Notre invité c'est Jean-Paul Dessy, directeur artistique de Musiques Nouvelles.
Compositeur, chef d'orchestre et violoncelliste, Jean-Paul Dessy est également titulaire d'une maîtrise en Philosophie et Lettres. Il a enregistré plus de cinquante CD de musique classique contemporaine. Il est directeur de l'ensemble Musiques Nouvelles. Il inscrit sa recherche musicale dans le champ du sacré : le concert comme liturgie, la pratique instrumentale comme voie de méditation, la composition comme lieu de prophétie, le son comme révélation.
L'univers de Jean-Paul Dessy s'arrime tant à son parcours classique qu'aux chemins de traverse qu'il a beaucoup arpentés (rock, électro). Nourri tout autant par les transes électriques de Jimi Hendrix que par les marées sonores de Giacinto Scelsi, voilà un artiste qui ne renie pas la part chantante de l'enfance : refrains qui rôdent, obsession d'une mémoire insaisissable mais qui nous fait valser, vibrion du son qui tenaille, quelque chose le hante qu'il traduit à force de glissements et d'imprécations pour que cela cesse et ne cesse de revenir. Il a écrit des musiques de scène notamment pour Hussein Chalayan,Jacques Lassalle, Nicole Mossoux et Patrick Bonté, Lorent Wanson… Il a co-écrit avec Christian Fennesz, Scanner ou Dj Olive des œuvres mêlant son écriture à leurs pratiques électroniques. Il a reçu le Grand Prix Gilson des Radios Francophones Publiques à Montréal en 1997 ainsi que le prix Fuga de l'Union des compositeurs belges en 1999. Ses œuvres ont été jouées en France (Ircam, Présences, Manca, Musica,…) en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Hollande, au Canada, aux Etats-Unis, en Russie, en Chine, en Pologne, en Roumanie, en Croatie, en Finlande, en Ouzbekistan, au Japon, …
Editorial | Editoriaal
FR Fidèle à son objectif, Ars Musica donne une priorité à la création, en offrant un regard
panoramique sur un monde sonore aux facettes multiples. Les esthétiques seront donc plurielles,
mariant avec dextérité des pratiques instrumentales éprises de liberté, s’affranchissant de tout
dogme. Sous la thématique ‘Mini-Maxi’, le festival revient sur une figure importante de la création
belge, le groupe Maximalist!. Ensemble d’instrumentistes et compositeurs qui bousculèrent avec
talent les us et coutumes de la musique contemporaine, pour esquisser une voie nouvelle lorgnant
avec malice sur le minimalisme américain. Ce dernier sera d’ailleurs exploré tout au long du
festival, interprété par divers ensembles et orchestres avec au programme une confrontation des
œuvres, des heurts de langage et des esthétiques contrastées.
De Desert Music de Steve Reich au Pierrot Rewrite, un Pierrot Lunaire revisité par 22
compositeurs, Ars Musica cultive avec passion un paysage musical reflet de notre temps. Pour
révéler et faire partager ces œuvres nouvelles, le festival a tracé, avec près de 50 concerts dans
plus de 18 lieux, un itinéraire unique qui cultive la curiosité sonore du spectateur-auditeur. Donnant
une large place aux jeunes compositeurs, à la transmission et à la pédagogie, à l’installation
sonore et la création radiophonique, aux technologies nouvelles et à la lutherie ancienne, à
l’improvisation et la composition en rencontre avec le cinéma, aux orchestres et aux solistes, au
sérieux et au ludique, des mondes qui paraissaient aux antipodes rayonnent désormais sur le
festival, cartographiant un archipel aux mille et une îles sonores. Ars Musica proclame avec ferveur
la vitalité de la création.
NL Trouw aan haar doelstellingen schuift Ars Musica ‘de creatie’ naar voor en biedt ons een
panoramisch zicht op de rijkgeschakeerde wereld van klank en muziek. De instrumentale
vertolkingen zijn uiterst gevarieerd, maar steeds vrij van dogma en wars van beperkende regels.
Onder het thema ‘Mini-Maxi’ herbelicht het festival de groep Maximalist!, een spilfiguur in de
Belgische creatie. Maximalist! is een ensemble van muzikanten en componisten dat de restrictieve
conventies, waaronder de hedendaagse muziek - en meer in het bijzonder het Amerikaanse
minimalisme - gebukt ging, met verve wist te doorbreken. Hierdoor kon dit ensemble een frisse
wind over deze stroming laten waaien. Net dit Amerikaanse minimalisme zal worden uitgediept en
vertolkt door een scala aan gerenommeerde ensembles en orkesten. Op het programma staan
ontmoetingen tussen oeuvres, labyrinten van taal en contrasterende esthetica.
Van Steve Reichs Desert Music tot Pierrot Rewrite, een ‘Pierrot Lunaire’ herwerkt door 22
componisten: vol begeestering openbaart Ars Musica een muzikaal firmament, een ‘oorstrelende’
bespiegeling van de heersende tijdsgeest. De nieuwe werken worden onthuld en gedeeld tijdens
een uniek parcours (meer dan 50 concerten op 18 plaatsen), een waanzinnig traject dat de
nieuwsgierigheid van de toeschouwer-toehoorder zonder meer opwekt én bevredigt. Er is
voldoende ruimte voor jonge, beloftevolle componisten en natuurlijk niet minder voor de
klassiekers. Voorts gaat er ook bijzondere aandacht naar overdracht en pedagogiek, naar
geluidsinstallaties en radiowerken, naar kruisbestuivingen tussen film, improvisatie en compositie,
naar nieuwe technologieën en traditionele instrumentenbouw, naar orkest en solist, naar het
ernstige en het ludieke. Het festival ontsluit deze schijnbaar tegengestelde werelden en laat hieraan
de meest schitterende caleidoscoop van klank en muziek ontspruiten. Want Ars Musica
vertegenwoordigt vurig de vitaliteit van de creatie.
Ars Musica : Mini-Maxi 4 / 93 Dossier de presse | PersdossierArs Musica
FR Fondé en 1989, le festival Ars Musica a fait de la création musicale son crédo. Il fut l’écrin
de nombreuses œuvres nouvelles, signées Gÿorgy Ligeti, Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez,
Luciano Berio ou Klaus Huber.
La programmation du festival présente chaque année un état des lieux de la création musicale en
lien avec ses partenaires belges, européens et extra-européens. De nombreux concerts permettent
de diffuser un répertoire aux facettes multiples, tant local qu’international. Ainsi en plus de vingt
cinq ans d’existence, le festival va présenter plus de 800 compositeurs différents, soit une
moyenne de trente cinq nouveaux compositeurs par édition. La direction artistique, parmi le large
répertoire aux esthétiques plurielles, tend notamment à promouvoir le travail des compositeurs
belges tels Henri Pousseur, Pierre Bartholomée, Philippe Boesmans, Claude Ledoux, Benoît
Mernier, Luc Brewaeys, Jean-Luc Fafchamps, Walter Hus etc.
Devenue une biennale en 2014, et s’installant désormais en novembre, Ars Musica explore les
possibles sonores s’affranchissant des frontières et des dogmes à la découverte d’horizons inouïs.
NL Het festival Ars Musica werd opgericht in 1989 met als credo de creatie van nieuwe muziek.
Ars Musica maakt sindsdien talrijke nieuwe composities mogelijk van onder meer Gÿorgy Ligeti,
Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez, Luciano Berio en Klaus Huber.
De programmatie van het festival stelt ieder jaar een stand van zaken op van de hedendaagse
creatie in samenwerking met Belgische en internationale partners. Het grote aantal concerten biedt
de mogelijkheid om een zeer divers repertoire te presenteren dat zowel lokaal als internationaal
geijkt is. In zijn 25-jarige bestaan kwamen reeds meer dan 800 verschillende componisten aan bod,
goed voor een gemiddelde van vijfendertig nieuwe componisten per editie.
De artistieke directie promoot een zeer pluralistische esthetiek, alsook het werk van Belgische
componisten zoals Henri Pousseur, Pierre Bartholomée, Philippe Boesmans, Claude Ledoux,
Benoît Mernier, Luc Brewaeys, Jean-Luc Fafchamps, Walter Hus etc.
In 2014 werd het festival omgedoopt tot een biënnale die plaats vindt in november. Ars Musica
onderzoekt de mogelijkheden van klank, breekt met grenzen en dogma’s om zo onbekend terrein
te verkennen.
ELIANE RADIGUE - OCCAM
C’est une ligne tenue et ténue, qui va parfois s’amplifiant, parfois s’amenuisant comme organiquement, et qui, sans jamais dévier de son cours, révèle continûment de nouvelles richesses, abolissant toute notion du temps et de l’espace… En un sens, la musique d’Éliane Radigue ressemble à son parcours hors normes. Un... Plus d’infos
BRUSSELS PHILHARMONIC - Dir. Enrique Mazzola - Jean-Philippe Collard-Neven, piano - Vlaams Radio Koor - Walter Hus & Steve Reich
Pour Walter Hus, la découverte des orgues de la firme anversoise Decap, dotés d’un système informatique permettant de contrôler la pression de l’air pour chaque module de l’instrument, a été une révélation qui a révolutionné sa manière de composer. Temesta Blues (Création. Commande d’Ars Musica), concerto pour piano baptisé... Plus d’infos
ARNAUD REBOTINI & CHRISTIAN ZANÉSI - Frontières
Lorsqu’une figure de la musique électroacoustique rencontre un géant (au propre comme au figuré) de la scène techno française, la question qui se joue est, à l’évidence, celle des frontières. Frontières, c’est justement le titre du concert-spectacle que proposent, avec la vidéaste Zita Cochet, Christian Zanési et Arnaud... Plus d’infos
15/11
PASCAL CONTET
L’accordéoniste Pascal Contet est sans doute celui qui, depuis 20 ans, a le plus œuvré à étendre le répertoire d’un instrument longtemps négligé par les compositeurs ‘sérieux’. Comme l’indique son titre, ce récital invite à une plongée dans les entrailles de sa fameuse ‘boîte noire soufflante’, pour laquelle ce... Plus d’infos
QUATUOR MP4 & ISABELLA SOUPART - Steve Reich Project - Music / Dance / Performance
Il est des œuvres qui, dès leur création, s’imposent comme des classiques instantanés. Different Trains, pour quatuor à cordes et bande magnétique composée par Steve Reich en 1988, est de celles-ci. Sans doute parce que, comme peu d’autres, cette partition fait résonner une dimension intime avec les ombres de grande... Plus d’infos
TODOR TODOROFF
Au sujet des relations entre musique et technologie, le compositeur et chercheur Todor Todoroff déclarait : « Leur rencontre permet d’exprimer une certaine complexité dans un sens qui n’est ni purement abstrait ni seulement théorique. Il s’agit de refléter la vie. » Ainsi, c’est à un fascinant voyage au centre du son que... Plus d’infos
THE FAKIR ORCHESTRA
Publié en 2012 par le label Signature de Radio France, le troisième album de The Fakir, alias Franck Dadure, s’intitulait Mélodies lunatiques. Multipolaire, versatile est en effet l’univers sonore de ce projet qui, à l’image de son instigateur, virevolte avec une virtuosité de prestidigitateur entre les styles et les univers musicaux... Plus d’infos
KRONOS QUARTET
On ne présente plus le Kronos Quartet, l’une des formations qui a le plus contribué à ouvrir les frontières de la musique et à inscrire celle-ci, comme l’indique le nom qu’il s’est choisi, dans son temps. Le programme de ce concert témoigne en particulier du long compagnonnage qui lie le quatuor aux minimalistes américains,... Plus d’infos
17/11
Prix: 1,25€, 25€ (cycle), 5€, 7,5€
ENSEMBLE 2E2M - Dir. Pierre Roullier - The art of conflict « Maudite soit la guerre »
C’est en Belgique que le réalisateur français Alfred Machin tourna son manifeste pacifiste, Maudite soit la guerre… deux mois avant le début du premier conflit mondial ! Outre sa dimension prémonitoire, ce film spectaculaire frappe aussi par son étonnante modernité. De quoi séduire la compositrice autrichienne Olga Neuwirth,... Plus d’infos
SPECTRA ENSEMBLE - Rebel with a cause
Julius Eastman (1940-1990), artiste maudit et visionnaire qui aimait donner à ses pièces des titres provocateurs ; Frederic Rzewski (né en 1938), dont toutes les œuvres sont irriguées par un propos politique qui s’exprime aussi bien dans leur contenu ou leur titre que dans leur principe ; ou encore Daniil Harms (ou Charms, 1905-1942),... Plus d’infos
JOURNÉE DE COURS À PROPOS DE LA PROGRAMMATION DU FESTIVAL
Dans ce cours dispensé en néerlandais, il sera évoqué les figures emblématiques de la musique minimaliste et maximalist ! Comme Thierry de Mey, Walter Hus, Peter Vermeersch et Jean-Paul Dessy
18/11
Prix: 23€, 26€
CHAMBRE D’ÉCHO-1 - Philippe Terseleer
Les deux concerts pédagogiques que propose le pianiste Philippe Terseleer se veulent plutôt des concerts-ateliers, invitations à la rencontre et à l’échange entre deux grands compositeurs belges, leur musique, et de jeunes interprètes : une manière privilégiée de pénétrer dans les coulisses de la création. Thierry De Mey (né en... Plus d’infos
ENSEMBLE MUSIQUES NOUVELLES - Direction Jean-Paul Dessy - Minimalist? / Maximalist!
En 2008, la pièce 2×5, écrite pour une formation proche du groupe de rock, ouvrait une nouvelle voie dans l’œuvre de Steve Reich. Parmi ses interprètes figurait Johnny Greenwood, guitariste du groupe Radiohead. De cette rencontre a découlé, en 2012, Radio Rewrite, inspiré de deux chansons de Radiohead. Il est étonnant de... Plus d’infos
NOËL AKCHOTÉ
« Chez les improvisateurs, je suis pas du tout orthodoxe, et les orthodoxies ne supportent pas les hérétiques ! », expliquait Noël Akchoté dans un entretien accordé à la Médiathèque de la Communauté française de Belgique en 2007, à la sortie de So Lucky – son album de reprises de… Kylie Minogue ! Hérétique peut-être,... Plus d’infos
QUATUOR MP4 - Different trains, Steve Reich
Dans son œuvre, Different Trains, Steve Reich a fait rimer le train avec bonheur et malheur. Bonheur de voyager pour les vacances entre la côte est et la côte ouest des Etats-Unis et malheur si à cette même période, le compositeur avait vécu en Europe, où ce sont peut-être des ‘trains bien différents’ qu’il aurait probablement... Plus d’infos
WILHEM LATCHOUMIA - Antheil, Cowell, Jodlowski, Pesson…
C’est à une passionnante excursion dans les marges du répertoire pour piano moderne que nous convie Wilhem Latchoumia. En un constant va-et-vient entre les avant-gardes des années 1910-1920 et les œuvres des compositeurs d’aujourd’hui, ce programme peut se parcourir également à la fois comme une galerie de portraits de quelques... Plus d’infos
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIÈGE - Direction Patrick Davin - Violon: Teddy Papavrami - Adams, Vermeersch, Bernstein, Glass
Les mots, et les grands espaces. Telles sont les deux dimensions de ce programme mêlant une création de Peter Vermeersch et les œuvres de trois générations de compositeurs américains, suivant une fructueuse dialectique savant/populaire. Pour sa Sérénade (un concerto pour violon créé en 1954), Leonard Bernstein s’est inspiré du...Plus d’infos
STURM UND KLANG
Une musique agissant à la manière d’un organisme vivant : c’est l’objet de ce concert auquel la pièce Spud (‘patate’) de David Lang (1986) – une description musicale de ce tubercule, qui permet d’observer différentes voix musicales en voie de décomposition – pourrait tenir lieu de programme. L’opéra Aquarius,... Plus d’infos
[KNAPP]
En parallèle de leur activité de compositeurs, Gilles Gobert et Gilles Doneux ont créé, depuis 2012, le duo [Knapp], voué à la musique électronique live. Habitués à accueillir des instrumentistes pour des projets mixtes, c’est aujourd’hui avec le guitariste électrique Hughes Kolp qu’ils s’aventurent en quête de sonorités... Plus d’infos
EXPOSITION - Ecole de recherche graphique (ERG)
COLLOQUE - Nouveaux gestes et langages instrumentaux
ARNE DEFORCE, PASCALE SIMON, HUGHES KOLP, ALAIN PIRE & CENTRE HENRI POUSSEUR
C’est en 1970 que les compositeurs Henri Pousseur et Pierre Bartholomée ont fondé, à Liège, le Centre de recherches et de formation musicales de Wallonie, voué à la création d’œuvres de musique électronique et de musique mixte, et rebaptisé en 2010 du nom de son cofondateur. Pour prendre la mesure de près d’un demi-siècle...Plus d’infos
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIÈGE - Direction Patrick Davin - Violon, Tedi Papavrami - Adams, Vermeersch, Bernstein, Glass
Créée à la Biennale de Venise par Isaac Stern en 1954, la Sérénade pour violon de Bernstein s’inspire du Banquet de Platon. The Canyon (1988) est la deuxième pièce d’une série de Portraits de la Nature conçue par Philip Glass. Fox-trot pour grand orchestre, les Chairman Dances de John Adams sont issues de son opéra Nixon in China... Plus d’infos
THÉRÈSE MALENGREAU
Une nouvelle fois, Thérèse Malengreau se distingue par la qualité d’un programme qui nous entraîne hors des sentiers (re)battus pour mettre en jeu la notion de minimalisme au sens le plus ouvert du terme. En quatre saisons, elle explore autant d’archipels de pièces qui – par leur sobriété, leur brièveté ou leur caractère... Plus d’infos
NIK BÄRTSCH - Ronin: minimal Zen-Funk
Révélé par l’indispensable label ECM, le pianiste suisse Nik Bärtsch est l’une des personnalités les plus singulières à avoir émergé sur la scène jazz ces dix dernières années. Féru de philosophie orientale, marqué par la pensée de John Cage et de Morton Feldman, il pratique, avec son quintette Ronin, un ‘zen-funk’ au... Plus d’infos
COLLOQUE - Nouveaux gestes et langages instrumentaux
ENSEMBLE 21 - Direction Marc Collet - Webern, Feldman, Guiraud
La notion de ‘Klangfarbenmelodie’ – ‘mélodie de timbre’ (ou couleur sonore) – formulée par Arnold Schönberg, et selon laquelle une succession de timbres différents peut être assimilée à une mélodie, est sans doute l’une des plus fécondes pour aborder la musique du XXe siècle. La Symphonie op. 21 d’Anton Webern... Plus d’infos
STÉPHANE GINSBURGH - Speaking pianist
Un pianiste parlant, un récitant pianiste. Avec ce programme combinant subtilement musique, voix, électronique, actions et percussion, Stéphane Ginsburgh joue à intervertir les rôles, à les mélanger, à créer l’ambiguité : la musique et le texte ne sont plus superposés, mais s’enchevêtrent, pour se mêler plus intimement. Tout... Plus d’infos
EVAN ZIPORYN - In My Mind & In My Car
Outre leur amour et leur connaissance de la musique balinaise, les postminimalistes Evan Ziporyn et Christine Southworth partagent un commun plaisir à se jouer des frontières – fussent-elles géographiques ou musicales -, au moyen notamment d’un riche travail sur l’échantillonnage. Ce concert en est une parfaite illustration, qui... Plus d’infos
LA NUIT DU QUATUOR - Quatuor Tana, Quatuor Balanescu, Quatuor Belà, Quatuor Frosch & Quatuor Akhtamar
La Nuit du quatuor ouvre une fenêtre sonore sur cette drôle de nomenclature : Le quatuor à cordes. Si celui-ci vit son apogée au XIXe siècle, il n’en reste pas moins l’un des ensembles fétiches des compositeurs d’aujourd’hui. Immergé dans la thématique du festival, Mini-maxi, cinq quatuors se succèderont toute une nuit, pour... Plus d’infos
OMAX AT LOMAX
À ma gauche, un programme informatique qui est une sorte de Max/MSP appliqué à la musique improvisée. À ma droite, un nom qui reste attaché au plus fameux duo d’ethnomusicologues de l’histoire des États-Unis – John Lomax et son fils Alan. Entre les deux, à la tête d’un quintet de musiciens, un saxophoniste de jazz, Raphaël... Plus d’infos
LE MÉCANO DE LA «GENERAL» - Film de Buster Keaton - European Contemporary Orchestra, Direction Jean-Paul Dessy & Raoul Lay
S’il est unaniment considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre de l’histoire du cinéma, Le Mécano de la « General », spectaculaire et picaresque épopée inspirée d’un épisode réel de la Guerre de Sécession, ne suscita à sa sortie, en 1926, qu’une relative indifférence. Ce film était-il trop moderne pour son temps ? «... Plus d’infos
DUO GEMINI
De l’agitation à la contemplation, du calme à la tempête : ce mouvement dialectique, qui semble sous- tendre ce programme du Duo Gemini, est au cœur des Road Movies de John Adams. Cette pièce de 1995 est une promenade à travers des paysages contrastés, tour à tour apaisés, désolés et enfiévrés. Impressionné par... Plus d’infos
24/11
Prix: 25€ (pass), 5€, 7,5€
WALTER HUS & FREDERIC RZEWSKI - Two pianos
Monument de l’histoire de la musique, les deux livres du Clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach, renfermant chacun 24 préludes et fugues, ont inspiré au compositeur Walter Hus, entre 2000 et 2005, quatre volumes de six préludes et fugues – le premier pour piano solo, les trois autres pour deux pianos. Dix ans après en avoir... Plus d’infos
CHAMBRE D’ÉCHO-2 - Philippe Terseleer
Les deux concerts pédagogiques que propose le pianiste Philippe Terseleer se veulent plutôt des concerts-ateliers, invitations à la rencontre et à l’échange entre deux grands compositeurs belges, leur musique, et de jeunes interprètes : une manière privilégiée de pénétrer dans les coulisses de la création. Thierry De Mey (né en... Plus d’infos
ICTUS - Music for 18 musicians, Steve Reich - A rainbow in curved air, Terry Riley
C’est en 1967, année où il donna également le premier de ses All-Night Concerts, que Terry Riley débuta l’enregistrement de A Rainbow In Curved Air, se servant du multipiste pour jouer lui-même de plusieurs instruments. Manifeste psychédélique et pacifiste, cette pièce largement improvisée, fortement influencée par la musique... Plus d’infos
LANCEMENT: DRUMMING & RAIN - Carnets d’une chorégraphe par Anne Teresa De Keersmaeker & Bojana Cvejic
Ce troisième coffret de la série Carnets d’une chorégraphe comprend un livre d’interviews de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker par la théoricienne de la performance et musicologue Bojana Cvejic, ainsi que deux DVD qui offrent un panorama très vaste de la chorégraphie et du processus de création de... Plus d’infos
QUATUOR TANA - Nouno, Davidson, Romitelli
Sorte de coda à la La Nuit du quatuor du 22 novembre, ce concert démontre à la fois l’amplitude du répertoire du Quatuor Tana et la vigueur d’une forme qui semble devoir se prêter à toutes les audaces, à travers quatre œuvres très contrastées. La musique de Robert Davidson, hypnotique et lyrique, semble prolonger l’influence de... Plus d’infos
TRIO JEAN-PHILIPPE COLLARD-NEVEN, PIERRE TANGUAY & JEAN DEROME
Rencontre transatlantique entre musiciens au talent panoramique : ce concert réunit un trio d’improvisateurs dont le spectre musical ne semble pas connaître de limites. Avec, tout de même, une prédilection pour l’expérimentation. Les Québécois Pierre Tanguay (batterie) et Jean Derome (flûte, saxophone) jouent régulièrement... Plus d’infos
MASTER CLASS - Graham Fitkin
27/11
MASTER CLASS - Robert Black & David Cossin
27/11
WORKSHOP GRM
A l’occasion de ce workshop, le Groupe de Recherche Musicale (GRM) mettra en place son acousmonium pour donner l’occasion aux participants de spatialiser des pièces acousmatiques. Une application réalisée par le Laboratoire de Recherche en Arts et Sciences (LARAS) de l’ISIB et l’ASBL Musiques et Recherches leur... Plus d’infos
CLASSE DE MUSIQUE ANCIENNE DU CONSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES - Pour que les fruits mûrissent cet été, Karel Goeyvaerts
A priori isolées dans le temps et l’espace, les œuvres interprétées par les étudiants en musique ancienne du Conservatoire de Bruxelles ont pourtant bien des points communs. Comme une clé de voûte de ce programme, l’œuvre du compositeur belge Karel Goeyvaerts Pour que les fruits mûrissent cet été datée de 1975, qui fut dédiée... Plus d’infos
ORCHESTRE NATIONAL DE BELGIQUE - Direction Thomas Van Haeperen - Gordon, Reich, Ives & d’Hoop
Ode à l’orchestre, dont il exalte avec gourmandise toutes les ressources expressives, ce programme balaie plus d’un demi-siècle de musiques américaines. Composé en 1957, Ongaku (musique en japonais) appartient à la dernière période de l’immense Henry Cowell… l’un de ceux qui contribuèrent à faire découvrir l’œuvre de... Plus d’infos
THE BLACK COSSIN SESSIONS
Membres éminents de l’Ensemble new-yorkais Bang On A Can, le percussionniste David Cossin et le contrebassiste Robert Black ont de nombreuses fois été les premiers interprètes et souvent dédicataires d’oeuvres nouvelles composées par Steve Reich, David Lang, Michael Gordon ou Julia Wolfe. Après avoir partagé leur savoir en cette... Plus d’infos
VORTEX TEMPORUM - Anne Teresa De Keersmaeker, Rosas & Ictus - Musique de Gérard Grisey
On sait combien la musique – celle de Steve Reich et Thierry De Mey en particulier -, avec laquelle elle semble entretenir un lien quasi organique, a permis au vocabulaire chorégraphique d’Anne Teresa De Keersmaeker de s’épanouir. Avec Vortex Temporum (‘tourbillon des temps’) de Gérard Grisey, elle aborde aujourd’hui une... Plus d’infos
SPECTRA ENSEMBLE - Lint, Walter Hus - D’après la BD culte de Chris Ware
À travers notamment son héros Jimmy Corrigan, l’Américain Chris Ware (né en 1967) a révolutionné le monde la BD, manifestant une science du montage et de la couleur proprement étourdissante, toujours teintée d’un humour bien noir… Un univers qui colle parfaitement à celui du non moins extraordinaire Walter Hus (né en 1959).... Plus d’infos
GRAHAM FITKIN & RUTH WALL - Cage, Lang, Reich
C’est un programme propice à l’intimité qu’a composé la harpiste Ruth Wall, à travers une suite de transcriptions d’œuvres pour piano réalisées par ses soins. Les Sonates et Interludes (1946-1948), sans doute l’œuvre la plus emblématique de John Cage, exploitent toutes les ressources du piano préparé. Il est fascinant... Plus d’infos
EXPOSITION - Ecole de recherche graphique (ERG)
LES INSTALLATIONS SONORES D’ARS MUSICA - Avec City Sonic
PRÉSENCES ÉLECTRONIQUE BRUXELLES -1- - Parmegiani, Supernova, Kyzyl, Mark Fell & Christian Zanési
L’année 2014 a vu le festival Présences électronique fêter ses 10 ans. Initié à Paris par le GRM (le Groupe de recherches musicales, fondé par Pierre Schaeffer en 1958) comme une extension électroacoustique du festival de musique contemporaine Présences, organisé par Radio France, Présences électronique a eu d’emblée... Plus d’infos
QUATUOR AMÔN & SYLVAIN KASSAP - Macé, Valembois, Levaillant
Un concert aux allures d’histoire de familles, tant les musiciens ici en présence ont de choses en commun. Ou peut-être plutôt de non-familles, tant ils revendiquent, comme l’a écrit Bruno Letort au sujet de Philippe Valembois « l’exploration comme seul credo acceptable du créateur… » Composé en 1990, Lelekovice, premier... Plus d’infos
JESSICA RYCKEWAERT - Volans, Mâche, Glass, Reich…
Ce récital pour percussion n’explore pas seulement plusieurs continents musicaux : il remonte aussi aux sources du minimalisme. Composé en 1968, 1+1 est en effet la première pièce de Philip Glass à faire un usage rigoureux du principe de composition par addition d’éléments. Un an auparavant, Piano Phase (transcrit ensuite pour... Plus d’infos
ICTUS - Le soldat inconnu, Georges Aperghis - L’histoire du soldat, Igor Stravinsky
À l’heure où l’on commémore le centenaire du déclenchement du premier conflit mondial, l’ensemble Ictus met en regard deux partitions qui, à un siècle d’intervalle, peuvent se lire comme deux visions des ravages psychologiques de la guerre, mais dont la force tient aussi à la dimension allégorique. C’est ainsi le mythe de... Plus d’infos
BL!NDMAN - Minimal-Maximal
De 1983 à 1989, le groupe belge Maximalist! – initié par Thierry De Mey et Peter Vermeersch, bientôt rejoints par Eric Sleichim et Walter Hus – vint constituer la seule vraie réponse européenne au minimalisme américain. Ne s’interdisant ni la dissonance, ni l’amplification, pleins d’une énergie très rock’n’roll,... Plus d’infos
EXPOSITION - Ecole de recherche graphique (ERG)
LES INSTALLATIONS SONORES D’ARS MUSICA - Avec City Sonic
PRÉSENCES ÉLECTRONIQUE BRUXELLES -2- - Kupper, Gu∂nadóttir, Higashi, Biosphere
Nettement plus atmosphérique, ce second volet de la déclinaison bruxelloise de Présences électronique n’en est pas moins éclectique, confrontant trois musiciens issus de la sphère ‘pop’ à l’un des pionniers de la scène électroacoustique.SouslenomdeBiosphere,leNorvégien Geir Jenssen s’est imposé comme l’une des figures... Plus d’infos
LES INSTALLATIONS SONORES D’ARS MUSICA - Avec City Sonic
PIERROT REWRITE - Pauline Claes, Michel Hermon, Ensemble Musiques Nouvelles - François Schuiten, Thomas Delord & Alexandre Obolensky
Créé il y a un siècle, le Pierrot Lunaire d’Arnold Schönberg marque l’un des actes de naissance de la modernité artistique – « le plexus solaire [...] de la musique du début du XXe siècle », déclara Stravinsky. Plexus lunaire, plutôt, tant est nocturne l’impression qui se dégage de ce cycle de vingt-deux mélodrames... Plus d’infos
COMPOSITEURS - COMPONISTEN
MINI-MAXI "
ARS MUSICA "
John Adams
(US) °1947
John Adams est né à Worcester (Massachussets). Son adolescence est immergée dans le
swing, les musicals de Broadway et la musique populaire américaine des années 1940 et
50, dont les influences se feront plus tard sentir dans sa musique. Clarinettiste de
formation, il étudie la composition à Harvard auprès de Leon Kirchner, disciple de
Schönberg, tout en dirigeant le Bach Society Orchestra et en étant clarinettiste de réserve
pour le Boston Symphony Orchestra et l’Opéra de Boston. Après son diplôme, il part
s’installer en Californie, traversant en voiture les États-Unis d’Est en Ouest au cours d’un
voyage aussi fondateur (il découvre les grands espaces américains) que symbolique (il
s’éloigne de l’emprise de la tradition européenne). Après une série de pièces
électroniques proche du happening, il livre en 1977-78 ses premiers opus : s’ils se
rattachent indéniablement au minimalisme, Phrygian Gates pour piano et Shaker Loops
témoignent d’une vision toute personnelle de celui-ci. Adams ne tardera pas à instiller à
l’idiome répétitif, dès Harmonielehre (clin d’oeil à Schönberg) un sens singulier des
contrastes, des couleurs (il est un orchestrateur hors pair), ainsi qu’une sensibilité quasi
postromantique (Wagner, Mahler et Sibelius font partie de ses modèles). C’est l’opéra
Nixon in China, créé en 1987 avec le metteur en scène Peter Sellars, qui le révélera à un
vaste public. Cet ouvrage, l’un des plus grands succès de l’opéra contemporain, sera
suivi de plusieurs autres, toujours sur des sujets d’actualité, qui imposent John Adams
comme l’un des principaux compositeurs lyriques de son temps. Compositeur « janusien
», selon son biographe Renaud Machart, dont l’oeuvre oscille en permanence entre des
partitions enfiévrées, extraverties, et une veine plus élégiaque, voire spirituelle, John
Adams n’a cessé d’élargir sa palette, comme en témoigne, parmi ses réussites récentes,
une partition comme The Dharma at Big Sur, pour violon électrique et orchestre
composée pour l’inauguration du Disney Hall à Los Angeles en 2003. En dépit de la large
reconnaissance dont il fait l’objet (c’est une pièce de sa composition, On the
Transmigration of Souls, que l’Orchestre Philharmonique de New York a créée en 2002
pour célébrer la prise de fonction de son chef Lorin Maazel et la commémoration des
attentats du 11 Septembre), la figure de John Adams n’est pas exempte de polémiques –
par exemple lorsqu’en 2003, il refuse un prix Pultizer qu’il juge trop académique. En dépit
des attaques dont il continue de faire l’objet de la part des tenants de l’avant-garde
institutionnelle, en particulier en Europe, John Adams est aujourd’hui l’un des
compositeurs vivants les plus joués ; peut-être parce que, dans la musique de ce « pur
produit du XXe siècle », comme l’a écrit Alex Ross, « l’éternelle dichotomie entre tradition
et avant-garde se voit proposer, enfin, un repos bien mérité ». !
John Adams werd geboren in Worcester, Massachussets. Zijn adolescentie was
doordrenkt van swing, musicals van Broadway en populaire Amerikaanse muziek uit de
jaren ’40-’50, al zouden deze invloeden zich pas later in zijn carrière laten horen. Opgeleid
als klarinettist studeerde hij compositie aan Harvard bij Leon Kirchner - Schönbergs
discipel - terwijl hij ook het Bach Society Orchestra dirigeerde en hij vervangend
klarinettist was voor het Boston Symphony Orchestra en het Boston Opera. Eenmaal zijn
diploma op zak vestigde hij zich in Californië. De autoreis die hij hiervoor van Oost naar
West maakte, was zowel doorslaggevend (hij ontdekte de grote Amerikaanse ruimtes) als
Compositeurs | Componisten !1 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
symbolisch (hij maakte zich los uit de greep van de Europese traditie). Na een reeks
elektronische stukken die nauw aansluiten bij de happening, schreef hij in 1977-1978 zijn
eerste opussen: beslist schatplichtig aan het minimalisme getuigden zijn Phrygian Gates
voor piano en Shaker Loops van een persoonlijke visie hierop. Het duurde niet lang
voordat Adams – vanaf zijn Harmonielehre (een knipoog naar Schönberg) - een
opmerkelijk gevoel voor contrast, voor klankkleuren (hij was een bijzonder arrangeur) en
een quasi postromantische gevoeligheid (Wagner, Mahler en Sibelius waren zijn
rolmodellen) aan het repetitieve idioom had toegevoegd. Het was de opera Nixon in China
- gecreëerd in 1987 met de regisseur Peter Sellars - die van hem een gevestigde waarde
maakte. Dit stuk - één van de grootste successen uit de hedendaagse opera - werd
opgevolgd door andere, steeds door de actualiteit gekleurde stukken; ze maken hem tot
één van de grootste hedendaagse lyrische componisten. « Een componist met een
januskop », aldus zijn biograaf Renaud Machart. Zijn werk oscilleert onophoudelijk tussen
extraverte, broeierige composities en weemoedigheid. In weerwil van zijn algemene
appreciatie (zoals zijn compositie On the Transmigration of Souls, gecreëerd door het New
York Philharmonic Orchestra in 2002, ter viering van de aanstelling van zijn dirigent Lorin
Maazel en ter nagedachtenis van de aanslagen van 11 september) werd John Adams
nooit gespaard van polemieken - zoals in 2003 toen hij de Pulitzer prijs weigerde wegens
‘té academisch’. Ondanks herhaaldelijke aanvallen van de hoeders van de
geïnstitutionaliseerde avant-garde – en meer bepaald de Europese – is John Adams één
van de meest gespeelde levende componisten; wellicht omdat in deze muziek, « zuiver
product van de twintigste eeuw », aldus Alex Ross, « de eeuwenoude tegenstelling tussen
traditie en avant-garde wordt beslecht. »
Noël Akchoté
(FR) °1968 !
Né à Paris, Noël Akchoté commence à 8 ans la guitare, qu’il apprendra notamment aux
côtés de Tal Farlow, Barney Wilen, Chet Baker, Philip Catherine et John Abercrombie. Il
reçoit le prix de composition du Concours national de jazz de la Défense en 1992, période
à laquelle il commence à s’intéresser à une musique plus improvisée et expérimentale.
Membre des groupes d’Henri Texier, Louis Sclavis, Daniel Humair, Jacques Thollot, Sam
Rivers, il joue également avec Derek Bailey, Eugene Chadbourne, Marc Ribot, Fred Frith,
Evan Parker, Lol Coxhill, Tim Berne ou George Lewis. De 1991 à 1994, il s’occupe de
l’Astrolab, laboratoire musical créé au début des Instants Chavirés, à Montreuil. Il dirige
également, avec Quentin Rollet, de 1996 à 2003, le label Rectangle, qui publiera une
cinquantaine de références. Entre 1999 et 2003, il signe trois albums d’enregistrements
solos intitulés Joseph. Pour le label Winter&Winter, il publie des disques de reprises de
Sonny Sharrock et Kylie Minogue, mais aussi plusieurs albums, enregistrés en public, où
il revisite les traditions du cabaret en compagnie de musiciens divers. Depuis 2011, un
contrat de distribution avec Believe Digital lui a permis de sortir plus de 100 morceaux
rares et albums inédits, revisitant notamment la musique ancienne et baroque (Gesualdo,
Machaut, Monteverdi, Robert de Visée). En 20 ans, Noël Akchoté a collaboré avec
Katerine, David Grubbs, Luc Ferrari, David Sylvian, Jim G. Thirlwell, le Max Nagl’s Big
Four ou Jean-François Pauvros – et enregistré avec Blixa Bargeld, Aki Onda, Phil Minton,
Tetuzi Akiyama, Otomo Yoshihide, Julie Tippets, Mike Cooper, Tom Cora, Keith Rowe,
Christian Fennesz... Il apparaît également, en tant qu’acteur et compositeur, au générique
de plusieurs films, en particulier de Thierry Jousse.
!
Compositeurs | Componisten !2 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Vanaf achtjarige leeftijd speelt de Parijzenaar Noël Akchoté gitaar, met name onder de
hoede van Tal Farlow, Barney Wilen, Chet Baker, Philip Catherine en John Abercrombie.
In 1992 won hij de compositieprijs van het Concours national de jazz de la Défense.
Ondertussen droeg de geïmproviseerde en experimentele muziek steeds meer zijn
interesse weg. Hij was lid van de groepen van Henri Texier, Louis Sclavis, Daniel Humair,
Jacques Thollot en Sam Rivers. Hij speelde ook met Derek Bailey, Eugene Chadbourne,
Marc Ribot, Fred Frith, Evan Parker, Lol Coxhill, Tim Berne en George Lewis. Van 1991 tot
1994 ontfermde hij zich over het Astrolab : een muzikaal laboratorium in Montreuil,
opgericht tijdens de begindagen van Instants Chavirés. Samen met Quentin Rollet stond
hij van 1996 tot 2003 aan het hoofd van het label Rectangle, dat een vijftigtal referenties
zou publiceren. Tussen 1999 en 2003 tekende hij voor drie soloalbums, Joseph genaamd.
Voor het label Winter&Winter bracht hij coveralbums van Sonny Sharrock en Kylie
Minogue uit, maar ook meerdere albums die met publiek werden opgenomen en waarop
hij samen met diverse muzikanten de tradities van het cabaret herbezoekt. Sinds 2011
bracht hij – dankzij een distributiecontract met Believe Digital - meer dan honderd unieke
stukken en onuitgegeven albums uit. Hij herwerkt hiermee oude muziek en barokmuziek
(Gesualdo, Machaut, Monteverdi en Robert de Visée). Over een tijdspanne van twintig jaar
werkte Noël Akchoté samen met Katerine, David Grubbs, Luc Ferrari, David Sylvian, Jim
G. Thirlwell, de Max Nagl’s Big Four en Jean-François Pauvros en nam hij stukken op met
Blixa Bargeld, Aki Onda, Phil Minton, Tetuzi Akiyama, Otomo Yoshihide, Julie Tippets,
Mike Cooper, Tom Cora, Keith Rowe en Christian Fennesz. Hij verscheen eveneens - dit
keer als acteur en componist - op de aftiteling van verschillende films, met name die van
Thierry Jousse.
Charles-Valentin Alkan
(FR) 1813-1888 !
Né Charles-Valentin Morhange au sein d’une fratrie de musiciens qui, tous, troqueront
leur nom de famille contre le prénom de leur père, Charles-Valentin Alkan s’impose
précocement comme un virtuose du piano (il sort du Conservatoire de Paris à 11 ans et
donne ses premiers concerts à 12). Ses premières compositions lui valent le surnom de «
Berlioz du piano ». Il est l’intime de Chopin, Delacroix, Victor Hugo. Professeur réputé, il
dédaigne la carrière de concertiste pour se consacrer à la composition, alternant avec de
longues phases de retrait de la vie publique. Majoritairement écrite pour son instrument,
son oeuvre, riche de plus de 70 opus et dominée par la Grande sonate op. 33 « Les
Quatre Âges de la vie » (1847) et les révolutionnaires Études dans tous les tons mineurs
(1857), lui vaut d’être considéré comme le plus important représentant français de l'école
de piano romantique.
!
Charles-Valentin Morhange is een telg van een muzikale familie, waarin elke zoon zijn
familienaam inruilde voor de voornaam van zijn vader. Het duurde niet lang eer Charles-
Valentin Alkan zich als een pianovirtuoos liet gelden (op slechts elfjarige leeftijd studeerde
hij af aan het Conservatorium van Parijs en een jaartje later gaf hij reeds zijn eerste
concerten). Zijn eerste composities bezorgden hem de bijnaam ‘de Berlioz van de piano’.
Hij was bevriend met Chopin, Delacroix en Victor Hugo. Als befaamd professor
distantieerde hij zich steeds verder van het meer uitvoerende werk, teneinde zich ten volle
te kunnen wijden aan het componeren zelf. Hierdoor verdween hij geregeld voor langere
tijd uit het publieke leven. Zijn pianowerken bestrijken meer dan 70 opussen, alle diep
beïnvloed door La Grande sonate op. 33 “Les Quatre Âges de la vie” (1857) en de
revolutionaire “Etudes dans tous les tons mineurs (1857). Dankzij deze werken wordt hij
Compositeurs | Componisten !3 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
terecht bestempeld als dé belangrijkste Franse vertegenwoordiger uit de romantische
pianoschool.
Laurie Anderson
(US) °1947 !
Musicienne, mais aussi performeuse et artiste multimédia, Laurie Anderson est une des
figures-clés de l’avant-garde artistique new-yorkaise des années 1970, notamment grâce
à des performances mêlant films, musique et textes à forte teneur autobiographique.
Chanteuse et violoniste, elle est aussi une pionnière de la musique électronique et une
inventeuse d’instruments (le « tape bow violin », dans lequel les cordes de crin de l’archet
sont remplacées par des bandes préenregistrées). En 1981, le succès international de sa
chanson O Superman l’impose auprès du grand public. La carrière de celle qui était
l’épouse de Lou Reed n’a cessé, depuis, de se déployer entre performances, expositions,
disques, livres et de multiples collaborations (William Burroughs, John Giorno, Arto
Lindsay, Peter Gabriel, David Sylvian, Brian Eno, Philip Glass, Hector Zazou, Ryuichi
Sakamoto, Trisha Brown, Wim Wenders…).
!L
aurie Anderson, muzikante, performer en multimedia artieste, is één van de
sleutelfiguren van de New-Yorkse avant-gardistische scène uit de jaren ’70. Dat heeft ze
te danken aan haar optredens waarin film, muziek en tekst met een sterk autobiografisch
gehalte worden vervlochten. Naast zangeres en violiste is zij zowel een pionier van de
elektronische muziek als de uitvindster van een muziekinstrument - de ‘tape bow violin’ -
waarbij zij de van paardenharen gemaakte snaren van strijkstok verving door tapes. In
1981 brak zij internationaal door met het nummer O Superman. Het parcours van Lou
Reeds echtgenote blijft - tot op heden - variëren tussen optredens, tentoonstellingen,
platen, boeken en talrijke samenwerkingen (William Burroughs, John Giorno, Arto Lindsay,
Peter Gabriel, David Sylvian, Brian Eno, Philip Glass, Hector Zazou, Ryuichi Sakamoto,
Trisha Brown en Wim Wenders).
Louis Andriessen
(NL) °1939 !
Formé auprès de Kees van Baren au Conservatoire Royal de La Haye, puis de Luciano à
Milan et Berlin, Louis Andriessen s’est rapidement distancié de l’avant-garde pour
s’imposer comme l’un des principaux représentants du minimalisme européen, et sans
doute le plus fameux des compositeurs des Pays-Bas, dont il a par ailleurs contribué à
rénover en profondeur la vie musicale. Marqué par Stravinsky, Ives, mais aussi par le jazz,
il a composé pour tous les répertoires, avec une prédilection pour les oeuvres pour
orchestre (De Staat – « La République » –, 1977), la musique vocale (pour la chanteuse
Cristina Zavalloni) et la scène, en collaboration notamment avec les cinéastes Peter
Greenaway et Hal Hartley. Parmi sa production récente, citons Life, écrit pour les New-
Yorkais du Bang On A Can All-Stars et un film de Marijke van Warmerdam (2009), et
Mysteriën, pour le Royal Concertgebouw Orchestra (2013).
!
Louis Andriessen - opgeleid door Kees van Baren aan het Koninklijk Conservatorium van
Den Haag en vervolgens door Luciano in Milaan en Berlijn - distantieerde zich al snel van
de avant-garde en liet zich gelden als één van de belangrijkste vertegenwoordigers van
het Europese minimalisme. Hij is zonder twijfel Nederlands bekendste componist en
Compositeurs | Componisten !4 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
droeg bij tot de grondige vernieuwing van het muzikale leven van het land. Beïnvloed door
Stravinsky en Ives - maar ook door jazz - componeerde hij zowat voor alle repertoires,
met een voorliefde voor orkest (De Staat, 1977), vocale muziek (de zangeres Cristina
Zavalloni) en voor film (in samenwerking met de regisseurs Peter Greenaway en Hal
Hartley). Recente producties van hem zijn onder andere Life - geschreven voor de New
Yorkse Bang On A Can All-Stars én voor de gelijknamige film van Marijke van Warmerdam
(2009) - en Mysteriën voor het Koninklijk Concertgebouworkest (2013).
George Antheil
(US) 1900-1959
ANTHEIL George (1900-1959)
Personnalité géniale et flamboyante, George Carl Johann Antheil est né en 1900 dans le
New Jersey. Il étudie la composition à partir de 16 ans avec un élève de Liszt, puis avec
Ernest Bloch. En 1922, il gagne l’Europe, et s’établit à Paris l’année suivante pour y
mener une carrière de pianiste et compositeur, se faisant très vite une réputation d’«
enfant terrible » (parue en 1945, son autobiographie s’intitule Bad boy of music). Proche
de l’avant-garde artistique (James Joyce, Ezra Pound, Man Ray, Fernand Léger, Igor
Stravinsky), il crée en 1926 son fameux Ballet mécanique, pièce d’obédience futuriste qui
reçoit un accueil controversé. Il s’installe à Berlin à la fin de la décennie, créant son opéra
Transatlantic à Francfort en 1930. Chassé par le nazisme, il regagne l’Amérique, où il va
connaître dans les années 1940 une renaissance artistique, continuant à composer tout
en gagnant sa vie en travaillant pour le cinéma à Hollywood. Épuisé par une vie
hyperactive, il meurt à New York à 58 ans.
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De geniale en flamboyante persoonlijkheid George Carl Johann Antheil is geboren in 1900
in New Jersey. Hij begon met de studie van compositie op zestienjarige leeftijd bij een
leerling van Liszt en vervolmaakte zich bij Ernest Bloch. In 1922 vloog hij over naar
Europa en vestigde zich een jaar later in Parijs, alwaar hij zijn carrière als pianist en
componist verder uitbouwde en al snel de naam ‘enfant terrible’ kreeg toebedeeld (in
1945 verscheen zijn autobiografie met de veelzeggende titel Bad boy of music). Nauw
verwant aan het artistieke avant-gardisme (James Joyce, Ezra Pound, Man Ray, Fernand
Léger, Igor Stravinsky) creëerde hij het befaamdeBallet mécanique, een futuristisch
controversieel werk. Op het einde van het decennium vestigde hij zich in Berlijn, waar hij
in 1930 zijn opera Transatlantic schreef Op de vlucht voor het nazisme keerde hij terug
naar zijn geboorteland, waar hij in de jaren ’40 een artistieke renaissance beleefde en
gretig verder componeerde. Dankzij zijn werk voor de filmindustrie in Hollywood kon hij in
zijn levensonderhoudvoorzien. Het jachtige leven eiste uiteindelijk zijn tol: hij stierf in New
York, op 58-jarige leeftijd.
Georges Aperghis
(GR) °1945 !
Né à Athènes dans une famille d’artistes, et installé à Paris depuis 1963, Georges
Aperghis, après une première période influencée par le sérialisme, la musique concrète et
les recherches de Iannis Xenakis, signe en 1971 La Tragique Histoire du nécromancien
Hiéronimo et de son miroir, sa première pièce de théâtre musical. Sur la scène du Festival
d’Avignon, comme, à partir de 1976, au sein de l’Atelier Théâtre et Musique (ATEM) qu’il
crée en banlieue parisienne avec son épouse, la comédienne Edith Scob, Aperghis
s’impose alors, aux côtés de Mauricio Kagel, comme l’une des figures tutélaires de ce
« genre » musical. Son travail s’est également développé, surtout à partir des années
Compositeurs | Componisten !5 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
1990, en direction de la musique de concert, avec des pièces où la voix tient souvent un
rôle central, et de l’opéra, parfait terrain de synthèse de ses recherches sur la voix, le texte
et le corps. Son oeuvre prolixe et profondément singulière, à la fois sérieuse et pleine
d’humour, lui a notamment valu de remporter en 2011 le prix Mauricio Kagel.! !
Alexander Balanescu
(RO) °1954 !
Né à Bucarest, Alexander Balanescu commence l’étude du violon à l’âge de 7 ans. Il
poursuit sa formation à Jérusalem, Londres puis à la Juilliard School de New York. En
1979, il s’installe à Londres et intègre le Michael Nyman Band, avec lequel il tourne durant
15 ans, tout en se produisant parallèlement avec l’ensemble du compositeur Gavin
Bryars. En 1983, il rejoint le Quatuor Arditti, qu’il quitte en 1987 pour former le quatuor qui
porte son nom. Avec celui-ci, il s’impose comme un vigoureux défenseur de la nouvelle
musique, tout en collborant avec des musiciens issus du jazz (Carla Bley, Jack
DeJohnette, John Lurie), de la pop (David Byrne, Kraftwerk, Goldfrapp) ou, de plus en
plus, des musiques folkloriques roumaines. Ce désir de se rapprocher de ses racines
affleure dans son oeuvre de compositeur, comme en témoigne le cycle Luminitza.
Alexander Balanescu a également travaillé avec de nombreux chorégraphes (dont Pina
Bausch), metteurs en scène et cinéastes.
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Alexander Balanescu, geboren in Boekarest, legde zich op zevenjarige leeftijd toe op de
studie van de viool. Hij vervolgde zijn opleiding in Jeruzalem, in Londen en vervolgens aan
de New Yorkse Juilliard School. In 1979 vestigde hij zich in London, waar hij de Michael
Nyman Band vervolledigde, met wie hij 15 jaar lang zou optreden. Parallel hieraan trad hij
op met het ensemble van de componist Gavin Bryars. In 1983 vervoegde hij het Arditti
Kwartet, dat hij in 1987 weer zou verlaten, om dit keer een kwartet naar eigen naam op te
richten. Vanaf dan liet hij zich gelden als een fervent voorvechter van de nieuwe muziek.
Zodoende werkte hij samen met muzikanten van diverse plumage, namelijk jazz (Carla
Bley, Jack DeJohnette, John Lurie), pop (David Byrne, Kraftwerk, Goldfrapp) en zelfs –
steeds vaker – met Roemeense folkloristische muziek. Het stil verlangen om de eigen
roots terug op te zoeken, weerspiegelde zich in zijn werk als componist. De Luminitzareeks
is een mooi bewijs hiervan. Alexander Balanescu werkte tevens met tal van
choreografen (waaronder Pina Bausch), regisseurs en cineasten.
Vykintas Baltakas
(LT) °1972 !
Né en 1972 à Vilnius, Vykintas Baltakas étudie la composition de 1990 à 1993 à
l'Académie de musique de sa ville natale puis de 1993 à 1997 à la Hochschule für Musik
de Karlsruhe avec Wolfgang Rihm pour la composition et Andreas Weiss pour la direction
d'orchestre. En 1997, il suit les cours de composition d'Emmanuel Nunes au
Conservatoire national supérieur de Paris.
À Vilnius il crée et dirige l'ensemble vocal Penki vejai et l'ensemble instrumental Aidija. En
2013, L'ensemble Scharoun, sous la direction de Matthias Pintscher créera « Eselsbrücke
» au festival de Salzbourg dans le cadre d'une vaste installation plastique et sonore de
l'artiste autrichienne Brigitte Kowanz.
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Compositeurs | Componisten !6 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Vykintas Baltakas, geboren in 1972 in Vilnius, studeerde van 1990 tot 1993 compositie
aan de muziekacademie van zijn geboortestad en voleindigde zijn opleiding van 1993 tot
1997 aan de Hochschule für Musik van Karlsruhe bij Wolfgang Rihm (compositie) en bij
Andreas Weiss (orkestleiding). In 1997 volgde hij lessen compositie bij Emmanuel Nunes
aan het Conservatoire National Supérieur van Parijs. In Vilnius creëerde en dirigeerde hij
het vocale ensemble Penki Vejai en het instrumentale ensemble Aidija. In 2013 vertolkte
het ensemble Scharoun - onder directie van Matthias Pintscher - Eselsbrücke tijdens het
Salzburger Festspiele in het kader van een grote beeld- en geluidsinstallatie van de
Oostenrijkse kunstenares Brigitte Kowanz.
Nik Bärtsch
(CH) °1971 !
Né à Zurich, Nik Bärtsch débute l’aprentissage du piano et des percussions à l’âge à huit
ans. En 1993, il commence à jouer en trio avec Daniel Mouthon et Philipp Schaufelberger,
et l’année suivante, il intègre l’Ensemble für Neue Musik de Zurich. Il obtient son prix de
piano à la Hochschule der Künste de sa ville natale en 1997 ; il complètera sa formation
en étudiant la philosophie, la linguistique et la musicologie à l’université. Cette même
année, il accompagne le guitariste Harald Haerter en tournée, et surtout forme le groupe
Mobile, quatuor purement acoustique avec lequel il se produit lors de véritables concerts
marathons aux allures de rituels. En témoigne la trilogie Blue, série de trois performances
de 36 heures chacune mêlant musique, lumières, scénographie, vidéo et arts martiaux,
créée entre 2000 et 2002 à Zurich et Baden. En 2001, le titre du premier album de Mobile,
Ritual Groove Music, est une sorte de manifeste de l’approche d’un musicien qui, pétri de
philosophie zen, prêche « l’extase par l’ascèse » : « La musique présente d’étroites
affinités avec l’espace architectural, écrit ainsi Nik Bärtsch. Elle est régie par les principes
de répétition et de réduction autant que par les imbrications de rythmes. On peut entrer
dans une pièce musicale et l’habiter de la même manière que l’on habite une chambre.
Cela avance et se transforme à travers d’obsédants mouvements circulaires, des
superpositions de rythmes asymétriques et des interactions microscopiques. Des
variations et des phrasés infimes dirigent l’attention de l’auditeur. Le groupe devient un
organisme intégral – comme un animal, un habitat, un espace urbain. C’est avec ses
oreilles et ses mains qu’il faut penser… » Toujours en 2001, Bärtsch effectue une tournée
en solo (où il joue du piano préparé et des percussions) qui débouchera l’année suivante
sur l’album Hishiryo, et fonde également le quatuor de « zen-funk » Ronin, qui devient
bientôt un quintette composé de Kaspar Rast, Björn Meyer, Andi Pupato et Sha. En
2003-04, après un album live de Ronin et un second album de Mobile, il effectue un
séjour de six mois au Japon. C’est sur le prestigieux label munichois ECM que Ronin
publiera à partir de 2006 ses albums studio Stoa, Holon et Llyrìa, ainsi qu’un nouveau
(double) disque live en 2012. Après avoir donné pendant cinq ans, tous les lundis, des
concerts au Bazillus, Ronin continue depuis 2009 de proposer ses « Montags » dans un
autre club de Zurich, l’Exil : précédés d’ateliers, ce sont ainsi plus de 500 concerts qui ont
été donnés par le quintette.
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Nik Bärtsch, geboren in Zürich, maakte op achtjarige leeftijd kennis met piano en
percussie. In 1993 begon hij een trio met Daniel Mouthon en Philipp Schaufelberger en
het jaar daarna vervoegde hij het Ensemble für Neue Musik van Zurich. In 1997 bekwam
hij zijn prijs voor piano aan de Hochschule der Künste van zijn geboortestad. Hij
vervolmaakte zijn opleiding met een universitaire studie filosofie, letteren en musicologie.
Datzelfde jaar vergezelde hij gitarist Harald Haerter op tournee en vormde de groep
Compositeurs | Componisten !7 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Mobile, een zuiver akoestisch kwartet waarmee hij rasechte concertmarathons met allures
van rituelen opvoerde. Getuige hiervan de trilogie Blue, gecreëerd tussen 2000 en 2002 in
Zurich en Baden, een reeks van drie performances van ieder 36 uur waarbij muziek,
belichting, scenografie, video en gevechtssport werden vermengd,. De titel van het eerste
Mobile album Ritual Groove Music (2001), een soort manifest van de benadering van een
muzikant die - gevormd door de zen filosofie – ‘extase door ascese’ verkondigde: « De
muziek vertoont nauwe affiniteiten met de architecturale ruimte », zo schreef Nik Bärtsch.
« Zij wordt gedirigeerd zowel door de principes van herhaling en reductie als door de
overlapping van ritmes. We kunnen een muzikale ruimte binnentreden en bewonen, op
dezelfde manier als we een kamer binnentreden en bewonen. Dit brengt intrigerende
circulaire bewegingen, superposities van asymmetrische ritmes en microscopische
interacties naar voren. Variaties en onbetekenende zinnen die de aandacht van de
luisteraar richten. De groep wordt een integraal organisme, zoals een dier, een habitat,
een stedelijke ruimte. Het is met de oren en de handen dat men behoeft te denken … »
Nog steeds in 2001 ging Bärtsch alleen op tournee (waar hij prepared piano en percussie
speelde). Die tournee werd het daarop volgende jaar afgerond met het album Hishiryo. Hij
richtte mede het ‘zen-funk’ kwartet Ronin op, dat al snel uitgroeide tot een kwintet bezet
door Kaspar Rast, Björn Meyer, Andi Pupato en Sha. In 2003-04 - na Ronins live album
en een tweede album van Mobile - ondernam hij een zes maand durende reis naar Japan.
Vanaf 2006 bracht Ronin op het prestigieuze Münichse label ECM zijn studio albums
Stoa, Holon en Llyrìa uit, alsook een nieuwe (dubbele) live cd in 2012. Gedurende vijf jaar
trad Ronin elke maandag in club Bazillus op en vanaf 2009 op « Montags » in Exil, een
andere club in Zurich: voorafgegaan door workshops, gaf het kwintet hier uiteindelijk
meer dan vijfhonderd concerten.
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Furrer Beat
(AT) °1954 !
Compositeur autrichien né à Schaffhausen (Suisse), Beat Furrer apprend le piano dans sa
ville natale avant de s’installe à Vienne en 1975 pour étudier la composition avec Roman
Haubenstock-Ramati et la direction d’orchestre avec Otmar Suitner. C’est là qu’il
cofonde, en 1985, l’ensemble Klangforum Wien, dont il est le directeur artistique jusqu’en
1992, date à laquelle il devient professeur de composition à l’Université de musique et
d’art dramatique de Graz. Les arts plastiques, la littérature, le jazz nourrissent une oeuvre
que l’on pourrait dire conceptuelle – au sens où c’est une idée qui préside à la
composition d’une nouvelle pièce – et dans laquelle la voix occupe une place de choix.
Couronnée de nombreux prix et jouée par des interprètes prestigieux, son oeuvre, qui
couvre tous les répertoires, comprend ainsi plusieurs opéras, parmi lesquels Fama,
qualifié deHörtheater (« théâtre pour l’écoute »), primé en 2006 par le Lion d’or à la
Biennale de Venise.
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Beat Furrer, Oostenrijks componist uit Schaffhausen (Zwitserland), studeerde piano in zijn
geboortestad. In 1975 vestigde hij zich in Wenen waar hij compositie studeerde bij Roman
Haubenstock en directie bij Otmar Suitner. In 1985 was hij de mede-oprichter van het
ensemble Klangforum Wien, waarvan hij tot 1992 de functie van artistiek leider
bekleedde. Daarna werd hij professor compositie aan de Universiteit voor Muziek en
Dramatische Kunsten in Graz. Plastische kunsten, literatuur en jazz gaven gestalte aan
een oeuvre dat men best ‘conceptueel’ mag noemen, in de zin van ‘hoe een welbepaald
idee kan voorafgaan aan het componeren van een nieuw stuk of waarin zang - al
naargelang het concept - op verschillende wijzen kan worden ingezet’. Bekroond met
talrijke onderscheidingen en vertolkt door een resem aan prestigieuze namen omvat zijn
Compositeurs | Componisten !8 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
oeuvre alle repertoires, zoals meerdere opera’s, waaronder Fama, bestempeld als
Hörtheater (‘luistertheater’), dat op de biënnale van Venetië van 2006 werd bekroond met
de Gouden Leeuw.
Leonard Bernstein
(US) 1918-1990 !
Né dans une famille de juifs russes immigrés, Leonard Bernstein, pianiste, chef
d’orchestre, compositeur et pédagogue, fut l’une des personnalités centrales de la vie
musicale américaine. Il entame en 1945 une carrière de chef qui le mènera bientôt à la
tête des plus prestigieuses phalanges, devenant en 1958 le premier Américain à être
nommé directeur musical de l'Orchestre Phiharmonique de New York. Il crée des
partitions de Ives, Copland ou Messiaen, et grave quelques jalons discographiques
mémorables (dans Mahler notamment). Compositeur, il triomphe dès 1957 avec la
comédie musicale West Side Story. Outre ses ouvrages scéniques, son oeuvre embrasse
tous les répertoires (symphonie, musique de chambre, opéra, musique sacrée), marquée
à la fois par l’influence du jazz et des musiques populaires, et par un humanisme
communicatif.
!
De pianist, dirigent, componist en pedagoog Leonard Bernstein - telg van een
geëmigreerde joods-russische familie – is één van de belangrijkste figuren in het
Amerikaanse muziekleven. In 1945 begint hij een carrière als dirigent, die hem al snel tot
aan de top zou voeren: in 1958 was hij de eerste Amerikaan die zich muzikaal leider van
het New Yorkse Philharmonisch Orkest mocht noemen. Hij creëerde werken van Ives,
Copland en Messiaen en een aantal memorabele mijlpalen in de discografie (met name bij
Mahler) zijn van zijn hand. Als componist triomfeerde hij vanaf 1957 met de musical West
Side Story. Behalve zijn scenische werken omsluit Bernsteins oeuvre in feite alle
repertoires (symfonie, kamermuziek, opera, religieuze muziek). Hij werd beïnvloed door
zowel jazz en populaire muziek, als door een communicatief humanisme.
Michael Blake
(ZA) °1951 !
Michael Blake, né à Cape Town (Afrique du Sud), a très tôt commencé à composer et à
étudier le piano. Après un diplôme à l’université du Witwatersrand à Johannesbourg, il
complète sa formation à Darmstadt et Dartington auprès de Mauricio Kagel, György Ligeti
et Peter Maxwell Davies. En 1977, après avoir lancé avec son ensemble Moonchild, à
Johannesbourg, la première série de concerts de musique contemporaine, il part étudier
au Goldsmiths College de Londres, ville où il restera vingt ans, menant une triple carrière
de compositeur, musicien et enseignant. Après avoir initié le Goldsmiths Contemporary
Music Ensemble, il fonde en 1986 l’ensemble London New Music, avec lequel il joue,
outre de nombreuses créations, la musique des compositeurs américains comme Henry
Cowell, Ruth Crawford Seeger, Stefan Wolpe, John Cage, Morton Feldman, Christian
Wolff... Depuis son retour en Afrique du Sud, il partage son temps entre la création,
l’enseignement, et la promotion de l’oeuvre de ses collègues compositeurs (noirs en
particulier) : à Grahamstown, où il enseigne la composition à l’université, il a ainsi fondé et
dirigé le festival annuel New Music Indaba ; il a également joué un rôle actif dans le retour
de l’Afrique du Sud au sein de l’ISCM. Longtemps influencée par les folklores africains (en
témoignent les 24 pièces qui constituent son African Journal), la musique de Michael
Compositeurs | Componisten !9 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Blake – qui s’adonne également à l’improvisation – manifeste depuis 2000 une sensibilité
plus postmoderne, et un regain de profondeur. Englobant tous les répertoires, y compris
la danse et le cinéma, son oeuvre, riche d’une centaine de partition, lui vaut d’être
considéré, avec Kevin Volans, comme le compositeur sud-africain le plus important
depuis l’indépendance.
!
Michael Blake, geboren in Kaapstad (Zuid-Afrika), legde zich al heel vroeg toe op
compositie en piano. Na zijn diploma aan de Universiteit van Witwatersrand in
Johannesburg behaald te hebben, studeerde hij in Darmstadt en Dartington bij Mauricio
Kagel, György Ligeti en Peter Maxwell Davies. In 1977 - nadat hij in Johannesburg zijn
eerste reeks concerten hedendaagse muziek met zijn ensemble Moonchild had
gelanceerd - voleindigde hij zijn opleiding in London aan het Goldsmiths College. Hij
bracht de volgende twintig jaar in deze stad door, waar hij een driedubbel parcours als
componist, muzikant en docent uitbouwde. Na het Goldsmiths Contemporary Music
Ensemble opgericht te hebben, stichtte hij in 1986 het ensemble London New Music op
waarmee hij - naast tal van andere creaties - muziek van Amerikaanse componisten zoals
Henry Cowell, Ruth Crawford Seeger, Stefan Wolpe, John Cage, Morton Feldman en
Christian Wolff bracht. Vanaf zijn terugkomst in Zuid-Afrika verdeelde hij zijn tijd tussen
creëren, doceren en promoten van werken van zijn (meer bepaald zwarte) collega’s. In
Grahamstown - waar hij aan de universiteit compositie doceerde - richtte (en leidde) hij
het jaarlijkse festival New Music Indaba op. Hij speelde tevens een actieve rol in de
terugkeer van Zuid-Afrika bij het ISCM. Lange tijd beïnvloed door de Afrikaanse folklore
(getuige hiervan de 24 stukken die zijn African Journal samenstellen), wordt Michael
Blakes muziek - evenzeer geschikt voor improvisatie - sinds 2000 gekenmerkt door een
meer postmoderne gevoeligheid en een herwonnen diepte. Zijn oeuvre telt een honderdtal
werken en omvat zowat alle repertoires, dans en film inbegrepen. Hij wordt vaak - samen
met Kevin Volans - beschouwd als één van de belangrijkste Zuid-Afrikaanse componisten
sinds de onafhankelijkheid.
Denis Bosse
(FR) °1960 !
Compositeur et pédagogue né à Bordeaux, Denis Bosse vit et travaille en Belgique
depuis 1989. Après des études scientifiques, il décide de se consacrer principalement à
la musique et il étudie alors au Conservatoire de sa ville natale, participe à différents
séminaires internationaux de composition, puis complète sa formation aux
Conservatoires royaux de Bruxelles et de Liège. Après avoir été compositeur stagiaire à
l’Ircam à Paris en 1996, il est en résidence, en 1999-2000, au Nouvel Ensemble Moderne
de Montréal, où il travaille avec Lorraine Vaillancourt. En 2002, il est lauréat du concours
international de composition Gustav Mahler en Autriche. Ses oeuvres ont été créées en
Belgique, en France, en Autriche ou au Canada par des ensembles tels que Musiques
Nouvelles, Quartz, Champ d’action, Soledad, Kaléidocollage, Proxima Centauri, Janus
Ensemble Wien, Fragments, Hélix, Musicatreize, le Quatuor Danel... L’enseignement
constitue également une part importante de son activité. Maître-assistant en éducation
musicale à la Haute École Galilée à Bruxelles, Denis Bosse enseigne l’écriture au
Conservatoire Royal de Mons, la composition au CRR de Cergy-Pontoise. Il est aussi
conférencier en composition au Conservatoire royal de Liège, dans la classe de Michel
Fourgon. Plusieurs de ses oeuvres ont ainsi un caractère pédagogique, telles Le Grand
Crohot, composé pour 100 enfants d’une école primaire, Caméléons, pour orchestre
Compositeurs | Componisten !10 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
junior, et Humpty Dumpty, pour 250 enfants des classes de formation chorale du CRR de
Cergy-Pontoise.
!
De componist en pedagoog Dennis Bosse, geboren in Bordeaux, leeft en werkt in België
sinds 1989. Na wetenschappelijke studies legde hij zich grotendeels toe op muziek. Hij
studeerde aan het Conservatorium van zijn geboortestad, nam deel aan verschillende
internationale seminaries voor compositie en vervolmaakte zijn opleiding aan de
Koninklijke Conservatoria van Brussel en Luik. Na zijn compositiestage aan het Parijse
Ircam (1996) resideerde hij van 1999 tot 2000 in het Nouvel Ensemble Moderne van
Montréal, waar hij samenwerkte met Lorraine Vaillancourt. In 2002 was hij laureaat van
het internationale compositieconcours Gustav Mahler in Oostenrijk. Zijn werken werden
gecreëerd in België, Frankrijk, Oostenrijk en Canada door ensembles zoals Musiques
Nouvelles, Quartz, Champ d’Action, Soledad, Kaléidocollage, Proxima Centauri, Janus
Wien, Fragments, Hélix, Musicatreize en Danel. Ook het doceren nam een aanzienlijk deel
van zijn activiteiten in beslag. Als meester-assistent in muzikale opvoeding aan de Haute
École Galilée de Bruxelles doceerde Denis Bosse schriftuur aan het Koninklijk
Conservatorium van Mons en compositie aan het CRR van Cergy-Pontoise. Hij was
tevens lector in compositie aan het Koninklijk Conservatorium van Luik, in de klas van
Michel Fourgon. Daarom dragen meerdere van zijn werken een pedagogisch karakter,
zoals Le Grand Crohot, gecomponeerd voor honderd kinderen uit de basisschool,
Caméléons, geschreven voor kinderorkest en Humpty Dumpty, geschreven voor 250
leerlingen uit de koorklassen van het CRR van Cergy-Pontoise.
Luc Brewaeys
(BE) °1959 !
Né à Mortsel (Belgique), Luc Brewaeys étudie la composition avec André Laporte à
Bruxelles, Franco Donatoni à Sienne et avec Brian Ferneyhough à Darmstadt. De 1980 à
1984, il fréquente régulièrement Iannis Xenakis à Paris (France). Il est également chef
d’orchestre, pianiste et travaille depuis 1985 comme ingénieur du son à la VRT (Radio &
Télévision Flamande). Luc Brewaeys a également été compositeur en résidence
notamment au centre culturel international deSingel (1988-89) et à Bozar (2003-2004).
Son oeuvre, que l’on a pu décrire comme du « symphonique spectral » aux accents de
plus en plus lyriques, comprend notamment huit symphonies, deux quatuors à cordes, de
la musique de chambre et des partitions solistes, des pièces électroacoustiques et mixtes
et un opéra de chambre, Antigone. En 2007, le Théâtre de la Monnaie a créé son premier
opéra, inspiré de Luigi Pirandello. Jouée par des orchestres et ensembles prestigieux, du
Royal Concertgebouw d’Amsterdam à L’Ensemble Intercontemporain, sa musique a été
récompensée de nombreux prix et distinctions, et mise à l’honneur des festivals Ars
Musica (2004) et November Music (2007). En 1996, l’enregistrement de l’ensemble de son
oeuvre symphonique par l’Orchestre Royal Philharmonique de Flandres, dirigé par Arturo
Tamayo, qui a créé la plupart de sa musique, a reçu deux prix de la presse musicale
belge. Pour cette même phalange, il a, de 2002 à 2005, orchestré les deux livres
complets des Préludes pour piano de Claude Debussy. Professeur de composition au
Conservatoire de Gand entre 1998 et 2000, nommé en 2008 à l’Academie Royale
Flamande de Belgique des Sciences et des Beaux-Arts, Luc Brewaeys est depuis 2009
professeur de composition invité au Conservatoire de Rotterdam.
!
Luc Brewaeys, geboren in Mortsel (België), studeerde compositie bij André Laporte (in
Brussel), bij Franco Donatoni (in Siena) en bij Brian Ferneyhough (in Darmstadt). Tussen
Compositeurs | Componisten !11 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
1980 en 1984 trok hij in Parijs (Frankrijk) geregeld op met Iannis Xenakis. Hij was dirigent,
pianist en werkte vanaf 1985 als geluidsingenieur bij de VRT (Vlaamse Radio en Televisie).
Luc Brewaeys was de huiscomponist van het internationale cultuurcentrum deSingel
(1988-89) en van Bozar (2003-2004). Zijn werk kan worden omschreven als ‘spectraal
symfonisch’ - met steeds meer lyrische accenten - en telt acht symfonieën, twee
strijkkwartetten, kamermuziek en partituren voor solist, elektroakoestische en gemengde
stukken en Antigone, een kameropera. In 2007 creëerde de Koninklijke Muntschouwburg
zijn eerste opera, geïnspireerd door Luigi Pirandello. Zijn werk werd vertolkt door
prestigieuze orkesten en ensembles - van het Royal Concertgebouw van Amsterdam tot
het Ensemble Intercontemporain – en beloond met tal van prijzen en onderscheidingen.
Zijn oeuvre werd gehonoreerd door de festivals Ars Musica (2004) en November Music
(2007). In 1996 werd de opname van zijn symfonisch oeuvre door het Koninklijk
Filharmonisch Orkest van Vlaanderen - gedirigeerd door Arturo Tamayo, die het overgrote
deel van zijn muziek heeft gecreëerd – door de Belgische muziekpers onderscheiden met
twee prijzen. Voor datzelfde orkest heeft hij - tussen 2002 en 2005 - twee volledige
bundels van Préludes voor piano van Claude Debussy georkestreerd. Luc Brewaeys was
professor compositie aan het Conservatorium van Gent (1998-2000), later (in 2008)
benoemd aan de Koninklijke Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en
Kunsten en is sinds 2009 gastprofessor compositie aan het Conservatorium van
Rotterdam.
Ryan Brown
(US) °1979 !
Diplômé du Conservatoire de San Francisco et des Universités de Long Beach et
Princeton, Ryan Brown s’est distingué par une musique « vive, expressive, accrocheuse et
étrange, mais toujours abordable » (Washington City Paper), qui lui a déjà valu de
nombreux prix. Finaliste du Prix Gaudeamus aux Pays-Bas en 2009, il a également fait
partie des jeunes compositeurs retenus par l’Orchestre Philharmonique de New York dans
son programme CONTACT! en juin dernier. En 2006, Ryan Brown a été l’un des
fondateurs du Switchboard Music Festival, un marathon musical de 8 heures organisé
chaque année à San Francisco. Également instrumentiste (guitare et basse électriques), il
a eu l’occasion d’interpréter les oeuvres de Terry Riley, Steve Reich, John Adams, et Steve
Mackey, ainsi que sa propre musique, avec le Jack Quartet et l’Orchestre Philharmonique
de Brooklyn.
!
Ryan Brown, afgestudeerd aan het Conservatorium van San Francisco en de
universiteiten van Long Beach en Princeton, wist zich te onderscheiden door een
“bruisende, expressieve, taaie en zonderlinge, doch steeds toegankelijke” muziek
(Washington City Paper), waardoor hij talloze prijzen in de wacht sleepte. Hij was finalist
van de Gaudeamus Prijs in Nederland (2009) en maakte deel uit van een groep jonge
componisten, die in juni laatstleden door het Filharmonisch Orkest van New York werd
weerhouden voor zijn programma CONTACT! In 2006 was Ryan Brown één van de
oprichters van het Switchboard Music Festival in San Francisco, een jaarlijkse
muziekmarathon van acht uur. Als instrumentalist (gitaar en elektrische bas) vertolkte hij
met het Jack Quartet en het Filharmonisch Orkest van Brooklyn werken van Terry Riley,
Steve Reich, John Adams en Steve Mackey, alsook zijn eigen composities.
Compositeurs | Componisten !12 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Gavin Bryars
(UK) °1943 !
Contrebassiste et compositeur, Gavin Bryars est l’une des figures clés de la scène
expérimentale britannique qui s’est développée à l’orée des années 1970. Après un
diplôme de philosophie à Sheffield, il étudie la composition avec Cyril Ramsey et George
Linstead. Il forme d’abord, avec Derek Bailey et Tony Oxley, le trio Joseph Holbrooke. En
1966, il décide d’abandonner le jazz et l’improvisation pour se consacrer à la
composition. Après avoir brièvement travaillé avec John Cage aux États-Unis, il collabore
avec Cornelius Cardew et John White. En 1969, il compose l’une de ses oeuvres phares,
The Sinking of The Titanic (dont Brian Eno publiera le premier enregistrement en 1975 sur
son label), suivi en 1971 de Jesus’ Blood Never Failed Me Yet, qui lui vaut une
reconnaissance internationale. Du Quatuor Arditti à Charlie Haden, de Bill Frisell au
Hilliard Ensemble, de l’Orchestre Symphonique de la BBC à son propre ensemble, fondé
en 1981, les plus grands musiciens ont joué une musique souvent qualifiée de « zen » ou
de postminimaliste. Le catalogue de Gavin Bryars accorde une large part à la musique de
chambre et à la musique vocale ; il comprend également plusieurs opéras (dont le
premier, Medea, a été créé à Lyon en 1984 dans une mise en scène de Bob Wilson) ainsi
que des pièces multimédias. Il a également collaboré avec de nombreux plasticiens,
chorégraphes ou metteurs en scène. De 1972 à 1981, Gavin Bryars a dirigé l’ «
Experimental Music Catalogue » fondé par Christopher Hobbs. De 1969 à 1978, il a
enseigné dans les facultés des beaux-arts de Portsmouth et Leicester, créant le
département Musique de l’université de Leicester (où il sera professeur de 1986 à 1994),
et initiant dans les années 1970 le légendaire Portsmouth Sinfonia, ensemble ouverts à
tous les musiciens... Gavin Bryars, qui partage son temps entre l’Angleterre et le Canada,
est également régent du Collège de Pataphysique.
!
Gavin Bryars, contrabassist en componist, is één van de sleutelfiguren uit de
experimentele Britse scène die zijn opgang maakte aan het begin van de jaren 1970. Hij
studeerde filosofie in Sheffield en compositie bij Cyril Ramsey en George Linstead. Eerst
richtte hij met Derek Bailey en Tony Oxley het trio Joseph Holbrooke op. In 1966 gaf hij de
brui aan jazz en improvisatie en legde hij zich toe op compositie. Na een korte
samenwerking met John Cage in de Verenigde Staten werkte hij samen met Cornelius
Cardew en John White. In 1969 schreef hij één van zijn opussen The Sinking of The
Titanic (waarvan Brian Eno in 1975 de eerste opname op zijn label uitbracht), in 1971
opgevolgd door Jesus’ Blood Never Failed Me Yet, wat internationale weerklank genoot.
Van het Arditti kwartet tot Charlie Haden, van Bill Frisell tot het Hilliard Ensemble, van het
Symfonisch Orkest van de BBC tot zijn eigen ensemble gesticht in 1981; de grootste
musici vertolkten zijn oeuvre, dat nogal eens wordt omschreven als ’zen’ of
postminimalistisch. Gavin Bryars’ catalogus bestaat voor een groot deel uit vocale muziek
en kamermuziek; hij telt meerdere opera’s (waarvan de eerste, Medea, gecreëerd in 1984
in Lyon in een regie van Bob Wilson) alsook stukken voor multimedia. Bryars werkte ook
samen met tal van grafische vormgevers, choreografen en regisseurs. Van 1972 tot 1981
leidde hij de Experimental Music Catalogue, opgericht door Christopher Hobbs. Tussen
1969 en 1978 doceerde hij aan het department of Fine Art in Portsmouth and Leicester en
richtte hij het muzikaal departement van Leiceister op (waar hij van 1986 tot 1994
doceerde). In de jaren 1970 zette hij het legendarische Portsmouth Sinfonia op poten, een
ensemble vrij toegankelijk voor alle musici. Gavin Bryars verdeelt zijn tijd tussen Engeland
en Canada. Hij is tevens regent van het Collège de Pataphysique.
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Boudewijn Buckinx
(BE) °1945 !
Né à Lommel, Boudewijn Buckinx s’est formé au Conservatoire Royal d’Anvers ainsi qu’à
l’Institut de Psychoacoustique et de Musique Electronique de Gand (IPEM). Il a étudié la
composition auprès de Lucien Goethals puis, à Darmstadt en 1968, de Karlheinz
Stockhausen. Entre 1966 et 1974, avec l’ensemble WHAM (groupe de travail
transdisciplinaire dédié à la musique contemporaine), il joue la musique de John Cage,
Christian Wolff et Cornelius Cardew. Très marqué par Cage et Mauricio Kagel, imprégné
de philosophies orientales, Boudewijn Buckinx va s’imposer, à partir des années 1980,
comme l’une des figures de proue du postmodernisme belge, délaissant le style de
l’avant-garde pour composer des partitions parfois réminiscentes de Stravinsky, Ives ou
Satie. Son catalogue comporte quelque 800 opus, parmi lesquels on citera les Neuf
Symphonies inachevées, créées par l’Orchestre Philharmonique Royal d’Anvers dans le
cadre d’Anvers ’93.
!
Boudewijn Buckinx, geboren in Lommel, studeerde aan het Koninklijk Conservatorium
van Antwerpen, alsook aan het Instituut voor Psychoakoestische en Elektronische Muziek
(IPEM). Hij studeerde eerst compositie bij Lucien Goethals en daarna in 1968 in
Darmstadt bij Karlheinz Stockhausen. Tussen 1966 en 1974 speelde hij met het ensemble
WHAM - een interdisciplinaire werkgroep gewijd aan de hedendaagse muziek - de muziek
van John Cage, Christian Wolff en Cornelius Cardew. Beïnvloed door John Cage en
Mauricio Kagel en doordrongen van de oriëntaalse filosofie liet Boudewijn Buckinx zich,
vanaf de jaren 1980, gelden als één van de boegbeelden van het Belgische
postmodernisme. Hij verliet de avant-gardistische stijl en verraste met composities die bij
vlagen herinneren aan Stravinsky, Ives en Satie. Zijn catalogus omvat zowat 880 opussen,
waaronder Negen Onvoltooide Symfonieën, gecreëerd door het Filharmonisch Orkest van
Antwerpen in het kader van Antwerpen ’93.
John Cage
(US) 1912-1992 !
L’influence de John Cage sur la musique du XXe siècle – dont il est, à l’instar de
Stravinsky et Schönberg, l’une des figures majeures – peut en un sens être comparée à
celle qu’a exercée Marcel Duchamp dans le domaine des arts visuels. Compositeur, mais
aussi poète, peintre et mycologue, il a initié une véritable philosophie de l’art (et de l’acte)
musical, elle-même imprégnée de philosophie zen et de la pensée de Henry David
Thoreau, qui, remettant en jeu des siècles de tradition, a influencé plusieurs générations
d’expérimentateurs. Né à Los Angeles, il apprend d’abord le piano, puis, sur les
encouragements de Henry Cowell, délaisse la peinture pour la composition, qu’il étudie
auprès d’Arnold Schönberg, à partir de 1933, à l’Université de Californie : de son élève,
celui-ci dira qu’il est un « inventeur de génie ». Ses premières pièces mettent en oeuvre
ses idées, suivant lesquelles tout son ou bruit à sa place dans une structure musicale :
Imaginary Landscape n° 1 (1939), première pièce électroacoustique, ou encore ses
premières expérimentations pour piano préparé. En 1942, Cage s’installe à New York, où
il rencontre Breton, Mondrian et Duchamp, et devient directeur musical de la compagnie
de son compagnon, le chorégraphe Merce Cunningham, initiant un compagnonnage
artistique particulièrement fécond. À la fin de cette décennie, sa découverte des
philosophie orientales et du bouddhisme zen bouleverse radicalement sa conception de
Compositeurs | Componisten !14 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
l’art, l’invitant à y accueillir le hasard. En 1952, il compose4’33’’, sans doute son oeuvre la
plus fameuse. John Cage commence à vivre de sa musique, en même temps que son
influence grandit (acteur majeur de la New York School, il sera l’une des figures tutélaires
du mouvement Fluxus) et que ses idées (qu’il expose notamment en 1958 à Darmstadt,
puis dans nombreux écrits) font débat. Au fil des années, sa musique prendra une
dimension sociale de plus en plus prégnante.
!
De invloed die John Cage uitoefende op de muziek van de twintigste eeuw - samen met
de reuzen Stravinsky en Schönberg - valt in zeker zin te vergelijken met Marcel Duchamps
invloed op het domein van de beeldende kunsten. Als componist, maar ook als dichter,
schilder en mycoloog - gaf hij gestalte aan een waarachtige filosofie van kunst en (de
praktijk van) muziek, doordrongen van zen en het gedachtengoed van Henry David
Thoreau, die eeuwen aan tradities in vraag durfde stellen en hierdoor generaties
experimentatoren kon beïnvloeden. Geboren in Los Angeles studeerde Cage eerst piano
en gaf daarna - aangemoedigd door Henry Cowell - het schilderen op ten voordele van de
compositie, die hij vanaf 1933 studeerde bij Arnold Schönberg aan de Universiteit van
California. Laatstgenoemde zou zijn leerling omschrijven als een « geniaal uitvinder». Zijn
eerste stukken belichaamden zijn ideeën volgens dewelke elke toon of elk geluid zijn
plaats kende in de muzikale structuur; getuige hiervan zijn eerste elektroakoestisch stuk
Imaginary Landscape n° 1 (1939) of zijn eerste experimenten voor prepared piano. In 1942
vestigde Cage zich in New York waar hij Breton, Mondrian en Duchamp ontmoette. Hij
werd muzikaal directeur van het gezelschap van zijn compagnon, de choreograaf Merce
Cunningham. Dit gaf aanleiding tot een bijzonder vruchtbare artistieke samenwerking.
Aan het einde van dit decennium zette de ontdekking van de Oosterse filosofie en het
zenboeddhisme zijn visie op kunst volledig op zijn kop. Het onbepaalde kreeg een plaats
toebedeeld. In 1952 componeerde hij 4’33’’, stellig zijn meest vermaarde werk. John Cage
kon nu van zijn muziek leven, terwijl zijn invloed bleef groeien (als groot acteur van de
New York School was hij één van de vaderfiguren van de Fluxus beweging) en zijn ideeën
(die hij met name in 1985 in Darmstadt exposeerde en daarna doorheen allerhande
geschriften) steeds aanleiding gaven tot debat. In de loop der jaren werd zijn muziek
getekend door een steeds belangrijker wordende sociale dimensie.
Raphael Cendo
(FR) °1975 !
Raphaël Cendo commence à étudier le piano et la composition à l’École normale de
musique de Paris. Il complète sa formation au CNSM de Paris, puis à l’Ircam, auprès
notamment Brian Ferneyhough, Fausto Romitelli et Philippe Manoury, tout en signant ses
premières partitions. Conjuguant des influences diverses – de Brian Ferneyhough ou
Fausto Romitelli au rock bruitiste, en passant par la musique spectracle –, celles-ci,
qu’elles soient mixtes ou purement acoustiques, l’impoosent, avec Franck Bedrossian,
comme le chef de file du mouvement dit de la « saturation », ou « musique saturée ».
Interprétée par de nombreux ensembles de renommée internationale (Ensemble
Intercontemporain, Ictus, musikFabrik, Orchestre de la radio de Munich...), couronnée de
plusieurs prix, son oeuvre a valu à Raphaël Cendo d’être, de 2009 à 2011, pensionnaire
de la Villa Médicis à Rome. Il vit et travaille aujourd’hui à Berlin.
!
Cendo Raphaël begon zijn piano- en componistenopleiding aan de Ecole normale de
musique de Paris. Hij vervolgde zijn studies aan het Parijse CNSM en vervolledigde ze
aan het Ircam, met name bij Brian Ferneyhough, Fausto Romitelli en Philippe Manoury,
Compositeurs | Componisten !15 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
terwijl hij zijn eerste partituren op punt stelde. Hij assimileerde hierbij een hele resem aan
stromingen – van Brian Ferneyhough over Fausto Romitelli tot de noise rock en de
spectrale muziek – en deze werken (al dan niet akoestisch) zetten hem, samen met
Franck Bedrossian, op de kaart als onbetwiste leider van de ‘verzadigde muziek’ of de
‘saturatie-beweging’. Zijn werken werden vertolkt door tal van internationaal
gerenommeerde ensembles (Ensemble Intercontemporain, Ictus, musikFabrik, het
huisorkest van de Munichse radio) en werden doorgaans bekroond met talloze
onderscheidingen. Van 2009 tot 2011 was hij in residentie in de Villa Médicis te Rome.
Momenteel leeft en werkt Raphaël Cendo in Berlijn.
Jean-Philippe Collard-Neven
(BE) °1975 !
Pianiste, compositeur, improvisateur, formé au Conservatoire de Liège auprès Juliette
Poumay-Longrée, Jean-Philippe Collard-Neven mène un parcours atypique où se
côtoient musiques classique et contemporaine, jazz, improvisation, chanson, électro,
théâtre, danse, cinéma et littérature. Les collaborations les plus diverses ont forgé son
identité musicale : avec le contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse (deux albums en duo
chez Fuga Libera), l’altiste français Vincent Royer, les compositeurs Luc Ferrari (son CDDVD
Didascalies a reçu le Coup de coeur de l’Académie Charles Cros), David Shea, Jean-
Luc Fafchamps, Vinko Globokar, Jean-Paul Dessy, les chefs d'orchestre Patrick Davin et
Pierre Bartholomée, le Quatuor Danel, l’altiste Paul Declerck, mais aussi le « sculpteur
végétal » Bob Verschueren, la metteure en scène Ingrid von Wantoch Rekowski, les
écrivains Marcel Moreau, François Emmanuel, Alain Spièss... Depuis son premier prix au
concours Dexia (1993), il s’est produit en tant que pianiste avec l’Orchestre de Chambre
de Namur, Art Zoyd, la Philharmonie d’Anvers, l’Orchestre Philharmonique de Lille,
l’ensemble Musiques Nouvelles, etc. En 2003, l’Union des Compositeurs belges lui a
décerné le trophée Fuga pour son action en faveur du répertoire belge. Il reçoit en 2008
l’Octave de l’artiste de l’année. En 2011, il réalise pour le Centre du Patrimoine de
Montauban un portrait sonore de la ville, diffusé en continu dans le cadre d’une
installation. Il a réitéré l’expérience en 2012 à Nantes dans le cadre des Journées du
patrimoine. Depuis février 2012, il se produit en trio avec José Van Dam et Jean-Louis
Rassinfosse dans le répertoire de Carlos Gardel. Jean-Philippe Collard-Neven enseigne la
musique de chambre et l’improvisation au Conservatoire Royal de musique de Mons.
!
Jean-Philippe Collard-Neven - pianist, componist en improvisator - werd gevormd aan
het Conservatorium van Luik door Juliette Poumay-Longrée. Hij volgde een atypisch
parcours, waarin klassieke en hedendaagse muziek, jazz, improvisatie, chanson, elektro,
theater, dans, cinema en literatuur samenvloeiden. De meest diverse samenwerkingen
hebben zijn muzikale identiteit bepaald. Zo was er de samenwerking met de Franse
altviolist Vincent Royer en met de contrabassist Jean-Louis Rassinfosse, waarmee hij als
duo twee albums bij Fuga Libera uitbracht. Hij werkte niet alleen samen met de
componist Luc Ferrari - wiens cd-dvd Didascalieswerd beloond met le Coup de coeur van
de Académie Charles Cros - maar ook met David Shea, Jean-Luc Fafchamps, Vinko
Globokar en Jean-Paul Dessy. Hij werkte ook samen met de dirigenten Patrick Davin en
Pierre Bartholomée, met de altviolist Paul Declerck en met het Danel Kwartet. Maar ook
met de ‘plantaardig beeldhouwer’ Bob Verschueren, de regisseuse Ingrid von Wantoch
Rekowski en de schrijvers Marcel Moreau, François Emmanuel en Alain Spièss smeedde
hij samenwerkingsverbanden. Sinds zijn eerste prijs in de Dexia-wedstrijd (1993), was hij
pianist bij l’Orchestre de Chambre de Namur, Art Zoyd, de Antwerpse Filharmonie, het
Compositeurs | Componisten !16 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Orchestre National de Lille en het ensemble Musiques Nouvelles. In 2003 werd hem door
het Belgische Union des Compositeurs de Fuga-prijs uitgereikt voor zijn bijdrage aan het
Belgische repertoire en in 2008 nam hij l’Octave van de artiest van het jaar in ontvangst.
In 2011 realiseerde hij voor het Centre du Patrimoine de Montauban een geluidsportret
van de stad, een ononderbroken uitzending in het kader van een installatie. In 2012
herhaalde hij dit opzet in Nantes tijdens Les Journées du Patrimoine. Sinds februari 2012
speelt hij in een trio met José Van Dam en Jean-Louis Rassinfosse het repertoire van
Carlos Gardel. Jean-Philippe Collard-Neven doceert kamermuziek en improvisatie aan het
Conservatoire Royal de Musique de Mons.
Stéphane Collin
(BE) °1962 !
Né à Louvain, Stéphane Collin étudie la musique à l’Académie de Verviers, puis au
Conservatoire de Liège, tout en jouant dans de nombreuses formations jazz. Obéissant à
un éclectisme indéfectible, son parcours va ainsi se partager entre variété (il a réalisé des
arrangements pour An Pierlé ou Gilbert Montagné), le jazz (il a joué en quatuor aux côtés
de Philip Catherine, Michel Hatzigeorgiou et Stéphane Galland) et musique classique. En
1987, son opus 1, Resolutio, est une pièce sur l’ésotérisme chrétien pour saxophone
soprano, quatuor à cordes et choeur de femmes. Depuis, sans jamais jusqu’ici renoncer
aux ressources traditionnelles de l’harmonie, du rythme et de la mélodie, Stéphane Collin
distille avec parcimonie (une vingtaine d’oeuvres) des partitions où l’exigence formelle
prête son concours à une écriture intuitive volontiers inspirée de littérature française.
Depuis 2000, beaucoup d’entre elles – citons L’Enfer, pour quatuor jazz et orchestre
(2004), La Toute Petite Tétralogie – Le Petit Oiseau (2010), Wuthering Heights
(arrangements de morceaux de Kate Bush commandés par Ars Musica, 2011) ou
Musique nouvelle, pour clarinette basse, célesta, flûte, cor, trombone et percussions
(2012) – ont été créées par l’ensemble Musiques Nouvelles de Jean-Paul Dessy. En 2013,
à la demande de l’université de Liège, Stéphane Collin a composé À la manière et sur le
nom complet de Brian Eno, pièce pour électronique opus 21.
!
Stéphane Collin, geboren in Leuven, studeerde muziek aan de Academie van Verviers,
vervolgens aan het Conservatorium van Luik en speelde ondertussen in allerhande
jazzformaties. Gegrepen door een niet-aflatend eclecticisme verdeelde zijn parcours zich
tussen variété – hij maakte arrangementen voor Ann Pierlé en Gilbert Montagné), jazz - hij
speelde in een kwartet aan de zijde van Philip Catherine, Michel Hatzigeorgiou en
Stéphane Galland - en klassieke muziek. Zijn opus 1, Resolutio (1987) is een stuk voor
sopraansaxofoon, strijkkwartet en vrouwenkoor met als thema de christelijke esoterie.
Sindsdien schreef Stéphane Collin spaarzaam (een twintigtal) partituren waarin de vorm
de basis is voor een intuïtieve schriftuur met als muze de Franse literatuur, zonder tot
dusver de traditionele bronnen van harmonie, ritme en melodie te verzaken. Vanaf 2000
werden veel van deze partituren – waaronder L’Enfer, voor jazzkwartet en orkest (2004),
La Toute Petite Tétralogie - Le Petit Oiseau (2010), Wuthering Heights (arrangementen van
het werk van Kate Bush, geschreven in opdracht van Ars Musica, 2011) en Musique
Nouvelle (voor basklarinet, celesta, fluit, hoorn, trombone en percussie, 2012) - gecreëerd
door het ensemble Musiques Nouvelles van Jean-Paul Dessy. In 2013 componeerde
Stéphane Collin, op vraag van de Luikse universiteit À la manière et sur le Nom Complet
de Brian Eno, een stuk voor elektronica opus 21.
Compositeurs | Componisten !17 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Marcel Cominotto
(BE) °1956 !
Né à Chênée, Marcel Cominotto étudie au Conservatoire de Musique de Liège auprès
notamment de Monique Koch-Pichon, Antoinette van Lanker, René Driessen, Célestin
Deliège et Henri Pousseur. Ses études sont couronnées par un diplôme supérieur pour le
piano obtenu avec la plus grande distinction à l’âge de 15 ans, par plusieurs premiers prix
dans le domaine de l’écriture musicale et par un Prix de Virtuosité du gouvernement
belge obtenu à l’unanimité. Il s’est ensuite perfectionné à Genève auprès de Nikita
Magaloff et d’Aloys Kontarsky. Comme pianiste, Marcel Cominotto s’est produit
régulièrement dans le cadre de différents festivals : Ars Musica, l’International
Contemporary Music Festival de Moscou, à Saint Pétersbourg, le festival de Stavelot,
Musica Viva à Lisbonne… Ses programmes de récitals visent à décloisonner les époques,
mariant de nombreuses créations (Henri Pousseur, Iannis Xenakis, Claude Ledoux, Michel
Fourgon, Denis Bosse, Michaël Levinas, Paula Defresne, Garrett List...) et les répertoires
classique et romantique. Pour le label Azur Classical, il a gravé deux CD consacré à Liszt,
Chopin et Schumann. Il est membre de L’Autre Trio, ensemble de chambre spécialisé
dans la création d’oeuvres de notre temps. Parallèlement, il poursuit une activité de
compositeur. Son catalogue comprend de nombreuses pièces solistes ou de musique de
chambre – parmi lesquelles À la recherche de F (clarinette basse solo), quatre
Prémonitions pour violon solo, Les Oiseaux du souci(flûte en sol, clarinette et deux
sopranes, sur un texte de Jacques Prévert), six Études pour piano, ou encore Espaces
improbables pour violoncelle seul – ainsi que des commandes d’ensembles de musique
contemporaine tels que Nahandove, Talweg ou Konzentrat. Depuis 1978, Marcel
Cominotto est professeur de piano à l’Académie de Chênée et professeur d’écriture
tonale au Conservatoire Royal de Liège. Très impliqué dans la refonte de la pédagogie de
l’écriture musicale, son approche accorde une place prépondérante à la compréhension
de l’évolution du matériau et de la sémantique dans leur cadre historique.
!
Marcel Cominotto, geboren in Chênée, studeerde aan het Conservatoire de Musique de
Liège met name bij Monique Koch-Pichon, Antoinette van Lanker, René Driessen,
Célestin Deliège en Henri Pousseur. Zijn studies werden bekroond met een superieur
diploma voor piano, behaald op vijftienjarige leeftijd met de grootste onderscheiding en
met meerdere prijzen voor schriftuur. De Prix de Virtuosité werd hem uitgereikt door de
Belgische regering na unanieme beslissing. Daarna vervolmaakte hij zich in Genève bij
Nikita Magaloff en Aloys Kontarsky. Als pianist deed Marcel Cominotto verschillende
festivals aan: Ars Musica, het International Contemporary Music Festival in Moskou en in
Sint-Petersburg, het festival van Stavelot, Lisbon Música Viva Festival… Zijn
recitalprogramma’s ontmantelen de schotten tussen de diverse tijdperken en vervlechten
verschillende creaties (Henri Pousseur, Iannis Xenakis, Claude Ledoux, Michel Fourgon,
Denis Bosse, Michaël Levinas, Paula Defresne, Garrett List...) met het klassieke en
romantische repertoire. Hij bracht twee cd’s uit op het label Azur Classical, gewijd aan
Liszt, Chopin en Schumann. Hij is lid van Autre Trio, een kamerensemble gespecialiseerd
in de creatie van hedendaags werk. Parallel hieraan is hij actief als componist. Zijn
catalogus bestrijkt talloze stukken voor solist en kamerorkest - waaronder À la Recherche
de F (solo basklarinet), vier Prémonitions pour violon solo, Les Oiseaux du Souci (fluit in
sol, klarinet en twee sopranen op een tekst van Jacques Prévert), zes Études voor piano,
Espaces Improbables voor cello– alsook opdrachten voor ensembles voor hedendaagse
muziek, waaronder Nahandove, Talweg en Konzentrat. Sinds 1978 is Marcel Cominotto
professor piano aan de Académie de Chênée en professor tonale schriftuur aan het
Compositeurs | Componisten !18 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Conservatoire Royal de Liège. Nauw betrokken bij het herontwerp van de
schriftuurpedagogiek, hecht zijn benadering enorm veel belang aan het begrijpen van de
evolutie van het materiaal en de semantiek in hun historisch kader.
Pascal Contet
(FR) !
Après un parcours privé en France, Pascal Contet continue ses études musicales à
Fribourg en Suisse, à la Musikhochschule de Hanovre (Elsbeth Moser), au Conservatoire
Royal de Copenhague et à l’Akademie der Künste de Graz en Autriche (Mogen Ellegaard).
Dès 1993, il entreprend la création d’un nouveau répertoire pour accordéon, qui a donné
lieu à la création de plus de 150 partitions, de Luciano Berio à Georges Aperghis, de
Bernard Cavanna à Franck Bedrossian. Parallèlement à son parcours d’interprète
(membre permanent des ensembles Ars Nova et 2E2M), Pascal Contet mène une carrière
de compositeur et d’improvisateur (en solo ou avec Barre Philipps, Pauline Oliveros, Andy
Emler ou Joëlle Léandre), qui l’a souvent conduit à la croisée des disciplines (théâtre,
danse, cinéma). Une quarantaine d’enregistrements discographiques jalonnent le parcours
de ce singulier « accrodéoniste », qui est également passé par l’enseignement
(notamment au Conservatoire de Berne, en Suisse, de 1991 à 1998), et par la direction
artistique de plusieurs manifestations dédiées à son instrument.! !
Henri Cowell
(US) 1897-1965 !
Inlassable explorateur et inventeur, compositeur, pédagogue, théoricien, éditeur, figure-clé
de la musique américaine de la première moitié du XXe siècle, Henry Cowell est né à
Menlo Park (Californie) dans une famille d’écrivains bohèmes. Il doit à son père sa
découverte de la musique irlandaise, qui va grandement influencer son oeuvre. Il
commence à jouer du violon dès l’âge de 5 ans, et à composer à l’adolescence. Il est
admis à 16 ans à l’Université de Californie pour étudier la composition, où le grand
pédagogue Charles Seeger le prend sous son aile. Il poursuit sa formation à New York, où
il rencontre le pianiste « futuriste » Leo Ornstein. En 1916,Dynamic Motion pour piano est
sa première composition d’importance, qui fait du cluster un élément de composition à
part entière. Après avoir vécu en Californie dans une communauté théosophique, où il se
passionne pour la mythologie et la culture irlandaise, Cowell commence, dans les années
1920, à effectuer de grandes tournées à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, jouant
ses propres oeuvres. Expérimentales à tous égards – qu’il s’agisse des techniques de jeu
et de composition, d’une palette d’influences témoignant d’un intérêt pour les cultures
musicales du monde entier et les musiques populaires, ou même de l’organologie –,
celles-ci vont révolutionner la musique américaine. Avec des pièces comme Aeolian Harp
(1923) ou The Banshee (1925), il invente le « piano à cordes », aïeul du piano préparé de
John Cage. Au début des années 1930, il commande à Leon Theremin le Rhythmicon,
ancêtre de la boîte à rythmes. En 1935, son quatuor à cordes Mosaic sera une première
tentative de recourir à l’indétermination… Paru en 1930, son essai New Musical
Resources exercera une influence déterminante sur l’avant-garde.Entre-temps, au centre
d’un cercle parfois désigné comme « ultra-moderniste», et dont fait partie Edgar Varèse, il
a fondé en 1925 la New Music Society et, en 1927, la revueNew Music, qui fera beaucoup
pour la découverte de Charles Ives, et donnera naissance en 1934 à un label
discographique, New Music Recordings. En 1928, avec Varèse et Carlos Chávez
Compositeurs | Componisten !19 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
notamment, il a fondé l’Association Panaméricaine des compositeurs. À la New School
for Social Research, il dirige depuis 1929 un cours consacré aux « musiques des peuples
du monde ». Parmi ses étudiants, il comptera George Gershwin, Lou Harrison, et John
Cage, aux yeux duquel il est le « Sésame ouvre-toi » de la nouvelle musique américaine. Il
s’initie le gamelan balinais, et sa théorie de la composition pour gamelan le conduira à
d'autres explorations au moyen d'instruments exotiques et de percussions… En 1936
toutefois, Henry Cowell est condamné en raison de son homosexualité à 15 années
d’emprisonnement. Certes, il sera gracié après 4 ans, ce qui lui permettra de travailler
durant la guerre à la radio américaine. Mais, même s’il continuera à composer (continuant
à oeuvrer à l’intégration d’éléments extra-occidentaux dans sa musique), à enseigner (il
comptera Burt Bacharach parmi ses élèves) et à animer les cercles d’avant-garde, même
s’il est élu en 1951 à l’Institut américain des Arts et des Lettres, cette sentence aura
exercé sur lui un effet dévastateur.
!
Henry Cowell - geboren in Menlo Park (Californië) als telg van een familie Boheemse
schrijvers - was een niet te klasseren verkenner en uitvinder, componist, pedagoog,
theoreticus, uitgever én een sleutelfiguur uit de Amerikaanse muziek van de eerste helft
van de twintigste eeuw. Zijn vader maakte hem vertrouwd met de Ierse muziek, wat
bepalend zou zijn voor zijn latere werk. Op vijfjarige leeftijd begon hij viool te spelen en
het compositiewerk vatte hij aan tijdens zijn adolescentie. Op zijn zestiende werd hij
toegelaten aan de Universiteit van Californië, alwaar hij compositie studeerde en de
voorname pedagoog Charles Seeger hem onder zijn hoede nam. Hij vervolmaakte zijn
opleiding in New York, waar hij kennismaakte met de ‘futuristische’ pianist Leo Ornstein.
In 1916 was Dynamic Motion voor piano zijn eerste compositie van betekenis. Hij maakte
bij dit werk gebruik van het cluster als een geheel eigen compositie-element. Na zijn
verblijf in een theosofische gemeenschap in Californië - waar hij zich verdiepte in de
mythologie en de Ierse cultuur - ving Cowell tijdens de jaren 1920 zijn grote tournees
doorheen Europa en Noord-Amerika aan, alwaar hij zijn eigen werk bracht. Zijn muziek
verraadde een bevlogenheid voor zowel de etnische als de meer populaire muziek en zijn
geëxperimenteer op elk mogelijk vlak - of het nu de speltechniek, de compositie of zelfs
de instrumentkunde betrof - had een revolutionaire invloed op de Amerikaanse muziek.
Met stukken zoals Aeolian Harp (1923) enThe Banshee (1925) vond hij de ‘snarenpiano’
uit, de voorloper van de ‘prepared piano’ van John Cage. Aan het begin van de jaren ‘30
gaf hij Leon Theremin - de uitvinder van dit gelijknamige instrument – de opdracht het
Rhythmicon te bouwen, de voorloper van de beatbox. In 1935 was het strijkkwartet
Mosaic zijn eerste poging die beroep deed op het onbepaalde. Zijn essay New Musical
Resources verscheen in 1930 en beïnvloedde op diepgaande wijze de avant-garde.
Ondertussen - als voorman van een kring die wel eens als ‘ultramodernistisch’ werd
bestempeld en waarvan Edgar Varèse deel uitmaakte - richtte hij in 1925 de New Music
Society op. In 1927 zag zijn kwartaalblad New Music - dat doorslaggevend was voor de
ontdekking van met name Charles Ives werk - het daglicht en mondde in 1934 uit in de
oprichting van het label New Music Recordings. In 1928 stichtte hij - samen met Varèse
en Carlos Chávez in het bijzonder - de Pan-American Association of Composers. Vanaf
1929 doceerde hij aan de New School for Social Research een vak gewijd aan ‘etnische
muziek’. Onder zijn studenten troffen we George Gershwin, Lou Harrison en John Cage
aan, voor wie hij de “Sesam open u” was voor de nieuwe Amerikaanse muziek. Hij wijdde
zich aan de Balinese gamelan en zijn compositietheorie voor gamelan leidde tot
gelijkaardige verkenningen van andere exotische instrumenten en percussie. In 1936 werd
Henry Cowell veroordeeld tot vijftien jaar gevangenisstraf wegens homoseksualiteit. Na
vier jaar werd hij evenwel vrijgelaten en kon hij tijdens de oorlog bij de Amerikaanse radio
terecht. Hij bleef componeren (integreerde verder niet-westerse elementen in zijn muziek),
Compositeurs | Componisten !20 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
bleef doceren (in het bijzonder aan Burt Bacharach) en bleef de avant-gardistische
kringen bezielen. Maar - zelfs na zijn verkiezing aan het American Institute of Arts and
Letters in 1951 - werd pijnlijk duidelijk hoezeer hij het slachtoffer blééf van zijn opsluiting.
Alvin Curran
(US) °1938 !
Né à Providence (Rhode Island), Alvin Curran a étudié la composition avec Elliott Carter,
avant de côtoyer John Cage, Morton Feldman, puis de fonder à Rome, en compagnie de
Steve Lacy, Richard Teitelbaum et Frederic Rzewski, le fameux groupe Musica Elettronica
Viva. « Démocratique, irrespecteuse et expérimentale par vocation », comme le souligne
cet artiste passionnant, son oeuvre musicale est riche de plus de 150 opus : partitions
solistes ou symphoniques, pièces radiophoniques ou électroacoustiques, installations ou
compositions pour l’espace public. Elle a fait l’objet de nombreux enregistrements, chez
Tzadik, Mode ou New Albion notament. Également pédagogue (il a occupé, de 1991 à
2006, la chaire de composition Darius Milhaud au Mills College, en Californie) et
performer (synthétiseur, échantillonneur, shofar), Alvin Curran vit et travaille depuis 1964 à
Rome.
!
Alvin Curran, geboren in Providence (Rhode Island), studeerde compositie samen met
Elliott Carter, alvorens op te trekken met John Cage en Morton Feldman. Vervolgens
richtte hij, samen met Steve Lacy, Richard Teitelbaum en Frederic Rzewski de vermaarde
groep Musica Electtonica Viva op. ‘Democratisch, oneerbiedig en intrinsiek
experimenteel’ zo omschrijft deze gepassioneerde artiest zijn werk, dat meer dan 150
opussen omvat: solo of symfonische partitituren, radiofonische of electroakoestische
stukken, installaties of composities voor publieke ruimtes. Zijn oeuvre leende zich voor tal
van opnames, bij Tzadik, Mode en vooral bij New Albion. Alvin Curran is tevens pedagoog
(van 1991 tot 2006 bekleedde hij de leerstoel compositie Darius Milhaud aan het
Californiaanse Mills College) en is een rasechte performer (synthesizer, sampler, bazuin).
Sinds 1964 werkt en leeft hij in Rome.
Grégory D'Hoop
(BE) °1986 !
Grégory d’Hoop est diplômé en 2009 en flûte à bec au Conservatoire Royal de Bruxelles
dans la classe de Frédéric de Roos, et en composition au Conservatoire Royal de Mons
auprès de Claude Ledoux. Pendant ces études, il a l’occasion de se perfectionner
comme compositeur chez Jean-Marie Rens, Thierry Blondeau et Peter Swinenn, et
comme flûtiste chez Jérôme Minis, Sébastien Marq et Gerd Lünenbürger. Attiré par le
milieu de l’improvisation libre, il a travaillé avec Michel Massot et Pascal Contet. En 2007,
il avait fondé le trio Machine Arrière. Après avoir reçu en 2008 le prix André Souris destiné
aux jeunes compositeurs prometteurs de la Communauté française de Belgique, il a été,
en 2011, lauréat de la fondation belge de la Vocation. Grégory d’Hoop poursuit
actuellement ses études en composition à l’Universität der Künste de Berlin, où il a
également été diplômé en 2011 en flûte à bec. Comme l’a écrit Claude Ledoux, « la
pratique instrumentale de Grégory d’Hoop aura eu une influence déterminante sur ses
choix esthétiques ». La flûte à bec l’a en effet incité à explorer des répertoires reculés…
mais pas pour autant inactuels, bien au contraire. Ainsi la musique de l’Ars Nova, qu’il a
découverte en tant qu’interprète, nourrit-elle ses réflexions compositionnelles : « Ainsi
pouvons-nous avoir une musique à la dimension temporelle dilatée selon les critères
Compositeurs | Componisten !21 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
moyenâgeux, une musique qui travaille sur de belles proportions, et qui, harmoniquement,
propose des couleurs étranges et originales, plus de notre temps. » De même, dans la
musique médiévale, le passionne également la conquête de l’espace acoustique qu’a
permise l’avènement de l’écriture polyphonique : « Il ne faut jamais oublier l’endroit dans
lequel cette musique fut créée. Si l’on prend par exemple, un motet de Dufay, la
complexité de cette musique devait induire chez l’auditeur une surprise sans précédent.
Pour prendre une image forte, cette musique aurait été perçue comme une espèce de
cinéma 3D de l’époque. Les sons surgissaient de partout. Il existe d’ailleurs des
descriptions bien connues d’auditeurs de l’époque de Dufay, dont une, très célèbre, qui
témoigne de cette submersion de l’écoute ; au point que ces voix, si nombreuses et en
provenance de tellement d’endroits, donnaient l’impression d’entendre la voix de Dieu.
[…] Aujourd’hui, les instruments, comme par exemple ceux du quatuor à cordes, sont
totalement différents, au même titre que les acoustiques variées de salles de concert.
Mais par des jeux d’écriture, j’aime réactualiser cette problématique… » !
Grégory d'Hoop behaalde het diploma blokfluit aan het Koninklijk Conservatorium van
Brussel in 2009 bij Frédéric de Roos. Aan het Conservatoire Royal de Mons behaalde hij
het diploma compositie bij Claude Ledoux. Tijdens zijn studies verdiepte hij zijn kennis bij
Jean-Marie Rens, Thierry Blondeau en Peter Swinnen. Als blokfluitist vervolmaakte hij
zich bij Jérôme Minis, Sébastien Marq en Gerd Lünenbürger. Zijn interesse voor vrije
improvisatie bracht hem bij Michel Massot en Pascal Contet. In 2008 ontving hij de prijs
André Souris, een initiatief ter ondersteuning van jonge, beloftevolle componisten uit de
Franse Gemeenschap. In 2011 was hij laureaat van de Belgische Stichting Roeping.
Grégory d’Hoop zet momenteel zijn compositiestudies voort aan de Universität der
Künste van Berlijn, waar hij in 2011 het diploma blokfluit behaalde. Zoals Claude Ledoux
schreef, ”zou Grégory d’Hoops muzikale praktijk een doorslaggevende invloed uitoefenen
op zijn esthetische voorkeuren.” De blokfluit spoorde hem inderdaad aan om
achtergestelde - doch geenszins ouderwetse - repertoires te verkennen. Ook de muziek
van Ars Nova, die hij als vertolker ontdekte - voedde deze bespiegelingen over
compositie: “Zo bekomen wij muziek met een middeleeuwse tijdsdimensie en mooie
verhoudingen, muziek die - harmonischerwijs - vreemde en authentieke kleuren aanbiedt
die we in onze tijd niet langer aantreffen.” Ook in de middeleeuwse muziek interesseert hij
zich voor de verovering van de akoestische ruimte die de opkomst van de polyfonische
schriftuur mogelijk had gemaakt. “We mogen nooit vergeten in welke oorden deze muziek
het daglicht zag. Neem nu bijvoorbeeld een motet van Dufay; de complexiteit van deze
muziek moet bij de luisteraar een ongekend gevoel van verwondering hebben opgewekt.
Om een sterke metafoor te gebruiken: deze muziek kon worden ervaren als een soort van
toenmalige 3D-cinema. Klanken weerklonken overal. Er zijn trouwens gekende
beschrijvingen van toehoorders uit Dufays tijd - waarvan één erg bekend die getuigt van
een dergelijke auditieve onderdompeling en waarin men beschrijft hoe de stemmen - zo
talrijk en afkomstig uit zo vele verschillende hoeken – wel Gods stem leken te zijn […]
Thans zijn onze instrumenten - zoals bijvoorbeeld deze uit het strijkkwartet - compleet
verschillend, net zoals de akoestiek van de concertzalen varieert. Maar net door het spelen
met de schriftuur hou ik ervan onderhavige problematiek opnieuw onder de aandacht te
brengen.”
Compositeurs | Componisten !22 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Franck Dadure
(FR) °1964 !
Un nom de scène taillé sur mesure pour Franck Dadure, producteur-musicien oscillant
entre folie douce et géniale inspiration. Sous l’habit de ce Fakir post-digital, il élabore une
potion musicale euphorisante et insolite à base de clarinette Turque électrifiée, Theremintour-
Eiffel & senza-fuzz de fabrication maison. Grooves sophistiqués, mélodies
orientalisées, bruitages numérisés improvisations libres et créatives,les envolées electro
jazz mutantes du Fakir, tantôt psychédéliques et cinématiques, tantôt vouées corps et
âme au dance-floor,flirtent allègrement avec une drum & bass des plus incandescentes.
Son ADN sonore fermement affirmée, ne se laisse enfermé dans un quelconque pré carré,
esquissant un itinéraire qui multiplie les escales d’une idée à une autre, Dadure dresse
avec virtuosité l’éloge de l’esprit d’escalier et du ricochet sonore. De ces étiquettes, cet
iconoclaste fait un nuage de confettis, sous lequel son charivari, véritable fête pour les
têtes en vrac et les jambes qui ne tiennent pas en place. Soufflant dans les bronches des
puristes, sa clarinette turque électrifiée et son saxophone soprano déposent des idées
neuves dans l’oreille des amateurs d’inouï. Ses machines et instruments trafiqués
achèvent de transformer ses imbrications rythmiques en odes au désordre. The Fakir
Orchestra fait mieux que donner des concerts : il commet d’enivrantes atteintes aux
moeurs musicales et à l’ordre poétique.
!
Een artiestennaam op maat voor producent-muzikant Frank Dadure, die moeiteloos
schippert tussen zachte waanzin en geniale inspiratie. Als postdigitale ‘Fakir’ brouwt hij
een ongewoon opkikkerend muzikaal festijn, gekleurd door geëlektrificeerde Turkse
klarinet, Eiffeltoren-theremin en sensa fuzz van eigen makelij. Verfijnde grooves, Oosterse
melodieën, digitale noise en vrije, creatieve improvisatie: de electrojazz uitstapjes waartoe
de Fakir ons uitnodigt - nu eens psychedelisch en cinematografisch, dan weer een ode
aan de dansvloer - flirt ongedwongen met de meest broeierige drum ‘n bass. Zijn
muzikale eigenheid is werkelijk uniek en behelst een muzikaal vat boordevol ideeën - bij
tijden van de hak op de tak - die hij evenwel met de grootste virtuositeit beheerst, zowel
wat de opbouw als de geluidsecho’s betreft. Vanuit dergelijke muzikale schetsen bouwt
deze iconoclast een amalgaam aan indrukken en tumult op, een onvervalste muzikale
oase voor heethoofden en hyperactieve heupen. Zijn geëlektrificeerde Turkse klarinet
inspireert de meest verstokte purist en zijn sopraansaxofoon bevredigt de liefhebber van
het ongehoorde. Zijn apparatuur en omgebouwde instrumenten transformeren een
veelheid aan ritmische vervlechtingen tot één waardige ode aan de chaos. The Fakir
Orchestra doet bijgevolg véél meer dan enkel concerteren spelen: het daagt zowel de
muzikale mores als de poëtische orde uit.
!
Robert Davidson
°1965 !
Contrebassiste de formation, l’Australien David Robertson étudie la composition aux
États-Unis auprès de Terry Riley, et complète sa formation à l’Université de Queensland. Il
s’est également initié à la musique vocale indienne dans le Kerala. Avant d’obtenir un
poste de professeur à l’Université de Queensland, il est contrebassiste dans les plus
Compositeurs | Componisten !23 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
grands orchestres symphonique de son pays. En 1996, il fonde l’ensemble Topology,
quintette « postclassique » au sein duquel il chante et joue de la contrebasse, et avec
lequel il a publié plusieurs disques. Son oeuvre de compositeur, qui attache une grande
importance à la relation texte/musique et intègre fréquemment l’emploi de la vidéo, a été
jouée par tous les grands ensembles australiens, ainsi que dans les festivals de Brisbane,
Sydney, ou encore le Qld Music Festival.
!
De Australiër David Robertson, geschoold in contrabas, studeerde compositie bij Terry
Riley in de Verenigde Staten en vervolmaakte zich aan de universiteit van Queensland. In
de Kerala wijdde hij zich eveneens aan het gezongen Indische lied. Alvorens een titel als
professor aan de Universiteit van Queensland te bekleden, speelde hij contrabas in de
grootste symfonische orkesten van zijn land. In 1996 richtte hij het ensemble Topology
op, het ‘postklassieke’ kwintet, waar hij zingt en contrabas speelt en waarmee hij
verschillende platen uitbracht. In zijn werk als componist hecht hij een groot belang aan
de verhouding tekst/muziek en schuwt daarbij het gebruik van de video niet. Het werd
vertolkt door zowat alle noemenswaardige Australische ensembles en was te horen op de
festivals van Brisbane, Sydney en het Qld Music Festival.
Baudouin De Jear
(BE) °1962 !
Né à Alost, le compositeur et violoniste Baudouin De Jaer étudie la composition auprès
de Philippe Boesmans, Frederic Rzewski et Henri Pousseur en Belgique, puis de Bruce
Mather à l’Université McGill de Montréal, ainsi que l’improvisation avec Garrett List. Ses
premières pièces sont des commandes de l’ensemble Musiques Nouvelles ou de
l’Orchestre Philharmonique de Liège. Au milieu des années 1990 toutefois, il cesse de
composer pour se consacrer à la pratique musicale sur le terrain. En 1996, à Bruxelles, il
participe à la création du Cirque des sons, école ambulante qui se déplacera jusqu’en
Slovénie, en Corée ou en Palestine. En 2003, il initie également, à Bruxelles, le projet
d’une Université des ARTS qui deviendra la Maison de la Création, centre culturel BXL
Nord. En 2007, il est à la tête du projet Orchestre d’un jour... De 2004 à 2010, il renoue
avec l’écriture à travers une série de pièces pour instruments seuls, parmi lesquels
plusieurs instruments coréens (kayagum, daegum, kumongo). Il a également écrit pour
des orchestres d’instruments traditionnels coréens. Ses pièces pour le kayagum,
enregistrées pour le label Sub Rosa, lui ont valu d’être distingué par le Centre National
Gugak de Séoul. En 2010, Baudouin De Jaer est également parvenu à décrypter le
mystérieux système de notation musicale développé par l’artiste « brut » Adolf Wölfli – ce
qui a donné lieu à un autre disque chez Sub Rosa. Baudouin De Jaer a également
composé pour la danse et le théâtre (Cie Kyung-a Ryu, Pierre Droulers, Jacques
Delcuvellerie, Groupof...).
!
De in Aalst geboren componist en violist Baudouin De Jaer studeerde compositie bij
Philippe Boesmans, Frederic Rzewski en Henri Pousseur in België, vervolgens bij Bruce
Mather aan de Universiteit van McGill in Montréal, alsook improvisatie bij Garrett List. Zijn
eerste stukken waren opdrachten van het ensemble Musiques Nouvelles en het
Filharmonisch Orkest van Luik. In het midden van de jaren ‘90 hield hij evenwel op met
componeren om zich toe te leggen op muzikaal veldwerk. In 1996 nam hij in Brussel deel
aan de oprichting van de Cirque de Sons, een ambulante school die tot in Slovenië, Korea
en Palestina opereerde. In 2003 richtte hij bovendien in Brussel het project van een
universiteit van de KUNST op, dat uiteindelijk uitmondde in de Maison de la Création, een
Compositeurs | Componisten !24 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
cultureel centrum in Brussel-Noord. In 2007 leidde hij het project Orchestre d’un jour.
Tussen 2004 en 2010 hervatte hij het componeren met een reeks stukken voor soloinstrumenten,
waaronder verschillende Koreaanse (kayagum, daegum, kumongo) en
schreef hij ook werk voor een traditioneel Koreaans orkest. Zijn stukken voor het
kayagum, opgenomen op het label Sub Rosa, leverden hem een onderscheiding op door
het National Center for Korean Traditional Performing Arts in Seoel. In 2010 slaagde
Baudouin De Jaer er tevens in om de raadselachtige schriftuur van de outsider
kunstenaar Adolf Wölfli te ontcijferen, wat aanleiding gaf tot een andere opname bij Sub
Rosa. Baudouin De Jaer componeerde voorts voor dans en theater (Cie Kyung-a Ryu,
Pierre Droulers, Jacques Delcuvellerie, Groupof, ...).
Thierry de Mey
(BE) °1956 !
Né à Bruxelles, Thierry De Mey étudie le cinéma à l’Institut des arts de diffusion (IAD)
avant d’aborder la composition musicale. Sa rencontre avec le compositeur Fernand
Schirren le conduit à la danse contemporaine, pour laquelle il écrira de nombreuses
musiques de scène. En 1984, il fonde avec Peter Vermeersch, Walter Hus et Eric Sleichim
l’ensemble Maximalist!, pour lequel il écrira de nombreuses oeuvres parmi
lesquellesBalatum (1984), pour percussions, composée pour Michèle-Anne de Mey, ou
Musique de tables (1987), pour Wim Vandekeybus. En 1994, il participera aussi à la
création de l’ensemble Ictus qui crée plusieurs de ses pièces sous la direction de
Georges-Elie Octors. À partir de juin 1993, Thierry De Mey intègre l’Ircam pour
développer plusieurs programmes en informatique musicale et y intervenir sur les
relations entre danse et musique. En 1998, année où il compose la musique pour la mise
en scène par Bob Wilson de La Mort de Danton de Büchner, il est artiste en résidence au
Fresnoy, Studio national d’arts contemporains à Tourcoing. Il est également compositeur
en résidence au festival Musica à Strasbourg en 2001 et en 2002, et figure centrale du
festival Musique en Scène à Lyon en 2004. Sa musique est interprétée par des ensembles
de renom comme le Quatuor Arditti, le Hilliard ensemble, le London Sinfonietta,
l’Ensemble Modern, Muzik Fabrik ou l’Orchestre Symphonique de Lille. Depuis 2005,
Thierry De Mey est l’un des quatre nouveaux directeurs de Charleroi/Danses, plus
particulièrement chargé de coordonner les activités multidisciplinaires du centre
chorégraphique. C’est en effet le mouvement qui guide l’ensemble du travail de cet
artiste qui dit « refuser de concevoir le rythme comme simple combinatoire de durées à
l’intérieur d’une grille temporelle, mais bien comme système générateur d’élans de chutes
et de développements nouveaux ». Les installations de Thierry De Mey, où interagissent
musique, danse, vidéo et processus interactifs, ont été présentées dans des
manifestations telles que les biennales de Venise et Lyon et dans de nombreux musées.
Citons parmi elles le film/installationDeep in the woods (2002-2004), qui réunit plus de 70
danseurs/chorégraphes, et Counter Phrases (2003-2004), pour lequel neuf compositeurs
– Steve Reich, Fausto Romitelli, Magnus Lindberg, Toshio Hosokawa, Georges Aperghis,
Jonathan Harvey, Luca Francesconi, Robin De Raaf et Stefan Van Eycken – ont répondu à
son invitation danse/film. La dernière composition de Thierry De Mey, Traceless, pour cinq
musiciens, a été créée en mai dernier par les solistes de l’Ensemble Intercontemporain au
Acht Brucken Festival de Cologne.
!
Thierry De Mey, geboren in Brussel, studeerde film aan het Institut des Arts de Diffusion
(IAD) alvorens zich toe te leggen op het muzikale compositiewerk. Zijn ontmoeting met de
componist Fernand Schirren voerde hem naar de moderne dans, waarvoor hij heel wat
Compositeurs | Componisten !25 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
muziek zou schrijven. In 1984 richtte hij samen met Peter Vermeersch, Walter Hus en Eric
Sleichim het ensemble Maximalist! op, waarvoor hij verschillende stukken componeerde,
waaronder Balatum voor percussie (1984, voor Michèle-Anne de Mey) en Musique de
tables (1987, voor Wim Vandekeybus). In 1994 was hij betrokken bij de oprichting van het
Ictus ensemble, dat meerdere van zijn stukken creëerde onder directie van Georges-Elie
Octors. Vanaf juni 1993 sloot Thierry De Mey zich aan bij het Ircam, teneinde
verschillende muzikale informaticaprogramma’s te ontwikkelen, wat hem toeliet in te
grijpen in de verhouding tussen dans en muziek. In 1998 - het jaar waarin hij muziek
schreef voor de enscenering van Bob Wilson van Büchners La Mort de Danton - was hij
tevens artiest in residentie aan het Fresnoy, het Studio National d’Arts Contemporains in
Tourcoing. Verder was hij tevens huiscomponist van het festival Musica in Straatsburg in
2001 en 2002 en een centraal figuur van het festival Musique en Scène in Lyon in 2004.
Zijn muziek werd vertolkt door gerenommeerde ensembles zoals het Arditti kwartet, het
Hilliard ensemble, het London Sinfonietta, het Ensemble Modern, Muzik Fabrik en De
Filharmonie van Rijsel. Vanaf 2005 was Thierry De Mey één van de vier nieuwe directeurs
van Charleroi/Danses, meer in het bijzonder was hij belast met de coördinatie van de
multidisciplinaire activiteiten binnen het choreografische center. Het is wel degelijk ‘de
beweging’ die het ganse oeuvre van deze artiest in goede banen heeft geleid. Hij zei: « Ik
weiger het ritme te beschouwen als eenvoudigweg een combinatie van verschillende
tijden binnen een temporeel rooster, maar eerder als een generator van hoogtes en
laagtes, waardoor het nieuwe ontwikkelingen weet op te wekken.» De installaties van
Thierry De Mey waarin muziek, dans, video en interactieve processen in elkaar vloeien,
werden gepresenteerd tijdens de biënnales van Venetië en Lyon en in talloze musea. We
vermelden onder meer de film/installatie Deep in the woods (2002-2004), die meer dan
zeventig dansers/choreografen verenigde, en Counter Phrases (2003-2004), waarvoor
negen componisten - Steve Reich, Fausto Romitelli, Magnus Lindberg, Toshio Hosokawa,
Georges Aperghis, Jonathan Harvey, Luca Francesconi, Robin De Raaf en Stefan Van
Eycken - ingingen op zijn dans- en filmuitnodiging. Het meest recente stuk van Thierry De
Mey, Traceless, voor vijf muzikanten, werd gecreëerd in mei laatstleden door solisten van
het Ensemble Intercontemporain tijdens het Acht Brucken Festival van Keulen.
Renaud De Putter
(BE) °1967 !
Originaire de Bruxelles, Renaud De Putter mène un triple parcours de compositeur, de
réalisateur et d’écrivain, articulé autour des thèmes de l’identité et de la mémoire.
Compositeur essentiellement autodidacte, il bénéficie cependant, à partir de 1994, des
conseils de Philippe Boesmans, et participe en 2009 au stage d’informatique musicale de
l’Ircam (Paris). Ses pièces sont programmées par de nombreuses institutions belges et
étrangères, notamment Bozar, Ars Musica, ou encore les festivals Agora (Paris) et Musica
(Strasbourg). Elles sont interprétées par des ensembles prestigieux (Accroche-Notes,
Ictus, Kryptos, Musiques Nouvelles) et des solistes belges et étrangers, notamment
Johan Bossers, Elise Gäbele, Stephane Ginsburg, Garth Knox et Carine Zarifian. Elles
sont enregistrées chez Sub rosa et Fuga Libera. Deux d’entre elles ont été primées par
l’Académie royale de Belgique. Son expression musicale libre, empruntant à différents
courants esthétiques, s’exprime en particulier à travers de nombreuses pièces vocales,
ainsi que dans des musiques de films. À partir de 2000, Renaud De Putter se lance luimême
dans la réalisation et signe plusieurs moyens métrages et un long métrage – dont
Chants de simplification (avec les danseurs Mark Lorimer et Johanne Saunier, et les
chanteurs David Linx et Hamida Tachfine, 2002) –, présentés dans des festivals tels que
Compositeurs | Componisten !26 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
le Roma Film Festival, OVNI Barcelone, Instants vidéo de Marseille, le Festival
d’Anthropologie visuelle de Moscou, Filmer à tout prix (Bruxelles). Il est également
l’auteur de textes parus en revues, de recueils de poésie (dont l’un a été primé par
l’Académie royale de Belgique) et de récits qui donnent souvent lieu à des performances
scéniques, dans le cadre du Festival Scènes à Seneffe ou au Théâtre-Poème (Bruxelles).
!
De Brusselaar Renaud de Putter leidde een driedubbel parcours als componist, regisseur
en schrijver, gearticuleerd rond thema’s zoals ‘identiteit’ en ‘geheugen’. Hoewel in
essentie een autodidactisch componist kreeg hij vanaf 1994 advies van Philippe
Boesmans en nam hij in 2009 deel aan een muzikale informaticastage aan het Ircam in
Parijs. Zijn stukken werden opgenomen in het programma van verschillende Belgische en
buitenlandse instituten, met name Bozar, Ars Musica en verder de festivals van Agora
(Paris) en Musica (Straatsburg). Ze werden vertolkt door prestigieuze ensembles
(Accroche-Notes, Ictus, Kryptos, Musiques Nouvelles) en Belgische en buitenlandse
solisten, met name Johan Bossers, Élise Gäbele, Stephane Ginsburg, Garth Knox en
Carine Zarifian.Zijn vrije muzikale expressie - schatplichtig aan diverse esthetische
stromingen - drukte zich voornamelijk uit in talrijke vocale stukken, maar ook in
filmmuziek. Vanaf 2000 legde Renaud de Putter zich toe op productie en tekende voor
verschillende (langspeel)films, waaronder Chants de simplification (met de dansers Mark
Lorimer en Johanne Saunier en de zangers David Linx en Hamida Tachfine, 2002). Deze
films werden voorgesteld tijdens festivals zoals het Roma Film Festival, OVNI Barcelona,
Instants vidéo Marseille, het Moscow International Festival of Visual Anthropology, Filmer
à tout prix (Brussel). Hij was tevens auteur van teksten die verschenen in tijdschriften,
poëziebundels en vertellingen die vaak gestalte gaven aan podiumperformances.
Paula Defresne
(BE) °1971 !
Paula Defresne a fait ses études musicales au Conservatoire Royal de Liège – où elle
participe régulièrement à de nombreux projets de musique contemporaine et improvisée –
sous la direction de Jean-Pierre Peuvion et de Michel Massot. Elle a suivi également le
cursus d’écriture avec Frederic Rzewski et Garrett List ; parallèlement, elle s’est initiée à
la percussion traditionnelle persane auprès de Madjid Khaladj. Son amour pour les petites
formes musicales et la finesse des timbres, ainsi que sa constante recherche dans le
domaine de la pédagogie l’ont conduite à rencontrer à plusieurs reprises György Kurtág.
Boursière au Centre de Recherche et de Formation Musicale de Wallonie en 2002, elle
mène, parallèlement à une carrière de compositrice qui lui a valu d’être jouée du Portugal
au Canada, un parcours de clarinettiste sur les scènes improvisée et expérimentale. Outre
ses collaborations avec des musiciens tels que Nicolaï Ankoudinoff, Michael Woltèche,
Étienne Plumer ou Nico Roig, elle a fait partie de Qo2 (ensemble de musique
expérimentale fondé par Julia Eckart) et de la Fanfare RageDedans (avec laquelle elle a
participé à de nombreux festivals de rue en Belgique et en France). De 2005 à 2008, elle a
également travaillé avec le sculpteur Tony Di Napoli. Paula Defresne, qui s’est
régulièrement engagée dans des projets à caractère pédagogique, enseigne le piano
depuis 1998 à l’Académie Jean Absil d’Etterbeek, ainsi qu’à Waremme depuis 2006.
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Paula Defresne studeerde aan het Koninklijk Conservatorium van Luik, waar zij regelmatig
deelnam aan verschillende projecten voor hedendaagse en geïmproviseerde muziek,
onder leiding van Jean-Pierre Peuvion en Michel Massot. Zij volgde tevens schriftuur bij
Frederic Rzewski en Garrett List. Parrallel hieraan legde zij zich toe op traditionele
Compositeurs | Componisten !27 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Perzische percussie bij Madjid Khaladj. Haar voorliefde voor kleine muzikale vormen en
de finesse van de timbres, alsook haar ononderbroken onderzoek in het domein van de
pedagogiek, brachten haar meermaals met György Kurtág in contact. Als
beursgerechtigde aan het Centre de Recherche et de Formation Musicale de Wallonie in
2002 leidde zij, parallel aan haar compositiewerk (haar werk werd gespeeld van Portugal
tot Canada) een carrière als klarinettiste in geïmproviseerde en experimentele scènes.
Naast haar samenwerkingen met musici zoals Nicolaï Ankoudinoff, Michael Woltèche,
Étienne Plumer en Nico Roig maakte zij deel uit van Qo2, een experimenteel
muziekensemble gesticht door Julia Eckart, en van de fanfare RageDedans, waarmee zij
deelnam aan talrijke straatfestivals in België en Frankrijk. Van 2005 tot 2008 werkte zij
regelmatig samen met de beeldhouwer Tony Di Napoli. Paula Defresne - die zich met
regelmaat van de klok engageerde voor pedagogische projecten - doceert sinds 1998
piano aan de Académie Jean Absil d’Etterbeek, alsook sinds 2006 in Borgworm.
Jean-Pierre Deleuze
(BE) °1954 !
Né à Ath, Jean-Pierre Deleuze poursuit ses études musicales au Conservatoire Royal de
Bruxelles. De 1981 à 1986, il travaille l’analyse musicale et la composition auprès de
Marcel Quinet. Sa participation, en 1987, à un stage d’analyse musicale donné par Olivier
Messiaen marquera son orientation esthétique. Initialement influencé par les oeuvres
ultimes de Scriabine, il s’intéresse ensuite à la micro-tonalité : marqué par l’esthétique
spectrale de Giacinto Scelsi et de Tristan Murail, mais également imprégné de sa
fascination pour l’Orient (raga indien, haïku japnoais), son langage musical va devenir de
plus en plus contemplatif. Riche d’une trentaine d’oeuvres, son catalogue, qui fait la part
belle à la musique de chambre, compte également des pièces pour ensemble, pour
orgue, ainsi que de la musique mixte. En 1998, Ellipsen, son trio pour clarinette, violon et
piano, a été couronné par le Prix Irène Fuerison de l’Académie Royale des Beaux-Arts de
Belgique. Professeur d’écriture depuis 1989 et d’écritures approfondies depuis 2002 au
Conservatoire Royal de Mons, il y développe une pédagogie originale basée sur l’étude
rationnelle de la syntaxe, des techniques et des styles des grands compositeurs, à partir
des formes renaissantes et baroques jusqu’aux techniques de différents compositeurs du
XXe siècle. Il a aussi enseigné l’analyse musicale à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth
durant la session 2001-2004. En janvier 2007, il a été élu membre de l’Académie Royale
de Belgique.
!
Jean-Pierre Deleuze, geboren in Aat, volgde zijn muziekopleiding aan het Koninklijk
Conservatorium van Brussel. Van 1981 tot 1986 stortte hij zich op muzikale analyse en
compositie bij Marcel Quinet. Zijn deelname in 1987 aan een stage muziekanalyse bij
Olivier Messiaen zou zijn verdere esthetische oriëntering diepgaand beïnvloeden.
Aanvankelijk was zijn muziektaal getekend door de laatste werken van Scriabin, daarna
droeg de microtonaliteit zijn interesse weg. Getroffen door de spectrale esthetiek van
Giacinto Scelsi en Tristan Murail, maar tevens gefascineerd door het Oosten (Indiase
raga, Japanse haiku) werd zijn muziektaal meer en meer contemplatief. Zijn catalogus telt
een dertigtal oeuvres, naast voornamelijk kamermuziek ook stukken voor ensemble, orgel
en gemengde muziek. In 1998 werd Ellipsen - zijn trio voor klarinet, viool en piano -
bekroond met de Prix Irène Fuerison van de Académie Royale des Beaux-Arts de
Belgique. In 1989 werd hij docent muziekschriftuur en sinds 2002 onderricht hij tevens
uitgediepte schriftuur aan het Koninklijk Conservatorium van Bergen. Hij ontwikkelde er
een authentieke pedagogiek gebaseerd op de rationele studie van de syntaxis, techniek
Compositeurs | Componisten !28 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
en stijl van grote componisten, van renaissance- en barokvormen tot technieken uit de
twintigste eeuw. Hij doceerde ook muziekanalyse aan de Muziekkapel Koningin Elisabeth
tijdens de sessie 2001-2004. In januari 2007 werd hij verkozen tot lid van de Koninklijke
Academie van België.
Jean Derome
(FR-CA) °1995 !
Figure centrale de la scène expérimentale québécoise, Jean Derome, né à Montréal,
étudie la théorie musicale et la flûte dans sa ville natale (deux matières qu’il enseignera de
1974 à 1983). En 1973, durant ses études, il forme Nébu, l’un des premiers groupes de
jazz expérimental québécois, qui publiera deux albums avant sa dissolution en 1981. En
1978, il est l’un des fondateurs de l’EMIM (Ensemble de Musique Improvisée de
Montréal). En 1982, avec le guitariste René Lucier, il crée Ambiances Magnétiques : un
collectif d’artistes réunis par une même volonté de recherche (en feront partie Joane
Hétu, Diane Labrosse, Martin Tétreault...) qui est aussi un label dont le catalogue compte
plus de 200 références. À la fois multi-instrumentiste (flûtiste et saxophoniste),
improvisateur et compositeur dont le spectre embrasse presque toutes les musiques – du
baroque au contemporain, en passant par le folklore, la pop ou le jazz –, Jean Derome a
signé une trentaine de musiques de films (pour Jacques Leduc, Pierre Hébert, Michka
Saäl, Michelle Cournoyer, John Walker...) ainsi que de nombreuses musiques pour la
scène, pour les chorégraphes Louise Bédard, Ginette Laurin, Andrew L. Harwood, ou des
metteurs en scène tels que Denis Marleau, Claude Poissant, Lorraine Pintal... Outre les
musiciens d’Ambiances Magnétiques, il a collaboré avec René Lussier, Pierre Tanguay,
Chris Cutler, Fred Frith, Louis Sclavis ou Lars Hollmer. Jean Derome, qui a publié de
nombreux disques – sous son nom et avec son groupe Les Dangereux Zhoms – a été
récompensé en 1992 par le Freddie Stone Award, honorant un musicien canadien dont la
démarche, engagée dans la création, se démarque par son intégrité et son sens de
l’innovation.
!
De in Montréal geboren Jean Derome is een centrale figuur uit de experimentele scène
van Québec. In zijn geboortestad studeerde hij theoretische muziek en fluit (en doceerde
die ook van 1974 tot 1983). In 1973 richtte hij tijdens zijn studies Nébu op - één van de
allereerste experimentele jazzbands uit Québec - waarmee hij twee albums uitbracht
alvorens de band in 1981 te ontmantelen. In 1978 was hij één van de oprichters van het
EMIM (Ensemble de Musique Improvisée de Montréal). In 1982 richtte hij - samen met de
gitarist René Lucier - Ambiances Magnétiques op: een muzikantencollectief verenigd door
eenzelfde wil tot onderzoek, waarvan Joane Hétu, Diane Labrosse en Martin Tétreault
deel uitmaakten. Ambiances Magnétiques was ook een label, waarvan de catalogus meer
dan tweehonderd referenties telde. Jean Derome is een multi-instrumentalist (fluitist en
saxofonist), improvisator en componist, wiens oeuvre alle muziekstijlen bestrijkt: van
barok over hedendaagse muziek tot folklore, pop en jazz. Hij schreef muziek voor een
dertigtal films (voor Jacques Leduc, Pierre Hébert, Michka Saäl, Michelle Cournoyer en
John Walker) en heel wat muziek voor op het podium: composities voor choreografen
(Louise Bédard, Ginette Laurin, Andrew L. Harwood) en regisseurs (Denis Marleau, Claude
Poissant en Lorraine Pintal). Naast zijn samenwerkingen met de muzikanten van
Ambiances Magnétiques werkte hij samen met René Lussier, Pierre Tanguay, Chris Cutler,
Fred Frith, Louis Sclavis en Lars Hollmer. Jean Derome bracht talloze platen uit - zowel
onder eigen naam als met zijn band Les Dangereux Zhoms – en werd in 1992 bekroond
Compositeurs | Componisten !29 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
met de Freddie Stone Award. Deze onderscheiding wordt toegekend aan een Canadese
muzikant wiens carrière en creaties zich onderscheiden door integriteit en innovatiedrang.
Bryce Dessner
(US) °1976 !
Né dans l’Ohio, Bryce Dessner étudie la guitare classique, la flûte et la composition,
obtenant son diplôme en musique à l’Université de Yale. Parallèlement, avec son frère
jumeau Aaron, il joue de la guitare dans le groupe rock Project Nim. Après la dissolution
de celui-ci, en 1998-1999, les deux frères intègrent une formation créée par certains de
leurs amis d’enfance de Cincinnati désormais basés à Brooklyn, rebaptisée The National.
Après trois premiers albums publiés par Brassland, label fondé en 2001 par Aaron et
Bryce Dessner, Alligator, quatrième album de The National, publié par Beggars Banquet,
remporte un large succès (il se vend à 200 000 exemplaires) qui ne s’est guère démenti
depuis, et a valu au groupe (dont la musique explore une veine mélanclique parfois
proche des Tindersticks) plusieurs nominations aux Grammy Awards. Parallèlement à
cette carrière, Bryce Dessner, qui joue également dans l’excellent quatuor Clogs, mais
aussi avec l’ensemble Bang On A Can, mène une carrière de compositeur qui suscite une
attention grandissante. Dès ses premières pièces, composés vers le milieu des années
2000 dans le cadre de l’American Composers Forum, il affirme une personnalité
singulière, intégrant à des modes de développement hérités du minimalisme une
multitude d’influences : de la musique ancienne au postromantisme, de Bartók, Britten ou
Morton Feldman au folk américain de John Fahey, en passant par le blues... Le soutien du
Kronos Quartet a également été déterminant dans la diffusion de son travail grâce à des
commandes répétées, en particulier Aheym (2009) et Tenebre (composé en 2010 pour le
festival Reverberations: The Influence of Steve Reich, organisé au Barbican Centre de
Londres), récemment parues en CD. En mars 2014, c’est chez Deutsche Grammophon
qu’a été publié le disque St. Carolyn by the Sea, proposant trois pièces d’orchestres
interprétées par l’Orchestre Philharmonique de Copenhague (couplées avec une suite
signée par Jonny Greenwood, guitariste du groupe Radiohead). Bryce Dessner a
collaboré avec nombre de figures de la scène musicale new-yorkaise (Steve Reich, David
Lang, Philip Glass, Nico Muhly, Michael Gordon...), mais aussi avec le LA Dance Project,
compagnie fondée par le chorégraphe Benjamin Millepied, qui a mis en musique sa pièce
Murder Ballades en 2013. Il a par ailleurs créé MusicNOW, festival de musique
contemporain organisé chaque année depuis 2006 à Cincinnati. En 2012, il a également
fait partie des initiateurs du festival Crossing Brooklyn Ferry, consacrée à la scène
musicale new-yorkaise. Bryce Dessner est atuellement compositeur en résidence au
Muziekgebouw Frits Philips à Eindhoven. Parmi ses projets figure une commande du Los
Angeles Philharmonic, dont la première est prévue en mai 2015 au Walt Disney Concert
Hall sous la direction de Gustavo Dudamel.
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Bryce Dessner, geboren in Ohio, studeerde klassieke gitaar, fluit en compositie aan de
Universiteit van Yale. Parallel hieraan speelde hij - samen met zijn tweelingbroer Aaron -
gitaar in de rockband Project Nim. Na de ontbinding van deze groep in 1998-1999
vervoegden de broers de formatie The National, opgericht door een aantal jeugdvrienden
uit Cincinnati, die zich in Brooklyn hadden gevestigd. Na drie albums op het label
Brassland, opgericht in 2001 door de broers Dessner, werd het vierde album van The
National, Alligator, verdeeld door Beggars Banquet. Het werd een groot succes (200.000
verkochte exemplaren) dat sindsdien bleef groeien en leverde de band (waarvan de
muziek een sterk melancholische ondertoon bevat, dat bij tijden herinnert aan
Compositeurs | Componisten !30 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Thindersticks) meerdere Grammy Awardnominaties op. Parallel aan deze carrière speelt
Bryce Dessner ook in het uitmuntende kwartet Clogs en het ensemble Bang On A Can.
Daarnaast heeft hij een carrière als componist die van een steeds grotere weerklank kan
genieten. Vanaf zijn eerste stukken - in het kader van de American Composers Forum uit
het midden van de jaren 2000 - getuigde zijn muziek van een bijzondere muzikale flair en
dito compositiespel, schatplichtig aan het minimalisme en verrijkt met een veelvoud aan
invloeden: van oude muziek tot postromantiek, van Bartók, Britten en Morton Feldman
over de Amerikaanse folk van John Fahey tot de blues... Het support van het Kronos
Quartet was doorslaggevend voor de verspreiding van zijn werk, dankzij herhaaldelijke
opdrachten, in het bijzonder Aheym (2009) en Tenebre (geschreven in 2010 voor het
Reverberations festival: The Influence of Steve Reich dat plaats vond in het Barbican
Centre in Londen), recentelijk verschenen op cd. In maart 2014 verscheen bij Deutsche
Grammophon St. Carolyn by the Sea: drie orkestrale stukken vertolkt door het
Filharmonisch Orkest van Kopenhagen (coupletten met een suite van de hand van Jonny
Greenwood, gitarist van de band Radiohead). Bryce Dessner werkte samen met talloze
figuren uit de New Yorkse muziekscène (Steve Reich, David Lang, Philip Glass, Nico
Muhly, Michael Gordon...), maar ook met het LA Dance Project, een gezelschap opgericht
door choreograaf Benjamin Millepied, die in 2013 zijn stuk Murder Ballads van muziek
voorzag. In 2006 organiseerde Bryce Dessner MusicNOW, een festival voor hedendaagse
muziek dat naar jaarlijkse gewoonte in Cincinnati doorgaat. In 2012 was hij ook één van
de oprichters van het festival Crossing Brooklyn Ferry, gewijd aan de New Yorkse
muziekscène. Bryce Dessner is momenteel huiscomponist van het Muziekgebouw Frits
Philips in Eindhoven. Onder zijn projecten valt ook een opdracht van het Los Angeles
Philharmonic, waarvan de première is voorzien voor mei 2015 in het Walt Disney Concert
Hall onder de directie van Gustavo Dudamel.
Jean-Paul Dessy
(BE) °1963 !
Né à Huy, Jean-Paul Dessy, licencié en philologie romane, étudie au Conservatoire Royal
de Liège, où il enseigne aujourd’hui la musique de chambre. Violoncelliste, il se
perfectionne auprès de Elias Arizcuren et du Quatuor Arditti, entre autres. Il crée de
nombreuses oeuvres écrites à son intention et assure les premières exécutions belges
d’oeuvres concertantes d’Olivier Messiaen, Alfred Schnittke, Horatio Radulescu, Éric
Tanguy… En duo, il se produit régulièrement avec le pianiste Boyan Vodenitcharov.
Directeur artistique de l’ensemble Musiques Nouvelles, Jean-Paul Dessy a, à ce jour,
dirigé plus de 120 créations mondiales et près de 200 oeuvres contemporaines, et
participé à une cinquantaine de CD. Ses lectures des oeuvres de Scelsi, Romitelli,
Rogister ou Lutoslawski, mais également ses collaborations avec David Shea ou Ryoji
Ikeda ont été saluées par la critique. Le catalogue Jean-Paul Dessy comprend de la
musique symphonique, de la musique de chambre, de la musique électronique ainsi
qu’un opéra, Kilda, l’île des hommes-oiseaux, qu’il a dirigé en ouverture du Festival
d’Edimbourg en 2009. Sa pièce L’Ombre du son a reçu le prix Paul Gilson des Radios
Publiques de Langue Française à Montréal. Il a par ailleurs signé de nombreuses
musiques pour des metteurs en scène (Jacques Lasalle, Denis Marleau, Anne-Laure
Liégeois, David Géry, Lorent Wanson, Frédéric Dussenne), des chorégraphes (Frédéric
Flamand, Nicole Mossoux), pour le styliste Hussein Chalayan ou encore pour lesLevers
de soleil de Bartabas. Son univers s’arrime tant à son parcours classique qu’aux chemins
de traverse qu’il a beaucoup arpentés (rock, électro), ne reniant pas la part chantante de
l’enfance : refrains qui rôdent, obsession d’une mémoire insaisissable mais qui nous fait
Compositeurs | Componisten !31 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
valser, vibrion du son qui tenaille, quelque chose le hante qu’il traduit à force de
glissements et d’imprécations pour que cela cesse et ne cesse de revenir. Architecte des
passerelles sonores et spirituelles, il a composé « Dialogue avec Rothko » une longue
fresque sonore pour Carolyn Carlson, avec qui il partagera la scène tout au long de cette
année 2014, inspirée de cette vision innée de l’art comme forme de méditation spirituelle.
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Jean-Paul Dessy, geboren in Huy, is licentiaat in de Romaanse filologie en studeerde aan
het Koninklijk Conservatorium van Luik, waar hij vandaag kamermuziek doceert. Als cellist
vervolmaakte hij zijn opleiding bij onder meer Elias Arizcuren en het Arditti kwartet. Hij
creëerde talloze oeuvres speciaal voor hem geschreven en verzekerde de eerste Belgische
creaties van het oeuvre van Olivier Messiaen, Alfred Schnittke, Horatio Radulescu en Éric
Tanguy… Hij trad geregeld in duo op met pianist Boyan Vodenitcharov. Als artistiek
directeur van het ensemble Musiques Nouvelles dirigeerde Jean-Paul Dessy tot op heden
meer dan 120 mondiale creaties en bijna 200 hedendaagse oeuvres en was hij betrokken
bij een vijftigtal cd’s. Zijn lezingen van het werk van Scelsi, Romitelli, Rogister en
Lutoslawski - maar eveneens zijn samenwerkingen met David Shea en Ryoji Ikeda -
werden door de critici warm ontvangen. Jean-Paul Dessy’s catalogus omvat symfonische
muziek, kamermuziek, elektronische muziek en een opera Kilda, l’île des hommesoiseaux,
die hij dirigeerde tijdens de ouverture van het Edinburgh International Festival in
2009. Zijn stuk l’Ombre du son werd bekroond met de Prix Paul Gilson van de Radios
Publiques de Langue Française in Montréal. Voorts verzorgde hij heel wat muziek voor
regisseurs (Jacques Lasalle, Denis Marleau, Anne-Laure Liégeois, David Géry, Lorent
Wanson, Frédéric Dussenne), choreografen (Frédéric Flamand, Nicole Mossoux), de
stylist Hussein Chalayan en LesLevers de soleil van Bartabas. Zijn muzikaal universum
ontsluit zowel een klassiek parcours als de verschillende zijwegen die hij geregeld
bewandelde (rock, elektro), zonder hierbij het gezongen deel van zijn jeugd te loochenen:
spokende refreinen, obsessie voor ongrijpbare herinneringen die ons aan het dansen
brengen, kwellende tonen. Iets martelt hem. Hij vertaalt het in verschuivingen en
verwensingen in een poging het voor altijd te laten ophouden. Als bouwer van bruggen
tussen muziek en spiritualiteit schreef hij Dialogue avec Rothko - een omstandig
geluidsfresco voor Carolyn Carlson, met wie hij het ganse jaar 2014 het podium deelt -
geïnspireerd door het aangeboren visioen van kunst als vorm van spirituele bespiegeling.
Ventzislav Dikov
(BG) °1979 !
Né à Sofia au sein d’une famille de musiciens, Ventzislav Dikov mène parallèlement une
carrière de musicien (compositeur et interprète) et de peintre. Formé à l’Académie de
musique Pancho Vladigerov, où il obtient son premier prix de guitare classique, puis au
Conservatoire de Münster, en Allemagne, il a composé aussi bien pour son instrument
que pour le théâtre. Son catalogue comprend également de nombreuses partitions de
musique de chambre, dont deux quatuors à cordes, et des pièces de musique mixte. De
fait de son double parcours, il porte une attention particulière à la rencontre entre les
disciplines artistiques : il a ainsi signé la musique de plusieurs installations multimédia.
!
Ventzislav Dikov, geboren in Sofia in een muzikantenfamilie, leidt een dubbelleven als
musicus (componist en vertolker) en schilder. Hij vormde zich aan de Muziekacademie
Pancho Vladigerov - waar hij zijn eerste prijs voor klassieke gitaar in de wacht sleepte - en
vervolgens aan het Hochschule für Musik in Münster. Hij componeerde zowel voor zijn
instrument als voor het theater. Zijn catalogus behelst tevens talrijke partituren voor
Compositeurs | Componisten !32 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
kamermuziek, waaronder twee strijkkwartetten, en stukken voor gemengde muziek.
Vanwege zijn dubbel parcours hecht hij specifiek belang aan de ontmoeting tussen de
verschillende artistieke disciplines: zo schreef hij onder meer muziek voor verschillende
multimedia-installaties.
Gilles Doneux
(BE) °1985 !
Natif d’Ottignies, Gilles Doneux commence très tôt l’apprentissage différentes
instruments avant de se tourner vers la composition à partir de 2005, année où il entre au
Conservatoire Royal de Mons. Il y obtient en 2010 un master en composition dans la
classe de Claude Ledoux, et en 2011 un master en écritures classiques dans la classe de
Jean-Pierre Deleuze. Il y suit également des cours de musiques appliquées (musique de
cinéma, théâtre...) avec Denis Pousseur et Jean-Luc Fafchamps. Son oeuvre, dans
laquelle il ambitionne de « concilier son intérêt pour l’introspection sonore avec une
réflexion sur les phénomènes sociaux et culturels », lui a valu des commandes des
ensembles Musiques Nouvelles, Nikel, Nahandove ou Sturm und Klang, du festival de
Wallonie et du festival Musicalta (Alsace), ainsi que de la ville d’Abbeville (Picardie) à
l’occasion des cents ans de la naissance d’Alfred Manessier. Sa SecondLife Symphony,
pour violoncelle et électronique, a été créée en 2010 au festival Images Sonores à Liège.
La même année, Gilles Doneux a reçu le Prix Pousseur remis par le Centre Henri
Pousseur. Hors champs classique, il a également collaboré avec des metteurs en scène
de théâtre tels que Laurence Adam, Fabrica Piaza et Isabelle Joniaux. Depuis 2011, Gilles
Doneux étudie la musique mixte à l’Université Paris-8. En 2012, il a fondé avec Gilles
Gobert le duo électronique [Knapp].
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Gilles Doneux, geboren in Ottignies, leerde al op erg jonge leeftijd verschillende
instrumenten spelen, alvorens zich vanaf 2005 op de compositie toe te leggen, het jaar
waarin hij student werd aan het Koninklijk Conservatorium van Bergen. In 2010 bekwam
hij een master in compositie in de klas van Claude Ledoux en in 2011 een master in
klassieke schriftuur in de klas van Jean-Pierre Deleuze. Hij volgde er tevens lessen
toegepaste muziek (film- en theatermuziek) bij Denis Pousseur en Jean-Luc Fafchamps.
In zijn werk tracht hij « zijn interesse voor de geluidsintrospectie te verzoenen met een
reflectie over sociale en culturele fenomenen. » Zijn oeuvre leverde hem opdrachten op
van ensembles zoals Musiques Nouvelles, Nikel, Nahandove en Sturm und Klang, van het
festival de Wallonie en het festival Musicalta (Alsace), alsook een opdracht van de stad
Abbeville (Picardië) als hulde aan Alfred Manessier die toen honderd jaar geleden geboren
was. Zijn SecondLife Symphony voor cello en elektronica werd gecreëerd in 2010 tijdens
het festival Images Sonores in Luik. Hetzelfde jaar ontving Gilles Doneux de Prix
Pousseur, overhandigd door het Centre Henri Pousseur. Een buitenbeentje zijnde binnen
de klassieke richting, werkte hij samen met theaterregisseurs zoals Laurence Adam,
Fabrica Piaza en Isabelle Joniaux. Vanaf 2011 studeerde Gilles Doneux gemengde muziek
aan de Université Paris-VIII. In 2012 richtte hij met Gilles Gobert het elektronische duo
[Knapp] op.
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Compositeurs | Componisten !33 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Stephan Dunkelman
(BE) °1956 !
Né à Bruxelles, Stéphane Dunkelman remporte en 1989 le premier prix de composition
électroacoustique au Conservatoire Royal de sa ville natale, ainsi que le second prix
d’histoire de la musique, dix ans avant d’obtenir le diplôme supérieur de composition
acousmatique au Conservatoire de Mons. Ses compositions, qui ont été distinguées dans
de nombreux concours internationaux, de Synthèse (Bourges) à Ars Electronica (Linz) ou
Métamorphoses (Bruxelles – prix du public en 2000 pour Dreamlike Shudder in an
Airstream), sont non seulement destinées aux salles de concert mais aussi à des
expositions (Angel Vergara, Charlotte Marchal, Axel Miret), des chorégraphies (Wim
Vandekeybus, Michel Kelemenis ou encore – en collaboration avec Todor Todoroff –
Michèle Noiret), des défilés de mode (Azniv Afsar), des court-métrages (Jérôme Thomas)
ou des films documentaires (André Dartevelle). Stéphane Dunkleman se définit ainsi
davantage comme « un réalisateur de musique et de design sonore » que comme un
compositeur au sens traditionnel du terme, considérant la création électroacoustique
comme un véritable « cinéma pour l’oreille ». Sa musique se caractérise ainsi par
l’importance qu’elle accorde à la prise de son, de même que sa constante prise en
compte de l’espace sonore dès l’écriture même : Stéphane Dunkelman s’attache à
solidariser la relation mouvement/temps et mouvement/espace, à développer des
techniques de langage de l’espace pour le musical et les adapter à celles, déjà
existantes, du temps.
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Stéphane Dunkelman, geboren in Brussel, behaalde in 1989 de eerste prijs
elektroakoestische compositie aan het Koninklijke Conservatorium van zijn geboortestad,
alsook de tweede prijs voor muziekgeschiedenis, tien jaar voordat hij zijn superieur
diploma akoesmatische compositie zou behalen aan het Conservatorium van Bergen. Zijn
composities werden onderscheiden tijdens talloze internationale wedstrijden; van
Synthèse (Bourges) over Ars Electronica (Linz) tot Métamorphoses (Brussel, publieksprijs
in 2000 voor Dreamlike Shudder in an Airstream) en zijn zowel voor concertzalen bestemd
als voor exposities (Angel Vergara, Charlotte Marchal, Axel Miret), choreografieën (Wim
Vandekeybus, Michel Kelemenis en ook - in samenwerking met Todor Todoroff - met
Michèle Noiret), modedefilés (Azniv Afsar), kortfilms (Jérôme Thomas) en documentaires
(André Dartevelle). Stéphane Dunkleman omschrijft zichzelf eerder als « muziekregisseur
en geluidsdesigner » dan als componist in de conventionele zin van het woord. Hij
beschouwt de elektroakoestische creatie als een waarachtige « cinema voor de oren ».
Zijn muziek onderscheidt zich bijgevolg door de nadruk die ze legt op de opname, net
zoals ze voortdurend rekening tracht te houden met de klankwereld op het moment van
schrijven. Stéphane Dunkelman verbindt zich ertoe de relaties beweging/tijd en
beweging/ruimte dichter bij elkaar te brengen door voor de muziek technieken van de
ruimtelijke taal te ontwikkelen en deze aan te passen aan de reeds bestaande technieken
van de tijd.
Compositeurs | Componisten !34 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Julius Eastman
(US) 1940-1990 !
Compositeur, mais aussi pianiste, chanteur et danseur d’origine afro-américaine, figure
méconnue et hors norme, Julius Eastman étudie la composition au Curtis Institute of
Music de Philadelphie. Pianiste, il débute au Town Hall de New York en 1966. Chanteur, il
est remarqué pour son interprétation des Eight Songs for a Mad King de Peter Maxwell
Davies en 1973 ; il collaborera également avec Meredith Monk pour Dolmen Music(1981).
Sa musique, dont la notation sommaire explique qu’elle ait eu tant de mal à se diffuser, se
caractérise par un mode de développement organique qui l’apparente au minimalisme
naissant (Stay On It, 1973), par sa proximité avec la pop music, et par sa dimension
militante (Evil Nigger, Crazy Nigger, et Gay Guerrilla, vers 1979). Rongé par l’insuccès,
Julius Eastman développe une assuétude à l’alcool et à la drogue qui conduira à sa mort
solitaire et prématurée.
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Componist, pianist, zanger en danser van Afro-Amerikaanse afkomst: Julius Eastman
blijft een grensoverschrijdend, doch miskend artiest. Hij studeerde af als componist aan
het Curtis Institute of Music in Philadelphia. In 1966 zette hij als pianist zijn eerste stapjes
in het New Yorkse Town Hall. In 1973 werd hij als zanger opgemerkt tijdens zijn
eigenzinnige vertolking van Eight Songs for a mad King van Peter Maxwell Davis en een
paar jaar later (in 1981) werkte hij samen met Meredith Monk in opdracht van Dolmen
Music. Zijn muziek, die niet overal weerklank vond, onderscheidde zich zowel door een
organische aanwas, die nauw aansloot bij het toenmalige nieuwbakken minimalisme (Stay
On It, 1973), als door zijn poppy melodieën en zijn militante inborst (Evil Nigger, Crazy
Nigger en Gay Guerrilla, 1979). Gekweld door de afwezigheid van roem, verloor Julius
Eastman zich in drank en drugs, waardoor hij uiteindelijk vroegtijdig en eenzaam zou
sterven.
Jean-Luc Fafchamps
(BE) °1960 !
Né à Bruxelles, Jean-Luc Fafchamps étudie conjointement le piano, la musique de
chambre et l’harmonie et la macro-économie à l’Université catholique de Louvain. Il
s’initie également à des disciplines telles que improvisation, le rock, fonde l’association
Musica Libera, pour la diffusion des musiques actuelles, et le collectif d’interprétation Le
Bureau des Pianistes, avec lequel il visite l’écriture à plusieurs claviers, avant d’intégrer
comme pianiste l’ensemble Ictus. Avec celui-ci, il participera à de très nombreuses
créations, tant dans le domaine des musiques de concert, en large ensemble ou en
musique de chambre (Lindberg, Reich, Aperghis, De Mey, Harvey, Leroux, Francesconi,
Sarhan…) que dans les expériences mixtes, en particulier avec la danse et la compagnie
Rosas d’Anne Teresa De Keersmaeker. Ses premières expériences de compositeur se
font d’ailleurs dans le domaine de la musique de scène, pour la danse (Cie Mossoux-
Bonté) ou pour le théâtre (Théâtre Impopulaire, Rideau de Bruxelles, Théâtre de Poche,
etc.). Il se consacre aussi à l’écriture de pièces pour petites formations dans lesquelles le
piano joue un rôle central (Dynamiques, pour deux pianos, 1989 ; Quatuor pour deux
pianos deux pianos huit mains, 1992 ; Melancholia si..., pour deux pianos et deux
percussions, créé en 2002 à Ars Musica), avant que son intérêt pour les harmonies non
Compositeurs | Componisten !35 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
tempérées et les polyphonies de timbres ne l’entraîne, à partirt de vers d’autres
combinaisons sonores (le quintette à vents A Garden, créé à Ars Musica, ou Bryce, pour
quintette avec clarinette, 1998). À partir des années 2000, son travail s’oriente vers des
formations plus larges, dans lesquelles son goût pour les constructions paradoxales et
son sens de la synthèse s’épanouissent dans des pièces qui se renvoient l’une à l’autre.
Le vaste cycle des Lettres Soufies est un manifeste pour l’écriture, l’ouverture stylistique
comme rhétorique et l’utilisation de correspondances analogiques comme fondement
systémique. Son travail de composition, qui a été salué par la tribune des jeunes
compositeurs de l’Unesco (Attrition, pour octuor à cordes) et lui a valu l’Octave des
Musiques Classiques 2006, a fait l’objet de plusieurs disques monographiques,
notamment chez Sub Rosa, label pour lequel il a aussi gravé, comme pianiste, des
enregistrements de Morton Feldman, Berio, Liszt, Dallapicolla, Bowles, Scelsi. Les
ensembles Ictus ou Musiques Nouvelles, le Quatuor Danel, l’Orchestre National de Lille,
l’Orchestre Philharmonique de Liège, Peter Rundel, ou Stephane Ginsburgh, entre autres,
ont interprété cette musique qui semble se jouer des styles en multipliant les techniques
d’écritures, et qui peut être lue comme une méditation hautaine et mélancolique sur le
passage du temps. Jean-Luc Fafchamps enseigne l’analyse musicale au Conservatoire
de Mons.
!
Jean-Luc Fafchamps, geboren in Brussel, studeerde piano, kamermuziek, harmonie en
macro-economie aan de Katholieke Universiteit van Leuven. Hij legde zich tevens toe op
improvisatie en rock. Hij richtte de associatie Musica Libera voor de verspreiding van
actuele muziek op, alsook het interpretatiecollectief Le Bureau des Pianistes, waarmee hij
de schriftuur van verschillende klavieren verkende, alvorens als pianist het Ictus ensemble
te vervoegen. Met dit ensemble nam hij deel aan talloze creaties in genres zoals
muziekconcerten, groot ensemble en kamermuziek (Lindberg, Reich, Aperghis, De Mey,
Harvey, Leroux, Francesconi en Sarhan), maar ook in gemengde genres zoals dans (het
gezelschap Rosas van Anne Teresa De Keersmaeker). Zijn eerste ervaringen als
componist vonden overigens plaats in de wereld van podiummuziek, dans (Cie Mossoux-
Bonté) en theater (Théâtre Impopulaire, Rideau de Bruxelles, Théâtre de Poche, etc.). Hij
legde zich tevens toe op de compositie van stukken voor kleine formaties, waarin de
piano een centrale rol speelde (Dynamiques voor twee piano’s, 1989; Quartet voor twee
piano’s achthandig, 1992 ; Melancholia si... voor twee piano’s en twee slaginstrumenten,
gecreëerd in 2002 voor Ars Musica). Daarna verleidde zijn ongetemde voorliefde voor
harmonie en polyfonische timbres hem tot andersoortige geluidscombinaties (het
blaaskwintet A Garden, gecreëerd voor Ars Musica en Bryce voor kwintet met klarinet,
1998). Vanaf de jaren 2000 richtte zijn werk zich op vooral op grotere formaties. Zijn hang
naar paradoxale constructies en zijn gevoel voor synthese konden zich ten volle
ontplooien in deze naar elkaar verwijzende stukken. De uitvoerige cyclus Lettres Soufies
is een manifest voor de schriftuur, de stilistische ouverture als retoriek alsook voor het
gebruik van analoge correspondenties als systemische basis. Zijn compositiewerk -
gehuldigd door het International Rostrum of Composers van het UNESCO (Attrition voor
strijkkwartet) - leverde hem in 2006 l’Octave des Musiques Classiques op en werd
meermaals uitgebracht op cd, waaronder bij Sub Rosa, het label waarvoor hij als pianist
ook opnames van Morton Feldman, Berio, Liszt, Dallapicolla, Bowles en Scelsi verzorgde.
Onder meer ensembles zoals Ictus en Musiques Nouvelles, het Danel Kwartet, het
Nationaal Orkest van Rijsel, de Luikse Filharmonie, Peter Rundel en Stephane Ginsburgh
vertolkten zijn muziek die speelt met stijlen door schriftuurtechnieken te vermenigvuldigen
en die kan doorgaan als een hoogstaande en melancholische bespiegeling over het
verstrijken van de tijd. Jean-Luc Fafchamps doceert muzikale analyse aan het
Conservatorium van Bergen.
Compositeurs | Componisten !36 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Morton Feldman
(US) 1926-1987 !
Né à Brooklyn au sein d’une famille juive d’origine ukrainienne, Morton Feldman étudie le
piano auprès de Vera Maurina Press, ancienne élève de Busoni et proche de Scriabine, le
contrepoint avec Wallingford Riegger et la composition avec Stefan Wolpe, élève de
Schreker et Webern. C’est par l’entremise de ce dernier qu’il rencontre Edgar Varèse, qu’il
admire passionnément et auquel le liera une profonde amitié. Varèse influencera une
conception de la musique axée autour de l’écoute et du son. 1950 est l’année où, à
l’occasion d’un concert de la musique de Webern par l’Orchestre Philharmonique de New
York, il fait la rencontre de John Cage, mais aussi celle où il compose, avec Projection 1,
sa première oeuvre notée graphiquement. Avec Cage, Earle Browne et Christian Wolfe,
Morton Feldman devient l’un des protagonistes de ce que l’on appellera la New York
School. Il se lie d’amitié avec les peintres de l’expressionnisme abstrait : Jackson Pollock,
Philip Guston, Frank O’Hara et Mark Rothko, qui lui inspireront plusieurs pièces –
notamment le splendide Rothko Chapel (1971). Entre 1953 et 1958 toutefois, puis
définitivement à partir de 1967, Feldman renonce aux partitions graphiques, refusant
d’assimiler sa musique à de l’improvisation. À Berlin, où il avait déjà séjourné en 1971-72
à l’invitation du DAAD et « redécouvert », disait-il, sa judéité, il fera en 1976 la rencontre
de Samuel Beckett, qui lui envoie peu après un poème, Neither, qui constituera la trame
de l’opéra Neither, créé en 1977 à Rome. Sa musique, qui investit des durée étirées à
l’extrême, et explore des variations de nuances et de textures de plus en plus infimes,
s’impose comme un art qui, comme l’a écrit Laurent Feneyrou, « donne au temps son
essence ». De 1973 à sa mort, Morton Feldman a occupé la chaire de composition Edgar
Varèse à l’Université de New York/Buffalo.
!
Morton Feldman - geboren in Brooklyn (New York) als telg van een joods-Oekraïense
familie - studeerde piano (bij Vera Maurina Press, oud-leerling van Busoni en verwant met
Scriabine), contrapunt (bij Wallingford Riegger) en compositie (bij Stefan Wolpe, leerling
van Schreker en Webern). Dankzij laatstgenoemde leerde hij Edgar Varèse kennen, die hij
hartstochtelijk bewonderde en met wie hij een diepe vriendschapsband opbouwde.
Varèses invloed leidde tot een conceptie van muziek gecentreerd rond het luisteren en de
klank. In 1950 ontmoette hij John Cage tijdens een concert met muziek van Webern
gebracht door de Filharmonie van New York en componeerde voorts Projection 1, zijn
eerste werk in grafische notatie. Samen met John Cage, Earle Browne en Christian Wolfe
werd Morton Feldman één van de protagonisten van wat men de New York School zou
noemen. Hij was bevriend met schilders uit het abstract expressionisme: Jackson
Pollock, Philip Guston, Frank O’Hara en Mark Rothko. Zij inspireerden hem tot
verschillende stukken zoals het majestueuzeRothko Chapel (1971). Tussen 1953 en 1958
- en vervolgens voorgoed in 1967 - verliet hij de grafische notatie en weigerde hij zijn
muziek te assimileren aan de improvisatie. In Berlijn - waar hij al tussen 1971-72 had
vertoefd op uitnodiging van het DAAD en waar hij zijn joodse origine naar eigen zeggen
had ‘herontdekt’ - ontmoette hij in 1976 Samuel Beckett. Deze stuurde hem kort daarna
het gedicht ‘Neither’ op, een gedicht dat het raamwerk van de gelijknamige operagecreëerd
in 1977 in Rome - zou vormen. In Feldmans muziek wordt de tijd extreem
uitgerekt en worden variaties op steeds verfijndere nuances en texturen verkend. Zijn
muziek verheft zich tot een kunst die - zoals Laurent Feneyrou schreef - « de tijd zijn
essentie verleent. » Van 1973 tot zijn dood bezette Morton Feldman de zetel compositie
aan de Edgar Varèse Universiteit in New York/Buffalo.
Compositeurs | Componisten !37 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Mark Fell
(UK) °1966 !
Après avoir été étudié le cinéma expérimental et la vidéo, l’Anglais Mark Fell se tourne
vers la techologie informatique et la synthèse sonore. Résolument pluridisciplinaire et
expérimental, son travail, axé autour des systèmes algorythmiques et mathématiques, se
situe au confluent des musiques « populaires » (techno, electronica) et des musiques
savantes. Il a donné lieu à plusieurs parutions discographiques, en solo ou en
collaboration, sur des labels tels que Mille Plateaux, Editions Mego ou Raster-Noton,
mais aussi à des installations sonores et des expositions. Remettant en jeu les
traditionnelles notions de temporalité et de tonalités, des pièces telles que Multistablity et
UL8 sont venues en 2010 témoigner de son intérêt de plus en plus prononcé pour les
musiques extra-européennes.
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Na een studie in de experimentele cinema en video richtte de Brit Mark Fell zich op de
informaticatechnologie en de geluidssynthese. Multidisciplinair van aard en experimenteel
zonder weerga - algoritmen en wiskunde zijn nooit ver weg - versmelt zijn muziek zich
moeiteloos met zowel de meer populaire (techno, electronica) als met de klassieke
muziek. Hij bracht meerdere platen uit, solo of in samenwerkingsverband, op labels zoals
Mille Plateaux, Editions Mego of Raster-Noton, maar maakte ook geluidsinstallaties en
tentoonstellingen. Hierbij vond hij de traditionele concepten van tijdelijkheid en tonaliteit
opnieuw uit. In 2010 getuigen werken alsMultistability en UL8 van zijn steeds groeiende
voorliefde voor de niet-Europese muziek. Mark Fell leeft en werkt in Sheffield (UK).
Joshua Fineberg
(US) °1969 !
Né à Boston, Joshua Fineberg commence sa formation musicale dès l’âge de cinq ans. Il
étudie le violon, la guitare, le piano, le clavecin, la direction d’orchestre, puis la
composition au Peabody Conservatory of Music de Baltimore, dans la classe de Morris
Moshe Cotel, où il obtient le premier prix du concours de composition de la Virginia Carty
de Lillo. En 1991, il s’installe à Paris où il étudie avec Tristan Murail, avant d’intégrer le
cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam. George Crumb, Philippe
Manoury et André Boucourechliev feront partie des autres maîtres de ce compositeur que
l’on rattache généralement à l’esthétique spectrale, dont il approfondit les recherches
dans le domaine psychacoustique. De retour aux États-Unis en 1997, Fineberg obtient en
1999 son doctorat de composition à la Columbia University. Cette même année, il se voit
confier la direction artistique des ensembles Speculum Musicae and the Columbia
Sinfonietta. Depuis lors, son travail de compositeur s’est développé dans tous les
répertoires et lui a valu les plus prestigieuses récompenses. En 2006, il a collaboré avec
les chorégraphes Johanne Saunier et Jim Clayburgh pour Lolita, le spectacle multimédia
d’après le roman de Nabokov. Parallèlement, Joshua Fineberg poursuit une activité de
chercheur et d’enseignant. Éditeur de la Contemporary Music Review de 2003 à 2009, il
est aussi l’auteur d’un essai, Classical Music, Why Bother?, paru en 2006 aux éditions
Routledge, Taylor & Francis Group. Après avoir enseigné dans les universités de
Columbia, puis Harvard, il rejoint en 2007 la Boston University School of Music où il est
directeur du studio de musique électronique et professeur de composition. Depuis 2012,
il dirige le Boston University Center for New Music.
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Compositeurs | Componisten !38 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Joshua Fineberg, geboren in Boston in de Verenigde Staten, begon zijn muzikale vorming
op vijfjarige leeftijd. Hij studeerde viool, gitaar, piano, klavecimbel, orkestleiding en
vervolgens compositie aan het Peabody Conservatory of Music in Baltimore - in de klas
van Morris Moshe Cotel - waar hij de eerste prijs won tijdens de wedstrijd compositie van
Virginia Carty in Lillo. In 1991 vestigde hij zich in Parijs waar hij bij Tristan Murail
studeerde, alvorens de cursus compositie en muzikale informatica aan het Ircam te
volgen. George Crumb, Philippe Manoury en André Boucourechliev waren de andere
leermeesters van deze componist die men doorgaans verbindt met de spectrale
esthetiek, waarover hij een diepgaande studie maakte in het domein van de
psychoakoestiek. Terug in de Verenigde Staten behaalde Fineberg in 1999 zijn doctoraat
compositie aan de Columbia University. Datzelfde jaar leidde hij de ensembles Speculum
Musicae en the Columbia Sinfonietta. Sindsdien ontwikkelde zijn werk als componist zich
in alle repertoires, wat hem de meest prestigieuze onderscheidingen opleverde. In 2006
werkte hij samen met de choreografen Johanne Saunier en Jim Clayburgh voor Lolita, het
multimediaspektakel naar de roman van Nabokov. Parallel hieraan was Joshua Fineberg
onderzoeker en docent. Uitgever van de Contemporary Music Review tussen 2003 en
2009, was hij tevens auteur van een essay Classical Music, Why Bother ? in 2006
verschenen bij Routledge, Taylor & Francis Group. Na zijn docentschap aan de
Universiteiten van Columbia en Harvard vervoegde hij in 2007 de Boston University
School of Music, waar hij directeur werd van de studio voor elektronische muziek en
tevens professor compositie. Sinds 2012 dirigeert hij het Boston University Center for
New Music.
Graham Fitkin
(UK) °1963 !
Né dans les Cornouailles, fils d’une professeur de piano, Graham Fitkin étudie la
composition à l’Université de Nottingham, avec notamment Nigel Osborne, avant de
partir se perfectionner au Conservatoire Royal de La Haye, aux Pays-Bas, auprès de
Louis Andriessen. En 1987, il s’établit à Londres. Ses oeuvres, qui vont de la musique de
chambre à la musique symphonique en passant par des pièces pour piano ou pour
électronique, et qui ont été interprétées par des ensembles tels que le Nederlands
Blazersensemble, l’Apollo Saxophone Quartet, le Smith Quartet, Piano Circus, Ensemble
Bash, Combustion Chamber, l’Elysian Quartet, sont souvent qualifiées de
postminimalistes. Elles lui ont valu deux British Composer Awards. De 1994 à 1996,
Graham Fitkin a été compositeur en résidence au Royal Liverpool Philharmonic
Orchestra. Depuis lors, il a livré de nombreuses commandes pour des orchestres comme
le Hallé Orchestra, le BBC Philharmonic, l’Orchestre de la Radio des Pays-Bas, le London
Chamber Orchestra. Pour le violoncelliste Yo-Yo Ma, il a notamment composé
unConcerto pour violoncelle créé en 2011 aux Proms de Londres. Le compositer luimême
a dirigé dans des salles telles que le Lincoln Center ou South Bank, et formé en
1996 le Graham Fitkin Group. Des enregistrements de sa musique ont paru chez les
labels Argo, Bis, ainsi que sur sa propre structure, GFR. Graham Fitkin est ainsi impliqué
dans toutes les étapes de la production musicale : interprétation, direction, édition,
production et pédagogie. Il a également beaucoup travaillé dans le domaine de la danse,
avec des chorégraphes tels que Shobana Jeyasingh, Wayne McGregor ou Jonathan
Watkins, et des troupes telles que le Pacific Northwest Ballet, le New York City Ballet ou
San Francisco Ballet. Il a également collaboré avec des cinéastes et des artistes
multimédia. Son projet Kaplan (fondé sur le personnage fictif de La Mort aux trousses
d’Alfred Hitchcock), mêlant musique électronique et des caméras filmant les musiciens, a
Compositeurs | Componisten !39 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
tourné au Royaume-Uni, au Japon et aux Pays-Bas. En 2007, Still Warm, pour harpes
manipulées électroniquement, était accompagné d’images réalisées par Marc Silver et
Nick Corrigan. Pour ses deux projets, il était accompagné sur scène de sa compagne, la
harpiste Ruth Wall.
!
Graham Fitkin - geboren in Cornwall en zoon van een pianolerares - studeerde compositie
aan de Universiteit van Nottingham bij Nigel Osborne en vervolmaakte zijn opleiding aan
het Koninklijk Conservatorium Den Haag in Nederland bij Louis Andriessen. In 1987
vestigde hij zich in Londen. Zijn oeuvre - vaak als postminimalistisch bestempeld - omvat
zowel kamermuziek, symfonische muziek als pianomuziek en werken voor elektronica.
Het werd onder meer vertolkt door het Nederlands Blazersensemble, het Apollo
Saxophone Quartet, het Smith Quartet, Piano Circus, het Bash Ensemble, het
Combustion Chamber Orchestra en het Elysian Quartet. Het bracht hem twee British
Composer Awards op. Tussen 1994 en 1996 was Graham Fitkin huiscomponist bij het
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra. Sindsdien schreef hij talloze opdrachten voor
orkesten, zoals het Hallé Orchestra, het BBC Philharmonic, het Radio Filharmonisch
Orkest van Nederland en het London Chamber Orchestra. Hij componeerde voor de
cellist Yo-Yo Ma een Concerto voor cello, gecreëerd in 2011 tijdens de Proms van
London. De componist dirigeerde o.a. in het Lincoln Center en South Bank. In 1996
richtte hij de Graham Fitkin Group op. Opnames van zijn muziek verschenen bij labels
zoals Argo, Bis en zijn eigengereide Graham Fitkin Group. Zodoende was Graham Fitkin
betrokken bij alle stadia van muzikale productie: interpretatie, directie, uitgave, productie
en pedagogiek. Hij was actief in de danswereld: hij werkte samen met choreografen zoals
Shobana Jeyasingh, Wayne McGregor en Jonathan Watkins en balletgezelschappen
zoals het Pacific Northwest Ballet, het New York City Ballet of het San Francisco Ballet.
Hij werkte ook samen met regisseurs en multimedia-artiesten. Zijn project Kaplan -
gestoeld op het fictieve personage La Mort aux trousses van Alfred Hitchcock - verweefde
elektronische muziek met camera’s die de musici filmden en vond weerklank in het
Verenigd Koninkrijk, Japan en Nederland. In 2007 werd Still Warm - voor elektronisch
gemanipuleerde harp - begeleid door beelden van Marc Silver en Nick Corrigan. Tijdens
deze twee projecten vergezelde zijn echtgenote - de harpiste Ruth Wall - hem op het
podium.
Henri Fourès
(FR) °1948
!
Né à Coursan (Aude), Henry Fourès, après des études d’histoire de l’art, se forme à la
musique au CNSM de Paris (harmonie, contrepoint, fugue, analyse et composition) puis à
l’Université de Berlin (musicologie médiévale) et à l’Académie de Vienne (piano). Stagiaire
au Groupe de Recherches Musicales de 1975 à 1977, professeur responsable des
musiques improvisées au Conservatoire de Pantin de 1977 à 1980, il enseigne ensuite la
musicologie médiévale de 1980 à 1982 à l’Université de Toulouse le Mirail. En 1982, il est
nommé Inspecteur principal de la musique au ministère français de la Culture, au sein
duquel il initie en 1988 le nouveau département de la Création et des Musiques
d’aujourd’hui, dont il assure la direction technique jusqu’en 1990. Directeur artistique du
studio de création La Muse en Circuit, il travaille ensuite régulièrement en Allemagne, où il
est invité auprès de divers ensembles symphoniques et de radios. L’éclectisme de la
production de cet interprète compositeur que l’on pu dire « assis sur la barrière séparant
le jazz du contemporain et se moquant bien des barrières » l’a amené à collaborer avec
des créateurs d’esthétiques et d’horizons très divers : musiciens, acteurs, chorégraphes,
Compositeurs | Componisten !40 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
plasticiens, réalisateurs – ou encore, pour sa pièces Correspondances, créée en 2014 à
Donaueschingen, avec le jongleur Jérôme Thomas. Henry Fourès a également réalisé des
films pour la télévision, et signé de nombreuses créations radiophoniques en France et en
Allemagne. Il a écrit des oeuvres symphoniques, de musique de chambre, des pièces
électroniques, mixtes, des oeuvres vocales, mais aussi conçu des installations interactives
et d’importantes manifestations événementielles. De 2000 à 2009, Henry Fourès a dirigé
le CNSM de Lyon.
!
Henry Fourès, geboren in Coursan in Aude, studeerde kunstgeschiedenis, vervolgens
harmonie, contrapunt, fuga, analyse en compositie aan het CNSM van Parijs,
middeleeuwse musicologie aan de Universiteit van Berlijn en piano aan de Academie van
Wenen. Hij was stagiair aan de Groupe de Recherches Musicales (GRM) tussen 1975 en
1977 en professor verantwoordelijk voor geïmproviseerde muziek aan het Conservatorium
van Pantin tussen 1977 en 1980. Vervolgens onderwees hij van 1980 tot 1982
middeleeuwse musicologie aan le Mirail, de Universiteit van Toulouse. In 1982 werd hij
aangesteld als hoofdinspecteur muziek aan het Franse Ministerie van Cultuur, waarvoor
hij in 1988 een nieuw departement Création et Musiques d’Aujourd’hui oprichtte en
waarvan hij tot 1990 de functie van technisch directeur bekleedde. Als artistiek directeur
van de creatiestudio La Muse en Circuit werkte hij regelmatig in Duitsland, waar hij werd
uitgenodigd verschillende symfonische ensembles en radio’s te vervoegen. De
eclectische productie van deze componist-vertolker, waarvan men zegt « te zitten op de
tussenschotten die jazz en hedendaagse muziek verdelen en de spot te drijven met deze
barrières » leidde tot samenwerkingen met kunstenaars van diverse pluimage: musici,
acteurs, choreografen, grafisch vormgevers, regisseurs en zelfs - voor zijn
Correspondances, gecreëerd in 2014 in Donaueschingen - met de jongleur Jérôme
Thomas. Henry Fourès realiseerde verder nog films voor televisie en bracht in Frankrijk en
Duitsland verschillende radiowerken uit. Hij componeerde symfonisch werk,
kamermuziek, elektronische en gemengde stukken, vocale oeuvres, maar ook interactieve
installaties en belangrijke evenementen. Van 2000 tot 2009 was hij directeur van het
CNSM in Lyon.
Michel Fourgon
(BE) °1968 !
Né à Liège, Michel Fourgon se forme au Conservatoire Royal de sa ville natale (y obtenant
notamment un premier prix de musique électroacoustique dans le classe de Patrick
Lenfant) avant d’aller étudier la composition libre auprès de Claude Ledoux au
Concervatoire Royal de Mons. Parallèlement, il entame à l’Université de Liège une
recherche sur les rapports texte/musique, travaillant comme chercheur, jusqu’en 1995,
dans le service d’Henri Pousseur. Bien qu’il consacre une partie de son temps à la
recherche et à l’enseignement (il est actuellement professeur de composition et d’histoire
de la musique au Conservatoire de Liège), Michel Fourgon témoigne d’une activité de
compositeur intense, qui a donné lieu à plusieurs parutions discographiques, notamment
pour le label Cyprès. Ses oeuvres ressortissent de formations très variées, s’échelonnant
du solo instrumental au grand orchestre avec soliste, en passant par la musique de
chambre, la musique électronique mixte, ou encore la musique d’ensemble ; beaucoup
d’entre elles tournent autour de la voix. Michel Fourgon a par ailleurs collaboré avec des
plasticiens, des photographes et des écrivains, ainsi qu’avec le metteur en scène Michael
Delaunoy : avec celui-ci, il a notamment travaillé, à partir de 1994, à une pièce de théâtre
musical autour des Chants de Maldoror de Lautréamont, dont la version définitive a été
Compositeurs | Componisten !41 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
créée en 2000 au Théâtre de la Place à Liège. Michel Fourgon a également cofondé en
1998, avec les compositeurs Denis Bosse et Claude Ledoux, « L’Atelier Musicien »,
association vouée à la promotion de la musique.
!
Michel Fourgon, geboren in Luik, vormde zich aan het Koninklijk Conservatorium van zijn
geboortestad. Daar behaalde hij zijn eerste prijs elektroakoestische muziek in de klas van
Patrick Lenfant, alvorens compositie te studeren bij Claude Ledoux aan het Koninklijk
Conservatorium van Bergen. Parallel hieraan stortte hij zich tot 1995 als onderzoeker aan
de Universiteit van Luik (in opdracht van Henri Pousseur) op de verhouding tekst/muziek.
Hoewel hij een groot deel van zijn tijd besteedde aan onderzoek en onderwijs (hij doceert
momenteel compositie en muziekgeschiedenis aan het Luikse Conservatorium) kent
Michel Fourgon een intense activiteit als componist waaruit verschillende opnames
voortvloeiden, met name voor het label Cyprès. Zijn werken zijn geschreven voor
allerhande soorten formaties, gaande van instrumentale solo over groot orkest met solist,
kamermuziek, gemengde elektronische muziek tot muziek voor ensemble, waarvan vele
rond de stem draaien. Michel Fourgon werkte overigens samen met beeldend
kunstenaars, fotografen en schrijvers, alsook met regisseur Michael Delaunoy, met wie hij
vanaf 1994 sleutelde aan een muzikaal theaterstuk Chants de Maldoror van Lautréamont,
waarvan de finale versie in 2000 werd gecreëerd aan het Théâtre de la Place in Luik. In
1998 richtte Michel Fourgon samen met Denis Bosse en Claude Ledoux « L’Atelier
Musicien » op, een vereniging die zich richt op de promotie van muziek.
!
Philippe Franck (Supernova)
(BE) !
Supernova est le duo formé depuis 2011 par Philippe Franck et Gauthier Keyaerts, deux
figures des arts sonores et des cultures numériques. Le premier, directeur de
Transcultures à Mons, dirige également City Sonics, festival d’arts sonores qu’il a fondé
en 2003, et la plate-forme/biennale Transnumériques, et enseigne les arts numériques à
l’École Nationale Supérieur des Arts Visuels La Cambre. Le second mène une double
carrière de plasticien et de musicien, signant notamment plusieurs disques (au sein du
duo Bump and Grind, puis en solo) sur le label Sub Rosa ; sous son nom ou sous les alias
The Aktivist, Very Mash’ta ou Next Baxter, Gauthier Keyaerts a donné de nombruex
concerts, et collaboré avec des musiciens tels que Freeform, AtomTM ou Norscq.
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Supernova is het duo dat in 2011 werd opgericht door Philippe Franck en Gauthier
Keyaerts, twee kunstenaars uit de geluidskunsten en de digitale cultuur. Eerstgenoemde,
directeur van Transcultures in Bergen, leidt tevens City Sonics (een festival voor
geluidskunsten dat hij in 2003 oprichtte) en het tweejaarlijkse platform Transnumérique.
Hij doceert digitale kunst aan de École Nationale Supérieur des Arts Visuels La Cambre.
De laatstgenoemde heeft een tweevoudige carrière als grafisch vormgever en musicus en
bracht verschillende platen uit - aanvankelijk samen met het duo Bump and Grind en
nadien solo - op het label Sub Rosa; onder eigen naam of onder aliassen zoals The
Aktivist, Very Mash’ta en Next Baxter. Gauthier Keyaerts gaf talloze concerten en werkte
samen met musici waaronder Freeform, AtomTM en Norscq.
Compositeurs | Componisten !42 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Fred Frith
(UK) °1949 !
Compositeur et improvisateur, guitariste et multi-instrumentiste, l’Anglais Fred Frith est
une figure phare de la scène musicale expérimentale de ces 40 dernières années. Très tôt
passionné par tous les types de musique, il donne ses premiers concerts en 1967, et
fonde l’année suivante le groupe de free-rock Henry Cow. À l’Université de Cambridge, il
découvre John Cage et Frank Zappa, qui lui ouvrent de nouveaux horizons. En 1974, son
disque Guitar Solos, à la guitare préparée, fait date. À la fin de cette décennie, il s’installe
à New York, où il collabore avec l’avant-garde musicale d’alors : Eugene Chadbourne,
John Zorn, Zeena Parkins, Tom Cora ou Bill Laswell, avec qui il fonde le groupe
Massacre. De Robert Wyatt à Jean-Pierre Drouet, de Brian Eno à Louis Sclavis,
d’Anthony Braxton aux Residents, sans parler des chorégraphes et des cinéastes, la liste
des artistes avec lesquels il a collaboré est suffisamment éloquente. Ses compositions
ont été jouées par des ensembles tels que le Quatuor Arditti, le Bang on a Can All-Stars,
l’Ensemble Modern ou Concerto Köln. Depuis 1999, Fred Frith enseigne la composition et
l’improvisation au Mills College, en Californie.
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Als componist en improvisator, gitarist en multi-instrumentalist is de Engelsman Fred Frith
een boegbeeld van de experimentele muziekscène van de laatste 40 jaar. Firth was al van
jongs af gepassioneerd door een grote verscheidenheid aan muziekstijlen. In 1967 trad hij
voor het eerst op en het daaropvolgende jaar richtte hij de free rockband Henry Cow op.
Aan de universiteit van Cambridge ontdekte hij John Cage en Frank Zappa; hun muziek
ontsluitte voor hem nieuwe horizonten. Zijn plaat Guitar Solo op geprepareerde gitaar
verscheen in 1974. Op het einde van dit decennium vestigde hij zich in New York waar hij
samenwerkte met de toenmalige avant-gardistische scène: Eugene Chadbourne, John
Zorn, Zeena Parkins, Tom Cora en Bill Laswell, met wie hij de band Massacre oprichtte.
Van Robert Wyatt tot Jean-Pierre Drouet, van Brian Eno tot Louis Sclavis, van Anthony
Braxton tot de Residents (om nog maar te zwijgen van de reeks choreografen en
cineasten); het aantal samenwerkingsverbanden lijkt eindeloos). Zijn composities werden
vertolkt door ensembles zoals het Arditti kwartet, de Bang on a Can All-Stars, het
ensemble Modern en Concerto Köln. Sinds 1999 doceert Fred Firth compositie en
improvisatie aan het Mills College in Californië.
Frederick Galiay
(FR) °1971 !
Né à Paris, Frédérick Galiay, compositeur et bassiste électrique autodidacte qui
improvise, écrit et conduit une large palette d’ensembles instrumentaux, est également
plasticien. Ses modes de jeux sont issus d'une recherche poussée vers l’élargissement
des possibilités acoustiques, timbrales ainsi que de l'ambitus traditionnel de l’instrument.
Entre musique contemporaine, rock (et post-rock), jazz, free-music et bruitisme, son
écriture instrumentale, enrichie de toutes ces expériences et de ces pratiques artistiques
étendues, est inclassable et reflète la liberté avec laquelle Frederick Galiay aborde l’art :
sans a priori. Fondateur de Chamæleo Vulgaris, BIG (drum&bass) avec Edward Perraud,
Winter Mass et Pearls of Swines, Frédérick Galiay fait également partie de Sleaze Art,
quatuor de basses emmené par Kasper T. Toeplitz. Missing Time, premier album sous son
nom, a paru en 2013 sur le label Inversus Doxa.
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Compositeurs | Componisten !43 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Frédérick Galiay, geboren in Parijs, is componist en leerde zichzelf elektrische bas aan. Hij
improviseert, schrijft en voert een leger instrumentale ensembles aan. Hij is tevens
grafisch vormgever. Zijn speltechnieken komen voort uit de wil de akoestische
mogelijkheden te verruimen, alsook de mogelijkheden qua timbre en de traditionele
tessituur van het instrument.
Zijn instrumentale schriftuur schippert tussen hedendaagse muziek, (post)rock, jazz, freemusic
en noise en is verrijkt door zijn talrijke ervaringen en zijn uiteenlopende artistieke
praktijken. Zijn oeuvre is niet te klasseren en weerspiegelt de vrijheid waarmee Frederick
Galiay de kunst benadert: vrij van a priori’s. Hij is oprichter van Chamæleo Vulgaris, BIG
(drum & bass) met Edward Perraud, Winter Mass en Pearls of Swines en maakt ook deel
uit van Sleaze Art, een baskwartet aangevoerd door Kasper T. Toeplitz. In 2013 verscheen
zijn eerste album Missing Time onder eigen naam op het label Inversus Doxa.
Frans Geysen
(BE) °1936 !
Né dans la province de Limburg, Frans Geysen étudie à l’Institut Lemmens de Louvain,
puis aux conservatoires de Gand et Anvers, ainsi qu’aux Ferienkurse de Darmstadt. Ses
premières pièces de la fin des années 1960, indépendamment des minimalistes
américains, manifestent un intérêt précoce pour la forme canonique et la répétition. À
partir de 1972, parallèlement à ses premiers succès de compositeur (avec notamment
ses pièces pour flûte à bec), il signe de nombreux textes et recensions dans lesquels il se
distancie de l’avant-garde sérielle et postsérielle. Laissant une grande marge de liberté à
leurs interprètes, inspirées autant par Ockeghem, Bach et Bartók que par les arts
plastiques, les partitions de Frans Geysen, construites à partir de brefs modules (voir ses
Samplings pour un concerto pour hautbois, créés en 1991 par l’Orchestre Philharmonique
Royal de Flandres), sont d’une sobriété et d’une clarté formelle qui expriment la quête
d’une musique véritablement « pure ».
!F
rans Geysen, geboren in de provincie Limburg, studeerde aan het Leuvense
Lemmensinstituut, het Conservatorium van Gent en Antwerpen alsook aan de Ferienkurse
van Darmstadt. Zijn eerste stukken uit de late jaren ’60 verraden - onafhankelijk van het
Amerikaanse minimalisme - een uitgesproken voorkeur voor de canonieke vorm en de
herhaling. Vanaf 1972 - parallel aan zijn eerste successen als componist, met name zijn
stukken voor blokfluit – schreef hij talrijke teksten en recensies, waarin hij zich
distantieerde van de seriële en de postseriële avant-garde. De partituren van Frans
Geysen waarborgen een grote marge aan vrijheid voor hun vertolkers. Ze zijn geïnspireerd
door zowel Ockeghem, Bach en Bartók als door de beeldende kunsten. Zijn partituren zijn
opgebouwd uit korte modules (zie Staalkaarten voor een Hoboconcert in 1991 gecreëerd
door het Koninklijk Filharmonisch Orkest van Vlaanderen), zijn van een soberheid en een
formele zuiverheid die het verlangen uitdrukken naar waarachtig ‘pure’ muziek.
Stéphane Ginsburgh
(BE) °1969 !
Belge d’origine autrichienne, formé au Conservatoire de Bruxelles, puis auprès de Paul
Badura-Skoda, Claude Helffer, Jerome Lowenthal et Vitaly Margulis, Stéphane Ginsburgh
est avant tout un pianiste dont le jeu à la fois sensible et engagé lui a valu de se produire
dans le monde entier, et de réaliser de nombreux enregistrements (de Morton Feldman,
Compositeurs | Componisten !44 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Jean-Muc Fafchamps ou… Marcel Duchamp), pour les labels Cyprès ou Sub Rosa
notamment. Membre de l’Ensemble Ictus et, à partir de 1990, du Bureau des Pianistes
(avec Laurence Cornez, Jean-Luc Fafchamps et Jean-Luc Plouvier), il participe
activement, depuis 1991, au festival Ars Musica. Son implication en faveur de la création
contemporaine (il a créé des oeuvres de Philippe Boesmans, Renaud De Putter, Frederic
Rzewski, François Sarhan…) lui a valu de recevoir en 1999 le prix Pelemans de l’Union
des compositeurs belges. L’année précédente, il avait fondé le Bureau des Arts, espace
d’expression pluridisciplinaire devenu, en 2011, Sonar. De 2010 à 2013, il a également été
directeur artistique du Centre Henri Pousseur, dédié aux musiques électronique et mixte,
à Liège. Stéphane Ginsburgh a collaboré avec les chorégraphes Johanne Saunier, Anne
Teresa De Keersmaeker, Claudio Bernardo et Barbara Mavro, ainsi qu’avec les plasticiens
Peter Downsbrough et Kurt Ralske. Également diplômé en philosophie, il a par ailleurs
traduit en français le livre de l’historien anglais Eric. J. Hobsbawm : Uncommon People:
Resistance, Rebellion and Jazz, publié en 2011 sous le titre Rébellions. Stéphane
Ginsburgh enseigne le piano au Conservatoire Royal de Musique et à l’Institut Dalcroze à
Bruxelles.
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Stéphane Ginsburgh - een Belg van Oostenrijkse origine - vormde zich aan het
Conservatorium van Brussel en vervolgens bij Paul Badura-Skoda, Claude Helffer, Jerome
Lowenthal en Vitaly Margulis. Stéphane Ginsburgh is vooreerst een pianist wiens gevoelig
en geëngageerd spel internationaal weerklank vond en hem toeliet talloze opnames te
realiseren (Morton Feldman, Jean-Muc Fafchamps en Marcel Duchamp), voor labels zoals
Cyprès en met name Sub Rosa. Als lid van het Ictus Ensemble en - vanaf 1990 - van het
Bureau des Pianistes (met Laurence Cornez, Jean-Luc Fafchamps en Jean-Luc Plouvier),
speelde hij een actieve rol in het festival Ars Musica. Zijn aandeel in hedendaagse
creaties - van Philippe Boesmans, Renaud De Putter, Frederic Rzewski tot François
Sarhan) leverde hem in 1999 de Pelemans Prijs op van de Unie van Belgische
Componisten. Het jaar voordien had hij het Bureau des Arts opgericht, wat ruimte moest
bieden aan multidisciplinaire uitdrukkingsvormen (sinds 2011 werd het bureau
omgedoopt tot ‘Sonar’). Van 2010 tot 2013 was hij artistiek directeur van het Luikse
Centre Henri Pousseur, gewijd aan elektronische en gemengde muziek. Stéphane
Ginsburgh werkte samen met de choreografen Johanne Saunier, Anne Teresa De
Keersmaeker, Claudio Bernardo en Barbara Mavro, net zoals met de plastische
kunstenaars Peter Downsbrough en Kurt Ralske. Eveneens geschoold in de filosofie
vertaalde hij overigens het boek van de Engelstalige historicus Eric. J. Hobsbawm:
Uncommon People: Resistance, Rebellion and Jazz, verschenen in 2011 onder de titel
Rébellions. Stéphane Ginsburgh doceert piano aan het Koninklijk Conservatorium van
Brussel en aan het Dalcroze instituut in Brussel.
!
Philip Glass
(US) °1937 !
Par ses opéras (à commencer par Einstein On The Beach, mis en scène par Bob Wilson
en 1975), ses symphonies et un catalogue de plusieurs centaines de compositions, par
des collaborations qui vont de Twyla Tharp à Allen Ginsberg, de Woody Allen à David
Bowie, par une musique qui semble réunir les mondes populaire et savant, Philip Glass
est indéniablement l’un des compositeurs les plus influents du monde contemporain. Né
à Baltimore dans une famille juive originaire de Lituanie, Philip Glass découvre la musique
grâce à son père, qui tient un magasin de disques. Il étudie la flûte au Conservayoire de
Compositeurs | Componisten !45 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Peabody, puis le piano et la composition à la Juilliard School de New York. En 1959, il
remporte le Student Composer Award de la prestigieuse BMI foundation. L’année
suivante, il étudie auprès de Darius Milhaud. De 1964 à 1966, il part à Paris compléter sa
formation auprès de Nadia Boulanger. C’est là qu’il rencontre sa première épouse, la
comédienne JoAnne Akalaitis, pour la compagnie de laquelle il va composer maintes
musiques de scène. À la même époque, il travaille comme directeur musical et
compositeur de la musique du film Chappaqua avec la collaboration de Ravi Shankar, qui
exercera une forte influence sur la musique de Glass : c’est d’ailleurs en s’inspirant de la
musique indienne qu’à son retour à New York, il se lance dans une série de compositions
fondées sur des structures répétitives. C’est l’époque légendaire des débuts du
minimalisme à New York. En 1968, il fonde le Philip Glass Ensemble, inspiré de
l’ensemble créé peu avant par Steve Reich (qui fera partie de l’ensemble de Glass jusqu’à
ce que les deux compositeurs ne se brouillent) afin de faire jouer sa musique dans les
galeries, les musées et les lofts new-yorkais. Glass travaille alors comme chauffeur de
taxi ou comme assistant du sculpeur Richard Serra. D’une durée de quatre heures, Music
in Twelve Parts (1971–1974) est l’aboutissement de cette première période créatrice. En
1975, Einstein On The Beach inaugure une série d’ouvrages scéniques. À partir des
années 1980, Philip Glass va s’éloigner peu à peu du minimalisme de ses débuts, pour
embrasser un postminimalisme volontiers lyrique qui marque aussi, en un sens, un retour
à la tradition. Il recourt en effet de plus en plus aux formes canoniques – son catalogue
comporte ainsi huit symphonies (dont la première, dite « Low » Symphony, composée en
1992, est fondée sur l’album Low de David Bowie), ainsi que de nombreux concertos et
quatuor à cordes. Après l’opéra The Voyage (1992), commande du Metropolitan Opera de
New York pour commémorer le cinquième centenaire de la découverte des Amériques,
Philip Glass s’est tourné vers des ouvrages lyriques de forme hybride, inspirés
notamment de films de Cocteau. Outre ses collaborations régulières avec des artistes
pop (Paul Simon, Suzanne Vega, Leonard Cohen), Glass a également signé de très
nombreuses musiques de films, dont celle de The Hours lui a valu, en 2002, de nombreux
prix.
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Philip Glass is beslist één van de invloedrijkste hedendaagse componisten, onder meer
dankzij zijn opera’s (waaronder Einstein On The Beach, in 1975 geënsceneerd door Bob
Wilson), zijn symfonieën, zijn catalogus van een honderdtal composities en dankzij
samenwerkingen met Twyla Tharp, Allen Ginsberg, Woody Allen en David Bowie
(waardoor hij een brug sloeg tussen de populaire en klassieke wereld). Philip Glass,
geboren in Baltimore in een joods-Litouwse familie, leerde de wereld van de muziek
kennen dankzij zijn vader die een platenzaak runde. Hij studeerde fluit aan het
Conservatorium van Peabody en vervolgens piano en compositie aan de Juilliard School
in New York. In 1959 kreeg hij van de prestigieuze BMI foundation de Student Composer
Award toebedeeld. Het daaropvolgende jaar studeerde hij bij Darius Milhaud. Tussen
1964 en 1966 vervolmaakte hij zich in Parijs bij Nadia Boulanger. Daar ontmoette hij zijn
eerste echtgenote - de comédienne JoAnne Akalaitis - voor wiens gezelschap hij talloze
partituren zou componeren. Terzelfdertijd werkte hij als muzikaal directeur en componist
voor de film Chappaqua, in samenwerking met Ravi Shankar die een sterke invloed zou
uitoefenen op Glass’ muziek. Bij zijn terugkeer naar New York werkte hij - geïnspireerd
door de Indiase muziek - aan een reeks composities gestoeld op repetitieve structuren.
Het was het legendarische tijdperk van het begin van het minimalisme in New York. In
1968 richtte hij het Philip Glass Ensemble op - in navolging van het ensemble dat kort
daarvoor was opgericht door Steve Reich (die overigens deel uitmaakte van Glass’
ensemble, totdat de relatie tussen onderhavige componisten was verziekt) - en speelde
hiermee zijn oeuvre in galerijen, musea en New Yorkse lofts. Tijdens deze periode werkte
Compositeurs | Componisten !46 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Glass als taxichauffeur en als assistent van de beeldhouwer Richard Serra. Het vier uur
durende Music in Twelve Parts (1971–1974) weerspiegelde deze creatieve beginperiode.
In 1975 leidde Einstein On The Beach een reeks werken voor het podium in. Vanaf de
jaren 1980 nam Philip Glass geleidelijk aan afstand van het minimalisme uit zijn beginjaren
om zich toe te leggen op een lyrisch postminimalisme dat in zekere zin ook een terugkeer
naar de traditie inhield. Hij nam inderdaad steeds vaker zijn toevlucht tot canonische
vormen. Zo telt zijn catalogus acht symfonieën (waarvan de eerste ‘Low’ Symphony uit
1992 gestoeld was op het album Low van David Bowie), alsook talloze concerto’s en
strijkkwartetten. Na de opera The Voyage (1992) - in opdracht van het Metropolitan Opera
van New York en ter viering van vijfhonderd jaar Amerika - legde Philip Glass zich toe op
meer hybride, lyrisch werk, geïnspireerd door films van Cocteau. Naast zijn regelmatige
samenwerkingen met popartiesten (Paul Simon, Suzanne Vega en Leonard Cohen) nam
Glass heel wat soundtracks voor zijn rekening, waarvan de score van The Hours uit 2002
heel wat prijzen in de wacht sleepte.
Gilles Gobert
(BE) °1971 !!
Gilles Gobert étudie l’analyse, l’harmonie, le contrepoint et la direction de choeur au
Conservatoire Royal de Mons, ainsi que la composition et l’orchestration dans la classe
de Claude Ledoux. Il complète sa formation par des stages d’analyse et d’écriture auprès
de Jean-Claude Baertsoen, Jean-Pierre Deleuze et Jean-Marie Rens, et de composition
avec Helmut Lachenmann, Tristan Murail, Magnus Lindberg, Jonathan Harvey... Il étudie
également l’informatique musicale à l’Ircam, à Paris. Son oeuvre, couronné par plusieurs
prix (dont le premier prix du conceours Opera Prima Europa à Rome en 2001), se
développe aussi bien du côté des compositions vocales et instrumentales que des
musiques mixtes. Elle a été interprétée par l’ensemble Musiques Nouvelles, Arne Deforce,
l’Orchestre de chambre de Wallonie, Qo2, Nahandove, Izumi Okubo, etc. dans des
festivals comme Ars Musica, Images Sonores (Liège), Syntax (Perpignan), l’Automne de
Varsovie ou le Spark festival for electronic music (Minneapolis). De sa résidence lors des
masterclasses du Quatuor Danel durant l’été 2001 en Anjou (France), Gilles Gobert a tiré
la création d’un opéra de chambre pour enfants, Dix Scènes de Faust. Outre le duo
électronique [Knapp], fondé en 2012 avec Gilles Doneux, il est directeur musical de
l’ensemble de musique contemporaine OII et de l'ensemble vocal Alternances. Professeur
de composition mixte et conférencier en composition au Conservatoire Royal de Liège, il
enseigne par ailleurs musique assistée par ordinateur, l’analyse, l’écritures, le chant
d’ensemble et la direction de choeur dans différents établissements de la Communauté
Française de Belgique.
!!
Gilles Gobert studeerde analyse, harmonie, contrapunt en koorleiding aan het
Conservatorium van Bergen, alsook compositie en orkestratie in de klas van Claude
Ledoux. Hij vervolmaakte zijn opleiding door middel van stages analyse et schriftuur bij
Jean-Claude Baertsoen, Jean-Pierre Deleuze en Jean-Marie Rens en stages compositie
bij Helmut Lachenmann, Tristan Murail, Magnus Lindberg en Jonathan Harvey. Voorts
studeerde hij muzikale informatica aan het Ircam in Parijs. Zijn werk, onderscheiden met
verschillende prijzen (waaronder de eerste prijs van de Opera Prima Europa in Rome in
2001) bestrijkt zowel vocale en instrumentale composities als gemengde muziek. Het
werd eerder vertolkt door het ensemble Musiques Nouvelles, Arne Deforce, het Orchestre
Compositeurs | Componisten !47 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
de Chambre de Wallonie, Qo2, Nahandove en Izumi Okubo op festivals zoals Ars Musica,
Images Sonores (Luik), Syntax (Perpignan), l’Automne de Varsovie en het Spark Festival
for Electronic Music (Minneapolis). Uit zijn residentie tijdens de masterclasses van het
Danel Kwartet in de zomer van 2011 in Anjou (Frankrijk) puurde hij de kameropera voor
kinderen Dix Scènes de Faust. Naast het elektronisch duo [Knapp], opgericht in 2012 met
Gilles Doneux, is hij muzikaal leider van het ensemble voor hedendaagse muziek ON en
van het vocale ensemble Alternances. Als professor gemengde compositie en lector aan
het Koninklijk Conservatorium van Luik doceert hij overigens digitale compositie, analyse,
schriftuur, samenzang en koordirectie aan verschillende instituten van de Franse
Gemeenschap in België.
Karel Goeyvaerts
(BE) 1923-1993 !
Compositeur à maints égards précurseur, Karel Goeyvaerts est né et mort à Anvers. C’est
au conservatoire de cette ville qu’il commence l’ étude de la musique, avant d’aller la
poursuivre au CNSM de Paris auprès de Darius Milhaud, Olivier Messiaen et Maurice
Martenot. Désignée comme «opus 1», sa Sonate pour deux pianos (1951) va devenir
légendaire, marquant le début du sérialisme « pointilliste » de Darmstadt, et exerçant une
influence profonde sur Karlheinz Stockhausen : les deux hommes seront d’ailleurs très
proches durant les années 1950. En 1953, ils font partie de ceux qui, dans les studios de
la WDR à Cologne, donnent naissance à la toute première pièce entièrement électronique.
En 1957, Goeyvaerts se retire temporairement du monde de la musique pour devenir
officier au sein de la Sabena jusqu’en 1970 (date à partir de laquelle il travaillera comme
producteur pour la radio belge à l’IPEM de Gand ; en 1975, il deviendra le premier
producteur en charge de la musique contemporaine pour Radio 3). Il n’en continue pas
moins de composer, expérimentant diverses voies pour renouveler son langage. Celles-ci
vont déboucher, à partir de 1975, sur une série de pièces qui manifestent une
appropriation très personnelle du minimalisme (voir le cycle des cinq Litanies,
1979-1982). Les dix dernières années de sa vie seront occupées par la composition d’un
opéra, Aquarius, oeuvre d’art total aussi utopique que monumentale qui donnera
naissance à diverses pièces satellites. En 1985, il est élu président de la tribune
internationale des compositeurs de l’UNESCO. Un an avant sa mort, en 1992, Karel
Goeyvaerts avait été nommé professeur à l’Université catholique de Louvain.
!
De componist Karel Goeyvaerts, geboren in Antwerpen, was een pionier op talloze
vlakken. Hij studeerde aan het Koninklijk Vlaams Muziekconservatorium van Antwerpen
en vervolgens aan het CNSM in Parijs bij Darius Milhaud, Olivier Messiaen en Maurice
Martenot. Zijn Sonate voor twee piano's (1951)– beschouwd als « opus n°1 » - werd
legendarisch, betekende het begin van het ‘pointillistische’ serialisme van Darmstadt en
zou een grote invloed uitoefenen op Karlheinz Stockhausen, met wie Goeyvaerts een erg
persoonlijke band onderhield tijdens de jaren 1950. In 1953 realiseerden beiden, samen
met enkele andere componisten, het eerste geheel elektronische stuk in de studio's van
de WDR in Keulen. In 1957 trok hij zich tijdelijk uit het muziekleven terug en werkte bij
Sabena, de Belgische luchtvaartmaatschappij. In 1970 werd hij door de Belgische Radio
en Televisie (BRT) aangesteld als producer aan het Instituut voor Psycho-acoustica en
Elektronische Muziek (IPEM) te Gent. In 1975 werd hij de eerste producer
verantwoordelijk voor hedendaagse muziek bij Radio 3. Hij bleef componeren en
experimenteren, teneinde zich te kunnen blijven heruitvinden. Dit leidde vanaf 1975 tot
een reeks stukken die een diepe voorliefde voor het minimalisme uitdrukten (getuige
Compositeurs | Componisten !48 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
hiervan de vijf Litanies, 1979-1982). De laatste tien jaar van zijn leven besteedde hij aan
zijn opera Aquarius - even utopisch als monumentaal - waaruit verschillende andere
satellietstukken zouden voortvloeien. In juni 1985 werd hij verkozen tot voorzitter van de
Internationale Componisten Tribune van UNESCO. In 1992 - één jaar voor zijn dood -
werd Goeyvaerts nog benoemd als professor aan de afdeling Musicologie aan de K.U.
Leuven.
Michael Gordon
(US) °1956 !
Né en Floride, Michael Gordon grandit au sein d’une communauté juive originaire
d’Europe centrale installée dans la jungle du Nicaragua, aux environs de Managua. Il fait
ses études musicales à l’Université de New York, puis à Yale, où il obtient son Masters of
Music auprès de Martin Bresnick. Parallèlement, il fréquente des groupes de rock
underground new-yorkais, dont la musique et l’énergie vont marquer son style. En 1983, il
fonde le Michael Gordon Philharmonic (devenu Michael Gordon Band en 2000) pour
pouvoir faire jouer sa musique. En 1987, avec Julia Wolfe et David Lang, rencontrés à la
Yale School of Music, il crée le fameux ensemble Bang On A Can, voué à la promotion de
la musique contemporaine américaine. Les trois compositeurs réaliseront ensemble
plusieurs créations collaboratives, telles que l’« opéra bande dessinée » The Carbon Copy
Building (1999), l’« oratorio » Lost Objects (2001) et Shelter (2005). A partir de 1991, avec
le vidéaste Elliot Caplan, Michael Gordon donne naissance à une nouvelle forme de
théâtre musical, l’« opéra vidéo » : extêmement spectaculaires, leurs réalisations
communes Van Gogh Video Opera et Weather, remportent un grand succès. Michael
Gordon crée plusieurs spectacles au Ridge Theater de New York, tels que Decasia (2000),
pour lequel les musiciens sont placés sur une structure pyramidale surplombant le public,
et accompagnés d’un film de Bill Morrison. En février 2004, Gotham, commande du
American Composers Orchestra, incorpore images filmées, projections, lumières et un
orchestre de 35 musiciens. En 2006, What To Wear est à sa première collaboration avec le
metteur en scène Richard Foreman. Michael Gordon a également travaillé dans le
domaine de la danse. À partir du milieu des années 1990, il initie une collaboration suivie
avec l’ensemble londonien Icebreaker, donnant lieu à plusieurs enregistrements parus
chez Argo/Decca, puis Cantaloupe Music. C’est notamment pour Icebreaker qu’est
composée Trance (1995), vaste pièce pour grand ensemble durant près d’une heure.
Parallèlement à des oeuvres spécifiquement conçues pour le studio d’enregistrement, le
compositeur a conçu de vastes pièces pour orchestre mettant en relief toutes les
ressources sonores de celui-ci : citons par exemple Sunshine of your Love, créé en 1999
par l’Ensemble Modern sous la direction de John Adams (qui avaient déjà créé deux ans
auparavant Love Bead, commande des Proms de Londres), et écrit pour 100 instruments
divisés en quatre groupes accordés différemment ; ou encore Rewriting Beethoven’s
Seventh Symphony, relecture radicale de la Septième Symphonie commandée par le
Beethoven Festival de Bonn en 2006. La musique de Michael Gordon a fait l’objet de
nombreux enregistrements, parus pour la plupart chez Cantaloupe Music.
!
Michael Gordon, geboren in Florida, groeide op in een joodse gemeenschap uit centraal
Europa, gevestigd in de jungle van Nicaragua, niet ver van Managua. Hij studeerde
muziek aan de Universiteit van New York en vervolgens aan Yale, waar hij bij Martin
Bresnick zijn master in muziek behaalde. Parallel hieraan begaf hij zich in de New Yorkse
underground rockscène, wat zich vertaalde in (het bruisende van) zijn muziek. In 1983
richtte hij het Michael Gordon Philharmonic op - in 2000 omgedoopt tot de Michael
Compositeurs | Componisten !49 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Gordon Band - waarmee hij zijn eigen werk vertolkte. In 1987 stichtte hij dan weer het
vermaarde ensemble Bang On A Can (met Julia Wolfe en David Lang, die hij had ontmoet
op de Yale School of Music), gewijd aan de promotie van Amerikaanse hedendaagse
muziek. De drie componisten schreven samen verschillende werken, waaronder de
‘stripopera’ The Carbon Copy Building (1999), het oratorium Lost Objects (2001) en
Shelter (2005). Vanaf 1991 gaf hij - samen met de videograaf Elliot Caplan - gestalte aan
een nieuwe vorm van muzikaal theater, de ‘video-opera’: de, extreem spectaculaire,
gemeenschappelijke projecten Van Gogh Video Opera en Weather kenden een groot
succes. Michael Gordon creëerde meerdere spektakels in het Ridge Theater van New
York, zoals Decasia (2000), waarin de musici werden geplaatst volgens een piramidale
structuur - hangend boven het publiek - en welke begeleid werd door een film van Bill
Morrison. In februari 2004 omvatte Gotham -eenopdracht van het American Composers
Orchestra - gefilmde beelden, projecties, licht en een orkest van 35 musici. In 2006 was
What To Wear zijn eerste samenwerking met regisseur Richard Foreman. Michael Gordon
was verder ook actief in de danswereld. Vanaf het midden van de jaren 1990 werkte hij
samen met het Londense ensemble Icebreaker, wat de aanleiding was voor meerdere
opnames verschenen bij Argo/Decca en vervolgens bij Cantaloupe Music. Het was
precies voor Icebreaker dat hij Trance (1995) schreef, een veelomvattend stuk van
ongeveer één uur voor groot ensemble. Naast zijn stukken specifiek ontworpen voor
studio-opnames schreef de componist een aantal uitvoerige stukken voor orkest, waarbij
alle geluidsmiddelen in de verf werden gezet: zoals bijvoorbeeld Sunshine of your Love,
gecreëerd in 1999 door het Ensemble Modern onder leiding van John Adams (samen
hadden zij twee jaar eerder al Love Bead gecreëerd in opdracht van de Londense Proms)
en geschreven voor honderd verschillend gestemde instrumenten, verdeeld in vier
groepen. Een ander voorbeeld is Rewriting Beethoven’s Seventh Symphony, een radicale
herlezing van de Zevende Symfonie, in opdracht van het Beethoven Festival van Bonn in
2006. Michael Gordons oeuvre werd talloze keren opgenomen en verscheen voor het
overgrote deel bij Cantaloupe Music.
Gérard Grisey
(FR) 1946-1998 !
Né à Belfort, Gérard Grisey manifeste des dons précoces pour la composition. Après un
premier apprentissage au Conservatoire de Trossingen, en Allemagne, de 1963 à 1965, il
intègre le CNSM de Paris où il reçoit une formation musicale complète. Tout en suivant la
classe de composition d’Olivier Messiaen, il fréquente les cours d’Henri Dutilleux à l’École
Normale de Musique et s’initie à l’électroacoustique auprès de Jean-Étienne Marie. À
Darmstadt, en 1972, il suit également les séminaires de Ligeti, Stockhausen et Xenakis.
Son séjour à la Villa Médicis, à Rome, de 1972 à 1974, où il compose ses pièces Dérives
et Périodes, lui permet de découvrir la musique de Giacinto Scelsi : découverte qui, au
même titre que les cours d’acoustique d’Émile Leipp qu’il suit à l’Université de Paris-6, va
influencer en profondeur son approche du phénomène sonore. En 1973, Gérard Grisey
participe à la création, par Tristan Murail et Rogert Tessier, de l’ensemble L’Itinéraire,
collectif de compositeurs et de musiciens qui va devenir le porte-étendard de l’école dite
« spectrale » – qui tente d’appliquer à l’orchestre les découvertes que l’électronique a
permis de réaliser quant à la nature du timbre musical et la décomposition spectrale du
son. En témoigne notamment le cycle des Espaces acoustiques (1976-1985). Si, avec le
temps, son écriture va se faire de plus en plus narrative et dramatique, Gérard Grisey ne
déviera jamais du but esthétique qu’il s’était fixé, et qui vaudra à sa musique une
reconnaissance internationale. Ce musicien brillant et cultivé – en témoignent ses
Compositeurs | Componisten !50 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
passionnants écrits, publiés aux éditions Musica Falsa – était également un pédagogue
reconnu : Grisey a enseigné la composition et l’orchestration à l’Université de Berkeley,
en Californie, puis au Conservatoire de Paris, jusqu’à sa mort brutale, d’une rupture
d’anévrisme, à 52 ans.
!
Gérard Grisey - geboren in Belfort - getuigt van een vroegtijdig compositietalent. Na een
eerste leerschool aan het Conservatorium van Trossingen in Duitsland tussen 1963 en
1965, vervoegde hij het Parijse CNSM, waar hij een volwaardige muzikale opleiding
genoot. Terwijl hij zich bij Olivier Messiaen op de compositie toelegde, volgde hij tevens
les bij Henri Dutilleux aan de Normaalhogeschool voor Muziek en wijdde zich overigens
aan de elektroakoestiek bij Jean-Étienne Marie. In 1972 volgde hij bovendien de
seminaries van Ligeti, Stockhausen en Xenakis in Darmstadt. Tijdens zijn verblijf aan de
Villa Médicis in Rome (van 1972 tot 1974) componeerde hij Dérives en Périodes en
ontdekte hij de muziek van Giacinto Scelsi, wat - net zoals zijn opleiding in de akoestiek
bij Émile Leipp aan de Universiteit van Paris-6 - zijn benadering van het geluid diepgaand
zou beïnvloeden. In 1973 nam Gérard Grisey deel aan de creatie - door Tristan Murail en
Rogert Tessier - van het ensemble Itinéraire, een componisten- en muzikantencollectief en
tevens vaandeldrager van de zogenaamd ‘spectrale’ school, die pogingen ondernam de
verworvenheden van de elektronica op het muzikale timbre en de spectrale compositie
van het geluid toe passen op het orkest. Getuige hiervan meer bepaald de cyclus
Espaces acoustiques (1976-1985). Hoewel zijn schriftuur doorheen de tijd steeds meer
verhalend en dramatisch werd, zou Gérard Grisey nooit ontrouw worden aan zijn
zelfopgelegd esthetisch objectief (en wat zijn muziek internationale faam zou opleveren ).
Deze briljante en ontwikkelde muzikant - getuige hiervan zijn bezielde werken, uitgegeven
door Musica Falsa - was tevens een erkend pedagoog. Grisey doceerde compositie en
orkestratie aan de Universiteit van Berkeley in Californië en vervolgens aan het Parijse
Conservatorium tot aan zijn abrupte dood, naar aanleiding van een hartinfarct op 52-
jarige leeftijd.
Hildur Gu∂nadóttir
(IS) °1982 !
Violoncelliste, compositrice et chanteuse née en Finlande, Hildur Gudnadóttir étudie à
l’Académie de musique de Reykjavik avant de partir compléter sa formation en
composition et nouveaux médias à l’École des beaux-arts de cette même ville, puis à
l’Universität der Künste de Berlin. Depuis 2006, outre quatre albums publiés sous son
nom par le label Touch et de nombreuses compositions pour le cinéma, la danse et le
théâtre, elle s’est distinguée par ses collaborations avec nombre de figures et formations
phares de la scène électronique contemporaine, tels que Throbbing Gristle, The Hafler
Trio, Pan Sonic, Ben Frost, BJ Nilsen, Jamie Liddell, The Knife ou Múm. Son travail lui a
valu de recevoir des commandes de l’Opéra de Stockholm, de l’Orchestre Symphonique
d’Islande, de la Tate Modern ou du British Film Institute.
!
De Finse Hildur Gudnadóttir - celliste, componiste en zangeres - studeerde af aan de
Reykjavikse Muziekacademie en voleindigde haar scholing in compositie en nieuwe
media aan de Academie voor Schone Kunsten in diezelfde stad. Daarna trok ze naar de
Berlijnse Kunstuniversiteit. Sinds 2006 heeft ze vier platen op haar naam staan van het
selecte label Touch en talrijke composities voor film, dans en theater. Verder onderscheidt
deze artieste zich door samenwerkingen met een aantal boegbeelden van de
hedendaagse elektronische muziek, waaronder Throbbing Gristle, The Hafler Trio, Pan
Compositeurs | Componisten !51 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Sonic, Ben Frost, BJ Nilsen, Jamie Liddell, The Knife en Múm. Niet verwonderlijk dat dit
indrukwekkende oeuvre de aandacht trok van eminente opdrachtgevers, zoals de Opera
van Stockholm, het Ijslands Symfonie Orkest, het Tate Modern en het British Film
Institute.
Christophe Guiraud
(FR) °1974 !
Originaire du Sud-Ouest de la France, Christophe Guiraud commence la musique comme
batteur et compositeur au sein de différentes formations oscillant entre rock bruitiste et
free-jazz. Il se forme à la composition électroacoustique en autodidacte, en collaborant
avec différentes formations de la scène indépendante. En tant qu’ingénieur du son, il
passe plusieurs années à expérimenter sur le son dans son propre studio, avant de
publier chez Angström Records, label né à Toulouse et aujourd’hui basé à Bruxelles, deux
albums et un maxi sous le nom de Tellemake : autant de disques mêlant avec subtilité
sonorités acoustiques et traitements électroniques. Parallèlement, avec Les Électrons
Libres, Pauline Nadrigny (Lodz) et Cyril Lefèvre, il compose de la musique pour de
nombreux films muets, présentés dans des cinémathèques, des festivals tels que le
Printemps de Septembre à Toulouse ou des centres d’art comme le Palais de Tokyo à
Paris. Après avoir travaillé, en 2007-08, avec des musiciens du Conservatoire de Toulouse
et la chanteuse Jessica Constable pour une série de pièces électroacoustiques
regroupées sous le titre Matador, Christophe Guiraud quitte la France pour s’établir à
Bruxelles. Là, en compagnie notamment de Zahava Seewald, fameuse interprète de
toutes les traditions juives, ainsi que des musiciens des Conservatoires de Bruxelles et
Liège, il va continuer à faire évoluer une création musicale qui s’attache à faire se
rencontrer les traditions et les héritages, envisageant la musique électronique comme «
une sonorité organique du monde », suivant les mots du cinéaste Andrei Tarkovsky. C’est
dans le but de faire tomber les cloisons qui séparent trop souvent les traditions musicales
que Christophe Guiraud fonde, en 2011, l’ensemble La Grive, aboutissement d’un
parcours qui l’aura vu passer du rock expérimental à une création musicale plus
formalisée. En témoigne également la création en 2012, à Bertrem, dans le Brabant, du
festival Abside, réunissant des interprètes de musique ancienne et des compositeurs
contemporains dans une recherche autour de l’organologie, ainsi que de l’écriture
musicale médiévale et baroque. Dans ses oeuvres mixtes récentes, créées par des
ensembles tels que Sturm und Klang, Ictus ou l’ensemble 21, Christophe Guiraud utilise
ainsi des instruments anciens tels que la flûte Hotteterre, la viole de gambe ou la basse
de viole, en les combinant avec l’électronique.
!
Christophe Guiraud – afkomstig uit het zuidwesten van Frankrijk - begon zijn muzikale
carrière als percussionist en componist bij verschillende bands die schipperden tussen
lawaaierige rock en free jazz. Hij schoolde zichzelf in elektroakoestische compositie en
werkte samen met verschillende formaties uit de onafhankelijke scène. Als
geluidsingenieur bracht hij een aantal jaren door met het experimenteren met geluid in zijn
eigen studio, alvorens onder de naam Tellemake twee albums en een maxi uit te brengen
bij Angström Records - een label uit Toulouse en thans gevestigd in Brussel. De albums
weefden akoestiek en elektronica op een subtiele wijze door elkaar. Parallel hieraan
componeerde hij – samen met Electrons Libres, Pauline Nadrigny (Lodz) en Cyril Lefèvre –
muziek voor heel wat doofstomme films die werden vertoond in cinematheken of festivals
zoals het Printemps de Septembre in Toulouse en in kunstencentra, waaronder Le Palais
de Tokyo in Parijs. Tussen 2007-08 werkte hij samen met musici uit het Conservatorium
Compositeurs | Componisten !52 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
van Toulouse en de zangeres Jessica Constable aan Matador, een verzameling
elektroakoestische stukken. Daarna verliet Christophe Guiraud Frankrijk om zich te
vestigen in Brussel. Daar, omringd door Zahava Seewald - vermaard vertolkster van
zowat alle joodse tradities - en musici uit de Conservatoria van Brussel en Luik,
evolueerden zijn muzikale creaties verder als een kruisbestuiving van traditie en erfgoed.
Hij beschouwde de elektronische muziek als een “organische, wereldse klank” in
navolging van de regisseur Andrei Tarkovsky. In 2011 richtte hij het ensemble La Grive op,
waarmee hij de schotten, die maar al te vaak de muzikale tradities verdeelden, wou
ontmantelen. Dit voornemen was het gevolg van een parcours dat liep van experimentele
rock tot de meer formele muzikale creatie. Getuige hiervan de oprichting in 2012 van het
festival Abside (in het Brabantse Bertrem), waar vertolkers van oude muziek en
hedendaagse componisten zich verenigden in hun studie van organologie, middeleeuwse
schriftuur en barok. In zijn recent gemengd werk - gecreëerd door ensembles zoals Sturm
und Klang, Ictus of het Ensemble 21 - deed Christophe Guiraud beroep op oude
instrumenten - zoals de Hotteterre fluit, de viola da gamba of de basso di viola - en
bestoof hen met een vleugje elektronica.
Hauke Harder
(DE) °1963 !
L’Allemand Hauke Harder présente la particularité d’être à la fois un compositeur et un
physicien expérimental reconnu, poursuivant ses travaux en spectroscopie moléculaire au
sein de l’Université de Kiel. Sa formation musicale, il l’a effectuée auprès de Wolfgang von
Schweinitz, élève de Ligeti et représentant dit de la « Nouvelle Simplicité ». Sa musique –
influencée, dit-il, par la peinture monochrome et les films de Robert Bresson – se
caractérise par un minimalisme extrême, qui le rapproche de compositeurs tels que
Morton Feldman, Walter Zimmermann et Alvin Lucier – dont il est par ailleurs, depuis
1995, l’assistant. Également créateur d’installations sonores, Hauke Harder est le
cofondateur de la Gesellschaft für Akustische Lebenshilfe (« Société pour l’aide à la vie
acoustique »), créée à Kiel en 1995.
!
Het merkwaardige aan de Duitser Hauke Harder is dat hij zowel een componist als een
erkend experimenteel fysicus is, die zich gretig toelegt op de moleculaire spectroscopie
aan de Universiteit van Kiel. Zijn muzikale scholing gebeurde bij Wolfgang von Schweinitz,
leerling van Ligeti en vertegenwoordiger van ‘Die Neue Einfachheit’. Zijn muziek - naar
eigen zeggen geïnspireerd door de monochrome schilderkunst en de films van Robert
Bresson - is doordrongen van een extreem minimalisme, waardoor hij nauw aansluit bij
componisten als Morton Feldman, Walter Zimmermann en Alvin Lucier (die hij sinds 1995
assisteert). Behalve maker van geluidsinstallaties is Hauke Hauder tevens de
medeoprichter van het Gesellschaft für Akustische Lebenshilfe (‘het Genootschap voor de
Ondersteuning van het Akoestische Leven’), opgericht in 1995 in Kiel.
Jonathan Harvey
(UK) 1939-2012 !
L’Anglais Jonathan Harvey commence la musique par le chant choral et le violoncelle,
avant d’étudier la composition avec deux élèves de Schönberg. Les rencontres de Milton
Babbitt, qui l’initie à l’informatique musicale, et surtout de Stockhausen, avec lequel il
nourrit un commun penchant pour la spiritualité (et auquel il consacrera plusieurs écrits),
Compositeurs | Componisten !53 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
seront déterminantes dans son parcours. Un parcours très riche, qui va faire de lui l’un
des compositeurs vivants les plus joués et enregistrés. Au fil des années, sa musique, où
intervient presque toujours l’électronique, se fait de plus en plus méditative, imprégnée
par le bouddhisme et par une volonté de syncrétisme spirituel dont témoigne par exemple
son opéra Wagner Dream (2007) : « Orient et Occident, nature et métaphysique, ou plus
musicalement tradition vocale anglaise et sérialisme, dispositif électronique et instruments
acoustiques, toute dualité semble se dissoudre chez Harvey dans une communion d’un
ordre supérieur. » (Bruno Bossis)
!
De Engelsman Jonathan Harvey ving zijn muzikale scholing aan met koorzang en cello,
alvorens zich, samen met twee leerlingen van Schönberg, toe te leggen op compositie.
De ontmoeting met Milton Babbitt, die hem in de muzikale informatica inwijdde en vooral
de ontmoeting met Stockhausen, met wie hij een gelijksoortige passie voor spiritualiteit
deelde (en aan wie hij meerdere geschreven werken zou wijden) zouden van
doorslaggevend belang blijken voor zijn toekomstige werk. Een rijkgeschakeerd parcours,
dat hem uitroept tot één van ‘s werelds meest gespeelde - thans levende - artiesten.
Naarmate de tijd vorderde, werd zijn door elektronica bevruchte muziek steeds meer
bespiegelend. Boeddhistische elementen waren nooit veraf en zijn hang naar een
spiritueel syncretisme weerklonk duidelijk in zijn opera Wagner Dream (2007). “Oost en
West, fysica en metafysica; of muzikaler uitgedrukt: traditionele Engelse zang en
serialisme, elektronische apparatuur en akoestische instrumenten; in Harveys wereld lijkt
elke dualiteit zich te verheffen tot een hogere orde.” (Bruno Bossis)
Christos Hatzis
(CA-GR) °1953 !
Né en Grèce, Christos Hatzis a étudié la composition dans son pays d’origine, aux États-
Unis (notamment auprès de Morton Feldman) puis au Canada, dont il obtient la
nationalité en 1985. Riche de plus de 80 opus, sa musique reflète cette double culture,
marquée d’un côté par la spiritualité chrétienne, et notamment son obédience byzantine,
et de l’autre par la culture inuite. Son premier quatuor à cordes, The Awakening,
commande du Smith Quartet (1994), puis son ouvrage scénique multimédia
Constantinople ont été couronnés par le prix Juno, remis chaque année à des artistes
canadiens. Christos Hatzis enseigne aujourd’hui la composition à l’Université de Toronto.
!
De in Griekenland geboren Christos Hatzis volgde eerst een compositieopleiding in de
Verenigde Staten (bij Morton Feldman) en vervolgens in Canada, waar hem in 1985 het
staatsburgerschap werd toegekend. Zijn muzikaal oeuvre bestaat uit meer dan 80
opussen en weerspiegelt deze dubbele natuur. Enerzijds is zijn muziek doordrenkt van
christelijke spiritualiteit (met name zijn Byzantijnse onderdanigheid) en anderzijds gretig
bevrucht door de Canadese Eskimocultuur. Zowel zijn eerste strijkkwartet The Awakening,
in opdracht van het Smith Kwartet (1994) als zijn Constantinopel, een mix van eclectische
muziek en multimedia, werden bekroond met de Juno-onderscheiding, die naar jaarlijkse
gewoonte aan Canadese artiesten wordt uitgereikt. Momenteel doceert Christos Hatzis
compositie aan de Universiteit van Toronto.
Compositeurs | Componisten !54 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Yôko Higashi
(JP) °1974 !
Née à Yokohama, et aujourd’hui établie à Lyon, Yôko Higashi mène un triple parcours de
chanteuse, performeuse et danseuse/chorégraphe Butô. Sous son nom ou, plus
récemment, sous le pseudonyme hamaYôko, elle a publié plusieurs disques qui hybrident
et détournent de nombreuses influences hétérogènes – chant traditionnel japonais,
théâtre Nô, électro-pop et musique concrète. Comme musicienne ou comme danseuse,
elle collaboré régulièrement avec des musiciens tels que Lionel Marchetti, Seiji Murayama
ou la violoniste Agathe Max (avec laquelle elle forme le duo Octobriana). Son travail lui a
notamment valu d’être invitée par les festivals Métamorphose à Bruxelles (2008) et
Présences électronique à Paris (2012).
!
Geboren in Yokohama en thans gevestigd te Lyon, volgt Higashi Yôko een driedubbel
parcours: zangeres, vertolkster en danseres/choreografe (onder de artiestennaam Butô).
Ze bracht zowel onder eigen naam, als - meer recentelijk onder de alias hamaYôko -
meerdere platen uit met heterogene invloeden uit de traditionele Japanse zang, het Nôtheater,
de elektropop en de ‘musique concrète’ (waarbij ze alledaagse geluiden met
behulp van elektronica verwerkte tot composities en geluidscollages). Als muzikante of
als danseres werkt ze met de regelmaat van de klok samen met Lionel Marchetti, Seiji
Murayama en de violiste Agathe Max (met wie zij het duo Octobriana vormt). Dankzij haar
verdienstelijke oeuvre werd zij al eerder uitgenodigd door het Brusselse festival
Métamorphose (2008) en Présences électronique in Parijs (2012).
"
Walter Hus
(BE) °1954
Avant d’être compositeur, Walter Hus se définit comme un pianiste et un improvisateur. Il
commence à se produire sur scène dès l’âge de dix ans, et à improviser dès 1979, avant
de se forme aux Conservatoires de Bruxelles et de Gand, étudiant notamment le piano
avec Robert Steyaert. En 1984, il fait partie, dès sa formation, du groupe Maximalist!,
avec Thierry De Mey, Peter Vermeersch et Eric Sleichim, qui ambitionne de tracer des
ponts entre les styles musicaux. Dans ce contexte, il compose aussi bien pour des défilés
de mode (Five to Five, pour Yohji Yamamoto, 1984), des spectacles de danse (Roxane
Huilmand, Irène Stamou) et des films (Peter Greenaway, Dominique Deruddere, Jan
Decoster). Plusieurs de ses compositions résultent également de ses collaborations avec
des écrivains ou des metteurs en scène (Peter Verhelst, Peter Krüger, Jan Ritsema...).
Parallèlement, il ne cesse de se produire en concert, en solo ou en duo avec Bojan
Vodenicharov, George Alexander Van Dam et surtout Frederic Rzewski, avec lequel il a
donné, entre 2000 et 2005, la création de son cycle de 24 Préludes et Fugues. Fondateur
du Brussels Alban Berg Ensemble avec Dirk Descheemaeker, il a fait des escapades vers
le free-jazz (avec le Belgian Piano Quartet) ou le rock (The Simpletones). Son langage
musical simple, son esthétique reposant sur une approche polyphonique de couches
rythmiques contrastées, son minimalisme tempéré par un sens aigu du drame et une vive
expressivité, sa manière de franchir les frontières stylistiques s’expriment dans tous les
répertoires, de l’orchestre au piano, avec une prédilection pour le quatuor à cordes – cinq
jusqu’à présent : La Théorie (1988), Le Désir (1991), Le Miroir (1996), La Folie (2000), La
Vague (2006) – et aussi, à partir de la décennie 1990, pour la voix : outre un opéra pour
Compositeurs | Componisten !55 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
enfants (De Nacht), son ouvrage Orfeo (1993) en collaboration avec la Needcompany de
Jan Lauwers, différents cycles de lieder (sur des poèmes de Rilke, Stefan Hertmans ou
Irène Stamou), sa trilogie d’opéras (Meneer, de zot & tkint, Bloetwollefduivel et Titus
Andonderonikustmijnklote, sur un livret de Jan Decorte) a été présentée en Belgique et en
Europe en 2000-01. En 2002, avec les frères Tony et Frank Decap, derniers descendants
d’une famille de manufacturiers d’orgues de barbarie, Walter Hus initie une structure de
laboratoire de recherche artistique et technologique. C’est ainsi lors d’une résidence en
2006 au Grame, centre de création électro-acoustique de Lyon, que le prototype de
l’orgue informatisé Decap a fait son entrée dans le monde de la musique contemporaine.
!
Voor zijn carrière als componist beschouwde Walter Hus zichzelf als pianist en
improvisator. Hij betrad voor het eerst het podium op tienjarige leeftijd en improviseerde
vanaf 1979, alvorens zich toe te leggen op piano aan het Conservatorium van Brussel en
Gent, meer bepaald bij Robert Steyaert. In 1984 maakte hij sinds de oprichting deel uit
van de groep Maximalist! - met Thierry De Mey, Peter Vermeersch en Eric Sleichim. Deze
groep bouwde bruggen tussen de verschillende muzikale genres. Binnen deze context
componeerde hij voor zowel modedefilés (Five to Five, voor Yohji Yamamoto, 1984),
dansspektakels (Roxane Huilmand, Irène Stamou) en films (Peter Greenaway, Dominique
Deruddere, Jan Decoster). Verschillende van zijn composities waren tevens het resultaat
van het samenwerken met schrijvers en regisseurs (Peter Verhelst, Peter Krüger, Jan
Ritsema...). Parallel hieraan hield hij nooit op met concerteren, solo of in duo met Bojan
Vodenicharov, George Alexander Van Dam en vooral met Frederic Rzewski, met wie hij
tussen 2000 en 2005 zijn cyclus 24 Préludes et Fuguesvertolkte. Oprichter van het
Brussels Alban Berg Ensemble, met Dirk Descheemaeker, maakte hij uitstapjes naar free
jazz (met het Belgische Piano Quartet) en rock (The Simpletones). Zijn eenvoudige
muziektaal, zijn esthetiek die berustte op een polyfonische benadering van
contrasterende ritmische lagen, zijn minimalisme gematigd door een scherp gevoel voor
drama en een levendige expressiviteit, de wijze waarop hij de stilistische grenzen
ontsteeg, drukten zich uit in zowat alle repertoires, van orkest tot piano, met een
voorliefde voor het strijkkwartet - vijf tot dusver: La Théorie (1988), Le Désir (1991), Le
Miroir (1996), La Folie (2000), La Vague(2006) – en eveneens vanaf de jaren 1990 vocale
werken: naast een kinderopera (De Nacht), het opus Orfeo (1993) in samenwerking met
Needcompany van Jan Lauwers, verschillende liederencycli (op gedichten van Rilke,
Stefan Hertmans en Irène Stamou) en zijn operatrilogie (Meneer, de zot & tkint,
Bloetwollefduivel en Titus Andonderonikustmijnklote naar een bundel van Jan Decorte,
voorgesteld in België en Europa in 2000-01). In 2002 - samen met de broers Tony en
Frank Decap, de laatste afstammelingen van een familie draaiorgelbouwers - richtte
Walter Hus een laboratorium voor artistieke en technologisch onderzoek op. Aldus deed
in 2006 - tijdens een residentie aan het Grame (het centrum voor elektroakoestische
creatie in Lyon) - het prototype van de geautomatiseerde orgel Decap zijn intrede in de
wereld van de hedendaagse muziek.
Walter Hus is composer in residence at Namahn.com
Charles Ives
(US) 1874-1954 !
Aujourd’hui considéré comme l’un des plus compositeurs américains les plus originaux,
Charles Ives fut longtemps ignoré de son vivant. Né dans le Connecticut, c’est auprès de
son père, qui avait été le chef de la musique de l’artillerie de l’union dans l’armée des
Etats-Unis au cours de la guerre de Sécession, qu’il s’initie à la musique. À l’Université de
Compositeurs | Componisten !56 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Yale, il étudie de 1894 à 1898 la composition auprès de Horatio Parker, mais aussi le latin,
le grec, les mathématiques et la littérature. C’est de cette époque que datent ces
premières partitions. Travaillant ensuite dans le secteur des assurances, il fonde en 1907
sa propre compagnie, Ives & Co. : il y demeurera jusqu’à sa retraite, composant pendant
son temps libre. De 1908 à 1918, une phase d’inspiration particulièrement féconde donne
naissance des partitions aujourd’hui aussi fameuses que The Unanswered Question, la
Concord Sonata pour piano, Three Places in New England ou la Symphonie n° 3, pour
trois orchestres. Ces oeuvres attendront toutefois des années avant d’être jouées. Pire :
dès les années 1920, Ives arrête complètement de composer. La fin de cette même
décennie marque cependant le début de sa reconnaissance, en particulier grâce aux
compositeurs Elliott Carter, Aaron Copland et surtout Henry Cowell, qui lui consacre une
large place dans sa revue New Music. À partir des années 1930, ses partitions des
années 1900 remportent de premiers succès publics, soutenues par des musiciens
comme Lou Harrison (qui crée en 1946 la Symphonie n° 3, couronnée l’année suivante
par le prix Pulitzer) et Bernard Herrman. À la fois lyrique et expérimentale, faisant un riche
usage de la polytonalité comme des musiques populaires, cette musique qui suscita
l’admiration de Gustav Mahler et d’Arnold Schoenberg a séduit, avec le temps, un
nombre croissant d’interprètes, et influencé maints compositeurs.
!
Thans algemeen erkend als één van de origineelste Amerikaanse componisten, werd
Charles Ives tijdens zijn leven lange tijd genegeerd. Hij werd geboren in Connecticut en
door zijn vader - leider van een militaire kapel tijdens de Successieoorlog - ingewijd in de
muziek. Tussen 1894 en 1898 studeerde hij compositie aan de Universiteit van Yale bij
Horatio Parker, maar ook Latijn, Grieks, wiskunde en literatuur. Uit deze tijd stammen zijn
eerste partituren. Daarna werkte hij in het verzekeringswezen en richtte in 1907 zijn eigen
bedrijf Ives & Co op. Tot aan zijn pensioen bleef hij in deze wereld actief, terwijl hij zijn
vrije tijd vulde met compositiewerk. Van 1908 tot 1918 gaf een bijzonder creatieve fase
gestalte aan thans vermaarde composities zoals The Unanswered Question, het Concord
Sonata voor piano, Three Places in New England en Symphony n° 3 voor drie orkesten.
Het zou echter nog jaren duren eer deze werken effectief werden vertolkt. Erger nog,
vanaf de jaren 1920 staakte Ives geheel het componeren. Het einde van de jaren ’20
betekende meteen het begin van zijn erkenning, vooral dankzij componisten zoals Elliott
Carter, Aaron Copland en in het bijzonder Henry Cowell, die een substantieel deel van de
eerste editie van zijn kwartaalblad New Music aan hem wijdde. Vanaf de jaren 1930
vonden zijn partituren uit de jaren 1900 weerklank in het publiek, waaronder bij musici
zoals Lou Harrison (die in 1946 Symphony n° 3 creëerde, bekroond met de Pulitzer prijs)
en Bernard Herrmann. Zowel lyrisch als experimenteel, met een doorgedreven gebruik
van de polytonaliteit (zoals bij populaire muziek) wist deze muziek de bewondering van
Gustav Mahler en Arnold Schönberg op te wekken en kon - doorheen de tijd - steeds
meer vertolkers bekoren en grote componisten beïnvloeden.
Geir Jenssen (Biosphere)
(NO) °1962 !
Biosphere est le principal nom de scène de Geir Jenssen, né en 1962 à Tromsø, ville de
Norvège située au nord du cercle polaire arctique. On a d’ailleurs employé l’expression
d’« ambient arctique » pour qualifier le travail de ce musicien qui a étudié l’archéologie, et
déclaré un jour que « l’étude de l’ère glaciaire et de l’âge de pierre » avait eu une influence
décisive sur sa musique. C’est durant ses études, en 1983, que Jenssen acquiert son
premier synthétiseur, pour tenter de donner corps à son admiration pour les hérauts de la
Compositeurs | Componisten !57 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
new-wave et de l’électro-pop d’alors (New Order, Depeche Mode, Wire, Brian Eno).
Réalisé en autoproduction, son premier album,Likvider, paraîtra l’année suivante, sur
cassette et sous le nom de E-man. En 1985, il rejoint le trio Bel Canto, qui signe bientôt
un contrat avec le label bruxellois Crammed Discs. Jenssen ne tardera pas à rentrer en
Norvège, continuant à collaborer au groupe à distance, avant de le quitter pour
poursuivre son travail en solo. Après quelques maxis et un album publiés, sous le nom de
Bleep, par le label électronique SSR, et marqués par l’acid-house naissante, il décide en
1991 de changer de nom et de direction musicale. Publié en 1991, Microgravity, son
premier album sous l’alias Biosphere, rencontre d’emblée un vif succès critique. L’année
suivante, Jenssen collabore (aux côtés de Samy Birnbach, John Cale, Malka Spigel,
David Sylvian, Tim Simenon, Renaud Pion, Bill Laswell ou encore Anneli Drecker,
chanteuse de Bel Canto) à l’album Sahara Blue d’Hector Zazou, vibrant hommage à
Arthur Rimbaud. Avec Patashnik (1994), album sur lequel il commence véritablement à
trouver son style, le succès critique se double d’un relatif succès public, surtout après
que la marque Levi’s a utilisé le morceau Novelty Waves pour illustrer un de ses spots
publicitaires. Après le très atmosphérique Substrata, publié par le label All Saints Records
de Brian Eno, Genssen signe un contrat avec la structure britannique Touch, qui publiera
ses disques suivants. La musique de Biosphere devient de plus en plus planante, parfois
abstraite, abandonnant les rythmes pour se concentrer sur les textures et le travail sur les
samples (siSubstrata contient des extraits de la série Twin Peaks de David Lynch, Cirque,
son premier opus pour Touch, le voit échantillonner plusieurs oeuvres de Debussy). En
2004, France Culture lui passe commande d’une pièce inspirée par Jules Verne, qui
deviendra le disque Autour de la Lune. Biosphere a également signé plusieurs musiques
de films, et collaboré avec le regretté musicien ambient allemand Pete Namlook.
!
Biosphere is de belangrijkste artiestennaam van Geir Jenssen, geboren in 1962 in de
Noorse stad Tromsø (ten noorden van de Arctische poolcirkel). We gebruikten overigens
de uitdrukking ’arctische ambient’ om het werk van deze muzikant te omschrijven. Hij
studeerde archeologie en verklaarde dat ‘de studie van de eerste ijstijd en het stenen
tijdperk’ een beslissende invloed had uitgeoefend op zijn muziek. Gedurende zijn studies
- meer bepaald in 1983 - schafte Jenssen zich een eerste synthesizer aan in een poging
zijn bewondering voor de voorbodes van de New Wave en de toenmalige elektropop
(New Order, Depeche Mode, Wire, Brian Eno) vorm te geven. Zijn eerste album Likvider
werd het daaropvolgende jaar uitgebracht in eigen beheer, op cassette onder de naam Eman.
In 1985 vervoegde hij het trio Bel Canto dat kort daarna een contract wist te
versieren bij het Brusselse label Crammed Discs. Jenssen keerde terug naar Noorwegen
en werkte samen met de band vanop afstand. Uiteindelijk verliet hij de groep om zich te
kunnen richten op zijn solowerk. Na enkele maxi’s en één uitgebracht album -
schatplichtig aan de opkomende acid house, onder de naam Bleep op het elektronische
SSR label - smeet hij het muzikale roer om en wijzigde zijn artiestennaam. Microgravity
(1991) - zijn eerste album onder de alias Biosphere - werd door de critici bijzonder warm
ontvangen. Het daaropvolgende jaar werkte Jenssen - samen met Samy Birnbach, John
Cale, Malka Spigel, David Sylvian, Tim Simenon, Renaud Pion, Bill Laswell en Bel Cantozangeres
Anneli Drecker - mee aan Hector Zazou’s album Sahara Blue, een bruisende
hommage aan Arthur Rimbaud. Met Patashnik (1994) - het album waarop zijn stijl
duidelijke contouren had aangenomen - ging de positieve ontvangst van de critici
gepaard met een relatief publiekelijk succes, te meer nadat het merk Levi’s een fragment
uit zijn Novelty Waves had gebruikt voor een reclamespot. Na het zeer atmosferische
Substrata - uitgebracht op het label All Saints Records van Brian Eno - tekende Jenssen
voor het Britse label Touch dat al zijn toekomstig werk zou verdelen. Biospheres muziek
werd meer en meer zwevend - op de grens van abstract - waarbij het ritme werd
Compositeurs | Componisten !58 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
opgeofferd aan een focus op texturen en het sleutelen aan samples (daar waar Substrata
fragmenten uit de serie Twin Peaks van David Lynch bevatte, was Cirque - zijn eerste
opus voor Touch - doortrokken van samples van Debussy). In 2004 werkte hij in opdracht
van France Culture een stuk uit - geïnspireerd door Jules Verne - waaruit Autour de la
Lune voortvloeide. Biosphere componeerde tevens voor verschillende films en werkte
samen met de betreurde Duitse ambient muzikant Pete Namlook.
Pierre Jodlowski
(FR) °1971 !
Pierre Jodlowski, après des études musicales au CNSM de Lyon et à l’Ircam, fonde dans
la région toulousaine, où il est né, le collectif éOle et le festival Novelum. Sa musique,
d’une grande densité, se situe au croisement du son acoustique et du son électrique et
se caractérise par son ancrage dramaturgique et politique. Son activité le conduit à se
produire dans la plupart des lieux dédiés à la musique contemporaine, mais aussi dans
des circuits parallèles (danse, théâtre, arts plastiques, musiques électroniques). En
périphérie de son univers musical, il travaille aujourd’hui l’image, la programmation
interactive pour des installations et la mise en scène. Il a collaboré notamment avec les
ensembles Intercontemporain, Ictus, KNM (Berlin), Proxima Centauri, Court-Circuit, le
choeur de chambre Les Éléments, etc., et mène par ailleurs des collaborations privilégiées
avec des musiciens comme Jean Geoffroy, Cédric Jullion et Wilhem Latchoumia. Il s’est
récemment produit en trio avec Roland Auzet et Michel Portal, et avec d’autres artistes
issus des musiques improvisées. Son travail sur l’image l’amène à développer des
collaborations avec des artistes plasticiens (Vincent Meyer, David Coste, Alain Josseau). Il
travaille également avec le scénographe Christophe Bergon sur plusieurs projets à la
croisée du théâtre, des installations, du concert ou de l’oratorio. Couronné de plusieurs
prix, sa musique a été enregistré pour les labels éOle Records et Kaïros. L’enregistrement
de son « opéra radiophonique » Jour 54, édité par Radio France, a reçu en 2013 le Prix de
l’Academie Charles Cros. Pierre Jodlowski vit actuellement entre la France et la Pologne.
!
Pierre Jodlowski richtte - na zijn muziekstudie aan het CNSM van Lyon en aan het Ircam -
in de regio van zijn geboortestreek Toulouse het collectief éOle en het festival Novelum
op. Zijn muziek getuigt van een grote densiteit, situeert zich op het raakvlak van
akoestische en elektrische sound en wordt gekenmerkt door haar dramaturgische en
politieke verankering. Jodlowski’s activiteiten lieten hem gelden in de meeste disciplines
gewijd aan hedendaagse muziek, maar ook in de parallelle circuits van dans, theater,
plastische kunst en elektronische muziek. In de marge van zijn muzikaal universum werkt
hij vandaag met beeld, interactieve programmering van installaties en in de regie. Zo
werkte hij samen met het ensemble Intercontemporain, Ictus, KNM (Berlijn), Proxima
Centauri, Court-Circuit, het kamerkoor Les Éléments en onderhield overigens
geprivilegieerde samenwerkingen met musici zoals Jean Geoffroy, Cédric Jullion en
Wilhem Latchoumia. Recent trad hij op als trio met Roland Auzet en Michel Portal en
andere artiesten uit de geïmproviseerde muziek. Zijn studie van het beeld leidde tot
projecten met grafisch vormgevers zoals Vincent Meyer, David Coste en Alain Josseau.
Hij werkt tevens met scenograaf Christophe Bergon voor allerhande projecten die theater,
installatie, concert en oratorium combineren. Zijn muziek - opgenomen voor labels zoals
éOle Records en Kaïros - werd onderscheiden met meerdere prijzen. De opname van zijn
’radio-opera’ Jour 54 - uitgegeven door Radio France op het label Signature - werd in
2013 bekroond met de Prix de l’Académie Charles Cros. Pierre Jodlowski leeft
momenteel tussen Frankrijk en Polen.
Compositeurs | Componisten !59 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Tom Johnson
(US) °1939 !
Tom Johnson est né dans le Colorado en 1939. Il a étudié à l'université de Yale et, en
privé, avec Morton Feldman. Après 15 ans à New York, où il écrit de nombreux articles
sur la naissance du minimalisme new-yorkais pour le Village Voice, il s'installe à Paris, où
il habite depuis 1983. Tom Johnson est généralement considéré comme un minimaliste,
puisqu'il travaille avec du matériel toujours réduit, en procédant toutefois de manière
nettement plus logique que la plupart des autres minimalistes, ce qui se traduit par un
emploi fréquent de formules, de permutations et de séquences prévisibles. Tom Johnson
est connu surtout pour ses opéras.
L'oeuvre la plus importante, le Bonhoeffer Oratorium, pour orchestre, choeur, et solistes,
avec textes du théologien Dietrich Bonhoeffer, a été créée par l'orchestre et choeur de la
radio hollandaise à Maastricht en 1996, et a été présenté aussi à Berlin et à New York.
Tom Johnson a également écrit de nombreuses oeuvres radiophoniques, telles que
J'entends un choeur (pièce radiophonique commandée par Radio France pour le prix
Italia en 1993), ou encore Die Melodiemaschinen commandé par WDR de Cologne en
1996.
! Tom Johnson, geboren in 1939 in Colorado, studeerde aan de Universiteit van Yale en
genoot privéonderricht van Morton Feldman. Na vijftien jaar New York - waar hij in
opdracht van Village Voice tal van artikels schreef over de opkomst van het New-Yorkse
minimalisme - vestigde hij zich in 1983 in Parijs. Tom Johnson wordt over het algemeen
beschouwd als een minimalist, vermits hij met beperkt materiaal werkt, al werkt hij het
logischer uit dan het overgrote deel van de minimalisten. Dat vertaalt zich in een
veelvuldig gebruik van formules, verwisselingen en voorspelbare reeksen. Tom Johnson is
vooral bekend voor zijn opera’s. Zijn hoofdwerk Bonhoeffer Oratorium voor orkest, koor
en solisten - met teksten van de theoloog Dietrich Bonhoeffer – werd in 1996 gecreëerd
door het orkest en het koor van de Hollandse radio in Maastricht en werd tevens
opgevoerd in Berlijn en New York. Tom Johnson schreef eveneens talrijke radiowerken,
zoals J'entends un Choeur (in opdracht van Radio France voor de prijs Italia in 1993) en
Die Melodiemaschinen (verordend door het Westdeutsche Rundfunk Köln in 1996).
Hoppy Kamiyama
(JP) °1960
!
Artiste boulimique, polymorphe et résolument inclassable, figure centrale de l’avant-garde
tokyoïte, à la fois compositeur, drag-queen au sein du groupe Pugs, producteur courtisé
et chef du label God Mountain, Hoppy Kamiyama a participé à plus de 200 CD dans
quantités de directions musicales (notamment avec le groupe new-wave PINK) et sous
quantités de noms. Il a également collaboré avec un nombre impressionnant de
musiciens qui ne le sont pas moins – de George Clinton à John Zorn, en passant par
Otomo Yoshihide, Marc Ribot, Maceo Parker, Zeena Parkins, Elliott Sharp, Chris Cutler,
Gong, Bill Laswell, The Creatures, Magma, Half Japanese, Damo Suzuki ou Steve Albini
(!) –, le tout, en citant Mauricio Kagel, Luciano Berio, Iannis Xenakis et Karlheinz
Stockhausen comme ses influences principales ! La musique de chambre de cette
espèce de Frank Zappa nippon a fait l’objet en 2002 d’une publication en CD, sous le titre
Juice And Tremolo, par le label français Sonore.
!
Compositeurs | Componisten !60 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Hoppy Kamiyama: vraatzuchtig, veelzijdig en niet in te delen; spilfiguur van de avantgardistische
scène uit Tokyo. Zowel componist als dragqueen in de band Pugs, voornaam
producent én hoofd van het label God Mountain: Hoppy Kamiyama droeg bij aan meer
dan 200 qua genre erg uiteenlopende cd’s (denk aan de newwaveband PINK) en dat
onder tal van verschillende aliassen. Hij werkte hiervoor samen met een indrukwekkend
aantal muzikanten, waaronder niet in het minst: George Clinton, John Zorn, Otomo
Yoshihide, Marc Ribot, Maceo Parker, Zeena Parkins, Elliott Sharp, Chris Cutler, Gong, Bill
Laswell, The Creatures, Magma, Half Japanese, Damo Suzuki en (!) Steve Albini. Hij werd
voornamelijk beïnvloed door Mauricio Kagel, Luciano Berio, Iannis Xenakis en Karlheinz
Stockhausen. In 2002 werd zijn kamermuziek, onder de titel Juice And Tremelo - een
soort van Japanse Frank Zappa - door het Franse label Sonore op cd uitgebracht.
Gauthier Keyaerts (Supernova)
(BE) °1969
Mary Kouyoumdjian
(US) °1983 !
Diplômée de l’Université de Californie, mais aussi – pour la musique de films, qu’elle
pratique assidûment – de l’Université de New York, Mary Kouyoumdjian, Américaine
d’origine libano-arménienne, a étudié la composition avec Chaya Czernowin, Steven
Kazuo Takasugi et Chinary Ung, l’interprétation avec Steve Schick et le jazz avec Anthony
Davis. Sa musique, qui allie un penchant prononcé pour l’expérimentation à des
emprunts aux traditions musicales libanaise et arménienne, a été jouée par des
interprètes tels que Charles Curtis ou le Los Angeles New Music Ensemble. En 2013,
Mary Kouyoumdjian a été lauréate du projet « Under 30 », initié par le Kronos Quartet et
visant à distinguer un compositeur de moins de 30 ans. Depuis 2011, elle dirige Hotel
Elefant, ensemble new-yorkais très remarqué pour sa manière de défendre la création
contemporaine.
!
De Amerikaanse, van Libanees-Armeense origine, Mary Kouyoumdjian studeerde aan de
Universiteit van Californië en de Universiteit van New York filmmuziek (waarop zij zich tot
nu ijverig toelegt). Ze studeerde compositie - met Chaya Czernowin, Steven Kazuo
Takasugi en Chinary Ung -, interpretatie - met Steve Schick en jazz, met Anthony Davis.
Haar muziek - die een uitgesproken voorkeur voor het experimentele verbindt met de
traditionele Libanese en Armeense muziek - werd vertolkt door Charles Curtis en het Los
Angeles New Music Ensemble. In 2013 was Mary Kouyoumdjian laureate van het project
‘Under 30’, opgestart door het Kronos Quartet met als oogmerk het onderscheiden van
een componist jonger dan dertig jaar. Sinds 2011 dirigeert zij Hotel Elefant, een New
Yorks ensemble bekend voor de wijze waarop het de hedendaagse creatie verdedigt.
Kraftwerk
(DE) °1970
Unanimement célébré comme le principal précurseur de la pop électronique et de la
techno, le groupe Kraftwerk (« Centrale électrique ») a été fondé en 1970 à Düsseldorf par
Ralf Hütter (né en 1946) et Florian Schneider (né en 1947), sur les cendres d’un duo qu’ils
avaient initié deux ans auparavant, Organisation zur Verwirklichung gemeinsamer
musikalischer Konzepte (« Organisation pour la mise en oeuvre de conceptions musicales
communes » !). Dans leur tout récent studio Kling-Klang, et avec l’aide du batteur Klaus
Compositeurs | Componisten !61 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Dinger (futur membre de Neu!), ils enregistrent pour Philips un album portant leur nom,
suivi un an plus tard par l’album Kraftwerk 2 : ils rencontrent d’emblée le succès, le
magazine anglais Sounds les consacrant groupe de l’année 1971, leur morceau Rückzug
étant élu chanson de l’année. Ces débuts restent cependant encore assez
expérimentaux. C’est avec leur quatrième album, Autobahn, qu’ils passent au « tout
synthétique» et inventent cette techno-pop qui va devenir leur signature – mélodies
simples et entêtantes, paroles minimales chantées d’une voix désincarnée, structures
répétitives : Autobahn leur vaut un succès international massif, que les albums suivants –
Radio-Aktivität, Trans-Europa-Express (dont le morceau titre fait fureur dans les ghetto
new-yorkais, préfigurant le hip-hop) et Mensch-Maschine ne feront qu’amplifier, trustant
les hit-parades du monde entier. En 1978, pour sa première apparition télévisée depuis
cinq ans, le groupe, devenu un quatuor, fait sensation en interprétant sa chanson The
Robots de manière… « robotique », les musiciens, tous vêtus à l’identique, se tenant
presque dans bouger derrière leurs synthétiseurs. Non seulement par sa musique, mais
aussi par la façon dont il travaille son image – comme s’il cherchait à refléter un monde
de plus en plus mécanisé et dépersonnalisé –, le groupe fait subir une petite révolution à
l’industrie discographique et au monde de la pop. Pour la promotion de la tournée
mondiale qui suit l’album Computerwelt, les musiciens sont parfois remplacés par des
robots à leur effigie… Au début des années 1990, The Mix, dixièmealbum proposant des
versions remixées de leurs succès, est le fruit du passage au numérique du studio Kling-
Klang. Cet album sera aussi le dernier disque véritablement intéressant d’une formation
qui, depuis, alterne des périodes de mise en veille et des tournées de concerts toujours
aussi spectaculaires et populaires, accompagnés de vidéos en 3-D que le groupe (dont
Ralf Hütter est, depuis 2008, l’unique membre original) décline parfois sous forme
d’installations et d’expositions. Citons par exemple la série de huit concerts donnés en
2012 au MoMa de New York… En 2014, Kraftwerk, comme les Beatles avant lui, s’est vu
attribuer un Grammy Award pour l’ensemble d’une oeuvre qui a insoiré plusieurs
générations d’artistes.
Algemeen beschouwd als de voornaamste wegbereiders van de elektronische pop en
techno herrees de band Kraftwerk (‘elektrische centrale’) - opgericht in 1970 in Düsseldorf
door Ralf Hütter (geboren in 1946) en Florian Schneider (geboren in 1947) - uit de assen
van een duo dat zij twee jaar eerder in het leven hadden geroepen (Organisation zur
Verwirklichung gemeinsamer musikalischer Konzepte of Organisatie voor de
Implementatie van gemeenschappelijke muzikale Concepties). In hun nieuw ingerichte
Kling-Klangstudio - en met de hulp van drummer Klaus Dinger (toekomstig bandlid van
Neu!) - brachten zij in opdracht van Philips een album uit onder eigen naam, een jaar later
opgevolgd door het album Kraftwerk 2. Ze hadden veel succes: het Engelse magazine
Sounds riep hen uit tot ‘groep van het jaar 1971’ en hun nummer Rückzug tot ‘beste song
van 1971’. Deze debuutalbums bleven evenwel erg experimenteel. Met hun vierde album,
Autobahn, schakelden zij over naar een ‘geheel synthetische sound’ en vonden hiermee
de technopop uit, die zou uitgroeien tot hun handelsmerk: simpele, maar catchy
melodieën, minimale teksten gezongen door een ontmenselijkte stem en repetitieve
structuren. Autobahn scheerde internationaal hoge toppen en werd door de opvolgers
Radio-Aktivität,Trans-Europa-Express (waarvan de titeltrack furore maakte in de New
Yorkse getto’s en de voorloper betekende van de hiphop) en Mensch-Maschine slechts
bestendigd. In 1978 - tijdens de eerste televisieverschijning op vijf jaar tijd - maakte de
groep (inmiddels uitgegroeid tot een kwartet) furore met The Robot: een ‘robotachtige’
vertolking waarbij de muzikanten - allen identiek gekleed - geheel statisch op hun
synthesizers tokkelden. De band slaagde er wonderwel in binnen de muziekwereld en de
popscene een kleine revolutie te ontketenen en dat niet enkel vanwege hun muziek, maar
ook door het beeld dat zij naar voor schoven; alsof zij de wereld een spiegel voorhielden.
Ze toonden een steeds meer gemechaniseerde en ontmenselijkte wereld. Voor de
Compositeurs | Componisten !62 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
promotie van hun wereldtour - naar aanleiding van hun album Computerwelt - werden de
muzikanten soms vervangen door robots naar hun beeltenis. Aan het begin van de jaren
1990 was hun tiende album The Mix - een remix album van hun grootste hits - de vrucht
van een digitale herwerking in hun Kling-Klangstudio. Dit album was meteen ook het
laatste écht relevante album van een formatie die sindsdien switchte tussen periodes van
afwezigheid en tournees met immer spectaculaire en populaire shows. Deze shows -
begeleid door 3D-video’s - werden door de band (waarvan Ralf Hütter sinds 2008 het
laatst overgebleven lid van het eerste uur was) bij tijden herwerkt tot installaties en
exposities. Getuige hiervan bijvoorbeeld de reeks van acht concerten die in 2012 werden
gegeven in het MoMa van New York. In 2014 werd Kraftwerk - net zoals de Beatles voor
hen - onderscheiden met een Grammy Award voor hun oeuvre dat meerdere generaties
artiesten wist te beïnvloeden.
Léo Kupper
(BE) °1935 !
Né à Nidrum, dans les Hautes Fagnes, Léo Kupper, pionnier de la musique
électroacoustique belge, étudie la musicologie au Conservatoire Royal de Liège avant de
devenir assistant d’Henri Pousseur, qui venait de créer, en 1958, le studio Apelac à
Bruxelles. C’est dans celui-ci que Leo Kupper travaille à ses premières compositions,
qu’il ne finalisera toutefois qu’à partir de 1967, dans son propre Studio de Recherches et
de Structurations Electroniques Auditives. C’est de cette année que date la pièce Électropoème,
sous-titrée Logatomes : douze voix de jeunes filles et garçons, qui fera l’objet dès
1971, associée à L’Enclume Des Forces et Automatismes sonores, d’un enregistrement
discographique pour le prestigieux label Deutsche Grammophon. Entre 1977 et 1987,
Kupper se consacre à la construction d’une série de « coupoles sonores », qui sont
autant d’expérimentations psychoacoustiques du paramètre spatial : chaque son, chaque
y est transformé par des centaines de haut-parleurs de tailles variables, disposés en
forme de dôme… Ces constructions éphémères sont installées à Rome, Avignon, Venise
et surtout Linz, où en 1987, pour le festival Ars Electronica, il conçoit un dôme équipé de
104 canaux audio. Il travaille également sur des musiques d’ordination publique, dans
lesquelles c’est le public qui déclenche ou stimule un ensemble de structures musicales,
sur un grand nombre de sources sonores (jusqu’à 350 canaux audio !). En 1982, Léo
Kupper fonde le Groupe Phonémique et Vocal avec des chanteurs utilisant les machines
comme moyen d’expression immédiate (synthèse vocale, système de visualisation
musicale et ordinateur en temps réel, etc.). C’est également à cette période qu’après
avoir découvert la musique de Hossein Malek, maître iranien du santour, il part à Téhéran
s’initier à cet instrument, proche du cymbalum, dont il est l’un des rares virtuoses
occidentaux. L’oeuvre de Kupper est aujourd’hui riche aujourd’hui de plus de 40 opus,
composés pour la plupart sur des instruments de sa propre conception : parmi ceux-ci, le
Kinéphone, instrument à clavier pour la diffusion spatiale (sur 50 canaux), breveté en
1987, ou encore Muvis, instrument de visualisation musicale spectrale sur 20 rampes
lumineuses. Ses compositions les plus récentes ont été enregistrées, sous des titres
aussi éloquents que Electro-Acoustic, Ways Of The Voice (avec la soprano Anna Maria
Kieffer) ou Digital Voices, par le label new-yorkais Pogus. En 2003, Sub Rosa a publié une
anthologie de ses pièces électroniques des années 1960 et 1970.
!
Léo Kupper, geboren in Nidrum in de Hoge Venen, is een pionier van de Belgische
elektroakoestische muziek. Hij studeerde musicologie aan het Conservatorium van Luik,
alvorens Henri Pousseur te assisteren, die toen net - in 1958 - de Apelac studio in Brussel
Compositeurs | Componisten !63 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
had opgericht. Daar sleutelde Leo Kupper aan zijn eerste composities, die hij evenwel pas
in 1967 zou voltooien in zijn eigen Studio de Recherches et de Structurations
Electroniques Auditives. Uit dit jaar stamt tevens het stuk Électro-poème, met als
ondertitel Logatomes: douze voix de jeunes filles et garçons, dat in 1971 - samen met het
Enclume des forces et automatismes sonores - op cd werd uitgebracht op het
prestigieuze label Deutsche Grammophon. Tussen 1977 en 1987 legde Kupper zich toe
op de constructie van een serie ‘sonorische koepels’, psychoakoestische experimenten
met de ruimtelijke parameter: elke toon werd getransformeerd door honderden
luidsprekers van verschillende grootte, opgesteld in de vorm van een koepel… Deze
efemere constructies werden geïnstalleerd in Rome, Avignon, Venetië en vooral Linz, waar
hij - in 1987 voor het festival Ars Electronica - een koepel ontwierp, samengesteld uit 104
audiokanalen. Hij werkte tevens aan muziek voor publieke ruimtes, waarbij het publiek
zelf een cluster van muzikale structuren ontketende of stimuleerde op een groot aantal
geluidsbronnen (tot wel 350 audiokanalen!). In 1982 richtte Léo Kupper de Groupe
Phonémique et Vocal op, waarbij zangers werden betrokken die deze apparaten
gebruikten als een direct expressiemiddel (vocale synthese, een systeem voor muzikale
visualisatie en computer in reële tijd, etc.). In diezelfde periode, na zijn kennismaking met
Hossein Maleks muziek, een geniaal Iraans santoorspeler (familie van de cymbalum),
legde Léo Kupper zich in Teheran zelf toe op dit instrument en werd hiermee één van de
weinige virtuoze Westerse beoefenaars van de santoor. Het werk van Kupper telt vandaag
meer dan veertig opussen, het overgrote deel geschreven voor zelf ontworpen
instrumenten, waaronder de in 1987 onderscheiden kinefoon - een instrument met een
klavier voor ruimtelijke diffusie (doorheen 50 kanalen) - en de muvis, een instrument voor
spectrale muzikale visualisatie op twintig lumineuze ramps. Zijn meest recente
composities werden opgenomen onder eloquente titels zoals Electro-Acoustic, Ways Of
The Voice (met sopraan Anna Maria Kieffer) en Digital Voices, uitgegeven door het New
Yorkse label Pogus. In 2003 publiceerde Sub Rosa een anthologie van zijn elektronisch
werk uit de jaren 1960-1970.
Frédéric Lagnau
(FR) 1967-2010 !
Très tôt initié au piano, Frédéric Lagnau, après un précoce mais bref passage au CNSM
de Paris, étudie la composition au CRR de Boulogne-Billancourt. Il poursuit sa formation
auprès de maîtres comme Bruno Rigutto, Jacques Chailley, Francis Dhomont ou encore
Ralph Towner. À l’âge de 18 ans, il part s’isoler dans une ferme normande de l’Eure, où il
compose ses premières pièces, telles que Journey to Inti (pour deux pianos et un
pianiste) ou l’oratorio B-Attitude (1993). Il initie également un fructueux compagnonnage
avec la Scène nationale d’Erveux, qui donnera lieu à plusieurs musiques pour le metteur
en scène Jacques Falguières. Les pièces de Frédéric Lagnau, très marqué par l’oeuvre de
Steve Reich, mais également passionné de pop et de jazz, et résolument « postmoderne
», lui vaut les encouragements de Tom Johnson, compositeur minimaliste établi en
France. De nouveau installé entre Paris et Pantin à partir du milieu des années 1990, il
effectue de nombreux voyages à l’étranger : une tournée en Amérique du Nor lui permet
en particulier d’y donner les pièces réunies dans le CD Jardins cycliques, paru en 1998. À
partir des années 2000, sans cesser d’enrichir son catalogue, il compose également pour
le cinéma, la télévision, ainsi que la chanson (Élise Caron, Nicole Renaud...). En 2003, il
est nommé « maître de chant » à l’Opéra Garnier. Lors de l'hommage au chorégraphe
Jerome Robbins, à l'automne 2008, il y crée notamment l’oeuvre Triade de Nico Muhly,
Compositeurs | Componisten !64 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
sur une chorégraphie de Benjamin Millepied. Frédéric Lagnau est emporté par un cancer
en 2010, à l’âge de 43 ans.
!
Al heel jong ingewijd in de piano studeerde Frédéric Lagnau - na een vroegtijdige, maar
korte passage aan het CNSM van Parijs - compositie aan het CRR van Boulogne-
Billancourt. Hij vervolgde zijn opleiding bij musici zoals Bruno Rigutto, Jacques Chailley,
Francis Dhomont en zelfs Ralph Towner. Op zijn achttiende trok hij zich terug op een
Normandische boerderij in Eure waar hij zijn eerste stukken schreef zoals Journey to Inti
(voor twee piano’sen een pianist) en het oratorium B-Attitude (1993). Hij onderhield tevens
een vruchtbare samenwerking met de Scène Nationale d’Evreux die leidde tot
verschillende stukken muziek voor regisseur Jacques Falguières. De stukken van Frédéric
Lagnau - erg beïnvloed door het oeuvre van Steve Reich, maar ook door pop en jazz en
resoluut ‘postmodern’ - leverden hem aanmoedigingen op van Tom Johnson, een
minimalistisch componist gevestigd in Frankrijk. Vanaf het midden van de jaren ’90
woonde hij opnieuw tussen Parijs en Pantin. Hij ondernam talloze reizen naar het
buitenland. Met zijn tournee doorheen Noord-Amerika promootte hij zijn werk Jardins
cycliques, in 1998 op cd uitgebracht. Vanaf de jaren 2000 verrijkte hij zijn catalogus met
filmmuziek, muziek voor televisie en chanson (Élise Caron, Nicole Renaud). In 2003 werd
hij tot ‘zangmeester’ benoemd aan de Opéra Garnier. Ter gelegenheid van een hommage
aan de choreograaf Jerome Robbins in de herfst van 2008 creëerde hij het oeuvre Triade
van Nico Muhly, op een choreografie van Benjamin Millepied. Frédéric Lagnau bezweek in
2010 op 43-jarige leeftijd aan kanker.
David Lang
(US) °1957 !
Né à Los Angeles, David Lang est diplômé des universités d’Iowa, de Yale et de Stanford.
Parmi ses professeurs figurent Lou Harrison, Hans Werner Henze, Martin Bresnick, Jacob
Druckman, Roger Reynolds et Henri Lazaroff. En 1980 et 1981, il remporte à deux
reprises les Student Composer Awards de la BMI Foundation. En 1987, il compose Are
You Experienced, pièce inspirée de l’album éponyme de Jimi Hendrix, mêlant un
narrateur, un orchestre réduit et un tuba électrique pour décrire les états d’âme d’une
personne qui s’est pris un fort coup derrière la tête. Son goût des titres iconoclastes se
manifeste également dans Eating Living Monkeys(1985) ou encore Bonehead (« Crétin »,
1990). C’est également en 1987, à New York, qu’avec Julia Wolfe et Michael Gordon, il
cofonde l’ensemble Bang On A Can, qui accompagne le mouvement des compositeurs à
la frontière du jazz, du rock, du multimédia et de la musique contemporaine. Avec cet
ensemble, il participera à plusieurs créations collaboratives, telles que The Carbon Copy
Building, « opéra bande dessinée » créé 1999 avec Julia Wolfe, Michael Gordon et
l’illustrateur Ben Katchor. Les trois compositeurs collaboreront ensuite à Lost Objects, «
oratorio » qui a donné lieu à une publication discographique chez Teldec en 2001, puis
àShelter, sur un livret de Deborah Artman, créé par le Trio Mediaeval et l’ensemble
MusikFabrik en 2005. En 2000, David Lang travaille avec le Kronos Quartet en tant
qu’arrangeur de la musique du film Requiem for a Dream. Il retrouvera ce quatuor en 2002
pour la création, à San Francisco, de l’opéra The Difficulty of Crossing a Field, d’après
une brève nouvelle d’Ambrose Bierce. David Lang a également collaboré avec le monde
de la danse contemporaine en composant la musique du spectacle Amalia pour la
compagnie La La La Human Steps d’Edouard Lock, ainsi que celle de Reflections,
chorégraphie de Benjamin Millepied créée en 2013 à l’Opéra de Paris. Sa pièce World to
Come, composée en 2003 pour la violoncelliste Maya Beiser, a notamment inspiré en
Compositeurs | Componisten !65 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
partie à son ami Steve Reich la composition de son quatuor WTC 9/11 (2010). David Lang
a reçu en 2008 le Prix Pulitzer de musique pour La Passion de la Petite Fille aux
allumettes, oeuvre créée à Carnegie Hall pour les quatre voix du Theatre of Voices de
Paul Hillier, et inspirée du conte de Hans Christian Andersen et de la La Passion selon
saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach. Un enregistrement de cette oeuvre a paru en
2009 chez Harmonia Mundi. E, 2008 également, David Lang intègre la faculté de
composition de l’Université de Yale. Aujourd’hui l’un des musiciens américains les plus
joués, il a été élu en 2013 Compositeur de l’année par l’association Musical America. Il
est compositeur en résidence à l’American Conservatory Theater de San Francisco.
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David Lang, geboren in Los Angeles, studeerde aan de Universiteiten van Iowa, Yale en
Stanford. Hij kreeg les van onder meer Lou Harrison, Hans Werner Henze, Martin
Bresnick, Jacob Druckman, Roger Reynolds en Henri Lazaroff. Tussen 1980 en 1981 won
hij tot twee maal toe de Student Composer Awards van de BMI Foundation. In 1987
componeerde hij Are You Experienced, een stuk geïnspireerd door het gelijknamige album
van Jimi Hendrix, waarop een verteller, een gereduceerd orkest en een elektrische tuba
werden gemengd, teneinde de gemoedsstemmingen te beschrijven van iemand die een
stoot op het achterhoofd had gekregen. Zijn hang naar iconoclastische titels werd ook
duidelijk met Eating Living Monkeys (1985) en Bonehead (« Sukkel », 1990). Nog in 1987
richtte hij in New York - samen met Julia Wolfe en Michael Gordon - het ensemble Bang
On A Can op, een ensemble dat flirtte met de grenzen van jazz, rock, multimedia en
hedendaagse muziek. Met dit ensemble nam hij deel aan allerhande creatieve projecten
zoals The Carbon Copy Building, een ‘stripopera’ gecreëerd in 1999 met Julia Wolfe,
Michael Gordon en illustrator Ben Katchor. Vervolgens droegen de drie componisten bij
aan Lost Objects, een ‘oratorium’ dat in 2001 aanleiding gaf tot een discografische
publicatie bij Teldec en vervolgens in 2001 tot Shelter - naar een boekje van Deborah
Artman - dat in 2005 gecreëerd werd door het Trio Mediaeval en het ensemble
MusikFabrik. In 2000 werkte David Lang samen met het Kronos Kwartet, waarvoor hij de
arrangementen van de soundtrack Requiem for a Dream voor zijn rekening nam. In 2002
werkt hij in San Francisco opnieuw met het kwartet samen voor de creatie van de opera
The Difficulty of Crossing a Field, naar een korte novelle van Ambrose Bierce. David Lang
verdiende ook zijn sporen in de wereld van hedendaagse dans: hij componeerde muziek
voor het spektakel Amalia (voor het gezelschap La La La Human Steps van Edouard
Lock), alsook voor Reflections, een choreografie van Benjamin Millepied gecreëerd in
2013 aan de Opera van Parijs. Zijn stuk World to Come, geschreven in 2003 voor de
celliste Maya Beiser, vormde gedeeltelijk de inspiratie voor Steve Reichs (zijn vriend)
kwartet WTC 9/11 (2010). In 2008 won David Lang de Pulitzer prijs voor muziek voor zijn
The little match girl passion, gecreëerd in het Carnegie Hall voor de vier stemmen van het
Theatre of Voices van Paul Hillier en geïnspireerd door een sprookje van Hans Christian
Andersen en de Matthäus-Passion van J.S. Bach. Een opname van dit oeuvre verscheen
in 2009 bij Harmonia Mundi. Voorts doceert hij sinds 2008 aan de faculteit compositie van
de Universiteit van Yale. Vandaag is hij één van de meest gespeelde Amerikaanse
componisten. In 2013 werd hij door Musical America zelfs uitgeroepen tot Componist van
het jaar. David Lang is ook resident aan het American Conservatory Theater van San
Francisco.
Compositeurs | Componisten !66 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Claude Ledoux
(BE) °1960 !
Né à Auvelais, Claude Ledoux, après avoir accompli les humanités scientifiques, étudie la
peinture à l’Académie des Beaux-Arts et la musique au Conservatoire Royal de Musique
de Liège, où Jean-Louis Robert lui fait découvrir la musique du XXe siècle. Suivent alors
les cours de composition avec Frederic Rzewski, Philippe Boesmans et Henri Pousseur,
d’analyse avec Célestin Deliège, et les recherches en électroacoustique avec Patrick
Lenfan, dans le cadre desquelles surviendra, en 1980, la rencontre décisive avec Tristan
Murail. Il complète ensuite sa formation à l’étranger, notamment en Hongrie et en Italie où
il participe aux séminaires de composition de György Ligeti. De 1987 à 1989, à Paris, il
suit les stages d’informatique musicale proposés par l’Ircam, en même temps que les
cours de Iannis Xenakis à l’université. Poussé par sa passion de l’Asie et de sa musique,
il effectue en 1992 un voyage qui l’emmène des pentes de l’Himalaya au désert du
Rajasthan. Par la suite, il découvrira le Cambodge, l’Indonésie, le Vietnam. Plus
récemment, Claude Ledoux a voyagé au Japon en compagnie de son épouse, la pianiste
Nao Momitani, afin d’approfondir ses connaissances du répertoire traditionnel japonais.
Autant de découvertes sonores dont on peut retrouver maintes traces dans son oeuvre,
deTorrent, pour violoncelle et ensemble (1995), au Cercle de Rangda, pour piano et
orchestre (1999). Une oeuvre qui, de l’orchestre à la musique de chambre, en passant par
des pièces mixtes, balaie tous les répertoires, et qui, si elle trahit l’influence de l’école
spectrale, manifeste un évident désir de synthèse musicale. Une oeuvre qui a valu à son
auteur d’être invité sur tous les continents et de recevoir de nombreuses distinctions.
Claude Ledoux a notamment été au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar) de 2007 à
2009, saisons durant lesquelles il écrit entre autres son troisième quatuor à cordes (Las
Lagrimas de un Angel) pour le Quatuor Danel, ainsi que Les Levants de Tiahuanco pour
orchestre. Après une commande d’État Français qui lui a permis d’écrire A terra sem Mal
pour l’ensemble Le Balcon (créée à Paris en février 2011), il compose en 2014 Crossing
Edgeset Echoes of Crossing Edges à l’intention du Shanghai Sinfonietta. Parallèlement à
son activité de compositeur, Claude Ledoux a joué des claviers au sein de divers
ensembles (Musiques Nouvelles, Ensemble Varèse de Parme, Ottomani). Il a également
été Commissaire artistique du festival Ars Musica en 2012, et directeur artistique du
Centre de formations et de recherches musicales de Liège (actuel Centre Henri Pousseur)
de 2002 à 2005. Claude Ledoux enseigne actuellement la composition au Conservatoire
Royal de Mons et l’analyse au CNSM de Paris.
!
Claude Ledoux, geboren in Auvelais, studeerde na zijn studie menswetenschappen
schilderkunst aan de Academie voor Schone Kunsten en muziek aan het Conservatorium
van Luik, waar Jean-Louis Robert hem de muziek uit de twintigste eeuw leerde kennen.
Daarna volgde hij compositielessen bij Frederic Rzewski, Philippe Boesmans en Henri
Pousseur, analyse bij Célestin Deliège en studie van de elektroakoestiek bij Patrick Lenfan
(aan wie hij in 1980 zijn kennismaking met Tristan Murail had te danken, een
kennismaking die doorslaggevend bleek voor zijn verdere carrière). Hij vervolmaakte zijn
opleiding in Hongarije en Italië, waar hij seminaries compositie volgde bij György Ligeti.
Tussen 1987 en 1989 volgde hij bovendien nog stages muzikale informatica aan het
Parijse Ircam, alsook lessen bij Iannis Xenakis aan de universiteit. Gedreven door zijn
voorliefde voor Azië en de Aziatische muziek ondernam hij in 1992 een reis die hem
voerde van de Himalaya naar de woestijn in Rajasthan. Vervolgens ontdekte hij
Compositeurs | Componisten !67 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Cambodia, Indonesië en Vietnam. Meer recentelijk reisde hij in het gezelschap van zijn
vrouw - de pianiste Nao Momitani - naar Japan om zijn kennis van het traditionele
Japanse repertoire uit te diepen. Sporen van deze geluidsontdekkingen zijn terug te
vinden in zijn werken, van Torrent voor cello en ensemble (1995) tot Cercle de Rangda
voor piano en orkest (1999). Zijn oeuvre omvat zowel orkest- als kamermuziek, alsook
gemengde stukken en bestrijkt zowat alle repertoires. Het verraadt invloeden uit de
spectrale school en drukt een natuurlijke hang naar muzikale synthese uit. Zijn werk
voerde hem naar alle uithoeken van de wereld en leverde hem talloze onderscheidingen
op. Claude Ledoux was van 2007 tot 2009 werkzaam aan het Brusselse Paleis voor
Schone Kunsten (Bozar). Gedurende deze periode schreef hij onder meer zijn derde
strijkkwartet (Las Lagrimas de un Angel) voor het Danel Kwartet alsook Les Levants de
Tiahuanco voor orkest. Na een opdracht van de Franse staat die hem toeliet A terra sem
Mal voor het ensemble Le Balcon (gecreëerd in Parijs in februari 2011) te componeren,
schreef hij in 2014 Crossing Edges en Echoes of Crossing Edges voor het Shanghai
Sinfonietta. Parallel aan zijn compositieactiviteiten vervoegde hij als pianist verschillende
ensembles (Musiques Nouvelles, Ensemble Varèse de Parme, Ottomani). In 2012 was hij
tevens artistiek commissaris van het Ars Musica Festival en tussen 2002 en 2005 artistiek
directeur van het Centre de formations et de recherches musicales de Liège (het huidige
Centre Henri Pousseur). Claude Ledoux doceert momenteel compositie aan het Koninklijk
Conservatorium van Bergen en analyse aan het Parijse CNSM.
Denis Levaillant
(FR) °1952 !
Né à Paris en 1952, Denis Levaillant débute l’étude du piano à 6 ans, s’initiant avec son
professeur, Magdeleine Mangin, à l’harmonie et au contrepoint) Au début des années
1970, il renonce à la filière classique et se passionne pour la danse, le jazz,
l’improvisation, le cirque. De cette période de formation « in vivo », il tirera la matière de
son livre L’improvisation musicale paru en 1980, devenu une référence sur le sujet. Il signe
également en 1973 sa première oeuvre radiophonique, Circus Virus, pour l’Atelier de
Création de France Culture, début d’une collaboration créatrice avec la radio, qui
l’amènera à obtenir le Prix de la RAI au prix Italia en 1988 pour Speakers. Il obtient
parallèlement une maîtrise de philosophie (1974). Au début des années 1980, il se lance
dans l’aventure du spectacle vivant : avec sa compagnie Bleu 17, il a ainsi créé, entre
1983 et 2006, une quinzaine de spectacles musicaux mêlant voix chantée, théâtre, magie,
instruments, lumière, son. Parmi eux certains auront un certain retentissement,
notamment Les Passagers du delta, créé en trio avec les musiciens de jazz américains
Barre Phillips et Barry Altshul, et son opéra O.P.A. Mia, créé en 1990 au Festival
d’Avignon dans une mise en scène d’André Engel et des décors d’Enki Bilal. Denis
Levaillant élargit sa palette d’expression en participant aux débuts des traitements
numériques sur le son (à l’INA-GRM), et en appliquant ces nouvelles techniques à
l’écriture instrumentale (Piano Transit, 1983 ; ElektroSpacePiano, 2003). Il entame avec
Les Pierres noires, pour choeur mixte (1984) une recherche originale sur l’harmonie et la
polyphonie vocale qu’il n’a cessé depuis d’approfondir. Ces années foisonnantes le voient
également nouer de nombreuses collaborations avec des chorégraphes (Dominique
Bagouet, Dominique Petit, Stéphanie Aubin, Brigitte Lefèvre...) et des metteurs en scène
(notamment Alain Françon). Depuis le début des années 1990, il consacre l’essentiel de
sa création à l’écriture symphonique et instrumentale. Naissent alors des oeuvres telles
que le concerto pour piano Echo de Narcisse (1995), Le Clair, l’Obscur pour quatuor à
cordes (1997), le concerto pour orchestre Paysages de Conte (1998), ainsi que le
Compositeurs | Componisten !68 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Tombeau de Gesualdo, pour contre-ténor et douze voix mixtes (1994). L’Ensemble
Intercontemporain et le Musée du Louvre lui commandent en 1995 une musique pour le
dernier film muet de Fritz Lang, La Femme sur la lune. En 1999, il produit à nouveau un
spectacle d’une soirée entière, Éloge de la Radio, créé au Festival Présences 2000. En
2002 l’Opéra de Paris lui commande un ballet symphonique, La Petite danseuse, qui
connait un grand succès. En 2005 il compose l’Opéra de la lune, pour orchestre et
récitant, d’après un conte de Jacques Prévert (commande de l’Orchestre Philharmonique
de Radio-France). Parmi les pièces récentes de Denis Levaillant, il faut mentionner
également les deux livres des Images-Études pour piano.
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Denis Levaillant, geboren in Parijs in 1952, begon op 6- jarige leeftijd piano te spelen
onder de hoede van zijn lerares Magdeleine Mangin en studeerde daarna harmonie en
contrapunt. Aan het begin van de jaren 1970 gaf hij de klassieke richting op en
interesseerde hij zich meer voor dans, jazz, improvisatie en circus. Uit deze
vormingsperiode ‘in vivo’ puurde hij ideeën voor zijn boek l’Improvisation musicale (1980),
intussen een referentie op dit vlak. In 1973 tekende hij voor zijn eerste radiofonisch werk
Circus Virus (voor het Atelier de Création de France Culture, wat meteen het begin
inluidde van een creatieve samenwerking met de radio, die hem in 1988 voor Speakers de
RAI-prijs van de Prix Italia toekende). Parallel hieraan behaalde hij tevens in 1974 zijn
doctoraat in de filosofie. Aan het begin van de jaren 1980 was hij actief in de wereld van
het spektakel: zo creëerde hij met zijn gezelschap Bleu 17 tussen 1983 en 2006 een
vijftiental spektakels waarin stem, theater, magie, instrumenten, licht en geluid werden
vervlochten. Een aantal hiervan kende een zekere weerklank, met name Les Passagers du
delta - gecreëerd in trio met de Amerikaanse jazzmusici Barre Phillips en Barry Altshul -
en zijn opera O.P.A. Mia - gecreëerd in 1990 tijdens het Festival van Avignon in een regie
van André Engel en met decors van Enki Bilal. Denis Levaillant verruimde zijn
expressiemogelijkheden door zijn sound (aan het INA-GRM) digitaal te bewerken en
dankzij de toepassing van deze nieuwe techniek op de instrumentale schriftuur (Piano
Transit, 1983; ElektroSpacePiano, 2003). Met Les Pierres noires voor gemengd koor
(1984) ving een authentiek onderzoek naar harmonie en vocale polyfonie aan, een
onderzoek waarin hij zich sindsdien steeds verder heeft verdiept. Tijdens deze
productieve jaren knoopte hij overigens talloze samenwerkingen aan met choreografen
(Dominique Bagouet, Dominique Petit, Stéphanie Aubin, Brigitte Lefèvre...) en regisseurs
(Alain Françon). Sinds het begin van de jaren 1990 concentreerde hij zich vooral op de
creatie van symfonische en instrumentale schriftuur. Hieruit vloeiden werken voort zoals
het concerto voor piano Echo de Narcisse (1995), Le Clair, l’Obscur voor
strijkkwartet(1997), het concerto voor orkest Paysages de Conte (1998) alsook Tombeau
de Gesualdo, voor contratenor en twaalf gemengde stemmen (1994). In 1995 werkte hij in
opdracht van het Ensemble Intercontemporain en het Musée du Louvre aan muziek voor
de laatste doofstomme film van Fritz Lang, La Femme sur la lune. In 1999 schreef hij
Éloge de la Radio - een nieuw spektakel van een ganse avond - gecreëerd tijdens het
Festival Présences in 2000. In 2002 gaf de Opéra de Paris hem de opdracht voor het
symfonisch ballet La Petite danseuse dat een groot succes kende. In 2005 componeerde
hij Opéra de la lune, voor orkest en verteller, naar een sprookje van Jacques Prévert (in
opdracht van de Filharmonie van Radio-France). Van het meer recente werk van Denis
Levaillant vermelden we tevens de twee boeken Images-Études voor piano.
Compositeurs | Componisten !69 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Gyorgy Ligeti
(HU) 1923-2006 !
Né le 28 mai 1923 à Dicsöszenmárton, György Ligeti étudie la composition au
conservatoire auprès de Ferenc Farkas (1941-1943). De 1945 à 1949, il poursuit ses
études de composition à l'Académie Franz Liszt de Budapest où il enseignera lui-même
l'harmonie et le contrepoint entre 1950 et 1956. C'est cette même année qu'il fuit la
Hongrie suite à la révolution et se rend d'abord à Vienne, puis à Cologne, où il est
accueilli notamment par Karlheinz Stockhausen. Il travaille alors au Studio électronique de
la WDR et y rencontre Pierre Boulez, Luciano Berio, Mauricio Kagel... En 1959, il se
réinstalle à Vienne et obtient la nationalité autrichienne.
Dans les années soixante, György Ligeti participe aux cours d'été de Darmstadt et
enseigne à Stockholm en tant que professeur invité. Lauréat de la bourse du Deutscher
Akademischer Austausch Dienst de Berlin, György Ligeti a été honoré de multiples
distinctions.
Durant la période hongroise, sa musique témoigne essentiellement de l'influence de
Bartók et Kodály. Ses pièces pour orchestre attestent d'un nouveau style caractérisé par
une polyphonie très dense et un développement formel statique.
Au cours des années 70, son écriture polyphonique se fait plus mélodique et plus
transparente. Nombre de ses oeuvres témoignent également de son souci d'échapper au
tempérament égal. Dans les années quatre-vingt, il développe une technique de
composition à la polyrythmie complexe influencée à la fois par la polyphonie du XlVe
siècle et différentes musiques ethniques.
« Mes compositions échappent à toute catégorisation » disait Ligeti, « elles ne sont ni
tonales, ni atonales et certainement pas postmodernes », déclarait-il « Elles partent
toujours d'une idée centrale simple et conduisent à la complexité extrême ». !
György Ligeti, geboren op 28 mei 1923 in Dicsöszenmárton (Transsylvanië), studeerde
tussen 1941 en 1943 compositie aan het conservatorium bij Ferenc Farkas. Van 1945 tot
1949 studeerde hij compositie aan de Zeneakadémia (Franz Liszt Muziekacademie) in
Boedapest en tussen 1950 en 1956 doceerde hij aan datzelfde instituut harmonie en
contrapunt. De Hongaarse Opstand deed hem datzelfde jaar Hongarije ontvluchten. Hij
belandde eerst in Wenen en vervolgens in Keulen, alwaar hij door Karlheinz Stockhausen
werd verwelkomd. Hij werkte er aan het Studio für elektronische Musik des
Westdeutschen Rundfunks en maakte daar kennis met Pierre Boulez, Luciano Berio en
Mauricio Kagel. In 1959 vestigde hij zich opnieuw in Wenen en nam er de Oostenrijkse
nationaliteit aan. In de jaren ’60 nam György Ligeti deel aan de zomercursussen van de
Internationale Ferienkurse für Neue Musik in Darmstadt. Hij was als gastprofessor
compositie verbonden aan het Conservatorium van Stockholm. Hij werd meermaals
onderscheiden, waaronder als laureaat van de beurs van de Deutscher Akademischer
Austausch Dienst van Berlijn. Tijdens zijn Hongaarse periode werd zijn muziek vooral
gekleurd door Bartók en Kodály. Zijn stukken voor orkest getuigden van een nieuwe stijl,
gekarakteriseerd door een erg dichte polyfonie en een statische formele ontwikkeling.
Tijdens de jaren ’70 werd zijn polyfonische schriftuur melodischer en meer transparant.
Menig werk getuigde van zijn nood om vernieuwing te brengen. In de jaren ’80
ontwikkelde hij een ingewikkelde polyritmische compositietechniek, beïnvloed door zowel
de polyfonie uit de veertiende eeuw als door verschillende etnische muziekstukken. « Mijn
composities vallen niet in te delen », aldus Ligeti. « Ze zijn noch tonaal, noch atonaal en al
Compositeurs | Componisten !70 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
helemaal niet postmodern. Zij vertrekken steeds vanuit een eenvoudig centraal idee en
leiden tot een extreme complexiteit.»
John Lurie
(US) °1952 !
Né à Minneapolis, John Lurie commence par jouer de l’harmonica, puis de la guitare,
avant d’adopter le saxophone. Après une traversée des États-Unis en auto-stop, puis un
bref passage à Londres où il donne, en 1974, à la Acme Gallery, son premier concert solo,
il se fixe à New York. C’est là qu’en 1978, avec son frère Evan, John Lurie forme The
Lounge Lizars. Durant ses 20 ans d’activité, le groupe, décrit par le New York
Timescomme « défrichant de nouveaux territoires entre Mingus et Bernard Herrman », et
dont John Lurie est le principal compositeur, comptera dans ses rangs les guitaristes Arto
Lindsay et Marc Ribot, ou encore, au saxophone, le compositeur sud-africain Michael
Blake. Ce sont les Lounge Lizards qui signent les musiques des trois premiers films de
Jim Jarmush, Stranger Than Paradise (1984), Down By Law (1986) et Mystery
Train(1989),dans lesquels Lurie est également acteur. John Lurie, qui a composé de
nombreuses partitions pour le cinéma (dont celle de Get Shorty, de Barryn Sonnenfeld, lui
vaut en 1995 d’être nominé pour un Grammy Award) et la télévision, apparaît également
dans des films tels que Paris Texas ou La Dernière Tentation du Christ. En 1999, John
Lurie publie The Legendary Marvin Pontiac: Greatest Hits, album saluant un musicien
afro-juif qui s’avèrera fictif, Marvin Pontiac. Ce disque étonnant lui vaut les éloges de
David Bowie ou Leonard Cohen. Atteint depuis 1994 de la maladie de Lyme, John Lurie a
dû cependant mettre un terme à ses activités de musicien et d’acteur, pour se consacrer
exclusivement à la peinture. En 2014, paru sous le nom de John Lurie National Orchestra,
l’album The Invention of Animals est venu exhumer un certain nombre de raretés des
années 1990.
!
John Lurie, geboren in Minneapolis, begon met het spelen van harmonica, vervolgens
gitaar, alvorens zich toe te leggen op saxofoon. Na een tocht door de Verenigde Staten al
liftend - en na een kort verblijf in Londen, waar hij in 1974 in de Acme Gallery zijn eerste
soloconcert gaf - vestigde hij zich in New York. Daar vormde hij in 1978 met zijn broer
Evan The Lounge Lizards. Gedurende zijn twintig jaar van activiteit werd de groep door de
New York Times omschreven als een groep die « nieuwe territoria ontgon, tussen Mingus
en Bernard Herrmann ». John Lurie was de hoofdcomponist van de groep waarin ook de
gitaristen Arto Lindsay en Marc Ribot en de Zuid-Afrikaanse saxofonist/componist
Michael Blake actief waren. De Lounge Lizards tekenden voor de filmmuziek van Jim
Jarmush Stranger Than Paradise (1984), Down By Law (1986) en Mystery
Train(1989),waarin Lurie tevens acteerde. John Lurie leverde talloze partituren voor film
(waaronder Get Shorty van Barryn Sonnenfeld, die hem in 1995 een Grammy-nominatie
opleverde) en televisie. Hij schitterde tevens in films zoals Paris Texas en The Last
Temptation of Christ. In 1999 publiceerde John Lurie The Legendary Marvin Pontiac:
Greatest Hits, een album dat hulde bracht aan Marvin Pontiac - een fictieve Afro-joodse
muzikant. Het album zelf werd gehuldigd door David Bowie en Leonard Cohen. In 1994
werd John Lurie getroffen door de ziekte van Lyme en gedwongen zijn rol als muzikant en
acteur op te geven en zich exclusief op de schilderkunst te richten. In 2014 verscheen
onder de naam John Lurie National Orchestra het album The Invention of Animals, een
verzameling opgedolven rariteiten uit de jaren 1990.
Compositeurs | Componisten !71 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Michel Lysight
(BE-CA) °1958 !
Compositeur et chef d’orchestre belgo-canadien né à Bruxelles, commence à étudier le
piano et la musique de chambre à l’Académie de Schaerbeek. Après deux années
d’études en musicologie, il entre au Conservatoire Royal de Bruxelles où il obtient les
premiers prix d’histoire de la musique, de méthodologie du solfège, de psychopédagogie,
d’harmonie, de contrepoint, de fugue, de basson et de direction d’orchestre
dans les classes de René Defossez et Robert Janssens. Son premier prix de composition
lui est décerné en 1989 au Conservatoire Royal de Mons dans la classe de Paul-
Baudouin Michel. L’année suivante, son quatuor à vents Quatrain obtient le Prix Irène
Fuérison de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Belgique. Peu après sa sortie du
conservatoire, sa découverte de musiciens tels que Steve Reich, John Adams, Arvo Pärt
ou Henryk Górecki sera essentielle pour l’évolution de son langage personnel et en fera
une des figures de proue du courant postmoderne en Belgique. Depuis 1991, il dirige
ainsi l’ensemble de musique contemporaine Nouvelles Consonances. Plutôt modale, sa
musique se caractérise également par une virtuosité rythmique héritée des répétitifs
américains, mais aussi de Bartók et Stravinsky. À son catalogue figure une centaine
d’oeuvres, embrassant tous les répertoires avec une prédilection pour la musique de
chambre, et dont beaucoup ont fait l’objet d’enregistrements discographiques. L’Union
des Compositeurs Belges a décerné à Michel Lysight son Trophée Fuga 1997 pour son
action en faveur du répertoire national. En 2012, il a été nominé aux Octaves de la
Musique dans la catégorie « Musique contemporaine ». Michel Lysight est professeur au
Conservatoire Royal de Bruxelles et aux Académies de Schaerbeek et de Bruxelles. Il a
été professeur invité à la Bilkent University d’Ankara (Turquie).
!
Michel Lysight, geboren in Brussel, is een Belgisch-Canadees componist en orkestleider.
Hij startte met zijn studie piano en kamermuziek aan de Academie van Schaarbeek. Na
twee jaar studies musicologie ging hij naar het Koninklijk Conservatorium in Brussel waar
hij eerste prijzen behaalde in muziekgeschiedenis, methodologie voor notenleer,
pedagogie, harmonie, contrapunt, fuga, fagot en orkestleiding in de klassen van René
Defossez en Robert Janssens. Zijn eerste prijs compositie werd hem in 1989 toegekend
door het Conservatoire Royal de Mons in de klas van Paul-Baudouin Michel. Het
daaropvolgende jaar ontving zijn blaaskwartetQuatrain de prijs Irène Fuerison van de
Koninklijke Academie voor Schone Kunsten van België. Kort na zijn afstuderen bleek de
ontdekking van musici zoals Steve Reich, John Adams, Arvo Pärt en Henryk Górecki van
kapitaal belang voor de ontwikkeling van zijn persoonlijke stijl. Het maakte hem tot één
van de boegbeelden van de postmoderne stroming in België. Vanaf 1991 leidde hij het
ensemble voor hedendaagse muziek Nouvelles Consonances. Eerder modaal van aard
onderscheidt zijn muziek zich door een ritmische virtuositeit - schatplichtig aan het
repetitieve van de Amerikanen - maar ook aan Bartók en Stravinsky. Zijn catalogus telt
een honderdtal werken, bestrijkt alle repertoires, maar kent een uitgesproken voorkeur
voor kamermuziek. Een aanzienlijk deel van zijn werk werd opgenomen op cd. De Unie
van Belgische Componisten onderscheidde Michel Lysight met de Fuga-trofee (1997),
uitgereikt aan uitvoerders die op significante wijze opkomen voor het repertoire van eigen
bodem. In 2012 werd hij genomineerd voor Les Octaves de la Musique in de categorie
‘hedendaagse muziek’. Hij was als gastprofessor verbonden aan de Bilkent Universiteit
van Ankara (Turkije). Michel Lysight doceert momenteel aan het Koninklijk Conservatorium
in Brussel en aan de Academies van Schaarbeek en Brussel.
Compositeurs | Componisten !72 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Pierre-Yves Macé
(FR) °1980 !
La musique de Pierre-Yves Macé propose un croisement entre l’écriture contemporaine,
la création électroacoustique, l’art sonore et une certaine sensibilité rock. Après des
études musicales et littéraires, il publie son premier disque, Faux-Jumeaux, en 2002 sur
Tzadik, le label de John Zorn. Suivent Circulations (Sub Rosa, 2005), Crash_test 2
(Orkhêstra, 2006), Passagenweg, d’après Walter Benjamin, et Miniatures / Song
Recycle(Brocoli, 2009 et 2012), Segments et Apostilles (Tzadik, 2013). Sa musique a été
jouée en Europe et en Amérique du Nord, dans des festivals tels que Octobre en
Normandie, MIMI, Villette Sonique, Transnumériques, Santarcangelo dei Teatri, Présences
électronique ou Akousma. Il fait la première partie d’artistes comme Matmos, Richard
Chartier, Andrew Bird ou Lee Ranaldo. En 2012, sa musique a fait l’objet d’un concert
monographique dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. Pierre-Yves Macé a
collaboré avec les musiciens Morton Subotnick (pour la reprise par Anne Collod en 2011
du spectacle Parades and Changes de Anna Halprin), ON (Sylvain Chauveau, Steven
Hess), That Summer et Louisville, mais aussi des plasticiens, des écrivains, des
chorégraphes et des metteurs en scène. Entre 2007 et 2011, il collabore régulièrement
aux activités du collectif pluridisciplinaire l’Encyclopédie de la parole. En 2013-14, il
compose des virgules radiophoniques pour l’émission Boudoirs et autres de Gérard
Pesson sur France Musique. En 2014, il est lauréat de la résidence Hors les murs (Institut
Français) pour le projet Contreflux. Docteur en musicologie, Pierre-Yves Macé a par
ailleurs publié, aux Presses du Réel, l’ouvrage Musique et document sonore.
!
De muziek van Pierre-Yves Macé is een kruisbestuiving tussen hedendaagse schriftuur,
elektroakoestische creatie en geluidskunst en kent een zekere affiniteit met rock. Na zijn
muzikale studies en zijn studie letterkunde bracht hij in 2002 zijn eerste plaat Faux-
Jumeaux uit bij Tzadik, het label van John Zorn. Daarna volgden Circulations (Sub Rosa,
2005), Crash_test 2 (Orkhêstra, 2006), Passagenweg (naar Walter Benjamin),Miniatures/
Song Recycle (Brocoli, 2009 en 2012) en Segments en Apostilles (Tzadik, 2013). Zijn
muziek werd gespeeld in Europa en Noord-Amerika in festivals zoals Octobre in
Normandië, MIMI, Villette Sonique, Transnumériques, Santarcangelo dei Teatri, Présences
Electronique en Akousma. Hij verzorgde het voorprogramma van artiesten zoals Matmos,
Richard Chartier, Andrew Bird en Lee Ranaldo. In 2012 was zijn muziek het voorwerp van
een monografisch concert in het kader van het Festival d’Automne in Parijs. Pierre-Yves
Macé werkte samen met musici zoals Morton Subotnick (voor de reprise in 2011 door
Anne Collod van het spektakelParades and Changes van Anna Halprin), ON (Sylvain
Chauveau, Steven Hess, That Summer en Louisville), maar ging ook samenwerkingen aan
met grafisch vormgevers, schrijvers, choreografen en regisseurs. Tussen 2007 en 2011
droeg hij geregeld bij aan de activiteiten van het pluridisciplinair collectief Encyclopédie
de la Parole. Tussen 2013-14 componeerde hij radiofragmenten voor de uitzending
Boudoirs et autres van Gérard Pesson op France Musique. In 2014 was hij laureaat van
de residentie Hors les murs (Frans Instituut) voor het project Contreflux. Pierre-Yves Macé
is doctor in de musicologie en publiceerde het werk Musique et document sonore bij
Presses du Réel.
Compositeurs | Componisten !73 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
!
François Bernard Mâche
(FR) °1935 !
Le parcours de compositeur de François-Bernard Mâche, né à Clermont-Ferrand, a ceci
de singulier qu’il s’est constamment développé en parallèle d’une brillante carrière
universitaire, qui l’a mené de l’Université de Strasbourg (où il crée le centre Primus,
première formation en France de « Tonmeister ») à l’École des Hautes Études en Sciences
Sociales. Celle-ci a d’ailleurs souvent influé sur celui-là : son intérêt pour les modèles
linguistiques, sa passion pour les cultures lointaines comme son activité d’helléniste
irriguent ainsi une création musicale souvent pionnière (cofondateur du Groupe de
Recherches Musicales avec Pierre Schaeffer et Luc Ferrari, il a été l’un des premiers à
intégrer à sa musique des sons bruts enregistrés). En 2001, François-Bernard Mâche a
été élu à l'Académie des beaux-arts au fauteuil de Iannis Xenakis.
!
Het muzikale parcours van de in Clermont-Ferrand geboren componist Mâche François-
Bernard is opmerkelijk in die zin dat het steeds samengegaan is met een brilliante
academische carrière, waaronder aan de Universiteit van Straatsburg (waar hij het Primus
center oprichtte, met name de eerste ‘Tonmeister’-scholing in Frankrijk) en aan de École
des Hautes Études en Sciences Sociales. Zo doordringt zijn academische interesse
nagenoeg zijn gehele werk: linguïstische modellen en zijn passie voor verre (Griekse!)
beschavingen maken hem bij tijden tot een onversneden muziekpionier (samen met Pierre
Schaeffer en Luc Ferrari was hij medeoprichter van de Groupe de Recherches Musicales;
hij was één van de eersten die geluiden op band wist te integreren in zijn muziek). Sinds
2001 bekleedt François-Bernard Mâche de leerstoel Iannis Xenakis aan de Academie
voor Schone Kunsten.
Albert Marcoeur
(FR) °1947 !
Ce chanteur français inclassable, auquel sa passion pour l’expérimentation a valu le
surnom de « Frank Zappa français », est né au Dijon. C’est au conservatoire de cette ville
qu’il apprend la clarinette, tout en s’initiant à la scène au sein de groupes rock locaux
(The Jazz Babies, The Lake’s Men). En 1970, il devient musicien au studio Frémontel,
dans l’Eure, où il s’initie au multipiste avec son groupe Kapak). Son premier album, en
1974, affirme d’emblée un univers singulier, mêlant des textes drolatiques et absurdes et
un grand souci de recherche sonore et musicale, qui se rapproche du mouvement Rock
In Opposition. Albert Marcoeur commence à donner de très nombreux concerts,
accompagné d’un groupe dont font partie ses frères Claude et Gérard, tous deux
percussionnistes. Il signe également des arrangements pour les albums Mireille et
Anticyclone de Dick Annegarn, qu’il accompagne également en tournée. Trop avantgardiste
pour prétendre à un succès massif, Marcoeur va peu à peu s’éloigner du système
de l’industrie discographique suite à un procès avec Philips, le label qui avait publié son
troisième album, en 1980. Depuis lors, il a continué à faire paraître, tous les quatre ans à
peu près, de nouveaux albums toujours riches en expérimentations (Celui où y a joseph,
1983 ; Sports et Percussions, 1994), les trois derniers sur son propre label, le bien nommé
Frères. En 2006, Albert Marcoeur rencontre le Quatuor Béla autour de Machina
Memorialis, spectacle conçu par la compagnie Les Rémouleurs pour lequel il compose le
Compositeurs | Componisten !74 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
quatuor Suite de mouvements désordonnés : c’est le début d’une fructueuse
collaboration avec ces musiciens, qui a donné lieu à un album (Travaux pratiques, 2008)
et, récemment, à un nouveau spectacle, Si oui, oui. Sinon, non.
!
Albert Marcoeur, geboren in Dijon, is een niet te klasseren Franse zanger wiens
experimenteerdrang hem al snel de bijnaam « Franse Frank Zappa » bezorgde. Aan het
Conservatorium van Dijon leerde hij klarinet. Verder trad hij op met lokale rockbands zoals
The Jazz Babies en The Lake’s Men. In 1970 werd hij in Eure muzikant aan de studio
Frémontel, waar hij zich met zijn groep Kapak toelegde op mixen van muziek. In 1974
bekrachtigde zijn eerste album duidelijk zijn zonderlinge wereld waarin grappige en
absurde teksten worden verweven met een grote zorg voor geluid en muziek die de
beweging Rock In Opposition nadert. Albert Marcoeur zou steeds vaker optreden met een
groep, waarvan Claude en Gérard - zijn twee broers en percussionisten - deel uitmaakten.
Hij tekende tevens voor arrangementen van de albums Mireille en Anticyclone van Dick
Annegarn, die hij vergezelde op tournee. Daar zijn werk té avant-gardistisch was voor een
overdonderend publiek succes, nam Marcoeur geleidelijk aan afstand van de
platenindustrie naar aanleiding van een proces met Philips, het label dat in 1980 zijn
derde album had uitgegeven. Sindsdien bracht hij met regelmaat nieuwe albums uitsteeds
rijk aan experiment (Celui où y a Joseph, 1983 en Sports et Percussions, 1994). De
laatste drie albums bracht hij uit op zijn eigen label, het gerenommeerde Frères. In 2006
ontmoette Albert Marcoeur het Béla kwartet naar aanleiding van de opvoering van
Machina Memorialis, een spektakel ontworpen door het gezelschap Les Rémouleurs
waarvoor hij het kwartet Suite de mouvements désordonnés componeerde. Dat
betekende het begin van een vruchtbare samenwerking met deze musici en gaf in 2008
aanleiding tot de release van het album Travaux pratiques en meer recentelijk tot het
nieuwe spektakel Si oui, oui. Sinon, non.
Olivier Mellano
(FR) °1971
Allant du rock à la musique écrite, le parcours du compositeur, guitariste et violoniste
français Olivier Mellano passe par de nombreux projets hybrides. Après des études de
musicologie à Rennes, à partir de 1995, il accompagne, sur disque et sur scène, des
musiciens tels que Miossec, Dominique A, Laetitia Shériff, etc. En 1998, il initie L’Île
électrique, projet scénique mélangeant musique classique, expérimentale, rock, vidéo et
danse contemporaine. Il crée en 2000 le groupe Mobiil, tout en continuant à travailler
pour la danse, le cinéma d’animation, le théâtre, les ciné-concerts... En 2007, le label
Naïve Classique publie un premier CD consacré à ses compositions écrites. Celui-ci a été
suivi, en 2012, d’un coffret-manifeste de trois CD et un DVD proposant trois versions de
la même pièce – pour orchestre symphonique, pour 17 guitares électriques et pour un
groupe électro-hip-hop.
!
Van rock tot geschreven muziek: het parcours van de Franse componist, gitarist en violist
Olivier Mellano leidt langs tal van hybrideprojecten. Na zijn studie musicologie in Rennes
vergezelde hij vanaf 1995 andere muzikanten - zowel in de studio als op het podium -
waaronder Miossec, Dominique A, Laetitia Shériff, enz. In 1998 initieerde hij het project Île
Electrique, waarbij klassieke muziek, rock, experimentele muziek, video en hedendaagse
dans werden vervlochten. In 2000 creëerde hij de groep Mobiil en bleef ondertussen
werkzaam voor dans, animatiefilm, theater en cineconcerten. In 2007 bracht het label
Naïve Classique een eerste cd uit, gewijd aan zijn geschreven composities. In 2012
volgde een box van drie cd’s en één dvd met drie verschillende versies van eenzelfde
Compositeurs | Componisten !75 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
stuk: een versie voor symfonisch orkest, een versie voor zeventien elektrische gitaren en
een versie voor een electro-hiphopband.
Darius Milhaud
(FR) 1892-1974 !
Riche de près de 450 opus, l’oeuvre de Darius Milhaud fait de son auteur l’un des plus
prolifiques de tous les temps. Né dans une famille juive à Aix-en-Provence, élève de
Gédalge, Widor et Dukas au Conservatoire de Paris, il fait montre, dès ses premières
compositions, d’un audacieux sens de la polytonalité. Ami d’Honegger, Satie, Cocteau et
Claudel, qui l’emploie comme secrétaire à l’ambassade de France au Brésil (la musique
brésilienne sera, au même titre que le jazz, l’une des grandes influences de son travail), il
intègre en 1920 le Groupe des Six. Les ballets Le Boeuf sur le toit (1920-21) et La Création
du monde (1927), ou encore lesSaudades do Brasil pour piano (1921), scellent sa
notoriété. La guerre le contraint en 1940 à s’exiler en Californie, où il enseigne la
composition au Mills College d’Oakland (Californie) : il y aura notamment comme élèves
Dave Brubeck, Burt Bacharach, Steve Reich et Philip Glass. À partir de 1947, Darius
Milhaud partage son temps entre son poste de professeur au Conservatoire de Paris et
les États-Unis, sans jamais cesser de composer.
!
Met werk dat bijna 450 opussen telt, kan Darius Milhaus met recht één van de meest
productieve artiesten van zijn tijd worden genoemd. Hij werd als jood geboren in Aix-en-
Provence. Als leerling van Gédalge, Widor en Dukas aan het Conservatorium van Parijs
getuigde hij vanaf zijn allereerste composities van een gedurfd gevoel voor polytonie.
Bevriend met Honegger, Satie, Cocteau en Claudel, die hem als secretaris inhuurden voor
de Franse ambassade in Brazilië (daarom zal de Braziliaanse muziek, net zoals de jazz,
van grote invloed blijken op zijn werk), vervolledigde hij in 1920 de Groupe des Six. De
balletten Le Boeuf sur le toit (1920-21) en La Création du monde (1927) en ook les
Saudades do Brasil voor piano (1921) bevestigden zijn reputatie. In 1940 vroeg hij wegens
het uitbreken van de oorlog asiel aan in Californië, waar hij compositie aan het Mills
College in Oakland doceerde. Hij nam er leerlingen zoals Dave Brubeck, Burt Bacharach,
Steve Reich en Philip Glass onder zijn hoede. Vanaf 1947 doceerde Darius Milhaud zowel
aan het Conservatorium van Parijs als in de Verenigde Staten. Het componeerwerk zou hij
evenwel nooit verzaken.
Alex Mincek
(US)
Alex Mincek étudie le saxophone, la clarinette, et la composition avec Tristan Murail, Fred
Lerdahl, Nils Vigeland et Sebastian Currier. Après son diplôme de la Manhattan School of
Music, il fonde en 1998 l’ensemble Wet Ink, dédié à la musique expérimentale et
contemporaine, tout en enseignant l’histoire de la musique. Sa musique, caractérisée par
des éléments de timbres et d’extrêmes dynamiques, explore les manières dont les formes
de répétition affectent notre idée du temps, de la mémoire et de la perception de la
différence. Elle a été jouée dans de nombreux festivals – Musica (Strasbourg), Présences
(Paris), Archipel (Genève), Musiques Démesurées (Clermont-Ferrand) – et institutions –
Carnegie Hall, Internationales Musikinstitut de Darmstadt –, par des ensembles tels que
l’Orpheus Chamber Orchestra, les Percussions de Strasbourg, Cairn ou Le Balcon.
Alex Mincek schoolde zich in de saxofoon, de klarinet en compositie samen met Tristan
Murail, Fred Lerdahl, Nils Vigeland en Sebastian Currier. Na zijn studie aan de Manhattan
Compositeurs | Componisten !76 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
School of Music richtte hij in 1998 het ensemble Wet Ink op, een ode aan de
experimentele en hedendaagse muziek en bleef terwijl muziekgeschiedenis doceren. Zijn
muziek wordt gekenmerkt door een verscheidenheid aan klankkleuren en dynamische
extremen en verkent hierbij de wijze waarop verschillende herhalingsbreuken ons
tijdsbesef, ons geheugen en onze perceptie kunnen beïnvloeden. Zijn werk vond zowel
weerklank in talrijke festivals - Musica (Straatsburg), Présences (Parijs), Archipel (Geneve),
Musiques Démesurées (Clermont-Ferrand) – als in instituten zoals de Carnegie Hall, het
Internationales Musikinstitut van Darmstadt en niet te vergeten in ensembles zoals het
l’Orpheus Chamber Orchestra, de Percussions de Strasbourg, Cairn en Le Balcon.
Federico Mompou
(CA) 1893-1887 !
Né et mort à Barcelone, Federico Mompou est l’auteur d’une oeuvre – majoritairement
pour le piano – aussi inclassable que poétique, rare mélange de couleur et de
dépouillement, qui semble avoir été imperméable aux grands courants musicaux du XXe
siècle. Après avoir étudié le piano au Conservatoire du Liceu, puis fréquenté durant deux
ans le Conservatoire de Paris comme auditeur libre, il commence vers 1911 à composer
de premières pièces où l’on peut déceler l’influence d’Érik Satie. Après vingt années
passées à Paris, il regagne définitivement sa ville natale en 1941, où il parachèvera
notamment les quatre recueils de sa Música callada (« Musique silencieuse »), ultime
chef-d’oeuvre. « Ses oeuvres de poète et de visionnaire présentent une élégance et une
distinction rares dans une forme dont la concision et la liberté sont très caractéristiques »,
a notamment écrit son ami Émile Vuillermoz.
!
Federico Mompou, geboren en gestorven in Barcelona, schreef voornamelijk voor piano.
Zijn werk is niet te klasseren en poëtisch - een vreemde mengeling van kleur en soberheid
- schijnbaar onaangeroerd door de grote muzikale stromingen uit de twintigste eeuw. Na
zijn pianostudie aan het Conservatorium van Liceu bezocht hij als vrije student gedurende
twee jaar het Conservatorium van Parijs. In 1911 componeerde hij zijn eerste aan Satie
schatplichtige stukken. In 1941 vestigde hij zich na twintig jaar Parijs in zijn geboortestad,
waar hij de vier bundels van zijn ultiem meesterwerk Música Callada (‘Stille Muziek’)
afwerkte. “Zijn poëtische en visionaire werken getuigen van een zeldzame elegantie en
voornaamheid, in een vorm waarin kernachtigheid en vrijheid zeer karakteristiek zijn”,
schreef zijn vriend Émile Vuillermoz.
Tristan Murail
(FR) °1947 !
Né au Havre, élève d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris, Tristan Murail est l’un
des principaux fondateurs et théoriciens de la musique spectrale. Influencé par la
musique électroacoustique et les oeuvres de Xenakis, Scelsi et Ligeti, il fonde en 1973,
avec Michaël Lévinas et Roger Tessier, à son retour de la Villa Médicis à Rome, le collectif
de musiciens « L’Itinéraire ». En 1980, un stage d’informatique musicale à l’Ircam
influencera en profondeur une production très riche, marquée par l’exploration des
phénomènes acoustiques, et jouée par les plus grands interprètes et orchestres
(Bayerischer Rundfunk, New York Philharmonic, Concertgebouw d’Amsterdam, etc.).
Entre 1991 et 1997, à l’Ircam, Tristan Murail a participé au développement du logiciel
Compositeurs | Componisten !77 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Patchwork. De 1997 à 2011, il a enseigné la composition à l’Université Columbia à New
York.
! Tristan Murail, geboren in Le Havre, was een leerling van Messiaen aan het
Conservatorium van Parijs en is één van de belangrijkste boegbeelden en theoretici van
de spectrale muziek. Beïnvloed door de elektroakoestische muziek en de werken van
Xenakis, Scelsi en Ligeti richtte hij in 1973 - bij zijn terugkeer naar de Villa Médicis te
Rome – samen met Michaël Lévinas en Roger Tessier het muzikantencollectief
‘L’Itinéraire’ op. In 1980 zou een muziekstage aan het Ircam doorslaggevend zijn in de zin
dat zij een erg overvloedige productie bevorderde, gekenmerkt door de exploratie van
akoestische fenomenen. Zijn oeuvre werd uitgevoerd door de voornaamste vertolkers en
orkesten (Bayerischer Rundfunk, New York Philharmonic, Concertgebouw van
Amsterdam, enz). Tussen 1991 en 1997 nam Tristan Murail aan het Ircam deel aan de
ontwikkeling van het softwareprogramma Patchwork. Van 1997 tot 2011 doceerde hij
compositie aan de Columbia Universiteit van New York.
Conlon Nancarrow
(US-MX) °1912-1997 !
Né en Arkansas, Samuel Conlon Nancarrow, qui affirme très tôt une farouche
indépendance, part étudier la musique au Cincinatti College Conservatory, où la
découverte du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky achève de confirmer sa passion pour
le rythme. Il s’installe ensuite à Boston, s’engage dans la guerre d’Espagne, retourne à
New York où il rencontre Cage, Copland et Carter, et choisit enfin – ses sympathies
communistes étant mal vues – de s’expatrier à Mexico City en 1940 et d’adopter la
nationalité mexicaine. Profondément marqué par sa lecture New Musical Resources de
Henry Cowell, il commence à composer les Études pour piano mécaniquequi lui vaudront
une renommée tardive. Il faut en effet attendre la fin des années 1970 pour que son
oeuvre soit reconnue et lui vaille de premières commandes, pour orchestre, piano ou
qutauor à cordes. En 1981, György Ligeti avait dit de sa musique qu’elle était sa « plus
grande découverte depuis Webern et Ives ».
!
Samuel Conlon Nancarrow, geboren in Arkansas, bleek al snel een ontembare
onafhankelijke ziel. Hij studeerde muziek aan het Cincinatti College Conservatory, waar de
ontdekking van Sacre du printemps (Stravinsky)zijn voorliefde voor de ritmiek
bekrachtigde. Vervolgens vestigde hij zich in Boston, nam deel aan de Spaanse oorlog en
keerde terug naar New York waar hij Cage, Copland en Carter ontmoette. Uiteindelijk
week hij in 1941 uit naar Mexico City – zijn sympathieën voor het communisme werden
hem niet in dank afgenomen –om er de Mexicaanse nationaliteit aan te nemen. Diep
getroffen door New Musical Resources van Henry Cowell componeerde hij zijn Études
pour Piano Mécanique die hem laattijdige roem bezorgden. Inderdaad, pas op het einde
van de jaren ’70 vond zijn werk erkenning. Dit leverde hem zijn eerste opdrachten voor
orkest, piano en strijkkwartet op. In 1981 stelde György Ligeti dat Conlons muziek “zijn
belangrijkste ontdekking was sinds Webern en Ives.”
Compositeurs | Componisten !78 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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François Narboni
(FR) °1963 !
Né à Paris, François Narboni vient à la musique par le jazz, qu’il pratique (batterie et
vibraphone) jusqu’à un niveau professionnel tout en étudiant la percussion classique au
Conservatoire. C’est en 1982, de retour d’un voyage aux États-Unis, qu’il décide de se
consacrer à la composition. Après quatre années d’études d’écriture musicale auprès
d’Yvonne Desportes, il entre au Conservatoire de Paris où il étudie auprès de Betsy Jolas,
Paul Méfano et Michaël Levinas et obtient un Premier Prix de composition à l’unanimité.
Son catalogue, riche aujourd’hui de près de 70 oeuvres abordant aussi bien la musique
instrumentale que la voix ou l’électronique, est jouée en France et à l’étranger par les
principaux ensembles. Si elle se situe dans l’héritage de la musique occidentale, sa
musique est également nourrie de jazz, que François Narboni a toujours continué de
pratiquer en « amateur professionnel », de musiques traditionnelles (il a étudié les tablas
en Inde) ainsi que des musiques pop-rock écoutées dans sa jeunesse. La littérature, le
cinéma et la peinture sont aussi pour lui des sources d’inspiration. Depuis 1999, François
Narboni enseigne l’analyse et la composition au Conservatoire de Metz, dont il dirige le
département Jazz depuis 2007.! !
Olga Neuwirth
(AT) °1968 !
Après un cursus à l’Académie de musique de Vienne, Olga Neuwirth, née à Graz,
parachève sa formation musicale à San Francisco, où elle étudie également la peinture et
le cinéma. Elle reçoit également des leçons particulières d’Adriana Hölszky, Tristan Murail,
Vinko Globokar et Luigi Nono. Elle se fait remarquer dès l’âge de 22 ans avec la
présentation, aux Wiener Festwochen, de deux mini-opéras écrits avec Elfriede Jelinek
(future Prix Nobel de littérature, avec laquelle elle collaborera ensuite à plusieurs reprises).
Depuis, son oeuvre a été jouée par les orchestre les plus réputés et lui a valu les plus
prestigieuses récompenses. OEuvre largement pluridisciplinaire, qui comprend également
des films et des installations sonores, et l’a vue également travailler avec des musiciens
issus de la scène électronique (DJ Spooky au Festival de Lucerne en 2002) ou jazz. En
2010, elle a été la première femme à se voir attribuer le Grand Prix National d’Autriche.
!
Na een cursus aan de Wiener Musikakademie maakte Olga Neuwirth, geboren te Graz,
haar muziekopleiding af in San Francisco, waar zij tevens schilderkunst en film studeerde.
Ze kreeg bovendien privéonderricht van Adriana Hölszky, Tristan Murail, Vinko Globokar
en Luigi Nono. Op 22-jarige leeftijd liet ze zich opmerken tijdens de Wiener Festwochen
met haar voorstelling van twee miniopera’s, die ze samen met Elfriede Jelinek schreeftoekomstig
laureate Nobelprijs Literatuur – en met wie ze daarna nog meerdere keren zou
samenwerken. Sindsdien vertolkten gerenommeerde orkesten haar oeuvre en werd ze
gelauwerd met de meest prestigieuze prijzen. Haar werk is grotendeels multidisciplinair en
omvat tevens films en geluidsinstallaties. Voorts werkte zij samen met muzikanten uit de
jazzwereld en de elektronische scène (dj Spooky op het festival van Lucerne, 2002). In
2010 was zij de eerste vrouw die werd onderscheiden met de Größer Preis von
Österreich.
Compositeurs | Componisten !79 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Gilbert Nouno
(FR) °1970 !
Compositeur, contrebassiste, artiste visuel et sonore, chercheur à l’Ircam, Gilbert Nouno.
Il a étudié la composition et l’orchestration avec Hacène Larbi, tout en se formant aux arts
graphiques et à la gravure aux Ateliers des beaux-arts de Paris. À l’Ircam, il a pu
s’associer à de nombreux artistes, musiciens et compositeurs aux esthétiques
différentes, pour l’écriture et la réalisation de musiques électroniques : Philippe Manoury,
Jonathan Harvey, mais également Pierre Boulez, Steve Coleman, Brian Ferneyhough,
Michael Jarrell, Michaël Levinas, Marc Monnet, Kaija Saariaho, Philippe Leroux ou encore
Philippe Schoeller. Ses réalisations se concrétisent aussi à travers des projets de danse
(avec la chorégraphe Susan Buirge), avec le collectif de musique improvisée Octurn, ou
encore avec le flûtiste Malik Mezzadri (alias Magic Malik). Il est lauréat de la Villa
Kujoyama en 2007 et pensionnaire de la Villa Médicis en 2011 en tant que compositeur.
Sa musique, liée aux arts visuels et aux technologies numériques, traverse constamment
les frontières de l’écriture et de l’improvisation, explorant les interactions rythmiques entre
le musicien et l’ordinateur. Elle s’étend dans tous les répertoires, du piano solo à
l’orchestre en passant évidemment par de nombreux opus de musique mixte. Gilbert
Nouno a enseigné les arts sonores au Conservatoire Jacques Ibert (Paris), l’électronique
live et le computer music design à l’Ircam, et a été invité pour enseigner la composition
électronique aux cours internationaux d’été de Darmstadt en 2014. Par ailleurs artiste
visuel sous le nom de Til Berg, il combine la synesthésie des arts sonores et des autres
médias. À partir de musiques et de sons, il génère des images abstraits et minimalistes
avec des médiums traditionnels et numériques comme la vidéo et la lithographie. Ses
travaux ont notamment été exposés à Rome et à la fondation pour les arts contemporains
Fabbrica Europa de Florence en 2012. Gilles Nouno vit et travaille entre Paris et Berlin.
!
Gilbert Nouno - componist, contrabassist, beeldend kunstenaar, geluidskunstenaar en
onderzoeker aan het Ircam - studeerde compositie en orkestratie bij Hacène Larbi, terwijl
hij zich vormde in de grafische kunsten en de gravure aan het Ateliers des Beaux-Arts de
Paris. Aan het Ircam legde hij zich toe - in het gezelschap van kunstenaars, musici en
componisten met diverse esthetische voorkeuren - op het schrijven en realiseren van
elektronische muziek: Philippe Manoury en Jonathan Harvey, maar ook Pierre Boulez,
Steve Coleman, Brian Ferneyhough, Michael Jarrell, Michaël Levinas, Marc Monnet, Kaija
Saariaho, Philippe Leroux en Philippe Schoeller. Zijn activiteiten concretiseerden zich in
dansprojecten (met de choreografe Susan Buirge), in Octurn (een muzikantencollectief
voor geïmproviseerde muziek) en in duo met de fluitist Malik Mezzadri (alias Magic Malik).
Hij was laureaat van de Villa Kujoyama in 2007 en kreeg in de hoedanigheid van
componist een beurs van de Villa Medici toegekend in 2011. Zijn muziek is gelinkt aan de
beeldende kunsten en de digitale technologie, overschrijdt onophoudelijk de grenzen van
schriftuur en improvisatie en exploreert de ritmische interacties tussen muzikant en
computer. Zijn werk bestrijkt alle repertoires; van solopiano tot orkest en - uiteraard -
nogal wat gemengde muziek. Gilbert Nouno doceerde geluidskunst aan het Parijse
Conservatoire Jacques Ibert en live elektronica en digitaal muziekontwerp aan het Ircam.
Hij werd verzocht elektronische compositie te doceren tijdens de internationale
zomercursussen van de Darmstädter Ferienkurse in 2014. Bovendien richt hij zich - als
beeldend kunstenaar onder de naam Til Berg – op de synesthesie van geluidskunst en
andere media. Hij vertrekt van muziek en geluiden en genereert hierbij abstracte en
minimalistische beelden met behulp van traditionele en digitale middelen zoals video en
lithografie. Zijn werk werd geëxposeerd in Rome en in 2012 in Firenze, in de Foundation
Compositeurs | Componisten !80 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
for Contemporary Arts Fabbrica Europa. Gilbert Nouno is professor compositie aan het
Royal College of Music in Londen en doceert momenteel als gastonderzoeker ontwerp
van elektronische muziek aan de Goldsmiths Universiteit.
Hans Otte
(DE) 1926-2007 !
Personnalité protéiforme, passionnante mais méconnue, Hans Otte étudie la musique
(composition, direction d’orchestre, piano, orgue), mais aussi la peinture et le théâtre, en
Allemagne, en Italie et aux États-Unis, auprès notamment du pianiste Walter Gieseking et
de Paul Hindemith, avec lequel il enregistre dès 1955 un premier disque avec l’Orchestre
Philharmonique de Berlin. Nommé à 32 ans directeur musical de Radio Bremen, il joue un
rôle décisif dans la diffusion des compositeurs minimalistes, particulièrement à travers la
biennale Pro Musica Nova. L’influence de ceux-ci est palpable dans ses compositions
pour piano, comme dans le magnifique recueil Das Buch der Klänge (1979-82). Mais son
oeuvre englobe tous les répertoires (notamment 17 pièces de théâtre musical), y compris
l’électroacoustique, ainsi que des installations sonores et lumineuses, des dessins, des
vidéos.
!
Hans Otte - veelzijdige, begeesterde doch miskende persoonlijkheid - studeerde muziek
(compositie, orkestleiding, piano en orgel), schilderkunst en theater (in Duitsland, Italië en
de Verenigde Staten) met name bij de pianist Walter Gieseking en Paul Hindemith, met
wie hij in 1955 met de Berliner Filharmonie een eerste plaat opnam. Op 32-jarige leeftijd
werd hij aangesteld als muzikaal leider van Radio Bremen, waar hij tijdens de biënnale Pro
Musica Nova de minimalistische componisten een duwtje in de rug gaf. De invloed van
laatstgenoemden is te horen in zijn composities voor piano, meer in het bijzonder in de
magnifieke bundel Das Buch der Klänge (1979-82). Maar zijn oeuvre omhelst alle
repertoires, waaronder zeventien stukken voor muzikaal theater, de elektroakoestiek,
geluids- en lichtinstallaties, tekeningen en video’s.
Bernard Parmegiani
(FR) 1927-2013 !
Bernard Parmegiani, l’un des compositeurs majeurs de la scène électroacoustique, est né
à Paris dans une famille de professeurs de piano. Entre 1957 et 1961, il étudie le mime
avec Jacques Lecoq, ce qui le sensibilise à la pratique du geste, à la plasticité de
l’espace. Parallèlement, il travaille comme ingénieur du son à la RTF. C’est là qu’en 1959,
il rencontre Pierre Schaeffer, qui, peu de temps après, lui proposera d’occuper la même
fonction au sein de son Groupe de Recherches Musicales. Il y assiste alors Iannis
Xenakis, Luc Ferrari et François-Bernard Mâche. En 1962, il participe au « Concert
collectif » qui allait réunir dix compositeurs du GRM. Devy Erlih, violoniste, ayant assisté à
ce concert, lui propose la composition d’une pièce pour violon et bande : Violostries, créé
en 1964, qui marque le point de départ d’une oeuvre musicale qui allait finir par compter
plus de 50 opus, auxquels s’ajouteront de nombreuses musiques pour le cinéma, la
télévision, pour la danse, le théâtre… Pierre Schaeffer confie en effet à Bernard
Parmegiani la responsabilité du secteur Musique-Image. Il entre alors en relation avec des
cinéastes et compose la musique de nombreux courts et longs métrages réalisés par
Lapoujade, Foldès, Kamler, Borowczyck, Kast, Baratier, Kassovitz… Après avoir en 1968
livré Pop Eclectic, délirante pièce de collages sonores portée par l’esprit libertaire du
Compositeurs | Componisten !81 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
temps, Parmegiani étend ses recherches à l’art vidéo à la faveur d’un voyage d’études
aux États-Unis. À son retour, il réalise trois vidéos musicales: L’OEil écoute (1973), Jeux
d’artifices (1979) au Service de la recherche de l’ORTF et L’Écran transparent (1973) à la
WDR de Cologne où il est invité. De 1975 date l’une de ses compositions les plus
fameuses : De Natura Sonorum ouvre selon lui une nouvelle période dans sa création, le
voyant délaisser « la recherche d’une problématique reliant le matériau sonore à la forme
de son évolution » pour s’attacher à « l’écriture des sons ». Jusqu’à son départ du GRM
en 2002, Bernard Parmegiani ne cessera de composer des pièces qui lu vaudront de
nombreuses distinctions – La Création du monde remportant même en 1990 une Victoire
de la Musique dans la catégorie « Musique contemporaine ». Intéressé par la rencontre
entre les techniques d’improvisation du jazz et celle de la musique électroacoustique, il a
travaillé avec différents groupes free-jazz, ainsi qu’avec le groupe pop londonien The
Third Ear Band. Outre ses pièces acousmatiques et mixtes, son catalogue comprend des
actions musicales où interviennent interprètes, acteurs, instrumentistes, ainsi que de
nombreux génériques pour la radio et la télévision françaises (France Culture, France
Musique, Antenne 2), ou encore le célébrissime indicatif de l’aéroport de Roissy. Celui qui
disait considérer le son « comme un être vivant » s’est éteint l’année dernière à Paris.
!
Bernard Parmegiani - één van de grootste componisten uit de elektroakoestische scène -
werd geboren in Parijs in een familie van pianoleraars. Tussen 1957 en 1961 studeerde hij
mime bij Jacques Lecoq, wat hem gevoelig maakte voor de praktijk van de geste en voor
de plasticiteit van de ruimte. Parallel hieraan werkte hij als geluidsingenieur aan het RTF.
Daar ontmoette hij in 1959 Pierre Schaeffer die hem eenzelfde functie voorstelde aan zijn
Groupe de Recherches Musicales, alwaar hij Iannis Xenakis, Luc Ferrari en François-
Bernard Mâche zou assisteren. In 1962 nam hij deel aan het « Concert collectif » dat tien
componisten aan het GRM overkoepelde. Devy Erlih - een violiste die meegewerkt had
aan dit concert - stelde hem een compositie voor viool en tape voor : Violostries,
gecreëerd in 1964 en tevens het beginpunt van een muzikaal oeuvre dat uiteindelijk meer
dan 50 opussen zou tellen, waaronder talloze muziek voor film, televisie, dans en
theater… Pierre Schaeffer had inderdaad aan Bernard Parmegiani de
verantwoordelijkheid voor de sector Musique-Image toegekend. Daardoor onderhield hij
sinds dan ook relaties met filmregisseurs en componeerde hij muziek voor talloze kort- en
speelfilms gerealiseerd door Lapoujade, Foldès, Kamler, Borowczyck, Kast, Baratier en
Kassovitz. Nadat hij in 1968Pop Eclectic - een waanzinnige geluidscollage gedragen door
de toenmalige libertaire tijdsgeest - had afgeleverd, verruimde Parmegiani zijn onderzoek
naar de videokunst en ging op studiereis naar de Verenigde Staten. Bij zijn terugkeer
produceerde hij drie muziekvideo’s L’OEil écoute (1973), Jeux d’artifices (1979) voor het
Service de la recherche de l’ORTF en L’Écran transparent (1973) aan de WDR van Keulen,
waar hij gast was. Eén van zijn meest befaamde composities - De Natura Sonorum (1975)
- ontsloot naar eigen zeggen een nieuwe fase in zijn creatief proces waarin hij « het
onderzoek naar een problematiek die het geluidsmateriaal verbond aan de vorm van zijn
evolutie » liet varen, teneinde zich te kunnen richten op « de schriftuur van het geluid ».
Tot aan zijn vertrek bij het GRM in 2002 hield Bernard Parmegiani nooit op met het
componeren van stukken die hem talloze onderscheidingen opleverden: La Création du
monde behaalde in 1990 zelfs een Victoire de la Musique in de categorie ‘hedendaagse
muziek’. Gepassioneerd door de ontmoeting tussen improvisatietechnieken uit jazz en
elektroakoestische muziek bundelde hij de krachten met verschillende free-jazz groepen,
alsook met de Londense groep The Third Ear Band. Behalve akoesmatische en
gemengde stukken omvat zijn catalogus muzikale acties waarin vertolkers, acteurs en
instrumentalisten optreden, alsook een lijst generieken voor de Franse radio en televisie
(France Culture, France Musique, Antenne 2) en zelfs het beroemde netnummer van de
Compositeurs | Componisten !82 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
luchthaven van Roissy. Hij, die het geluid koesterde als « een levend wezen » is vorig jaar
in Parijs ontslapen.
Arvo Pärt
(EE) °1935 !
Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse, Arvo Pärt a
composé des oeuvres inspirées par le chant grégorien et la polyphonie ancienne. Né en
1935 en Estonie, Arvo Pärt fit ses études au conservatoire de Talinn avec Heino Eller. De
1958 à 1967, il travaille comme ingénieur du son et compositeur de musiques de films à
la radio / télévision estonienne. Il émigre à Vienne en 1980, et obtient la nationalité
autrichienne, puis en 1982 à Berlin-Ouest. Après une période sérielle qui va jusqu'en
1968, et une période transitoire (Troisième symphonie), mais aussi de doute et de stérilité
artistique, il ouvre en 1976 une période de compositions inspirées par son étude du
Moyen-Âge. « Je pourrais comparer ma musique à une lumière blanche dans laquelle sont
contenues toutes les lumières » écrit le compositeur, « seul un prisme peut dissocier ces
couleurs et les rendre visibles : ce prisme pourrait être l’esprit de l’auditeur». !
Arvo Pärt - bezieler van uitgepuurde en diep religieuze muziek -componeerde stukken
geïnspireerd door Gregoriaanse gezangen en de vroege polyfonie. Hij werd in 1935 in
Estland geboren en studeerde aan het Tallinna Ülikool bij Heino Eller. Tussen 1958 en
1967 werkte hij als geluidsingenieur en filmcomponist voor de Estse radio en televisie. In
1980 week hij uit naar Wenen, verkreeg er de Oostenrijkse nationaliteit, maar verhuisde in
1982 naar Oost-Berlijn. Na een seriële (tot 1968) en een transitoire periode (Symphony n°
3) waarin hij niet werd gespaard van twijfel en artistieke steriliteit, ving in 1976 een periode
van componeren aan, geïnspireerd door zijn studie van de Middeleeuwen. « Ik kan mijn
muziek vergelijken met een wit licht waarin alle lichten besloten liggen», schrijft de
componist. « Slechts een prisma kan de kleuren splitsen en zichtbaar maken: dit prisma
zou wel eens de geest van de luisteraar kunnen zijn. »
Edward Perraud
(FR) °1971 !
Edward Perraud est percussionniste, batteur, compositeur, improvisateur et chercheur,
formé notamment à l’Ircam avec Hugues Dufourt et au CNSM de Paris avec Michaël
Levinas. Les musiques classiques et contemporaine, le jazz, la musique indienne (qu’il
étudie avec Biplab Battacharia à Calcutta) et l’improvisation libre imprègnent
profondément son jeu. Depuis 20 ans, il a joué avec des musiciens tels que Fred Frith,
Damo Suzuki, Paul Rogers, Joëlle Léandre, John Edwards, Louis Sclavis, Bernard Lubat,
Michel Portal, Vincent Courtois, Daunik Lazro, Jean-Luc Cappozzo, Didier Petit, Camel
Zekri... Membre des groupes Das Kapital, BIG (drum&bass) avec Frédérick Galiay et
leader de Synaesthetic Trip, collaborateur d’Élise Caron, Jean-Pierre Drouet ou Jean-Luc
Guionnet, fondateur des labels Quark-records et Daskapitalrecords, il a aujourd’hui à son
actif une quarantaine de disques. Touche-à-tout artistique, Edward Perraud est
également photographe.
!
Edward Perraud, percussionist, drummer, componist, improvisator en onderzoeker, werd
opgeleid aan het Ircam door Hugues Dufourt en aan het Parijse CNSM door Michaël
Levinas. De klassieke en hedendaagse muziek, jazz, de Indiase muziek (die hij met Biplab
Compositeurs | Componisten !83 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Battacharia in Calcutta bestudeerde) en de vrije improvisatie drukten een zware stempel
op zijn werk. De laatste twintig jaar speelde hij met musici waaronder Fred Frith, Damo
Suzuki, Paul Rogers, Joëlle Léandre, John Edwards, Louis Sclavis, Bernard Lubat, Michel
Portal, Vincent Courtois, Daunik Lazro, Jean-Luc Cappozzo, Didier Petit en Camel Zekri.
Hij was lid van Das Kapital, BIG (drum & bass) - met Frédérick Galiay en voorman van de
Synaesthetic Trip – en werkte samen met Élise Caron, Jean-Pierre Drouet en Jean-Luc
Guionnet. Hij was de oprichter van labels zoals Quark-records en Daskapitalrecords en
heeft tot dusver een veertigtal platen op zijn palmares staan. Deze artistieke duizendpoot
is tevens fotograaf.
"
Gérard Pesson
(FR) °1958 !
Né à Torteron (Cher), Gérard Pesson entre au CNSM de Paris, après des études de lettres
et de musicologie, dans les classes de Betsty Jolas et Ivo Malec. En 1986, année où il
devient producteur sur France Musique, il fonde la revue de musique contemporaine
Entretemps. De 1990 à 1992, il est pensionnaire de ceux de la Fondation Prince Pierre de
Monaco (1996) et de l’Akademie der Künste de Berlin (2007) –, la musique de Gérard
Pesson procède de ce que Martin Kaltenecker a appelé « une poétique de l’effacement »,
qui, dans le sillage de celles de Salvatore Sciarrino et Helmut Lachenmann, passe par
l’invention de nouvelles techniques de jeu. Cette musique pleine d’humour et de
sensibilité, spirituelle et cultivée (comme en témoigne le journal du compositeur, Cran
d’arrêt du beau temps, publié en 2004 aux éditions Van Dieren), a été jouées par de
nombreux ensembles et orchestres en Europe. Elle s’est épanouie dans tous les
répertoires, y compris l’opéra (Forever Valley, sur un livret de Marie Redonnet, créé en
2000 au Théâtre des Amandiers à Nanterre ; Pastorale, d’aprèsL’Astrée d’Honoré d’Urfé,
commande de l’Opéra de Stuttgart, créé en 2009 au Théâtre du Châtelet à Paris). Elle a
également donné lieu à plusieurs enregistrements discographiques, parmi lesquels Mes
béatitudes, consacré à sa musique de chambre et paru chez Æon, a été couronné par
l’Académie Charles Cros. Gérard Pesson a également collaboré à plusieurs reprises avec
le chorégraphe Daniel Dobbels. Il est professeur de composition au Conservatoire de
Paris depuis 2006.
!
Gérard Pesson, geboren in Torteron (Cher), studeerde aan het CNSM in Parijs, na zijn
studie letteren en musicologie in de klas van Betsy Jolas en Ivo Malec. In 1986 - het jaar
waarin hij producent werd voor France Musique - richtte hij het tijdschrift voor
hedendaagse muziek Entretemps op. Van 1990 tot 1992 was hij houder van een beurs
van de Fondation Prince Pierre uit Monaco (1996) en de Akademie der Künste in Berlijn
(2007). Gérard Pessons muziek komt voort uit wat Martin Kaltenecker « een poëzie van de
uitwissing » noemde en die- in het kielzog van Salvatore Sciarrino en Helmut Lachenmann
- gericht is op de ontdekking van nieuwe speltechnieken. Deze muziek - vol humor en
gevoel, spiritualiteit en verfijning (getuige hiervan het dagboek van de componist Cran
d’arrêt du beau temps, uitgegeven in 2004 door Van Dieren) - werd vertolkt door talloze
ensembles en orkesten in Europa. Ze ontplooide zich in alle repertoires, opera incluis
(Forever Valley, naar een tekstboekje van Marie Redonnet, gecreëerd in 2000 door het
Théâtre des Amandiers in Nanterre;Pastorale, naar Astrée van Honoré d’Urfé, een
opdracht van de Opera van Stuttgart, gecreëerd in 2009 door het Théâtre du Châtelet in
Parijs). Gérard Pesson bracht tevens meerdere cd’s uit, waaronder Mes béatitudes,
gewijd aan kamermuziek, verschenen bij Æon en bekroond door de Académie Charles
Compositeurs | Componisten !84 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Cros. Hij werkte ook verschillende keren samen met de choreograaf Daniel Dobbels.
Sinds 2006 doceert hij compositie aan het Conservatorium van Parijs.
Andrew Poppy
(UK) °1954 !
Compositeur, musicien et interprète britannique, Andrew Poppy commence à jouer de la
musique au sein d’un groupe de rock avant de l’étudier au Kingsway’s College et au
Goldsmiths College de Londres. Dans les années 1970, il se passionne pour la musique
de Cage, Feldman, Riley, Glass, Reich ou Wolff. Depuis lors, son travail n’a jamais cessé
d’aller et venir entre différents contextes musicaux – musique écrite (opéra, concerto,
quatuor à cordes, musique pour piano...), théâtre, cinéma, danse, art contemporain, et
travail de studio dans une optique plus pop : dans les années 1980, il a ainsi enregistré
plusieurs disques pour le label ZTT (Frankie Goes to Hollywood), et collaboré avec des
groupes tels que Psychic TV, Erasure ou Nitzer Ebb. Depuis 2012, dans la foulée de son
cycle Shiny Floor Shiny Ceiling, pour voix, claviers, cordes et percussion, Andrew Poppy
a entrepris une série de récitals au piano solo.
!
Andrew Poppy - Britse componist, muzikant en vertolker - begint zijn muzikaal avontuur
in een rockband, waarna hij muziek studeert aan het Kingsway’s College en het
Goldsmiths College van Londen. In de jaren ’70 wordt hij gegrepen door de muziek van
Cage, Feldman, Riley, Glass, Reich en Wolff. Sindsdien bestrijkt zijn muziek voortdurend
verschillende contexten: muziekschriftuur (opera, concerto, strijkkwartet, muziek voor
piano), theater, film, dans, hedendaagse kunst en het meer popgerichte studiowerk (in de
jaren ’80 nam hij meerdere platen op voor het label ZTT (Frankie Goes to Hollywood) en
werkte hij samen met bands zoals Psychic TV, Erasure en Nitzer Ebb). Sinds 2012 - in het
spoor van zijn Shiny Floor Shiny Ceiling-reeksvoor stemmen, klavier, strijkers en percussie
– gaf Andrew Poppy een serie recitals voor solopiano.
Eliane Radigue
(FR) °1932 !
Née à Paris, Éliane Radigue s’installe à Nice au début des années 1950, après son
mariage avec le jeune sculpteur Arman, par l’intermédiaire duquel elle fréquente les
artistes du groupe naissant du Nouveau Réalisme, ainsi que Ben, Robert Filliou ou Yves
Klein. La découverte, via une émission de radio, de la musique de Pierre Schaeffer va
avoir sur elle une influence profonde : elle le rencontre peu après et devient l’une de ses
élèves, se formant à la musique électroacoustique dans son Studio d’Essai de la Radio-
Télévision Française. Vers la fin de la décennie 1950, elle interrompt cette formation pour
se consacrer à l’éducation de ses trois enfants pendant dix années qu’elle met aussi à
profit pour approfondir son étude de la musique. Après sa séparation avec Arman, en
1967, elle rentre à Paris, où elle est l’assistante de Pierre Henry – avec lequel elle avait
déjà travaillé, au Studio d’Essai, sur sa pièce L’Occident est bleu – au studio Apsome,
participant à l’élaboration de son Apocalypse de Jean. C'est là qu’elle développe sa
technique et commence à composer des pièces où l’on retrouve des éléments musicaux
qui constitueront plus tard l’originalité de sa musique : utilisaton de drones (« bourdons »)
ou sons continus, de feedbacks et de larsens, extrême dilatation du temps, etc. – autant
d’éléments qui tranchent avec l’esthétique de la musique concrète. En 1970-71, elle
travaille durant un an à l’Université de New York. Là, elle s’initie au travail sur synthétiseur
Compositeurs | Componisten !85 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
et compose sa première musique pour cet instrument, un modèle Buchla installé par
Morton Subotnick. Elle rencontre également les compositeurs du minimalisme – LaMonte
Young, Alvin Lucier, Charlemagne Palestine, James Tenney, Steve Reich, Philip Glass,
Phill Niblock. C’est au cours d’une résidence au Mills College, en Californie, en 1973,
qu’elle entre en contact avec ce synthétsieur ARP 2500 qui deviendra son instrument
exclusif jusqu’en 2000. Sa musique fait alors sensation par sa pureté et sa radicalité.
Convertie au bouddhisme tibétain en 1975, elle effectue des retraites qui l’éloignent de la
création musicale pendant quelques années. Le ballet du Théâtre de Nancy lui
commande ensuite Triptych, sur une chorégraphie de Douglas Dunn. Elle entame la
composition de ses cycles Adnos et surtout Milarepa, fondé sur la vie d’un maître tibétain
du XVIIIe siècle, qui lui vaut en 1986 une commande de l’État français. S’accomodant peu
du rythme de production institutionnel et des usages du milieu musical, elle restera
longtemps à l’écart de celui-ci, avant que tout une génération de jeunes musiciens
électroniques ou improvisateurs ne contribue à sa redécouverte. Au tournant des années
2000, suite à une collaboration avec le bassiste Kasper Toeplitz, elle abandonne
complètement le synthétiseur pour ne plus se consacrer qu’au travail sur instruments
acoustiques, en collaboration avec les interprètres. L’Île re-sonante, ultime pièce
électronique, recevra en 2006 le prix Golden Nica au festival Ars Electronica de Linz.
Depuis, des cycles tels que Naldjorlak ou Occam ont pu être présentés dans des
manifestations telles que le Festival de Huddersfield ou le Festival d’Automne à Paris.
L’oeuvre d’Éliane Radigue, à laquelle sont consacrés plusieurs CD, a également été jouée
dans de nombreux centres d’art et galeries (Galeries Maeght, Yvon Lambert, Sonnabend
à New York, Villa Arson à Nice...). en 2013, le plasticien Xavier Veilhan a créé, à Marseille,
le spectacle Systema Occam, hommage à Le Corbusier en collaboration avec la
compositrice.
!
Éliane Radigue, geboren in Parijs, vestigde zich aan het begin van de jaren 1950 in Nice.
Door haar huwelijk met de jonge beeldhouwer Arman trok zij op met kunstenaars van de
opkomende groep van het nouveau réalisme (Ben, Robert Filliou en Yves Klein). Door een
radio-uitzending ontdekte zij de muziek van Pierre Schaeffer die doorslaggevend zou
blijken. Kort daarna maakten zij kennis en werd Éliane Radigue één van zijn leerlingen. Zo
werd ze opgeleid in de elektroakoestische muziek (in zijn Essai studio van de Franse radio
en televisie.) Rond het einde van de jaren 1950 onderbrak zij deze opleiding gedurende
tien jaar om zich aan de opvoeding van haar kinderen te wijden. Gedurende deze periode
kon zij evenwel haar muziekkennis verdiepen. Na haar scheiding in 1967 keerde zij terug
naar Parijs en werd er de assistente van Pierre Henry, met wie zij al eerder aan het stuk
L’Occident est bleu had gewerkt (in de Essai studio) en ook aan de productie van zijn
Apocalypse de Jean (in de Apsome studio). Daar ontwikkelde zij haar techniek en begon
ze stukken te schrijven waarin men muzikale elementen kon ontwaren die later haar
originaliteit zouden vormen: het gebruik van ‘drones’ - (« bourdons »), continue klanken,
feedbacks, doorgedreven dilatatie van de tijd enz. – en andere elementen die braken met
de esthetiek van de concrete muziek. In 1970-71 werkte zij gedurende één jaar aan de
Universiteit van New York. Daar legde zij zich toe op de synthesizer en componeerde haar
eerste stukken voor dat instrument, een Buchla-model ontworpen door Morton
Subotnick. Zij ontmoette er componisten uit de minimalistische stal: LaMonte Young,
Alvin Lucier, Charlemagne Palestine, James Tenney, Steve Reich, Philip Glass en Phill
Niblock. Tijdens een residentie aan het Mills College in Californië in 1973 leerde zij de
synthesizer ARP 2500 kennen, die tot de jaren 2000 haar exclusieve instrument zou zijn.
Haar muziek maakte toen furore door haar zuiverheid en radicaliteit. In 1975 bekeerde zij
zich tot het Tibetaanse boeddhisme en nam deel aan retraites, waardoor haar
compositiewerk voor enkele jaren naar de achtergrond verdween. In opdracht van het
theaterballet van Nancy schreef zij haar Triptych, op een choreografie van Douglas Dunn.
Compositeurs | Componisten !86 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Zij sleutelde aan de cyclus Adnos en vooral aan Milarepa, gebaseerd op het leven van een
Tibetaanse meester uit de achttiende eeuw, dat haar in 1986 een opdracht van de Franse
staat opleverde. Zij conformeerde zich weinig aan het tempo van de institutionele
productie en aan de gebruiken eigen aan het muzikale milieu; zij hield zich lange tijd
hiervan afzijdig, totdat een geheel nieuwe generatie jonge elektronische muzikanten en
improvisators bijdroegen aan haar ontdekking. Aan het begin van de jaren 2000 - naar
aanleiding van een samenwerking met de bassist Kasper Toeplitz – gaf zij de synthesizer
volledig op om zich exclusief toe te leggen op akoestische instrumenten, in
samenwerking met de vertolkers. Voor l’Île re-sonante - een ultiem elektronisch stuk -
ontving zij in 2006 de Golden Nica van het festival Ars Electronica in Linz. Sindsdien
werden haar cycli zoals Naldjorlak en Occam vertoond tijdens evenementen zoals het
festival van Huddersfield en het Parijse Festival d’Automne. Het oeuvre van Éliane
Radigue - waaraan meerdere cd’s werden gewijd - werd tevens gespeeld in talloze
kunstencentra en galerijen (Galeries Maeght, Yvon Lambert, Sonnabend in New York, Villa
Arson in Nice...). In 2013 werkte zij samen met de beeldend kunstenaar Xavier Veilhan, die
in Marseille het Systema Occam creëerde, een hulde aan Le Corbusier.
Jacques Rebotier
(FR) °1950 !
Créateur inclassable, écrivain, compositeur, metteur en scène, Jacques Rebotier est
l’auteur de créations dérangeantes et joyeuses – poésie, roman-photo, lectureperformance,
théâtre-installation, danse, musique – qui allient une écriture exigeante au
sens de l’incongru. Il a fondé en 1992 la compagnie VoQue, dont le nom est un condensé
de voix, invocation, équivoque. Sa musique – une cinquantaine de compositions – a été
créée par des ensembles tels que 2e2m, Ars Nova, Accroche Note, Aleph,
Contrechamps, Cours-Circuit, l’Orchestre National de Jazz et par des interprètes tels que
Gérard Buquet, Elise Caron ou Jean-Pierre Drouet ou Martine Viard. Professeur à
l’Université Paris-Sorbonne et responsable de la programmation musicale de la ville de
Sarcelles entre 1972 et 1982, Jacques Rebotier a dirigé en 1981-82 le conservatoire de
Levallois-Perret, et été inspecteur de la musique au ministère de la Culture de 1982 à
1987.
!
Jacques Rebotier – niet te klasseren creator, schrijver, componist en regisseur - is de
auteur van tegelijk interpellerende en vrolijke creaties: poëzie, fotoroman, lezingperformance,
theaterinstallatie, dans, muziek – die een veeleisende compositie verbinden
met een zin voor het ongerijmde. In 1992 richtte hij het gezelschap VoQue op, waarvan de
naam een afkorting is van ‘stem’ (voix), ‘invocatie’ (invocation) en
‘dubbelzinnig’ (équivoque). Zijn oeuvre - een vijftigtal composities – werd gecreëerd door
ensembles zoals 2e2m, Ars Nova, Accroche Note, Aleph, Contrechamps, Cours-Circuit,
l’Orchestre National de Jazz en vertolkt door o.a. Gérard Buquet, Elise Caron, Jean-Pierre
Drouet en Martine Viard. Hij was professor aan de Parijse Sorbonne en verantwoordelijk
voor de muzikale programmatie van de stad Sarcelles tussen 1972 en 1982. Jacques
Rebotier leidde in 1981-1982 het Conservatorium Levallois-Perret en was
muziekinspecteur voor het Ministerie van Cultuur van 1982 tot 1987.
Compositeurs | Componisten !87 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Arnaud Rebotini
(FR) °1970 !
Né à Nancy, Arnaud Rebotini fréquente le lycée Jules Ferry de Versailles, aux côtés de
ceux qui vont plus tard donner naissance à la French touch (les futurs membres de Air,
Étienne de Crécy ou Alex Gopher). En parallèle de ses études en informatique, à Paris, il
travaille comme vendeur pour le disquaire Rough Trade : c’est là qu’il rencontre Ivan
Smagghe, avec lequel il va former en 1997 le projet électro Black Strobe, dont il est
aujourd’hui, après le départ de son acolyte en 2006, le seul maître à bord. En 2000, sous
l’alias Zend Avesta, il publie l’ambitieux album Organique, à mi-chemin entre musiques
électronique et contemporaine, sur lequel on peut entendre les voix d’Alain Bashung,
Mona Soyoc (Kas Product), Roya Arab (Archive)… En 2008, c’est sous nom que paraît
Music Components, album dans lequel il laisse libre cours à son amour des machines
analogiques. Après un deuxième volet de Music Components, Someone Gave Me
Religion, son troisième album paru en 2011 sur son propre label, Blackstrobe Records,
continue de creuser la veine d’une techno rétrofuturiste, qui n’est pas sans rappeler les
pionniers de l’Electronic Body Music (Front 242, Nitzer Ebb). Arnaud Rebotini, qui s’est
produit dans la plupart des festivals de musique électronique de la planète, a réalisé des
remixes pour The Rapture, Depeche Mode ou Tiefschwartz. Grand amateur de musique
contemporaine et d’électroacoustique, il a par ailleurs régulièrement travaillé avec le GRM
de Christian Zanési, qui l’a invité en 2005 au festival Présences électronique.
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Arnaud Rebotini, geboren in Nancy, trok in het lyceum Jules Ferry in Versailles vaak op
met lui die aan de basis zouden liggen van de French touch (de toekomstige leden van
Air, Étienne de Crécy en Alex Gopher). Parallel aan zijn studie informatica in Parijs, werkte
hij als verkoper voor de platenzaak Rough Trade. Daar ontmoette hij Ivan Smagghe, met
wie hij in 1997 het elektroproject Black Strobe zou vormen (sinds het vertrek van zijn
handlanger in 2006 is het zijn eenmansproject). In 2000 - onder zijn alias Zend Avesta -
bracht hij het ambitieuze album Organique uit, een middenweg tussen elektronica en
hedendaagse muziek, met de stemmen van Alain Bashung, Mona Soyoc (Kas Product) en
Roya Arab (Archive). In 2008 verscheen onder eigen naam Music Components, een album
waarin hij zijn voorliefde voor analoge machines de vrije loop liet. Na een tweede luik van
Music Components, Someone Gave Me Religion, verscheen in 2011 zijn derde album op
zijn eigen label Blackstrobe Records, een album waarop nog steeds de kaart van de
retrofuturistische techno wordt uitgespeeld en dat doet herinneren aan de pioniers van
Electronic Body Music (Front 242, Nitzer Ebb). Arnaud Rebotini liet zich gelden op de
meeste festivals voor elektronische muziek en mocht eerder werk van groepen zoals The
Rapture, Depeche Mode en Tiefschwartz remixen. Als groot fan van hedendaagse en
elektroakoestische muziek werkte hij regelmatig samen met het GRM van Christian
Zanési, dat hem in 2005 uitnodigde voor het festival Présences Electronique.
Steve Reich
(US) °1936 !
À l’image de son enfance, l’éducation musicale de Steve Reich, né à New York, a pris la
forme d’un va-et-vient entre l’Est et l’Ouest des États-Unis. Après avoir abandonné, par
amour du jazz, le piano pour la percussion, il étudie à partir de 1953 la philosophie et
Compositeurs | Componisten !88 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
l’histoire de la musique à l’Université de Cornell. À New York, il étudie ensuite la
composition avec le jazzman Hall Overton, puis avec William Bergsma et Vincent
Persichetti à la Juilliard School où il fait la connaissance de Philip Glass. Il part ensuite en
Californie, au Mills College, où il étudie la composition avec Darius Milhaud et Luciano
Berio. En 1964, il participe à la création de la pièce répétitive In C de Terry Riley, qui aura
sur lui une profonde influence. Il fréquente le San Francisco Tape Music Center et
compose ses premières oeuvres pour bandes magnétiques, expérimentant avec It’s
Gonna Rain(1965) le principe du déphasage graduel qu’il adaptera ensuite aux pièces
instrumentales. De retour à New York en 1966, il fonde son propre ensemble, Steve Reich
and Musicians, avec lequel il se produit dans les galeries d’art et les lofts de Manhattan,
en attendant le succès mondial. Il découvre la musique indonésienne puis, pendant l’été
1970, étudie les percussions africaines à l’Université du Ghana à Accra ; en 1971-72, il
composeraDrumming et Clapping Music. En 1973 et 1974, il s’initie au gamelan balinais à
Seattle et à Berkeley. De cette période date notamment sa fameuse Music for 18
Musicians (1976). Suite à la rencontre, en 1974, de sa future épouse Beryl Korot, grâce à
laquelle il redécouvre le judaïsme et apprend l’hébreu, il étudie à New York et à
Jérusalem, en 1976-77, les formes traditionnelles de cantillation des textes sacrés
hébraïques dont Tehilim(1981), composée sur des psaumes bibliques, sera l’écho.
L’oeuvre, comme Desert Music (1984), témoigne d’un nouveau désir de Reich de travailler
sur des textes. Elle marque également un nouvel élan dans son travail, dans lequel le
compositeur – qui jouit alors déjà d’une immense notoriété internationale – va s’impliquer
d’une manière plus personnelle, philosophiquement et politiquement. À la fin des années
1980, Reich emploie à nouveau les bandes magnétiques notamment dans le quatuor
Different Trains, où les paroles de textes enregistrés génèrent le matériau instrumental. Si
elle reste fidèle à ses principes fondamentaux, sa musique va progressivement s’éloigner
du minimalisme, qu’il explore un univers multimédia – avec The Cave, sur une vidéo
réalisée par Beryl Korot (1989-93), ou l’opéra vidéo Three Tales (1998-2002) –, revienne à
une sensibilité quasi expressionniste avec Triple Quartet (1998), ou travaille avec des
musiciens issus du rock (Electric Guitar Phase, 2000 ; Radio Rewrite, 2012). Membre
depuis 1994 de l’American Academy of Arts, Steve Reich est aujourd’hui à la tête d’un
catalogue relativement réduit en regard de l’immense popularité qui est la sienne – mais
qui bénéficie d’une très importante discographie. Un prix Pulitzer est venu couronner en
2009 son Double Sextet – et à travers lui, l’un des compositeurs majeurs de la seconde
moitié du XXe siècle.
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Net zoals zijn kinderjaren is de muzikale vorming van Steve Reich, geboren in New York,
een komen-en-gaan tussen het Oosten en het Westen van de Verenigde Staten. Nadat hij
uit voorliefde voor jazz de piano inruilde voor percussie, studeerde hij vanaf 1953 filosofie
en muziekgeschiedenis aan de Universiteit van Cornell. Daarna volgde hij in New York
compositie bij jazzman Hall Overton en vervolgens bij William Bergsma en Vincent
Persichetti aan de Juilliard School, alwaar hij Philip Glass ontmoette. Voorts studeerde hij
compositie bij Darius Milhaud en Luciano Berio aan het Mills College in California. In 1964
nam hij deel aan de creatie van het repetitieve In C van Terry Riley, dat een diepe invloed
op hem zou uitoefenen. Hij bezocht regelmatig het San Francisco Tape Music Center en
sleutelde intussen aan zijn eerste stukken voor magnetische tape. InIt’s Gonna Rain
(1965) bijvoorbeeld experimenteerde hij volop met het principe van de graduele
defasering dat hij daarna zou toepassen op zijn instrumentale stukken. Terug in New York
richtte hij in 1966 zijn eigen ensemble Steve Reich and Musicians op, waarmee hij optrad
in kunstgalerieën en lofts in Manhattan, in afwachting van internationale roem. Hij
ontdekte de Indonesische muziek en studeerde tijdens de zomer van 1970 Afrikaanse
percussie aan de Universiteit van Ghana in Accra. In 1971-72 schreef hij Drumming en
Compositeurs | Componisten !89 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Clapping Music. In 1973 en 1974 studeerde hij de Balinese gamelan in Seattle en
Berkeley. Uit deze periode stamt meer bepaald zijn grootse Music for 18 Musicians
(1976). In 1974 ontmoette hij zijn toekomstige echtgenote Beryl Korot, die hem het
judaïsme liet herontdekken, waardoor Reich zich op het Hebreeuws toelegde: in 1976-77
studeerde hij in New York en Jerusalem traditionele vormen van gezang van heilige
Hebreeuwse teksten. Tehilim (1981), gecomponeerd op Bijbelse psalmen, vloeide hieruit
voort. Werk zoals Desert Music (1984) getuigde van een hernieuwd verlangen om op
teksten te werken. Het betekende een hernieuwd elan in zijn oeuvre, waarmee Steve
Reich - die inmiddels van een immense internationale populariteit genoot - zich meer op
persoonlijk, filosofisch en politiek vlak liet gelden. Eind jaren 1980 deed Reich opnieuw
beroep op magnetische tape, met name in zijn kwartet Different Trains, waarin de zinnen
van opgenomen teksten het instrumentale materiaal voortbrengen. Hoewel steeds trouw
aan haar essentie nam zijn muziek steeds meer afstand van het minimalisme. Reich
verkende de wereld van de multimedia met The Cave, naar een video van Beryl Korot
(1989-93) en de video-opera Three Tales (1998-2002). Triple Quartet (1998) weerspiegelde
een quasi expressionistische affiniteit. Hij werkte ook samen met muzikanten uit de rock
(Electric Guitar Phase, 2000; Radio Rewrite, 2012). Sinds 1994 is Steve Reich lid van de
American Academy of Arts. Zijn catalogus is relatief beperkt in vergelijking met zijn enorm
succes, maar vertaalde zich doorheen de jaren in een niet minder belangrijke discografie.
Een Pulitzer prijs bekroonde in 2009 zijn Double Sextet, een werk van één van de grootste
componisten uit de tweede helft van de twintigste eeuw.
Jean-Marie Rens
(BE) °1955 !
Jean-Marie Rens étudie au Conservatoire Royal de Bruxelles où il obtient entre autres un
premier prix d’harmonie dans la classe de Jean-Claude Baertsoen, et un premier prix de
fugue dans la classe de Marcel Quinet. C’est avec ce dernier qu’il travaille la composition
et l’orchestration. Il se perfectionne ensuite aux stages « Acanthes » à Avignon auprès
d’Olivier Messiaen, Pierre Boulez et Toru Takemitsu. Stravinsky, Bartók, Boulez et Ligeti
sont quelques-uns des compositeurs qui ont marqué son travail. Il doit aux deux premiers
une volonté d’organisation de la forme de manière très rigoureuse. À Boulez il doit plus
particulièrement le travail sur la manipulation des hauteurs et des durées dans l’« esprit »
du sérialisme. Ligeti quant à lui a été déterminant dans le domaine de sa réflexion sur la
perception du temps dans la perception du discours musical. Cette problématique du «
temps psychologique » est toujours très présente dans son travail, comme en témoignent
des titres tels que Temps illusoire, Image-temps, Mémoire ou Synchronie. Ses oeuvres ont
été créées par des formations telles que l’Ensemble Musiques Nouvelles, l’orchestre de la
RTBF, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, Voices of Europe, le Choeur mondial
des jeunes ou l’Orchestre National de Belgique, et primées dans de nombreux concours
de composition. Le label Cyprès a consacré à sa musique deux CD monographiques :
Vibrations (2003) et Traces (2011), qui lui a valu d’être en 2012 le lauréat des Octaves de
la musique dans la catégorie « Musique contemporaine». Comme le déclarait Jean-Marie
Rens en 2012 : « Je suis boulézien dans l’âme et en particulier au niveau de la complexité
de la pensée. Mais cette complexité, si grande soit-elle, ne doit jamais reléguer la
perception de l’auditeur au second plan. Aujourd’hui, dans mon travail de compositeur,
cette complexité côtoie diverses esthétiques. Par exemple, je ne crains absolument plus
que ma musique témoigne des réminiscences de mon passé musical, celui du rock et du
jazz qui peuvent s’y intégrer avec pertinence… » En dehors de ses activités sur le terrain
de la musique « sérieuse », il a ainsi créé un quartet de jazz Quadrens, avec lequel il a
Compositeurs | Componisten !90 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
joué plusieurs de ses compositions dont Tourelle enregistré par Philippe Catherine et
Charles Loos. Jean-Marie Rens a enseigné l’écriture et l’analyse au Conservatoire de
Bruxelles et à l’Université de Lille. Il est aujourd’hui directeur de l’Académie de musique
de Saint-Gilles et professeur d’analyse musicale au Conservatoire de Liège. Ancien viceprésident
de la Société Belge d’analyse musicale, il a publié en 2004 l’ouvrage :
Comprendre les oeuvres tonales par l’analyse, aux éditions Delatour-France, puis en 2013
Messagesquisse de Pierre Boulez, lorsque matériau, temps et forme s’harmonisent publié
aux éditions de L'académie royale de Belgique.
!
Jean-Marie Rens studeerde aan het Koninklijk Conservatorium van Brussel, waar hij
onder andere een eerste prijs voor harmonie behaalde in de klas van Jean-Claude
Baertsoen en een eerste prijs voor fuga in de klas van Marcel Quinet. Bij laatstgenoemde
studeerde hij compositie en orkestratie. Vervolgens bekwaamde hij zich verder dankzij de
stages ‘Acanthes’ in Avignon bij Olivier Messiaen, Pierre Boulez en Toro Takemitsu.
Stravinsky, Bartók, Boulez en Ligeti zijn enkele van de componisten die zijn werk
diepgaand hebben beïnvloed. Aan Stravinsky en Bartók dankt hij zijn wil tot een erg
strenge organisatie van de vormelijke aspecten. Aan Boulez dankt hij het werken rond
manipulatie van toonhoogtes en tijdsduur in de ‘geest’ van het serialisme.Ligeti op zijn
beurt was bepalend op het vlak van reflectie over de perceptie van tijd doorheen (de
perceptie van) het muzikaal discours. Deze problematiek van de ‘psychologische tijd’ is
steeds prominent aanwezig in zijn werk, getuige hiervan titels zoals Temps illusoire,
Image-temps, Mémoire en Synchronie. Verschillende van zijn werken werden gecreëerd
door formaties zoals het ensemble Musiques Nouvelles, het orkest van de RTBF, het
Koninklijk Filharmonisch Orkest van Luik, Voices of Europe, het Wereldkoor van jongeren
en het Nationaal Orkest van België - en werden bekroond tijdens verschillende
compositiewedstrijden. Het label Cyprès wijdde twee monografische cd’s aan zijn muziek:
Vibrations (2003) en Traces (2011), waardoor hij in 2012 de trofee van de Octaves de la
Musique in de categorie ‘Hedendaagse muziek’ in de wacht kon slepen. Zoals Jean-Marie
Rens in 2012 verklaarde: “Ik ben Bouleziaans in mijn ziel en in het bijzonder op het niveau
van de complexiteit van de gedachte. Maar deze complexiteit - hoe groot ook - mag nooit
de perceptie van de luisteraar naar de achtergrond verbannen. Thans - in mijn werk als
componist - grenst deze complexiteit aan uiteenlopende vormen van esthetiek.
Bijvoorbeeld: ik vrees er niet langer voor dat mijn muziek herinnert aan mijn muzikaal
verleden, zoals aan rock en jazz, die er zich hardnekkig in durven integreren.” Naast zijn
activiteiten op het vlak van de ‘ernstige’ muziek creëerde hij eveneens het Quadrens
jazzkwartet, waarmee hij verschillende van zijn composities speelde, waaronder Tourelle,
opgenomen door Philippe Catherine en Charles Loos. Jean-Marie Rens doceerde
schriftuur en muziekanalyse aan het Conservatorium van Brussel en de Universiteit van
Lille. Vandaag is hij directeur van de Muziekacademie van Sint-Gillis en professor
muziekanalyse aan het Conservatorium van Luik. Als oud-vicepresident van de Belgische
Vereniging voor Muziekanalyse publiceerde hij in 2004 Comprendre les oeuvres tonales
par l’analyse, uitgegeven door Delatour-France en in 2013 Messagesquisse de Pierre
Boulez, lorsque matériau, temps et forme s’harmonisent, uitgegeven door L'académie
Royale de Belgique.
Compositeurs | Componisten !91 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Terry Riley
(US) °1935 !
Né à Colfax (Californie), Terry Riley s’ouvre à la musique à travers les standards de jazz, la
musique traditionnelle américaine mais aussi la musique classique qu’il découvre, dès
l’âge de six ans, en apprenant le violon puis le piano. De 1953 à 1961, il étudie la
composition successivement au Shasta College, à l’Université et au Conservatoire de San
Francisco et à l’Université de Californie. Parallèlement, il forme avec Pauline Oliveros et
Lauren Rush un trio d’improvisation. C’est à la fin des années 1950 qu’il se lie d’amitié
avec La Monte Young, qui lui fait découvrir les musiques de John Coltrane et de Karlheinz
Stockhausen. En 1959-1960, Riley et Young, tous deux imprégné des idées de John
Cage, sont compositeurs en résidence auprès de la Anna Halprin Dance Company. Vers
1960, Riley fait ses premières manipulations de fragments sonores enregistrés et mis en
boucles comme (Mescalin Mix, 1961). En 1962, son diplôme en poche, il part pour deux
ans en France, où il fréquente le mouvement Fluxus et collabore avec Chet Baker,
gagnant sa vie comme pianiste à Pigalle. Il rentre aux Etats-Unis en 1964, quelques mois
avant la création en novembre, au San Francisco Tape Music Center, de sa pièce In C («
En do majeur »), considérée comme l’acte de naissance de la musique répétitive. Il
s’installe ensuite à New York pour quatre ans, chantant au sein du Theatre of Eternal
Music de La Monte Young. En 1967, il donne à Philadelphie son premier « all-night
concert ». La plus grande partie de ses oeuvres de l’époque privilégie l’improvisation –
comme en témoigne A Rainbow In Curved Air (1968). En 1970, il part étudier la musique
hindoustani à New Delhi avec Pandit Pran Nath, avec lequel il jouera en concert jusqu’à
sa mort en 1996. Il enseignera la musique indienne et la composition de 1971 à 1981 au
Mills College : c’est là qu’il rencontre David Harrington, du Kronos Quartet, auquel il
dédiera de nombreuses partitions. En 1989, Riley fonde le groupe d’improvisation Khayal
puis, en 1993, la compagnie de théâtre The Travelling Avant-Garde afin de représenter
son opéra de chambre multimédia The Saint Adolf Ring (1992). En 1991, sa première
oeuvre orchestrale, Jade Palace, composée pour le centenaire de Carnegie Hall, est créée
par Leonard Slatkin à la tête de l’Orchestre Symphonique de Saint-Louis. En 1992, il est
compositeur en résidence au Atlantic Center for the Arts puis, en 1996, à Arcosanti,
Arizona. À partir de 1993, il enseigne à la Chisti Sabri School of Music à Marin, Californie
et à Jaipur en Inde et, en 1995, au California Institute of Arts ainsi qu’au Naropa Institute
(Boulder, Colorado), d’inspiration bouddhiste, où se pratique une « éducation méditative
». À la fin des années 1990, Riley se produit souvent seul au piano, mais collabore aussi
avec de nombreux artistes comme le saxophoniste George Brooks, le joueur de sitar et
de tabla Krishna Bhatt et le contrebassiste Stefano Scodanibbio. Installé sur les
contreforts de la Sierra Nevada, Riley consacre son temps à jouer des ragas, à improviser
et à composer. Il effectue régulièrement des tournées en Amérique, en Europe et en Inde.
! Terry Riley, geboren in Colfax (
Californië), ontdekte op zesjarige leeftijd tijdens zijn studies
viool en piano de jazz klassiekers alsook de traditionele Amerikaanse en de klassieke
muziek. Van 1953 tot 1961 studeerde hij compositie aan het Shasta College, aan de
Universiteit en het Conservatorium van San Francisco en aan de Universiteit van
Californië. Parallel hieraan vormde hij een improvisatietrio met Pauline Oliveros en Lauren
Rush. Aan het einde van de jaren 1950 sloot hij vriendschap met La Monte Young, die
Compositeurs | Componisten !92 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
hem de muziek van John Coltrane en Karlheinz Stockhausen leerde kennen. In 1959-1960
waren Riley en Young - beiden aanhangers van John Cages gedachtegoed -
huiscomponisten van de Anna Halprin Dance Company. Rond 1960 nam Riley zijn eerste
bewerkingen van geluidsfragmenten in lus op, zoals Mescalin Mix, 1961. Met zijn diploma
op zak vertrok hij in 1962 voor twee jaar naar Frankrijk, waar hij sympathiseerde met de
Fluxus beweging en samenwerkte met Chet Baker. In Pigalle kon hij als pianist in zijn
levensonderhoud voorzien. In 1964 keerde hij naar de Verenigde Staten terug - enkele
maanden voor de creatie in november van zijn stuk In C (« in do majeur ») aan het San
Francisco Tape Music Center. Dit werk stond aan de wieg van de repetitieve muziek.
Vervolgens vestigde hij zich voor vier jaar in New York, waar hij zong bij het Theatre of
Eternal Music van La Monte Young. In 1967 gaf hij in Philadelphia zijn eerste ‘all-night
concert’. Het merendeel van zijn toenmalig werk begunstigde de improvisatie, getuige
hiervan A Rainbow In Curved Air (1968). In 1970 vertrok hij naar New Delhi waar hij
hindoestaanse muziek studeerde bij Pandit Pran Nath, met wie hij tot aan diens dood in
1996 zou concerteren. Van 1971 tot 1981 doceerde hij Indiase muziek en compositie aan
het Mills College, waar hij David Harrington van het Kronos Quartet ontmoette, aan wie hij
talloze partituren zou opdragen. In 1989 richtte Riley de improvisatiegroep Khayal op en in
1993 het theatergezelschap The Travelling Avant-Garde, teneinde zijn multimediakameropera
The Saint Adolf Ring (1992) voor te stellen. In 1991 componeerde hij zijn
eerste orkestrale oeuvre Jade Palace, ter gelegenheid van de viering van het
honderdjarige bestaan van Carnegie Hall en gecreëerd door Leonard Slatkin, dirigent van
het Symfonisch Orkest van Saint-Louis. In 1992 werd hij huiscomponist van het Atlantic
Center for the Arts en vervolgens in 1996 aan het Arcosanti in Arizona. Vanaf 1993
onderwees hij aan de Chisti Sabri School of Music in Marin (Californië) en in Jaipur (Indië).
In 1995 onderwees hij tevens aan het California Institute of Arts, alsook aan het Naropa
Institute (Boulder, Colorado), een boeddhistisch geïnspireerd instituut waar een
‘meditatieve opleiding’ werd aangeboden. Aan het einde van de jaren 1990 legde Riley
zich vaak solo toe op piano, maar werkte ook volop samen met talloze artiesten,
waaronder de saxofonist George Brooks, de sitar- en tablaspeler Krishna Bhatt en de
contrabassist Stefano Scodanibbio. Gevestigd aan de uitlopers van de Sierra Nevada
wijdt Riley zich aan raga’s, improvisatie en compositie. Hij toert regelmatig door Amerika,
Europa en Indië.
Alithéa Ripoll
(BE) °1990 !
Originaire de Liège, Alithéa Ripoll a étudié la composition au Conservatoire Royal de cette
ville auprès de Michel Fourgon, et la composition électronique avec Gilles Gobert.
Soucieuse du mélange des disciplines artistiques, elle a collaboré avec des metteurs en
scène, des comédiens, des plasticiens. À partir de 2012, elle a pu également travailler
avec le compositeur Dimitri Iannello sur plusieurs pièces mixtes, pour choeur, quatuor de
violoncelle, soprano et piano... Son catalogue, qui se distingue par ses titres facétieux,
comporte aussi bien des pièces pour électronique, pour instruments solistes que pour
ensemble, et même un « micro-opéra », Le Chat, créé en 2013 au Conservatoire Royal de
Bruxelles. Ses pièces ont été jouées des ensembles tels que Sturm und Klang, le Choeur
de Chambre de Namur, le duo de laptop [KNAPP]...
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Alithéa Ripoll, afkomstig uit Luik, studeerde compositie aan het Koninklijk Conservatorium
van Luik bij Michel Fourgon en elektronische compositie bij Gilles Gobert. Bekommerd
om de kruising van artistieke disciplines werkte zij samen met regisseurs, acteurs en
Compositeurs | Componisten !93 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
grafisch vormgevers. Vanaf 2012 mocht zij tevens met de componist Dimitri Iannello
sleutelen aan verschillende gemengde stukken voor koor, cellokwartet, sopraan en piano.
Haar catalogus - gekenmerkt door spottende titels - omvat zowel stukken voor
elektronica, solo-instrumenten als voor ensemble en telt zelfs een ‘micro-opera’ Le Chat,
gecreëerd in 2013 aan het Koninklijk Conservatorium van Brussel. Haar stukken werden
gespeeld door ensembles zoals Sturm und Klang, het Choeur de Chambre uit Namen en
het laptopduo [KNAPP].
Fausto Romitelli
(IT) °1963 !
Compositeur parmi les plus prometteurs de la jeune génération italienne, Fausto Romitelli,
né à Gorizia, est mort prématurément en 2004 des suites d’une longue maladie. Formé
auprès de Franco Donatoni à Sienne et Milan, il livre de premières compositions qui
manifestent déjà l’influence de la musique spectrale. Son travail à l’Ircam et sa
collaboration avec l’ensemble L’Itinéraire dans les années 1990 lui permettent de pousser
plus avant ces recherches sur la synthèse sonore. Marqué par l’énergie électrique et
saturée du rock pyschédélique, Fausto Romitelli reste l’un des compositeurs qui a su le
mieux rapprocher musiques savante et populaire, notamment dans ce chef-d’oeuvre
qu’est le triptyque Professor Bad Trip (1998-2000), inspiré d’Henri Michaux , ou dans son
ultime opus, le vidéo-opéra An Index of Metals. !
Fausto Romitelli - geboren in Gorizia en één van de meest veelbelovende componisten
van de jonge Italiaanse generatie - bezweek in 2004 vroegtijdig aan een slepende ziekte.
Gevormd door Franco Donatoni in Siena en Milaan leverde hij zijn eerste spectraal
gekleurde composities aan. Zijn studie aan het Ircam en zijn samenwerkingen met het
Ensemble Itinéraire in de jaren ’90 lieten hem toe zijn onderzoeksresultaten over
geluidssynthese naar voren te brengen. Gegrepen door de elektrische en gesatureerde
energie van de psychedelische rock was Fausto Romitelli één van de componisten die er
wonderwel in slaagde klassieke en populaire muziek samen te brengen, met name in het
meesterlijke drieluik Professor Bad Trip (1998-2000) - geïnspireerd door Henri Michaux -
of nòg in zijn ultiem meesterwerk, de video-opera An Index of Metals.
"
Frédéric Rzewski
(US) °1938 !
Né à Westfield (Massachusetts), Frederic Rzewski commence l’étude du piano à l’âge de
5 ans. Il se forme ensuite à la Phillips Academy et aux Universités de Harvard et
Princeton, auprès notamment de Randall Thompson, Roger Sessions, Walter Piston et
Milton Babbitt. En 1960, il s’installe en Italie, pour un séjour qui sera pour lui d’une
importance fondatrice : il étudie auprès de Luigi Dallapiccola, commence une carrière de
pianiste vouée à la musique contemporaine et à l’improvisation, et fonde en 1966, à
Rome, avec Alvin Curran et Richard Teitelbaum, le groupe Musica Elettronica Viva,
collectif pionnier en matière d’improvisation et d’utilisation d’instruments électroniques.
C’est dans ce cadre qu’il développe une esthétique où l’on retrouve l’influence de John
Cage et David Tudor, créant son monumental Spacecraft (1967), livrant avec Les Moutons
de Panurge (1968) une pièce pour un nombre indéterminé de musiciens, explorant
l’improvisation libre (Free Soup, 1968 ; Sound Pool, 1969). Rzewski retourne à New York
Compositeurs | Componisten !94 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
en 1971, où il continue de livrer des compositions qui se caractérisent par leur propos
ouvertement politique – qu’il mette en musique des textes d’agit-prop (Coming Together,
1972 ; Attica, 1972) ou qu’il signe, pour l’une de ses pièces les plus fameuses, The
People United Will Never Be Defeated! (1975), une série de 36 variations sur un chant
révolutionnaire chilien inspirées des Variations Diabelli de Beethoven. En 1977, il traverse
de nouveau l’Atlantique pour s’établir en Belgique, et enseigner la composition au
Conservatoire Royal de Liège. Parallèlement, il poursuit une oeuvre de compositeur qui lui
vaut, entre autres distinctions, de représenter les États-Unis à la Tribune internationale
des compositeurs de l’Unesco en 1979, avec sa pièce Song And Dance. À partir des
années 1980, il s’intéresse à la notation graphique avec notamment Le Silence des
Espaces Infinis (1980) pour choeur de femmes, instrument soliste indéterminé, sept
orchestres et électronique. Il aborde également des genres tels que l’oratorio (The
Triumph of Death, 1988) ou la symphonie (Scratch Symphony, 1997). Il signe dans les
années 1990 une série de pièces de chambres pour des effectifs inhabituels.
Parallèlement, il travaille à l’achèvement d’un monumental cycle de plus de sept heures
pour piano, The Road(1996-2002), sorte d’inventaire de tous les modes de jeu pianistique
possible, oeuvre d’un virtuose que le musicologue Nicolas Slonimsky a décrit comme « un
technicien du piano d’une maîtrise granitique ». Ses oeuvres récentes incluent la série de
55 Nanosonates (2006-10), et un concerto pour piano créé par le compositeur lui-même
aux Proms de Londres en 2013. Pédaogue reconnu, Frederic Rzewski a également
enseigné à l’Université de Yale, au Mills College, au Conservatoire Royale de La Haye ou
Trinity College de Londres.
!
Frederic Rzewski, geboren in Westfield (Massachusetts), begon op vijfjarige leeftijd met
piano spelen. Hij vormde zich vervolgens aan de Phillips Academy en aan de
Universiteiten van Harvard en Princeton, bij Randall Thompson, Roger Sessions, Walter
Piston en Milton Babbitt. In 1960 vestigde hij zich in Italië. Zijn verblijf zou
doorslaggevend blijken: hij studeerde er bij met name Luigi Dallapiccola, ving een carrière
aan als pianist gewijd aan hedendaags repertoire en improvisatie en richtte in 1966 in
Rome - samen met Alvin Curran en Richard Teitelbaum - de groep Musica Elettronica Viva
op, een pionierscollectief als het op improvisatie en het gebruik van elektronische
instrumenten aankwam. Precies uit dit kader ontwikkelde zich een esthetiek gekleurd
door het gedachtegoed van John Cage en David Tudor, een esthetiek waaruit het
monumentale Spacecraft(1967) kon voortvloeien en The sheep of Panurge (1968) - een
stuk voor een onbepaald aantal muzikanten - of nog Free Soup (1968) en Sound Pool
(1969), exploraties van de vrije improvisatie. Rzewski keerde in 1971 terug naar New York,
waar hij openlijk politiek getinte composities bleef aanleveren, of hij nu teksten op muziek
zette (Coming Together, 1972; Attica, 1972) of één van zijn meest befaamde werken The
People United Will Never Be Defeated! (1975) schreef (een reeks van 36 variaties op een
revolutionair Chileens lied, geïnspireerd door Variations Diabelli van Beethoven). In 1977
stak hij opnieuw de Atlantische Oceaan over om zich in België te vestigen, waar hij
compositie doceerde aan het Koninklijk Conservatorium van Luik. Parallel hieraan legde
hij zich toe op het compositiewerk dat hem – naast andere onderscheidingen – in 1979
toeliet de Verenigde Staten te vertegenwoordigen tijdens de International Rostrum of
Composers van UNESCO met het stuk Song And Dance. Vanaf de jaren 1980
interesseerde hij zich voor de grafische notitie, getuige hiervan The Silence of Infinite
Spaces (1980) voor vrouwenkoor, een onbepaald aantal solo-instrumenten, zeven
orkesten en elektronica. Hij waagde zich tevens aan genres zoals het oratorium (The
Triumph of Death, 1988) en de symfonie (Scratch Symphony, 1997). Hij schreef tijdens de
jaren 1990 ook een reeks werken voor kamermuziek voor ongewone bezettingen. Parallel
hieraan werkte hij aan The Road (1996-2002), een monumentale cyclus van meer dan
Compositeurs | Componisten !95 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
zeven uur piano, een soort inventaris van alle mogelijke speltechnieken voor piano en het
werk van een virtuoos die de musicoloog Nicolas Slonimsky omschreef als «een
technicus van de piano met de beheersing van graniet » Zijn recent werk behelst de reeks
55 Nanosonates (2006-10) en een concerto voor piano, gecreëerd door de componist zelf
tijdens de Londense Proms in 2013. Als erkend pedagoog, doceerde Frederic Rzewski
aan de Universiteit van Yale, het Mills College, het Koninklijk Conservatorium van Den
Haag en het Trinity College in Londen.
!
François Sarhan
(FR) °1972 !
Après ses prix de composition et d’analyse au CNSM de Paris, François Sarhan, né à
Rouen, se forme auprès de compositeurs tels que Brian Ferneyhough, Jonathan Harvey,
Magnus Lindberg, Philippe Manoury et Tristan Murail à l’Ircam. Il étudie par ailleurs
l’esthétique, le violoncelle, la direction d’orchestre, l’harmonie et le contrepoint, et suit
pendant trois ans les séminaires de poétique comparée de Jacques Roubaud à l’École
des Hautes Études. Si son oeuvre a été jouée dans les hauts lieux de la musique
contemporaine, du festival Musica (Strasbourg) aux Donaueschingen Musik Tage, en
passant par le Tramway de Glasgow et le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence (où a
été créé son opéra de chambre, Kyrielle du sentiment des choses, en 2003), François
Sarhan n’a cessé de remettre en question les conventions propres à ce milieu. En
témoigne les nombreuses formes hybrides qu’il a pu développer au sein de crWth,
structure de production de théâtre musical et de concert, et autour de la monumentale
Encyclopédie du Professeur Glaçon, oeuvre d’un auteur fictif qui dénote l’influence du
surréalisme. François Sarhan, dont les collages et films d’animation ont fait l’objet
d’expositions à Johannesbourg, Paris et Prague, a collaboré avec le plasticien sudafricain
William Kentridge pour un spectacle, Telegrams from the Nose, qui a été donné
plus de 30 fois en Europe. Il a récemment mis en scène un spectacle sur un texte original
de Jacques Roubaud, A King, Lear, dont il a composé la musique. Avec LOD, à Gand, il
prépare actuellement un spectacle de ciné-concert dont il réalisera la musique et le film.
Avec l’ensemble Ictus, il a publié le CD Pop up cheez Sismal Records. François Sarhan,
qui a enseigné à l’Ircam entre 1998 et 2002 et à l’Université Marc Bloch de Strasbourg,
est par ailleurs l’auteur d’une Introduction à l’histoire de la musique parue chez
Flammarion (2004).
!
Na zijn onderscheidingen in compositie en analyse aan het CNSM in Parijs vormde
François Sarhan, geboren in Rouen, zich aan het Ircam bij componisten zoals Brian
Ferneyhough, Jonathan Harvey, Magnus Lindberg, Philippe Manoury en Tristan Murail.
Bovendien studeerde hij esthetiek, cello, orkestleiding, harmonie en contrapunt en volgde
hij gedurende drie jaar seminaries vergelijkende poëzie bij Jacques Roubaud aan de
École des Hautes Études. Zelfs nadat zijn werk werd vertolkt in de hoogste regionen van
de hedendaagse muziek - van het festival Musica (Straatsburg) over Donaueschingen
Musik Tage, Tramway in Glasgow tot het Festival d’Art Lyrique in Aix-en-Provence (waar
hij zijn kameropera Kyrielle du sentiment des choses, creëerde in 2003) hield François
Sarhan nooit op met het in vraag stellen van de conventies eigen aan dat milieu. Getuige
hiervan zijn talrijke hybride vormen die hij ontwikkelde binnen de crWth (een structuur
voor de productie van muzikaal theater en concert) en het monumentale Encyclopédie du
Professeur Glaçon, een oeuvre van een fictief auteur dat de invloed van het surrealisme
nader omschrijft. François Sarhan - wiens collages en animatiefilms het onderwerp
vormden van exposities in Johannesburg, Parijs en Praag - werkte samen met de Zuid-
Afrikaanse beeldend kunstenaar William Kentridge voor het spektakel Telegrams from the
Compositeurs | Componisten !96 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Nose dat meer dan dertig keer in Europa werd opgevoerd. Recentelijk werkte hij mee aan
A King, Lear, een spektakel naar een originele tekst van Jacques Roubaud,waarvan hij de
muziek voor zijn rekening nam. Met LOD, in Gent, bereidt hij momenteel een
filmconcertspektakel voor, waarvoor hij de muziek en de film realiseert. Met het Ictus
ensemble bracht hij bij Sismal Records de cd Pop up uit. François Sarhan - die tussen
1998 en 2002 aan het Ircam heeft gedoceerd en aan de Universiteit Marc Bloch in
Straatsburg - is overigens de auteur van Introduction à l’histoire de la musique,
verschenen bij Flammarion (2004).
Erik Satie
(FR) °1866-1925 !
Né à Honfleur, Érik Satie fréquente le Conservatoire de Paris de 1879 à 1886, sans
enthousiasme. Il compose ses premières pièces pour piano – parmi lesquelles les
fameuses Gymnopédies (1888) –, qui affirment d’emblée son irréductible originalité, tout
en travaillant comme musicien au cabaret Le Chat noir. Il est proche de Mallarmé,
Verlaine, Debussy. En 1905, il reprend des études à la Schola Cantorum. Ravel fait
beaucoup pour la redécouverte de son oeuvre dans les années 1910, décennie marquée
par la création de ballets retentissants, dont Parade (1916), créé par les Ballets Russes
dans des costumes et décors de Picasso. Proche des surréalistes, figure tutélaire du
Groupe des Six et de la modeste « École d’Arcueil » (la ville de banlieue où il s’est installé
en 1897), Satie n’en vit pas moins dans une situation de grande pauvreté matérielle, sans
jamais se départir d’un humour qui affleure dans sa musique comme dans ses nombreux
écrits. Son oeuvre singulière a exercé une grande influence sur John Cage.
!
Matig enthousiast bezocht Érik Satie - geboren in Honfleur – tussen 1879 en 1886 het
Conservatorium van Parijs. Hij componeerde zijn eerste stukken voor piano – waaronder
zijn vermaarde Gymnopédies (1888) – die meteen zijn vernuft illustreerden. Ondertussen
werkte hij als muzikant in het cabaret Le Chat Noir. Hij was bevriend met Mallarmé,
Verlaine en Debussy. In 1905 hervatte hij zijn studies aan het Schola Cantorum. In de
jaren 1910 getroostte Ravel zich behoorlijk wat moeite om Saties werk terug onder de
publieke aandacht te brengen. Het was een decennium getekend door meeslepende
balletten – zoals Parade (1916) – creatie van Les Ballets Russes - met theaterkostuums en
decors van Picasso’s hand. Hij was nauw verwant met de surrealisten, had een
aanzienlijke invloed op de Groupe des Six en de bescheiden ‘École d’Arcueil’ (de
voorstad waar hij zich in 1897 vestigde). Saties ontberingen waren ernstig, maar
overschaduwden nooit zijn gevoel voor humor, herkenbaar in zijn muziek en zijn talrijke
geschriften. Zijn uitzonderlijke oeuvre oefende een grote invloed uit op John Cage.
Philippe Schoeller
(FR) °1957 !
Philippe Schoeller étudie le piano avec Jean-Claude Henriot, l’harmonie et le contrepoint
avec Béatrice Berstel, le chant choral dans le choeur Bach de Justus von Websky, la
direction d’orchestre avec Gérard Dervaux à l’École Normale de Musique de Paris, et
l’analyse avec Robert Piencikowski. De 1982 à 1986, à Paris, il suit les cours de Pierre
Boulez au Collège de France ainsi que les masterclasses de Franco Donatoni au CNSM
de Paris et les cours libres de Iannis Xenakis à l’École des Hautes Études. Ses rencontres
avec Helmut Lachenmann, Henri Dutilleux et Elliott Carter seront les plus marquantes. Il
Compositeurs | Componisten !97 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
enrichit également sa formation de musicien par des études en musicologie et en
philosophie. Il suit le stage d’informatique musicale à l’Ircam avant d’y réaliser
d’importants travaux sur la synthèse sonore dans le but d’élaborer une nouvelle lutherie
en accord avec la lutherie traditionnelle. Le style de Philippe Schoeller, dont les oeuvres
sont données dans le monde entier, pourrait être associé à des vocables comme couleur,
transparence, subtilité, mais aussi énergie, souplesse, mouvement et forme organique.
Son écriture, allant de l’oeuvre solo extrêmement dépouillée au très large orchestre,
témoigne d’un grand souci du détail et d’une certaine quête de vertige, propre à sa
passion pour les « perceptions texturales ». Lauréat de plusieurs prix de composition, il a
également remporté en 2012 le Prix de la Sacem de la meilleure musique de film pour
L’Exercice de l’État. Outre les masterclasses qu’il a pu diriger à Copenhague, Hanovre ou
à l’Ircam, Philippe Schoeller enseigne l’analyse au CNSM de Lyon. Deux publications
discographiques ont reçu le « Coup de coeur » de l’Académie Charles-Cros.
!
Philippe Schoeller studeerde piano bij Jean-Claude Henriot, harmonie en contrapunt bij
Béatrice Berstel, koorzang in het Bach-koor van Justus von Websky, orkestleiding bij
Gérard Dervaux aan de l’École Normale de Musique de Paris en analyse bij Robert
Piencikowski. Tussen 1982 en 1986 volgde hij les bij Pierre Boulez aan het Collège de
France in Parijs en volgde ook de masterclasses van Franco Donatoni aan het CNSM van
Parijs en vrije lessen bij Iannis Xenakis aan het École des Hautes Études. Zijn
ontmoetingen met Helmut Lachenmann, Henri Dutilleux en Elliott Carter zouden hem in
sterke mate beïnvloeden. Hij verrijkte zijn vorming als muzikant met studies musicologie
en filosofie. Hij volgde een stage muzikale informatica aan het Ircam alvorens belangrijke
werken te realiseren voor geluidssynthese, met als doel het ontwerp van een nieuwe
instrumentenbouw conform aan de traditionele. Philippe Schoellers stijl, zijn werken
werden vertolkt over de hele wereld, kan worden verbonden met termen zoals ‘kleur’,
‘transparantie’ en ‘subtiliteit’, maar ook met ‘energie’, ‘lenigheid’, ‘beweging’ en
‘organische vorm’. Zijn werken - gaande van uitgepuurd solowerk tot werk voor groot
orkest - getuigen van een grote zorg voor detail en een zekere drang naar het
duizelingwekkende, eigen aan zijn voorliefde voor de ‘texturale percepties’. Als laureaat
van meerdere compositieprijzen behaalde hij in 2012 de Prix de la Sacem voor de beste
filmmuziek (l’Exercice de l’État). Naast de masterclasses die hij leidde in Kopenhagen,
Hannover en aan het Ircam, doceert Philippe Schoeller analyse aan het CNSM in Lyon.
Arnold Schoenberg
(AT) °1874-1971 !
Il est étonnant qu’Arnold Schönberg, l’un des plus grands pédagogues et théoriciens de
l’histoire de la musique, figure majeure de l’art du XXe siècle pour avoir inventé le
dodécaphonisme, ait été largement autodidacte. Seul le compositeur Alexander von
Zemlinsky, dont il devait épouser la soeur, peut se vanter de lui avoir (brièvement)
enseigné le contrepoint. Après plusieurs oeuvres sous influence postromantique (dont La
Nuit transfigurée, 1899), c’est avec le Pierrot lunaire qu’en 1912, un an après avoir publié
son fameux Traité d’harmonie, Schönberg émancipe sa musique des relations tonales.
Entre-temps, il a commencé à enseigner la composition – parmi ses premiers élèves
figurent Alban Berg et Anton Webern, avec lesquels il initie la seconde École de Vienne –
et séjourné de 1901 à 1903 à Berlin, où il s’installera définitivement en 1910. À partir des
années 1920, il systématise le recours au dodécaphonisme et expérimente les principes
du sérialisme dans des oeuvres telles que le Quatuor n° 3 ou l’opéra Moïse et Aaron. En
1925, il succède à Ferruccio Busoni comme professeur de composition à l’Académie
Compositeurs | Componisten !98 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
prussienne de musique : avec la promulgation des lois raciales consécutives à l’arrivée au
pouvoir des nazis, Schönberg, d’origine juive, et dont l’oeuvre est l’incarnation de la
musique dite « dégénérée », doit abandonner ce poste en 1933. Il émigre alors, via Paris,
aux États-Unis. Vivant dans un relatif dénuement, grâce au soutien de mécènes, il
continuera jusqu’à sa mort de composer et d’enseigner – d’abord à l’Université de
Californie, à Los Angeles, puis, à partir de 1944, de manière privée –, comptant parmi ses
élèves un certain… John Cage.
!
Het is verbazingwekkend dat Arnold Schönberg - één van de grootste pedagogen en
theoretici van de muziekgeschiedenis en een sleutelfiguur uit de kunstwereld van de
twintigste eeuw vanwege zijn uitvinding van de dodecafonie - grotendeels een autodidact
was. Enkel de componist Alexander von Zemlinsky - wiens zuster hij huwde - kon zich
erop beroemen hem (kort) het contrapunt te hebben onderwezen. Na verschillende
postromantische stukken (waaronder Verklärte Nacht, 1899), bevrijdde hij in 1912 met
Pierrot lunaire - een jaar nadat hij zijn vermaarde Harmonielehre had uitgegeven - zijn
muziek uit de greep van de tonale verhoudingen. Ondertussen begon hij compositie te
doceren - twee van zijn eerste leerlingen waren Alban Berg en Anton Webern, met wie hij
de tweede Weense School oprichtte - en leefde tussen 1901 en 1903 in Berlijn, waar hij
zich in 1910 definitief zou vestigen. Vanaf de jaren 1920 systematiseerde hij het gebruik
van de dodecafonie en experimenteerde hij met de principes van het serialisme in oeuvres
zoals Quartet n° 3 en de operaMoses und Aron. In 1925 volgde hij Ferruccio Busoni op
als professor compositie aan de Akademie der Künste in Berlijn. Met de afkondiging van
de raciale wetten toen de nazi’s aan de macht kwamen, moest Schönberg - van origine
jood en wiens oeuvre de belichaming was van de zogenaamde ‘gedegenereerde muziek’ -
deze functie opgeven in 1933. Hij emigreerde via Parijs naar de Verenigde Staten. Hij
leefde in relatieve armoede. Dankzij de hulp van mecenassen kon hij echter tot aan zijn
dood blijven componeren en onderwijzen, eerst aan de Universiteit van Californië, Los
Angeles en vanaf 1944 privéonderricht aan o.a…. John Cage.
Matthew Shlomowitz
(AT) °1975 !
Après avoir grandi et étudié en Australie avec Bozidar Kos, Matthew Shlomowitz vit
aujourd'hui à Londres sa ville d'adoption. Son parcours initiatique lui fera suivre les cours
de Brian Ferneyhough à l'université de Stanford. Ses compositions reposent notamment
sur des nomenclatures instrumentales singulières comme en témoigne Free Square Jazz,
qui réunissait flûte à bec, guitare électrique, contrebasse et batterie ou Line and Length,
pour saxophone soprano, hautbois, clarinette basse et basson ! Nombreuses sont ses
oeuvres qui croisent les disciplines. Matthew Shlomowitz définit sa musique comme « le
fuit du mariage illégitime de Phil Glass et Brian Ferneyhough ». Il fut artiste en résidence
au centre Henri Pousseur en 2011. Il a composé des oeuvres pour des ensembles tels que
bESIdES, Calefax, Offspring, Nieuw Ensemble, le quatuor Diotima ...
!
Matthew Shlomowitz - opgegroeid en gestudeerd in Australië bij Bozidar Kos - leeft
vandaag in Londen, zijn adoptiestad. In zijn hermetisch parcours volgde hij lessen bij
Brian Ferneyhough aan de Universiteit van Stanford. Zijn composities berusten op
bijzondere instrumentale nomenclaturen, getuige hiervan Free Square Jazz dat blokfluit,
elektrische gitaar, contrabas en slagwerk verenigt of Line and Length voor
sopraansaxofoon, hobo, basklarinet en fagot. Zijn oeuvre telt allerhande interdisciplinaire
stukken. Matthew Shlomowitz omschrijft zijn muziek als « de vlucht uit het schijnhuwelijk
Compositeurs | Componisten !99 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
tussen Philip Glass en Brian Ferneyhough ». Hij was resident aan het Centre Henri
Pousseur in 2011. Hij componeerde oeuvres voor ensembles zoals bESIdES, Calefax,
Offspring, Nieuw Ensemble, het Diotima kwartet, ...
Eric Sleichim
(BE) °1958 !
Né à Anvers, Éric Sleichim apprend le saxophone en autodidacte, et étudie la
composition aux conservatoires de Bruxelles et de Liège. Au début des années 1980, il
joue au sein de plusieurs formations, dont Soft Verdict, le groupe de Wim Mertens. En
1984, il fonde avec Thierry de Mey, Peter Vermeersch et Walter Hus le groupe Maximalist!,
qui, avec notamment les premières chorégraphies d’Anne Teresa De Keersmaeker et de
Wim Vandekeybus, conquiert les scènes internationales. En 1988, il initie Bl!ndman,
quatuor de saxophones qui va élargir sensiblement le répertoire de l’instrument. Sa façon
très personnelle de jouer du saxophone vaut à Éric Sleichim une renommée
internationale. Outre le répertoire qu’il signe pour son quatuor, son oeuvre de compositeur
s’est développée de manière largement transdisciplinaire, en lien avec le cinéma, et
surtout le théâtre (Guy Cassiers, Ivo Van Hove…) et la danse (Jan Fabre, Anne Teresa De
Keersmaeker, Meg Stuart…). En témoignent notamment une série de spectacles
pluridisciplinaires créés dans les années 1990, à partir de Momentum(1994). Dans les
années 2000, il compose la Trilogie des destins tragiques, triptyque d’opéras de chambre
sur les figures d’Artaud, Pasolini et Sylvia Plath. L’électronique occupe également une
place croissante dans son travail : à partir de 2001, année où il développe le programme
Bl!ndman Electric en collaboration avec Heiner Goebbels et Helmut Oehring, Sleichim va
signer de multiples commandes pour des distributions de plus en plus amples. Quant à
sa pratique du saxophone, elle s’est orientée vers les musiques anciennes, à travers ses
collaborations avec Philippe Herreweghe ou Paul Van Nevel. Éric Sleichim a notamment
été compositeur en résidence au Grame, centre national de création musicale de Lyon,
ainsi qu’au MAS à Anvers.
!
Eric Sleichim, geboren in Antwerpen, leerde zichzelf saxofoon spelen en studeerde
compositie aan de Conservatoria van Brussel en Luik. Aan het begin van de jaren 1980
was hij actief in formaties zoals Soft Verdict, de groep van Wim Mertens. In 1984 vormde
hij met Thierry de Mey, Peter Vermeersch en Walter Hus de groep Maximalist! waarmee -
met name dankzij de choreografieën van Anne Teresa De Keersmaeker en Wim
Vandekeybus - de internationale podia werden veroverd. In 1988 richtte hij Bl!ndman op,
een kwartet voor saxofoon dat het repertoire van dit instrument gevoelig zou verruimen.
Eric Sleichims persoonlijke stijl als saxofonist bezorgde hem internationale roem. Naast
het repertoire voor zijn kwartet evolueerde zijn compositiewerk op een transdisciplinaire
wijze gelinkt aan film en vooral aan theater (Guy Cassiers, Ivo Van Hove…) en dans (Jan
Fabre, Anne Teresa De Keersmaeker, Meg Stuart…). Getuige hiervan een reeks
pluridisciplinaire spektakels, gecreëerd in de jaren 1990, vanaf zijn Momentum (1994). In
de jaren 2000 componeerde hij de Trilogie der Tragische Lotsbestemmingen, een drieluik
kameropera’s over de figuren Artaud, Pasolini en Plath. Elektronica zou een steeds
prominentere plaats bekleden in zijn oeuvre. Vanaf 2001 - het jaar waarin hij samen met
Heiner Goebbels en Helmut Oehring het programma Bl!ndman Electric ontwikkelde -
creëerde Sleichim werken voor steeds weidsere projecten. Wat zijn saxofoonpraktijk
betreft, was een evolutie naar oude muziek merkbaar in zijn samenwerkingen met
Philippe Herreweghe en Paul Van Nevel. Eric Sleichim was huiscomponist aan het Grame
(Centre National de Création Musicale de Lyon) en het MAS in Antwerpen.
Compositeurs | Componisten !100 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Pierre Slinckx
(BE) °1988 !
Pierre Slinckx à étudié l’écriture, la composition et la « musique appliquée » au
Conservatoire Royal de Mons auprès de Claude Ledoux, Gilles Gobert, Jean-Luc
Fafchamps, Jean-Pierre Deleuze et Denis Pousseur. Passionné par le rock des Beach
Boys autant que par la musique « savante » d’un Fausto Romitelli, il est l’auteur d’oeuvres
pour orchestre, petit ensemble ou instruments solistes, mais aussi de compositions pour
des pièces de théâtre, des spectacles de marionnettes, des courts métrages et des films
d’animation. Écrite pour des consoles de jeu Game Boy, la musique qu’il a signée pour le
film Time to grow up a ainsi été récompensée dans plusieurs festivals belges.
!
Pierre Slinckx studeerde schriftuur, compositie en ‘toegepaste muziek’ aan het Koninklijk
Conservatorium van Bergen bij Claude Ledoux, Gilles Gobert, Jean-Luc Fafchamps,
Jean-Pierre Deleuze en Denis Pousseur. Gepassioneerd door zowel de rock van de Beach
Boys als door de klassieke muziek van Fausto Romitelli schrijft hij voor orkest, klein
ensemble en solo-instrumenten. Hij is tevens componist van werken voor theater,
marionettenspektakels, kortfilms en animatiefilms. Zijn filmmuziek Time to grow up,
geschreven voor Game Boy consoles, werd bekroond tijdens verschillende festivals.
André Souris
(BE) °1899-1970 !
Compositeur, chef d’orchestre et théoricien, André Souris fit ses études de violon et de
composition au Conservatoire de Bruxelles. Chef d’orchestre à l’Institut National de
Radiodiffusion Belge, il présida également la Section Belge de la Société Internationale
de Musique Contemporaine et créa le Studio Musical du Séminaire des Arts. Professeur
d’harmonie au Conservatoire de Bruxelles, d’esthétique musicale à l’Institut National des
Arts et du Spectacle (INSAS), il fonda la revue Polyphonie. Chargé du cours de
musicologie au Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance à Tours, il élabora une
méthode exhaustive de transcription de tablatures du luth du XVIème siècle. De par sa
participation active dès 1925 au mouvement surréaliste, il a conservé une ouverture
d’esprit et le mépris de toute spécialisation: il dirigea des fanfares d’amateurs, enseigna
la technique des douze sons, écrivit des poèmes, introduisit les principes de la
psychologie de la forme dans l’analyse musicale, interpréta Webern en 1926, révéla la
première oeuvre de Boulez en 1947, composa de la musique de films, etc.
!
André Souris, componist, orkestleider en theoreticus, studeerde viool en compositie aan
het Conservatorium van Brussel. Hij werd orkestleider van de Belgische Nationale Radio
Omroep, was tevens voorzitter van de Belgische afdeling van de Internationale
Vennootschap voor Hedendaagse Muziek en stichtte het Studiecentrum voor
Hedendaagse Muzikale en Esthetische Vraagstukken. Hij was professor harmonie aan het
Conservatorium van Brussel, muzikale esthetiek aan het INSAS (Institut National des Arts
et du Spectacle) en stichtte het tijdschrift Polyphonie. Hij was docent musicologie aan het
Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance (CESR) in Tours en ontwierp voorts een
exhaustieve transcriptiemethode voor tablatuur voor luit uit de zestiende eeuw. Vanaf
1925 waarborgde zijn actieve bijdrage aan de surrealistische beweging een open geest en
de verwerping van elke vorm van specialisatie: hij leidde amateurfanfares, onderwees de
twaalftoonstechniek, schreef gedichten, voerde de principes van de vormpsychologie in
Compositeurs | Componisten !101 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
de muzikale analyse in, voerde in 1926 Webern uit, onthulde in 1947 het eerste werk van
Boulez, schreef filmmuziek, enz.
Christine Southworth
(US) °1978 !
Née à Boston, Christine Southworth commence sa carrière de musicien à la faveur d’un
séjour à Bali, en 1999, où elle étudie le gamelan Gendér Wayang auprès du maître I
Wayan Loceng. À son retour aux Etats-Unis, l’Orchestra of Excited Strings d’Arnold
Dreyblatt crée Timor Cotton, brève pièce inspiré de cette expérience. En 2002, elle est
invitée de la première université d’été de l’ensemble Bang On A Can. En 2004, la création,
à Boston, de sa pièce Zap!, pour « générateur Van de Graaff, bobine Tesla, instruments et
voix », remporte un vif succès. Après des diplômes en mathématiques, en musique
assistée par ordinateur et en composition multimédia, elle entame une carrière de
compositrice qui évolue aux confins de l’art et de la technologie, et au confluent de la
musique classique, du jazz et de la world music (Afrique, Asie et Europe orientale). Jouée
de l’Europe à l’Indonésie, sa musique a donné lieu à quatre disques publiés par le label
Airplane Ears Music, et à des commandes de la part de formations telles que le Calder
Quartet, Bang on a Can All-Stars, California EAR Unit ou le Kronos Quartet, pour lequel
elle a conçu le Gamelan Elektrika utilisé dans sa pièce Supercollider : la création de cette
oeuvre à New York, dans le cadre du festival Lincoln Center Out of Doors, en 2010, réunit
5 000 spectateurs. Outre le gamelan (de 2003 à 2014, elle a dirigé le Gamelan Galak Tika,
ensemble fondé par son compagnon Evan Ziporyn, au Massachusetts Institute of
Technology), Christine Southworth joue également de la cornemuse, qu’il s’agisse de la
grande cornemuse écossaise ou de la gaïta galicienne.
!
De muzikale carrière van Christine Southworth - geboren in Boston - ving in 1999 aan
naar aanleiding van een uitstap naar Bali, waar zij de gamelan Gendér Wayang studeerde
bij meester I Wayan Loceng. Bij haar terugkeer naar de Verenigde Staten creëerde het
Orchestra of Excited Strings van Arnold Dreyblatt Timor Cotton, een kort stuk
geïnspireerd door haar ervaring. In 2002 werd zij uitgenodigd voor de eerste
zomeruniversiteit van het ensemble Bang On A Can. In 2004 kende de creatie van haar
stuk Zap! voor ‘generator Van de Graaff, Tesla-bobine, instrumenten en stemmen’ in
Boston een groot succes. Na haar diploma’s in wiskunde, in computermuziek en in
multimedia-compositie bloeide haar carrière als componiste op, waarbij werd geflirt met
zowel de grenzen van de kunst en de technologie als met klassieke muziek, jazz en
wereldmuziek (Afrika, Azië en Oost-Europa). Haar muziek werd vertolkt van Europa tot
Indonesië en gaf gestalte aan vier publicaties op het label Airplane Ears Music, naast
allerhande opdrachten van formaties, waaronder het Calder Kwartet, Bang on a Can All-
Stars, California EAR Unit en het Kronos Kwartet, voor wie zij de Gamelan Elektrika
ontwierp in haar stuk Supercollider. Deze creatie in New York - in het kader van het
festival Lincoln Center Out of Doors in 2010 - trok 5000 bezoekers. Naast de gamelan
(van 2003 tot 2014) leidde zij Gamelan Galak Tika, het ensemble opgericht door haar
partner Evan Ziporyn aan het Massachusetts Institute of Technology. Christine
Southworth speelt eveneens doedelzak, zowel de grote Schotse doedelzak als de
Galicische gaita.
!
Compositeurs | Componisten !102 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Karlheinz Stockhausen
(DE) °1928-2007 !
Après avoir commencé son existence dans des conditions extrêmement difficiles, et
envisagé un temps de devenir poète, Karlheinz Stockhausen concluera brillamment ses
études au Conservatoire et à l’Université de Cologne en 1951, et finira par devenir l’une
des figures les plus marquantes de la musique l’après-guerre. Entamée sous le signe du
sérialisme intégral, sa carrière de compositeur le verra expérimenter dans un grand
nombre de directions, en particulier l’électronique, dont il est un des pionniers, créant son
propre studio à la WDR (Westdeutscher Rundfunk) de Cologne dès 1952. Du Gesang der
Jünglinge (1956) au monumental cycle de sept opéras Licht (1977-2005), en passant par
les Klavierstücke (1952-54) ou Mantra (1970), son oeuvre, pénétrée de mysticisme et
d’humanisme, a marqué son époque autant que son action de pédagogue et de
théoricien.
!
Karlheinz Stockhausen groeide op in extreem moeilijke omstandigheden, droomde een
tijdje van een leven als dichter, maar studeerde in 1951 - met verve - af aan die
Hochschule für Musik Köln en de Universität Köln. Hij zou één van de markantste figuren
uit de naoorlogse muziek worden. Begonnen onder de vlag van het serialisme bracht zijn
carrière als componist hem er toe te experimenteren in verschillende domeinen. Meer in
het bijzonder in de elektronica, waarvan hij één van de pionieren werd. In 1952 creëerde
hij zijn eigen studio aan het Keulse WDR (Westdeutscher Rundfunk). Van zijn Gesang der
Jünglinge (1956) over de monumentale cyclus van zeven opera’s Licht (1977-2005), tot
Klavierstücke (1952-54) en Mantra (1970): zijn oeuvre – doordrongen van mystiek en
humanisme – drukte een stempel op zijn tijdperk, zowel in pedagogische zin als op het
meer theoretische vlak.
Igor Stravinsky
(RU) °1882-1971 !
Celui qu’André Suarès surnomma « le Picasso de la musique » est incontestablement,
aux côtés d’Arnold Schönberg, l’autre géant de la musique du XXe siècle. Né en Russie (il
adopta la nationalité française en 1934, puis américaine en 1945), Igor Stravinsky fut
d’abord un disciple de Rimsky-Korsakov avant d’accéder à la célébrité avec un brelan de
partitions signées pour les Ballets Russes entre 1910 et 1913 : L’Oiseau de feu,
Petrouchka et le célébrissime et scandaleux Sacre du printemps, qui révolutionne le
monde musical. Cet « explorateur de lui-même, doté d’une rare aptitude à changer de
modèle et de forme tout en maintenant intact son style », selon son biographe Bertrand
Dermoncourt, ne cessera par la suite d’« inventer de nouvelles manières, volontairement
cosmopolites, impersonnelles et antiromantiques », du néoclassicisme à son ralliement
final au sérialisme. Passionnante de bout en bout, marquée par une conception à la fois
rituelle et objective de la musique, son oeuvre manifeste une remarquable unité. Mort à
New York, Stravinsky est enterré à Venise, dans le cimetière de l'île de San Michele.! !
Compositeurs | Componisten !103 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
!
Pierre Tanguay
(CA) °1957 !
Percussionniste, compositeur et inventeur invétéré, le Montréalais Pierre Tanguay, né à
Québec, est l’une des figures incontournables de scène québécoise. Batteur de jazz,
musicien professionnel depuis 1978, il a également étudié les percussions africaines
durant deux années aux Comores, ainsi que la musique indienne auprès d’Anand Kumar
à Paris. Passant en toute liberté du jazz à musique médiévale, des musiques du monde
(avec son ensemble Strada) au rock, il a participé à un nombre impressionnant de
formations, dont Jean Derome et les Dangereux Zhoms, Évidence, Castor et compagnie,
Trio Jean-François Groulx, L’Odd (Orchestre de danse), Villemure ô Carré, Ensemble
Pierre Cartier, Projet Riel. Il a collaboré en particulier avec René Lussier, Normand
Guilbeault, Pierre Langevin, Karen Young, Fred Frith, Michel Donato, Daniel Mille, André
Duchesne, Antoine Berthiaume, Xavier Charles, Eric Longsworth, John Surman, Barre
Philipps. Il est ainsi l’un des sidemen les plus recherchés du label Ambiances
Magnétiques, initié par Jean Derome. Pierre Tanguay est cofondateur des groupes Midi
Tapant et Derome Tanguay Danse. Son premier album solo, La Musique de mon disque,
série de pièces pour percussion solo à dominante ambient et expérimentale, a paru en
2000. Il a également composé des musiques pour la danse (Lucie Grégoire, Andrew de
Lotbinière Harwood, Irène Stamou, Francine Gagné), le théâtre et le cinéma (Allan Booth,
Imago, Roberto Ariganello). Il est fréquemment en tournée au Canada et en Europe.
!
De in Quebec geboren percussionist, componist en onvermoeibaar uitvinder Pierre
Tanguay uit Montreal is een sleutelfiguur uit de Quebecaanse scène. Hij is een
jazzdrummer en professioneel muzikant sinds 1978. Gedurende twee jaar studeerde hij
ook Afrikaanse percussie in de Comoren, net zoals hij zich in Parijs bij Anand Kumar
toelegde op de Indiase muziek. Hij maakte deel uit van een indrukwekkend aantal
formaties: van jazz tot middeleeuwse muziek, van wereldmuziek (met zijn ensemble
Strada) tot rock. We denken hierbij aan Jean Derome et les Dangereux Zhoms, Évidence,
Castor et compagnie, Trio Jean-François Groulx, L’Odd (dansorkest), Villemure ô Carré,
Ensemble Pierre Cartier en Projet Riel. Meer in het bijzonder werkte hij samen met René
Lussier, Normand Guilbeault, Pierre Langevin, Karen Young, Fred Frith, Michel Donato,
Daniel Mille, André Duchesne, Antoine Berthiaume, Xavier Charles, Eric Longsworth, John
Surman en Barre Philipps. Daarom is hij een van de meest begeerde ‘sidemen’ van het
label Ambiances Magnétiques, opgericht door Jean Derome. Pierre Tanguay was
medeoprichter van de groepen Midi Tapant en Derome Tanguay Danse. Zijn eerste
soloalbum - La Musique de mon Disque (2000) - omvat een reeks van experimentele, naar
ambient neigende stukken voor solopercussie. Hij schreef ook muziek voor dans (Lucie
Grégoire, Andrew de Lotbinière Harwood, Irène Stamou en Francine Gagné), theater en
film (Allan Booth, Imago, Roberto Ariganello). Hij is geregeld op tournee doorheen Canada
en Europa.
Compositeurs | Componisten !104 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
!
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Daniel Teruggi
(FR) °1952 !
Né en Argentine, Daniel Teruggi, après des études de musique et de sciences physiques
à La Plata, poursuit son cursus en France, à partir de 1977, dans la classe de
composition électroacoustique et de recherche musicale du CNSM (Conseil Supérieur
National de Musique) de Paris. En 1981, il rejoint l’Ina-GRM, où il assiste les
compositeurs Alain Bancquart, Carlos Roque Alsina et Iannis Xenakis. À partir de 1983, il
devient membre permanent du GRM en tant que responsable de la production musicale,
du développement et de la pédagogie du système de transformation et de synthèse
numérique en temps réel Syter. Il a composé de nombreuses musiques sur support, pour
petits ensembles et support ainsi que pour instruments traités en temps réel. Le son
acousmatique reste au centre de ses préoccupations. Directeur du GRM depuis 1997,
directeur de la recherche et de l’expérimentation à l’Ina depuis 2001, Daniel Teruggi
enseigne le travail du son associé aux arts plastiques à l’Université de La Sorbonne.
!
De in Argentinië geboren Daniel Teruggi studeerde eerst musicologie en natuurkunde aan
La Plata en vanaf 1977 elektroakoestische compositie en muziekonderzoek aan het
Parijse Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM). In 1981 vervoegde hij het
Ina-GRM waar hij de componisten Alain Bancquart, Carlos Roque Alsina en Iannis
Xenakis assisteerde. Vanaf 1983 werd hij permanent lid van het GRM als
verantwoordelijke van zowel de muzikale productie als de ontwikkeling en de pedagogiek
van het systeem van transformatie en digitale synthese in reële tijd Syter. Hij
componeerde heel wat muziek voor tape, en voor klein ensemble. De akoesmatische
klank bleef zijn voornaamste bekommernis. Daniel Teruggi is sinds 1997 directeur van het
GRM, sinds 2001 directeur onderzoek en experiment aan het Ina en doceert geluidskunst
(faculteit voor Plastische Kunsten) aan de Sorbonne.
Cyrille Thoulen
(BE) °1979 !
Cyrille Thoulen conjugue un double parcours de compositeur (formé auprès de Daniel
Capelletti au Conservatoire Royal de Bruxelles) et de sociologue (il a étudié à l’ULB, sous
la direction de Claude Javeau, la sociologie de l’art, qu’il enseigne aujourd’hui au
Conservatoire de Bruxelles). Il tente de concilier ces deux approches du monde, et ces
deux disciplines que tout est censé opposer ou presque – la subjectivité et l’« inspiration »
face à la réflexivité et l’objectivité –, pour voir ce que chacune peut apporter à la
compréhension de l’autre. Une entreprise qui se traduit notamment à travers son action en
faveur de la démocratisation de la musique classique.! !
Compositeurs | Componisten !105 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
!
Todor Todoroff
(BE) °1963 !
Né en Belgique, fils d’une Hollandaise et d’un réfugié politique bulgare, Todor Todoroff,
après son diplôme d’ingénieur en télécommunications, obtient un premier prix puis un
diplôme supérieur en composition électroacoustique aux Conservatoires de Bruxelles et
de Mons. Son parcours le voit ainsi combiner une double activité de créateur et de
chercheur, oeuvrant au développement de programmes informatiques de synthèse,
d’analyse et de transformation des sons ainsi que d’outils de spatialisation en temps réel.
Après avoir été chercheur dans le domaine de l’analyse et de la synthèse de la voix au
Laboratoire de phonétique expérimentale de l’Université Libre de Bruxelles, il a dirigé
pendant cinq ans la recherche en informatique musicale à la Faculté Polytechnique et au
Conservatoire Royal de Musique de Mons. Il a collaboré à plusieurs reprises avec l’Ircam,
à Paris, où ses outils informatiques ont été utilisés par les compositeurs Emmanuel
Nunes, Luca Francesconi et Joshua Fineberg. Ses programmes ont également été utilisés
à Mons par les compositeurs Leo Kupper et Robert Normandeau. Son oeuvre de
compositeur, qui se développe à la fois dans le domaine des musiques électroacoustique
et mixte, acorde une part non négligeable au travail avec les capteurs, qu’il a pu
expérimenter avec la violoniste Stevie Wishart et l’altiste Dominica Eyckmans. Mais elle
passe aussi par de nombreuses collaborations avec des cinéastes, des chorégraphes (en
particulier, depuis 1998, Michèle Noiret), des metteurs en scène de théâtre et des
plasticiens. Elle a donné lieu également à de nombreuses installations sonores
présentées dans des festivals dédiés à l’art sonore ou aux arts numériques (City Sonics à
Mons, Villette Numérique à Paris, Bains Numériques à Enghien-les-Bains…). Todor
Todoroff a entre autres reçu des commandes de l’Opéra de Paris, de l’Institut de Musique
Electroacoustique de Bourges, du Musée des Beaux-Arts d’Angers, du Festival de
Flandres, du Zentrum für Kunst und Medientechnologie à Karlsruhe, ou encore
d’ensemble tels que Art Zoyd ou Musiques Nouvelles. Sa musique a fait l’objet de
plusieurs enregistrements, pour les labels Cyprès et Sub Rosa notamment. En 2008,
Todor Todoroff a repris la recherche à la Faculté Polytechnique de Mons. Il enseigne
depuis 2008 les arts numériques à l’École Supérieure des Arts Arts2 à Mons, dans la
finalité Arts Numériques.
! Todor Todoroff -
geboren in België als zoon van een Hollandse moeder en een Bulgaarse
politiek vluchteling - studeerde af als ingenieur in de telecommunicatie en behaalde
daarna zowel een eerste prijs als een superieur diploma in elektroakoestische compositie
aan de Conservatoria van Brussel en Bergen. Hij had bijgevolg een dubbele carrière: als
schepper en als onderzoeker. Hij ontwikkelde softwareprogramma’s voor muzikale
synthese, analyse en de transformatie van geluiden en zocht ook naar manieren waarop
de reële tijd kon worden gespatialiseerd. Na zijn onderzoek in het domein van de analyse
en de vocale synthese aan het Laboratoire de Phonétique Expérimentale aan de Vrije
Universiteit van Brussel leidde hij gedurende vijf jaar het onderzoek in muzikale
informatica aan de Polytechnische Faculteit en het Koninklijke Conservatorium van
Bergen. Hij werkte herhaaldelijk samen met het Parijse Ircam, waar zijn informaticatools
werden gebruikt door componisten zoals Emmanuel Nunes, Luca Francesconi en Joshua
Fineberg. Zijn programma’s werden ook gebruikt in Bergen door componisten zoals Leo
Kupper en Robert Normandeau. Zijn werk als componist - dat zowel het
elektroakoestisch als het gemengde genre bestrijkt - hecht groot belang aan het werken
met sensoren, waarmee hij experimenteerde met violiste Stevie Wishart en altvioliste
Compositeurs | Componisten !106 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Dominica Eyckmans. Voorts werkte hij ook samen met filmregisseurs, choreografen (in
het bijzonder met Michèle Noiret, sinds 1998), toneelregisseurs en kunstenaars. Hij
maakte talrijke geluidsinstallaties gepresenteerd tijdens allerhande festivals gewijd aan
geluidskunst of digitale kunst (City Sonics in Bergen, Villette Numérique in Parijs, Bains
Numériques in Enghien-les-Bains…). Todor Todoroff werkte onder meer in opdracht van
de Opera van Parijs, het Institut de Musique Electroacoustique in Bourges, het Musée des
Beaux-Arts d’Angers, het Festival van Vlaanderen, het Zentrum für Kunst und
Medientechnologie in Karlsruhe en ensembles zoals Art Zoyd en Musiques Nouvelles. Zijn
muziek werd verschillende keren opgenomen en uitgebracht door labels zoals Cyprès en
Sub Rosa. In 2008 hernam Todor Todoroff zijn onderzoek aan de Polytechnische Faculteit
van Bergen. Hij doceert sinds 2008 digitale kunst aan de École Supérieure des Arts in
Bergen (Art2, Arts Numériques).
Philippe Valembois
(FR) °1955 !
Venu tardivement à la composition, Philippe Valembois commence par jouer de la guitare
électrique dans un groupe de rock des années 1970 dans le Nord de la France (il est
originaire de Noeux-les-Mines). À Paris, il reprend ensuite l’étude de la guitare classique
auprès d’Antonio Membrado, un élève d’Andrés Segovia. Puis il rencontre des
compositeurs tels que Frédérick Martin, Mario Litwin et surtout Bruno Letort, grâce
auxquels il va pouvoir commencer à concrétiser son désir de composition. Le soutien de
ce dernier permet notamment à Philippe Valembois de bénéficier de plusieurs
commandes de France Musique : il compose par exemple des pièces sur des poèmes
d’Henri Michaux dits par le comédien Michel Bouquet, d’après Pour en finir avec le
jugement de Dieu d’Antonin Artaud, ou encore d’après Salo ou les 120 journées de
Sodome de Pier Paolo Pasolini. Sa Pièce pour clarinettes et cordes basses est
enregistrée par Renaud Pion et Dominique Grimaldi pour la collection Signatures. Par ce
passage infranchi, cycle de six pièces pour le piano, a été créé dans le cadre de
Marseille-Provence 2013. Philippe Valemboisa par ailleurs signé plusieurs musiques pour
des documentaires ou des moyens métrages. Depuis 2012, il collabore également avec la
photographe Catherine Poncin.
!
Philippe Valembois begon pas vrij laat te componeren, namelijk toen hij elektrische gitaar
speelde in een Noord-Franse rockband (hij is afkomstig uit Noeux-les-Mines) tijdens de
jaren 1970. In Parijs hernam hij vervolgens de studie van de klassieke gitaar bij Antonio
Membrado, een leerling van Andrés Segovia. Vervolgens ontmoette hij componisten zoals
Frédérick Martin, Mario Litwin en meer in het bijzonder Bruno Letort, waardoor zijn wens
tot componeren realiteit werd. De steun van laatstgenoemde leverde Philippe Valembois
meerdere opdrachten van France Musique op: zo componeerde hij bijvoorbeeld stukken
op gedichten van Henri Michaux, verteld door de komiek Michel Bouquet, zoals Pour en
finir avec le jugement de Dieu van Antonin Artaud, of nog Salò o le 120 giornate di
Sodoma van Pier Paolo Pasolini. Zijn Pièce pour clarinettes et cordes basses werd
opgenomen door Renaud Pion en Dominique Grimaldi voor de collectie Signatures. Par
ce passage infranchi, een pianoreeks van zes stukken werd gecreëerd in het kader van
Marseille-Provence 2013. Philippe Valembois schreef bovendien muziek voor
documentaires en films. Sinds 2012 werkt hij tevens samen met de fotografe Catherine
Poncin.
Compositeurs | Componisten !107 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Peter Vermeersch
(BE) °1958 !
Compositeur, clarinettiste et producteur belge, Peter Vermeersch est né à Waregem.
Après des études en architecture, en urbanisme et en art, il commence très vite à
composer. Dans les années 1980, il fait partie des groupes postmoderners Union et
Maximalist!, jouant et composant notamment pour les chorégraphes Wim Vandekeybus
et Anne Teresa De Keersmaeker, cosignant notamment avec Thierry De Mey la musique
du balletRosas danst Rosas (1983). À la fin des années 1980, il crée le groupe de rock
expérimental X-Legged Sally, qui publiera six albums jusqu’en 1997. En 1994, on le
retrouve au générique, comme musicien et producteur, deWorst Case Scenario, premier
album de groupe dEUS. À la décennie suivante, il apparaîtra comme saxophoniste sur les
disques de Magnus, projet de Tom Barman (chanteur de dEUS) et du DJ anglais CJ
Bolland. Il joue également au sein des groupes The Simpletones et Kamagurka en the
Vlaamse Primitieven. Après son engagement au sein de Maximalist!, la carrière de
compositeur « classique » de Peter Vermeersch s’est également développée au théâtre,
par exemple pour Charms, d’après des poèmes de Daniil Charms, ou encore pour la
pièce Weg de Josse de Pauw, en 1998. Quatre ans auparavant, ce dernier avait signé le
livret de De Oplosbare Vis/The Solude Fish, opéra composé pour la compagnie Walpurgis
d’après des textes de Gombrowicz. Mais le catalogue de Peter Vermeersch comprend
également trois quatuors à cordes et des oratorios ou mini-opéras tels que The Purple
Cucumber (hommage à Frank Zappa, 1995), en passant par de nombreux projets
hybrides. En 1996, Music Hall propose ainsi une forme de cabaret contemporain sur des
textes du poète Paul Van Ostaijen. Quant à l’opéra Heliogabal, en 2002, il est destiné Flat
Earth Society. En 2004, Peter Vermeersch a été nommé « compositeur municipal » à
Gand, composant notamment pour le carillon de la ville.
!
Peter Vermeersch, geboren in Waregem, is een Belgische componist, klarinettist en
producent. Na zijn studies architectuur, ruimtelijke ordening en kunst legde hij zich al snel
toe op het componeren. Tijdens de jaren 1980 maakte hij deel uit van de postmoderne
groepen Union en Maximalist!. Hij vertolkte en componeerde met name voor de
choreografen Wim Vandekeybus en Anne Teresa De Keersmaeker. Zo schreef hij samen
met Thierry De Mey de muziek voor het ballet Rosas danst Rosas (1983). Aan het einde
van de jaren 1980 richtte hij de experimentele rockgroep X-Legged Sally op, deze bracht
tot 1997 zes albums uit. In 1994 werkte hij als muzikant en producent mee aan Worst
Case Scenario, het eerste album van de band dEUS. Het daaropvolgende decennium
deed hij dienst als saxofonist op de platen van Magnus, het project van Tom Barman
(zanger van dEUS) en de Britse dj CJ Bolland. Verder vervoegde hij ook groepen zoals
The Simpletones, Kamagurka en de Vlaamse Primitieven. Na zijn engagement voor
Maximalist!, evolueerde de carrière van deze ‘klassieke’ componist in de richting van het
theater. Zo werkte hij mee aan Charms, naar dichtwerken van Daniil Charm, en aan Weg
van Josse de Pauw (1998). Vier jaar eerder had laatstgenoemde het libretto geschreven
voor De Oplosbare Vis/The Solude Fish, een opera gecomponeerd voor het gezelschap
Walpurgis, naar teksten van Gombrowicz. Ook omvat de catalogus van Peter Vermeersch
drie strijkkwartetten, oratoria en miniopera’s, zoals The Purple Cucumber (ode aan Frank
Zappa, 1995), naast talloze andere hybride projecten. Zo was Music Hall (1996) een vorm
van hedendaagse cabaret op teksten van de dichter Paul Van Ostaijen. De opera
Heliogabal uit 2002 was dan weer bestemd voor Flat Earth Society. In 2004 werd Peter
Vermeersch stadscomponist van de stad Gent en componeerde hij met name voor de
stadsbeiaard.
Compositeurs | Componisten !108 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Kevin Volans
(ZA-IE) °1949 !
Né à Pietermaritzburg, Kevin Volans, le plus fameux des compositeurs sud-africains
contemporains, a pourtant passé la plus grande partie de sa carrière hors de son pays (et
adopté la nationalité irlandaise). Si c’est à l’Université de Witwatersrand, à
Johannesbourg, qu’il obtient en 1972 son prix de composition, il part ensuite se
perfectionner en Écosse, à l’Université d’Aberdeen. De 1973 à 1981, il vit à Cologne,
étudiant auprès de Karlheinz Stockhausen, dont il sera l’assistant en 1975-76, et de
Mauricio Kagel. Avec ses collègues Walter Zimmermann, Gerald Barry et Clarence
Barlow, il forme ce que l’on appellera l’École de Cologne, un mouvement souvent associé
à l’esthétique de la Nouvelle Simplicité, annonciatrice du postminimalisme. En 1979,
après une série de voyages d’études dans son pays, au cours desquels il réalise de
nombreux enregistrements environnementaux, il commence l’écriture de pièces reposant
sur des techniques de compositions africaines, dont certaines, telles que Matepe ou la
première version de White Man Sleeps, incorporent des instruments anciens (clavecin,
viole de gambe). Ce travail, qui va l’occuper pendant une dizaine d’années, se traduit
notamment par une féconde collaboration avec le Kronos Quartet, dont le disque White
Man Sleeps and Pieces of Africa battra en 1985 tous les records de ventes. Compositeur
en résidence à la Queen's University de Belfast entre 1986-89, Volans s’installe en
Irlande, dont il adoptera la nationalité en 1994. À partir de la fin des années 1980, il
s’éloigne de ces influences africaines pour proposer sa propre vision du minimalisme,
peut-être sous l’influence de son ami Morton Feldman. En témoignent des oeuvres telles
que One Hundred Frames, pour orchestre (1990), Cicada, pour deux pianos (1994), le
Concerto pour piano et instruments à vents (1995), ou encore Dancers on a Plane, son
cinquième quatuor à cordes. La décennie 1990, qui s’achève en 1999 par une série de
concerts au South Bank de Londres célébrant son cinquantième anniversaire, est
également marquée par ses collaborations avec des chorégraphes (Jonathan Burrows,
Siobhan Davies). Depuis 2000, Kevin Volans s’est essentiellement consacré à la
composition pour orchestre. Son Concerto pour piano n° 3, écrit pour le bicentenaire de
Franz Liszt, a été créé par Barry Douglas en 2011 aux Proms de Londres.
!
Kevin Volans, geboren in Pietermaritzburg, is de bekendste hedendaagse Zuid-Afrikaanse
componist, hoewel hij het grootste deel van zijn carrière in het buitenland doorbracht (en
uiteindelijk de Ierse nationaliteit aannam). In 1972 behaalde hij zijn prijs voor compositie
aan de Universiteit van Witwatersrand in Johannesburg, waarna hij zich in Schotland
vervolmaakte aan de Universiteit van Aberdeen. Tussen 1973 en 1981 woonde hij in
Keulen en studeerde er bij Mauricio Kagel en Karlheinz Stockhausen, wiens assistent hij
was in 1975 en 1976. Met zijn collega’s Walter Zimmermann, Gerald Barry en Clarence
Barlow vormde hij wat men later de Keulse School zou noemen, een beweging die vaak
werd gelinkt aan de esthetiek van die neue Einfachheit, de voorbode van het
postminimalisme. In 1979 - na een reeks studiereizen in eigen land, tijdens welke hij
allerhande omgevingsgeluiden opnam - legde hij zich toe op de schriftuur van stukken die
berustten op Afrikaanse compositietechnieken, waarvan sommige, zoals Matepe of de
eerste versie van White Man Sleeps, oude instrumenten insloten (klavecimbel, viola da
gamba). Dit werk van een tiental jaar vertaalde zich in een vruchtbare samenwerking met
het Kronos Kwartet, waarvan de plaat White Man Sleeps - Pieces of Africa in 1985 alle
verkooprecords brak. Als huiscomponist van het Queen's University van Belfast tussen
1986-89 vestigde Kevin Volans zich in Ierland en nam in 1994 het Ierse staatsburgerschap
aan. Vanaf de eind jaren 1980 distantieerde hij zich van zijn Afrikaanse roots, teneinde zijn
Compositeurs | Componisten !109 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
persoonlijke visie op het minimalisme aan te bieden, wellicht onder invloed van zijn vriend
Morton Feldman. Getuige hiervan werken zoals One Hundred Frames, voor orkest (1990),
Cicada, voor twee piano’s (1994), zijn Concerto for Piano and Wind Instruments (1995) en
Dancers on a Plane, zijn vijfde strijkkwartet. Het jaar 1999 eindigde met een reeks
concerten aan het South Bank van Londen - een viering van zijn vijftigste vejaardag - en
werd tevens gekenmerkt door samenwerkingen met choreografen (Jonathan Burrows en
Siobhan Davies). Vanaf 2000 legde Kevin Volans zich voornamelijk toe op de compositie
voor orkest. Zijn Concerto for piano n° 3, geschreven voor het tweehonderdjarige bestaan
van Franz Liszt, werd in 2011 gecreëerd door Barry Douglas tijdens de Londense Proms.
"
Anton Webern
(AT) °1883-1945 !
Né à Vienne, Anton Webern apprend le piano et le violoncelle et commence à composer
dès 1899. En 1902, année où il est marqué par la découverte de Parsifal à Bayreuth, il
s’inscrit à l’Université de Vienne en harmonie, contrepoint et musicologie – sa thèse de
musicologie, en 1906, portera sur Heinrich Isaac, compositeur de la Renaissance. Si, en
1904, il a déjà composé entre autres un poème symphonique, Im Somerwind, son opus 1
sera ainsi une Passacaille (1908). Celle-ci a été élaborée avec celui qui, depuis 1905, est
son nouveau maître, Arnold Schönberg, qu’il suivra en 1911 à Berlin. Parallèlement, il
commence une carrière de chef d’orchestre dans des théâtres où il reste fort peu de
temps à chaque fois, manifestant les premiers signes d’une instabilité chronique. Cette
époque correspond à la période « atonale » de sa musique, marquée par un souci de
concentration extrême. Marié à sa cousine Wilhelmine en 1911, Webern est mobilisé en
1915, puis habite Prague avant de rejoindre Schönberg à Mödling, dans la banlieue de
Vienne, en 1917. Il abandonnera la particule « von » de son nom en 1918. Les années
d’après-guerre sont surtout marquées par la Société d’exécutions viennoises privées
(1918-1922) imaginée par Schönberg et dans laquelle ses élèves sont fortement mis à
contribution. C’est également l’époque où Schoenberg met au point sa « méthode de
douze sons », immédiatement adoptée par Webern dès 1925 (à partir des Lieder op. 17 et
18), et qu’il utilisera de façon beaucoup plus rigoureuse que son maître. En 1932-33,
Webern tiendra deux séries de conférences consacrées au dodécaphonisme, publiées
après sa mort sous le titre de Chemin vers la nouvelle musique. Dans les années 1920,
ses activité de chef de choeur, puis de chef d’orchestre lui apportent une certaine
renommée, en particulier dans le répertoire des symphonies de Mahler dont il est l’un des
grands interprètes. Après l’exil de Schönberg en 1933 et la mort de Berg en 1935,
Webern est de plus en plus isolé et vit dans des conditions précaires. Cette période voit
néanmoins son engagement en faveur du national-socialisme, alors que son nom figure
sur la sinistre liste de « l’art dégénéré ». La guerre accentue sa solitude qu’il compense
par sa relation avec la poétesse Hildegard Jone, à laquelle il empruntera plusieurs textes
pour ses lieder et ses cantates. Son fils Peter, mobilisé, est tué en 1945, et la mort brutale
du compositeur – abattu par un soldat américain, vraisemblablement en tentant de
couvrir la fuite de ses gendres, nazis militants – met fin à une oeuvre restée confidentielle
pendant plus de dix ans. Une heure dont la brièveté – 31 opus totalisant moins de cinq
heures de musique – est inversement proportionnelle à la postérité qui sera la sienne,
aussi bien chez les tenants du sérialisme que chez John Cage et Morton Feldman.
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Anton Webern, geboren in Wenen, studeerde piano en cello en ving vanaf 1899 het
compositiewerk aan. In 1902 - het jaar waarin de ontdekking van Parsifal in Beiroet hem
Compositeurs | Componisten !110 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
raakte - schreef hij zich in aan de Weense universiteit, waar hij harmonie, contrapunt en
musicologie studeerde. Zijn thesis in de musicologie uit 1906 handelde over Heinrich
Isaac, een Renaissancecomponist. Hoewel hij in 1904 al onder meer een symfonisch
gedicht had gecomponeerd, Im Somerwind, werd Passacaille (1908) zijn opus 1. Deze
kwam tot stand mede dankzij (sinds 1905) zijn nieuwe leermeester Arnold Schönberg, die
hij in 1911 zou volgen naar Berlijn. Parallel hieraan begon hij een carrière als orkestleider
in theaters, waar hij evenwel steeds slechts kort actief was, de eerste symptomen van zijn
chronische instabiliteit. Deze periode komt overeen met zijn ‘atonale’ periode en werd
getekend door een flagrant gebrek aan concentratievermogen. In 1911 huwde hij zijn
nicht Wilhelmine. In 1915 werd hij opgeroepen. Daarna woonde hij een tijdje in Praag,
alvorens in 1917 Schönberg te vervoegen in Mödling in de voorwijken van Wenen. In 1918
liet hij het onderdeel ‘von’ uit zijn naam schrappen. De naoorlogse jaren werden vooral
gekenmerkt door de Verein für musikalische Privataufführungen (1918-1922), door
Schönberg bedacht en waaraan zijn leerlingen substantieel bijdroegen. Het was tevens de
tijd waarin Schönberg zijn “twaalftoonstechniek” op punt stelde, onmiddellijk door
Webern overgenomen (vanaf zijn Lieder op. 17et 18 in 1925) en waarvan hij veel
rigoureuzer gebruik maakte dan zijn leermeester. In 1932-33 hield Webern twee reeksen
van conferenties gewijd aan de dodecafonie, postuum gepubliceerd onder de titel Der
Weg zur neuen Musik. In de jaren 1920 bezorgden zijn activiteiten als koorleider en daarna
orkestleider hem een zekere faam, meer bepaald in het repertoire van Mahlers
symfonieën, waarvan hij een van de grootste uitvoerders was. Na Schönbergs uitwijking
in 1933 en Bergs dood in 1935 leefde Webern in hachelijke omstandigheden en
vervreemdde verder. Deze periode getuigde van zijn engagement voor het
nationaalsocialisme, al stond zijn naam op de sinistere lijst van ‘entartete kunst’. De
oorlog versterkte zijn eenzaamheid des te meer. Hij zocht compensatie in zijn relatie met
dichteres Hildegard Jone, wiens teksten hij leende voor sommige van zijn liederen en
cantates. Zijn zoon Peter - opgeroepen - werd gedood in 1945. Weberns brutale dood -
hij werd vermoord door een Amerikaans soldaat, wellicht tijdens een poging de vlucht van
zijn nazimilitante naasten te dekken - voleindigde een oeuvre dat grotendeels
vertrouwelijk werd gehouden gedurende het daaropvolgende decennium. Zijn werk
bestaat geheel uit kortdurende stukken - 31 opussen die samen niet meer dan vijf uur
muziek beslaan - maar is omgekeerd evenredig aan de invloed die het na zijn dood
uitoefende, zowel op de aanhangers van het serialisme als op John Cage en Morton
Feldman.
Sarah Wéry
(BE) °1987 !
Sarah Wéry aborde la musique grâce au violoncelle, et s’intéresse très vite à
l’improvisation. Ses professeurs, tels Hubert Bergman et Véronique Delmelle, l’aident à
trouver plus sa voie musicale et l’ouvrent à d’autres manières de jouer et d’écrire. Sarah
Wéry est actuellement inscrite en master I au Conservatoire de musique de Liège, dans la
classe de composition de Michel Fourgon. Son catalogue est déjà riche d’un certain
nombre de pièces, dont plusieurs avec électronique, crées notamment au festival Images
Sonores de Liège et au Festival d’Automne de Moscou.
Compositeurs | Componisten !111 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
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Christian Zanési
(FR) °1952 !
Né à Lourdes, Christian Zanési commence sa formation musicale à l’Université de Pau
avec Marie-Françoise Lacaze et Guy Maneveau, et poursuit ses études au Conservatoire
de Paris avec Pierre Schaeffer et Guy Reibel de 1976 à 1977. Attiré par la musique sur
bande après avoir entendu une oeuvre de Bernard Parmegiani, il rejoint, en 1978, le
Groupe de recherches musicales (GRM) à l’INA et parfait son apprentissage. Il y pratique
tous les métiers du son – de la prise de son à la réalisation d’émissions – et multiplie les
expériences et les rencontres. Révélé par son oeuvre Stop ! l’horizon (1980), il a su
intégrer et dépasser les influences revendiquées d’aînés comme Bernard Parmegiani ou
Karlheinz Stockhausen (auquel il rend hommage en 1995 dans Arkheion, les mots de
Stockhausen) pour se forger un style à la fois puissant et lyrique, sachant se déployer
dans un temps qu’il traite comme un espace à traverser. Depuis les années 1990, il
compose dans son home studio et puise son inspiration dans la rencontre poétique avec
des sons remarquables : automobiles, trains, avion, ou encore, comme dans Sémaphores
(2008), signaux électroniques. (P)artisan d’une ouverture musicale auquel donne corps le
festival Présences électronique, qu’il a initié à Paris, Christian Zanési joue par ailleurs
avec le musicien électronique Arnaud Rebotini comme avec le duo BIG (Edward Perraud/
Frédérick Galiay). Il collabore aussi régulièrement avec d’autres artistes, qu’ils soient
plasticiens (Bauduin, Pierre Galais), cinéastes (il a signé en particulier les musiques des
Maîtres du temps et de Gandahar, films d’animation de René Laloux), metteurs en scènes
(François Joxe) ou chorégraphes (José Montalvo, Michel Kelemenis). Pour le compte de
l’INA-GRM, il a par ailleurs été à l’origine de diverses publications, telles que les coffrets
dicographiques Archives GRM, Bernard Parmegiani, l’oeuvre musicale et Luc Ferrari,
l’oeuvre électronique. Pédagogue de la musique électroacoustique à la radio, il produit et
réalise les émissions Electromania, Akousma et Fins de mois difficiles sur France musique
et dirige les émissions acousmatiques Prières d’écouter et Multipiste. En 1994, avec
Jean-Yves Bosseur et Marianne Lyon, il fonde l’association Ars Sonora pour aider et
promouvoir la musique électroacoustique par diverses actions : soutien à des concerts,
organisation de colloques, participation à des échanges internationaux et publication
d’une revue électronique trimestrielle. Christian Zanési anime également des séminaires
de composition musicale en France et en Europe. Il est par ailleurs directeur adjoint du
GRM.
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Christian Zanési, geboren in Lourdes, begon zijn muzikale vorming aan de Universiteit van
Pau bij Marie-Françoise Lacaze en Guy Maneveau en vervolgde van 1976 tot 1977 zijn
opleiding aan het Conservatorium van Parijs bij Pierre Schaeffer en Guy Reibel. Zijn
interesse voor muziek op tape werd getriggerd door het beluisteren van een stuk van
Bernard Parmegiani. In 1978 vervolmaakte hij dan ook zijn opleiding aan de Groupe de
Recherches Musicales (GRM) (aan het INA). Hij nam er alle fasen van het proces voor zijn
rekening - van de geluidstake tot de realisatie van de uitzending - waardoor hij heel wat
ervaring opdeed en een groot aantal mensen ontmoette. Zijn werk Stop ! l’horizon (1980)
illustreert hoe hij zijn muzikale invloeden - Bernard Parmegiani en Karlheinz Stockhausen,
aan wie hij in 1995 hulde bracht in Arkheion, les mots de Stockhausen) - had geïntegreerd
én ontstegen. Het is een stuk waaruit zowel een krachtige als een lyrische stijl
voortvloeide en waarin de tijd wordt behandeld als een ruimte die moet worden
doorkruist. Vanaf de jaren 1990 componeerde hij in zijn ‘home studio’ en putte hij
Compositeurs | Componisten !112 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
inspiratie uit het dichterlijke treffen tussen zonderlinge geluiden: geluiden van auto’s,
treinen, vliegtuigen of - zoals in Sémaphores (2008) - elektrische signalen. Ambachtsman
van een muzikaal oeuvre dat gestalte gaf aan het festival Présences électronique -
opgericht in Parijs - vormde Christian Zanési bovendien een duo met de
elektronicamuzikant Arnaud Rebotini en speelde hij samen met het duo BIG (Edward
Perraud en Frédérick Galiay). Hij werkte samen met beeldend kunstenaars (Bauduin,
Pierre Galais), cineasten (hij verzorgde meer bepaald de muziek voor Maîtres du temps en
Gandahar, animatiefilms van René Laloux), regisseurs (François Joxe) en choreografen
(José Montalvo, Michel Kelemenis). Voor rekening van het INA-GRM stond hij aan de bron
van diverse publicaties zoals de cd-box Archives GRM: Bernard Parmegiani, het muzikale
oeuvre en Luc Ferrari, het elektronische oeuvre. Als pedagoog van de elektroakoestische
muziek producete en realiseerde hij bij de radio uitzendingen zoals Electromania,
Akousma en Fins de mois difficiles voor sur France Musique en leidde hij de
akoesmatische uitzendingen Prières d’écouter en Multipiste. In 1994 richtte hij met Jean-
Yves Bosseur en Marianne Lyon de vereniging Ars Sonora op teneinde - door middel van
diverse acties - de elektroakoestische muziek te promoten: de ondersteuning van
concerten, de organisatie van colloquia, deelnames aan internationale
uitwisselingsprojecten en de publicatie van een trimestriële elektronische nieuwsbrief. Hij
bezielde eveneens seminaries over muzikale compositie in Frankrijk en Europa. Christian
Zanési is overigens adjunct-directeur van het GRM.
Hao-Fu Zhang
(CN-BE) °1952 !
Né en Chine, où il étudie la composition, le piano et le violon et commence sa carrière de
compositeur, Hao-Fu Zhang part en 1987 se perfectionner au Conservatoire royal de
Bruxelles, à l’École normale de musique de Paris puis, de 1992 à 1994, à l’Ircam, auprès
de Tristan Murail et Brian Ferneyhough. Englobant tous les répertoires, sa musique, qui
porte la trace de sa double culture sans se revendiquer d’aucune tendance, a été jouée
par l’Orchestre philharmonique de Radio France, les solistes de l’Ensemble
Intercontemporain, l’Orchestre Symphonique de Flandres... Plusieurs fois primés par
l’Académie royale de Belgique, ses quatuors à cordes ont été enregistrés en 2005 par le
Quatuor Danel pour le label Cyprès. Membre fondateur du Forum des Compositeurs
belges, Hao-Fu Zhang enseigne au Conservatoire royal de Bruxelles.
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De in China geboren en geschoolde Hao-Fu Zhang studeerde compositie, piano en viool.
In 1987 vervolmaakte hij zijn opleiding aan het Koninklijk Conservatorium van Brussel,
aan de l’École normale de musique de Paris en van 1992 tot 1994 aan het Ircam, onder
de hoede van Tristan Murail en Brian Ferneyhough. Zijn oeuvre omvat alle repertoires en
draagt de sporen van die dubbele cultuur in zich, zonder zich evenwel één tendens toe te
eigenen. Zijn werk werd al vertolkt door l’Orchestre philharmonique de Radio France,
solisten van het Ensemble Intercontemporain en het Symfonisch Orkest van Vlaanderen.
Zijn strijkkwartetten - vaak geroemd door de Académie Royale de Belgique - werden in
2005 opgenomen door het Danel Kwartet voor het label Cyprès. Hao-Fu Zhang was
stichtend lid van het Belgische Forum des Compositeurs en doceert aan het Koninklijk
Conservatorium van Brussel.
Compositeurs | Componisten !113 / !115 Mini-Maxi | Ars Musica 2014
Evan Ziporyn
(US) °1959 !
Evan Ziporyn, natif de Chicago, a étudié la musique aux universités d’Eastman, Yale et
Berkeley, avec Joseph Schwantner, Martin Bresnick et Gérard Grisey. En 1981, il fait son
premier voyage à Bali pour s’y former auprès de Made Lebah, grand maître du gamelan. Il
y retournera en 1987, année où il se produit pour la première fois, en tant que
clarinettiste, avec l’ensemble new-yorkais Bang On A Can. En 1992, il fait partie des
cofondateurs du Bang On A Can All Stars, avec lequel il créera plus de 100 oeuvres,
collaborant with Nik Bartsch, Iva Bittová, Ornette Coleman, Brian Eno, Philip Glass,
Meredith Monk, Thurston Moore, Terry Riley... Il quitte le groupe en 2012 pour former le
trio Eviyan avec Iva Bittová et Gyan Riley. Parallèlement à sa carrière d’instrumentiste (on
lui doit notamment la version de référence du New York Counterpoint de Steve Reich),
Evan Ziporyn est également compositeur, dans une veine postminimaliste qui intègre
naturellement de fréquents emprunts aux musiques d’Asie du Sud-Est. Son oeuvre lui a
valu des commandes de la part du Kronos Quartet ou du Silk Road Project du
violoncelliste Yo-Yo Ma, entre autres, et a été enregistrée pour des labels tels que
Cantaloupe, New Albion, New World, Airplane Ears, Naxos... Evan Ziporyn est également
un pédagogue réputé, membre depuis 1990 du prestigieux Massachusetts Institute of
Technology (MIT), où il a fondé en 1993 l’ensemble Gamelan Galak Tika, destiné à créer
un niveau répertoire pour le gamelan balinais, et pour lequel il a signé de nombreuses
compositions (dont l’opéra A House in Bali, en 2009). Professeur de musique au MIT, il y
dirige également le tout nouveau Center for Art, Science and Technology. Evan Ziporyn vit
à Lexington (Massachusetts) avec son épouse, la compositrice Christine Southworth, et
leurs deux enfants.
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Evan Ziporyn uit Chicago studeerde muziek aan de universiteiten van Eastman, Yale en
Berkeley bij Joseph Schwantner, Martin Bresnick en Gérard Grisey. In 1981 reisde hij voor
het eerst naar Bali, waar hij zich vormde bij Made Lebah, de grootmeester van de
gamelan. In 1987 keerde hij er terug en trad hij er voor de allereerste keer - als klarinettist
- op met het New Yorkse ensemble Bang On A Can. In 1992 was hij medeoprichter van
Bang On A Can All Stars, waarmee hij uiteindelijk meer dan honderd werken zou creëren,
in samenwerking met Nik Bartsch, Iva Bittová, Ornette Coleman, Brian Eno, Philip Glass,
Meredith Monk, Thurston Moore en Terry Riley. In 2012 verruilde hij de groep voor het trio
Eviyan, met Iva Bittová en Gyan Riley. Parallel aan zijn carrière als muzikant (we zijn hem
met name de referentieversie van Steve Reichs New York Counterpoint verschuldigd), is
Evan Ziporyn tevens een door het postminimalisme gegrepen componist, die bovendien
regelmatig en op een geheel natuurlijke wijze Zuidoost-Aziatische invloeden in zijn werken
integreert. Zijn oeuvre leverde hem onder meer opdrachten van het Kronos Kwartet op,
alsook van cellist Yo-Yo Ma (van het Silk Road Project) en werd uitgegeven door labels,
waaronder Cantaloupe, New Albion, New World, Airplane Ears en Naxos. Vzrder is Evan
Ziporyn een gerenommeerd pedagoog. Sinds 1990 is hij lid van het prestigieuze
Massachusetts Institute of Technology (MIT), waar hij in 1993 het ensemble Gamelan
Galak Tika oprichtte - teneinde een nieuw repertoire voor de Balinese gamelan te creëren
- en waarvoor hij talrijke composities schreef, waaronder de opera A House in Bali uit
2009. Momenteel doceert hij muziek aan het MIT en leidt tevens het gloednieuwe Center
for Art, Science and Technology. Evan Ziporyn leeft in Lexington (Massachusetts) met zijn
echtgenote en componiste Christine Southworth en hun twee kinderen.
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John Zorn
(US) °1953 !
Né à New York, John Zorn, saxophoniste, clarinettiste, compositeur et producteur, est
depuis 40 ans l’une des figures-clés de l’avant-garde artistique et de la scène musicale
new-yorkaise. Il a exploré une grande variété de langages musicaux, du free jazz au death
metal, du « classique » (ses compositions ont été créées par le Kronos Quartet ou
l’Orchestre de la WDR de Cologne) au punk hardcore, du klezmer (il fut la figure de proue
du courant Radical Jewish Culture) à la musique de film (son premier disque marquant a
été consacré aux oeuvres d’Ennio Morricone), collaborant avec une multitude de
musiciens : Bill Frisell, Ikue Mori, Joey Baron, Bill Laswell, Derek Bailey, Keiji Haino, Fred
Frich, William Winant, Marc Ribot, Anthony Coleman… Une diversité que reflète
également le catalogue du label Tzadik, qu’il dirige depuis 1995.
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John Zorn, geboren in New York, is een saxofonist, klarinettist, componist, producent én
sinds veertig jaar één van de sleutelfiguren uit het artistieke avant-gardisme en de New
Yorkse muziekscène. Hij verkende een scala aan muziekstijlen: van free jazz tot death
metal, van ‘klassiek’ (zijn composities werden gecreëerd door het Kronos Quartet en het
WDR Sinfonieorchester Köln) tot hardcore punk, van klezmer (het boegbeeld van de
Radical Jewish Culture) tot filmmuziek (zijn eerste toonaangevende plaat droeg hij op aan
het oeuvre van Ennio Morricone). Hij werkte met heel wat muzikanten samen: Bill Frisell,
Ikue Mori, Joey Baron, Bill Laswell, Derek Bailey, Keiji Haino, Fred Frich, William Winant,
Marc Ribot en Anthony Colema. Ook de catalogus van zijn eigen label Tzadik (sinds 1995)
weerspiegelt deze diversiteit.
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