundi à Cannes et sur les écrans mardi.
C'était au début des années 2000. Dès son embauche en CDD au sein de la société "Gimat, missions spéciales", on a expliqué à Benjamin (prénom modifié) le principe de base du métier - "les caissières sont des voleuses" - et la tâche qui lui incombait: se rendre dans des magasins pour faire des achats comme "client mystère", payer des sommes rondes en liquide et oublier son ticket de caisse. Derrière lui, son collègue "binôme" vérifiera si l'employée met bien l'argent dans la caisse.
Le lien vers la suite.