cran, n. m.: Trou, entaille servant d’arrêt. Serrer d’un cran sa ceinture. Rang, degré. figuré Monter d’un cran dans le classement. Sang-froid. familier Elle a du cran.
- Le mot CRAN est aussi une particularité des falaises de la Côte d'Opale. C'est une vallée suspendue qui s'est retrouvée le « nez en l’air », soit du fait de l’affaissement du pas de Calais, soit par la baisse du niveau de la mer, comme le cran d’Escalles ou le cran aux Œufs. Extrait de Carnets de la côte d’Opale de Nadine Ribault: En octobre 2002, après la parution de son recueil de nouvelles Un caillou à la mer (1999) et du roman Festine Lente (2000), Nadine Ribault fait une rencontre décisive pour elle et son œuvre, celle de l'écrivaine néo-zélandaise Janet Frame, laquelle a été tout au long de sa vie “sauvée” par l’écriture, en plus d’avoir été diagnostiquée à tort de schizophrène ce qui lui a coûté quelques internements dans les années 60 (recommandation du film réalisé par Jane Campion: UN ange à ma table films tiré d’un des récits de Janet Frame: « Nous sommes revenues dans la maison et elle m’a demandé ce que j’écrivais. C’était un mauvais passage à ce moment-là. Depuis de longues semaines, je me sentais découragée, incapable, m’accusant de vouloir faire ce que je ne savais pas faire. Je n’accédais pas. En moi deux bêtes luttaient, féroces et agressives, et j’avais hâte que l’une des deux l’emporte. Elle a balayé ça d’un geste. — Tous les écrivains ont des difficultés pour écrire. Il y a toujours des moments de détresse. Elle a baissé les yeux. Sans être triste, effondrée, ni tenir des propos désespérés, elle était néanmoins douloureusement enfoncée dans sa solitude et je sentais dans ses silences s’agiter sa tragique pensée. Sa simplicité était un au-delà pour moi. Et j’avais tant besoin d’un au-delà que c’était certainement là ce qui m’avait menée chez elle. Peut-être l’avait-elle senti, je l’ignore, mais je suis certaine qu’elle était sensitive et savait que pour beaucoup, un écrivain n’était guère plus qu’une créature sur le dos de laquelle empiler les rumeurs telle une charge allant s’alourdissant d’année en année, invérifiées, de plus en plus fausses, en contradiction totale avec l’œuvre. Soudain elle a dit… — Keep on writing. Écrire encore. » - La mer et son mouvement immuable qui balaie les rochers couverts de mousse, le ciel infini qui diffuse la lumière d’or si propre à ces contrées. Le paysage, tour à tour protecteur et destructeur et l’appel irrésistible qu’il impose à ses spectateurs, la plénitude qu’il offre à d’autres. Les falaises qui redéfinissent l’espace et changent les perspectives, permettant à l’homme, perdu en ces hauts territoires, de voir le monde à travers les yeux des mouettes et des goélands, oiseaux maîtres en ces lieux, conquérant tous les éléments qui s’y croisent, s’y affrontent. C’est une ode à la Côte d’Opale que Nadine Ribault dévoile ici. Elle écrit: « j’étais venue trouver la mer, les oiseaux, maîtres des ondes et du rêve, et le vent pour me labourer la cervelle et mieux entendre le silence qui suivait. Même si la mer s’effarouchait, je me reconnaissais pour sienne et voyait surgir de l’eau l’écheveau des pénétrations successives qui fait, pour moi, de la Manche et de la mer du Nord, de véritables plaques magnétiques. »
- Cherish de Kool and the Gang
- Texte d'Aliette Griz: La femme d’à-côté, c’est déjà pris, la femme à côté, de l’autre côté de l’écran, la femme-écran, la femme-à-cran, la femme a du cran, toutes les femmes ont du cran, j’aurais bien aimé un titre avec des fleurs, mais c’est l’hiver, il fait trop froid. J’ai fabriqué deux corps, rien qu’avec le mien, deux corps qui font encore un peu partie du mien, des corps sortis du mien, et qui aimeraient bien y rentrer à nouveau, mais ce n’est pas possible. Deux corps qui m’envahissent plus dehors que dedans. Que je chéris plus dehors que dedans, pour qui je vis, dispersée entre nous trois, moi, la femme nid. ...
- Loups de Jil youtu.be/HCzMYbXbZvQ
- Cheveux crantés en post révolution industrielle. Promenade incohérente autour des pratiques capillaires dans les années 20 et puis....
- La poétesse et photographe palestinienne Dareen Tatour a été poursuivie pour ce que tout artiste fait, parce que c’est sa vocation. Elle a été arrêtée pour son poème, Qawem ya sha’abi, qawemhum facebook.com/watch/?v=1888794347933790 (Résiste, mon peuple, résiste-leur), qu’elle avait composé après que des dizaines de jeunes Palestiniens, hommes et femmes, avaient été tués de sang-froid par les soldats de l’occupation et groupes extrémistes israéliens en 2014 et 2015. De la tentative de viol à des fouilles corporelles en état de nudité et à l’exploitation du corps féminin à des fins de harcèlement verbal et sexuel, Dareen Tatour explique que toutes les choses qu’elle a dû subir en prison étaient d’un niveau de cruauté on ne peut plus élevé. Elle raconte comment certaines organisations sionistes ont tenté de la tuer à diverses reprises depuis qu’elle a été libérée de prison et elle lui explique également qu’elle ne sera plus jamais libre tant que l’occupation existera. Le fait d’être une poétesse qui a été emprisonnée pour avoir osé rêver d’une Palestine libre et n’avoir encore jamais baissé pavillon avant la fin de l’occupation, telle est l’histoire extraordinaire de Dareen. Elle a ravivé la flamme de la détermination et de l’espoir qui ont été utilisés comme sources d’inspiration par de nombreux artistes afin de nourrir l’expression artistique de leur résistance à l’occupation. https://charleroi-pourlapalestine.be/index.php/2021/08/11/decoloniser-lesprit-une-interview-de-la-poetesse-palestinienne-dareen-tatour/
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Eloge du Risque d'Anne Dufourmantelle : “On pourrait croire que l’on se laisse rêver, distraire, qu’on aime aimer et que l’on se réjouit de la solitude, mais qui serait dupe… Nous doutons de notre perception comme nous doutons de notre désir. Nous sommes tyrannisés par l’angoisse de ne pas nous réaliser, par la peur de manquer notre vie comme si là, tout près, résidait la « vraie » vie, l’existence pleine de sens pour qui saurait s’en emparer, en profiter pleinement. Ce doute est notre double, qui nous persécute de son étrange et insistante douceur. Se laisser envahir par la perception, par les images venues de notre capacité perceptive infiniment plus vaste que le moi, c’est permettre à tout ce qui en nous enregistre, comprend, capte, entend, démêle, entremêle, ce qui en nous contient des informations sur plusieurs générations et a l’intelligence de multiples personnes, de plusieurs genres, animal compris et végétal aussi sans doute, de penser, de rêver. Et si oui, quel est le risque ? Celui d’entrer dans le domaine de la pénombre, de l’indistinction apparente, de la confusion des sens et des genres, de cela que nous atteignons parfois avec l’ivresse et la drogue et l’insomnie et l’état amoureux et la panique : une extra-lucidité qui nous enlève le fardeau de cent mille vies […] ”
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Lena Tuffaha - Elegy - poème en anglais issu du recueil Halal if you hear me
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Cagnotte de soutien pour la famille d'Adil, tué par la police durant le confinement https://www.instagram.com/bruxelles.devie/p/C1UihOdNUGp/?img_index=1: