En février 2023, j'ai réalisé mon premier documentaire sonore en suivant un Girls Rock Camp à Rennes.
J'ai d'abord pêché des sons, discrètement, sans déranger les participantes, pour capter l'ambiance si spéciale du camp.
Petit à petit, j'ai pu recueillir des témoignages, des émotions, des peurs, des excitations et des joies, ce qui me permet de proposer ici un documentaire situé au cœur du projet, retraçant la genèse de ce Girls Rock Camp rennais.
Cette immersion sonore est une véritable invitation à découvrir le camp de l’intérieur, grâce à cette atmosphère unique portée par des voix multiples et inspirantes.
J'espère que ce que vous allez entendre ici participera au développement de la place des femmes dans les musiques actuelles, à l'éclosion de multiples groupes musicaux féminins, décomplexés, confiants et joyeux.
Bonne écoute !
J'aimerais remercier ici en particulier Léa Chevrier et Corentin Massiot pour le précieux prêt du matériel m'ayant permis de faire de si bonnes prises de son.
Merci également à Julie Auzou, Audrey Guiller, Arno Forest, Sylvain Descazot et Corentin Doucet pour leur écoute attentive et leurs conseils.
Partenariats
Le Girls Rock Camp est porté par le Jardin Moderne, en coopération avec l’Antipode et les Trans, avec le soutien du CNM (Centre National de la Musique), Rennes Métropole et le Ministère de la Culture – DRAC Bretagne.
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Et si vous voulez en savoir plus sur Le Girls Rock Camp, je vous invite à lire ce texte :
Un Girls Rock Camp : pourquoi c’est nécessaire ?
Si les femmes sont plutôt bien représentées en écoles de musique, chorales, ou dans les conservatoires, elles sont les grandes invisibles des pratiques dites « autonomes » (exemple : monter un groupe avec ses ami·es). Les chiffres parlent d’eux-mêmes : que ce soit dans les studios de répétition ou sur scène, les femmes et minorités de genre représentent seulement 15 % des musicien·nes dans les musiques actuelles.
Difficulté supplémentaire : les pratiques artistiques sont genrées, et le rock ne fait pas exception. Qui peut citer facilement plus d’une femme guitariste, bassiste, batteuse célèbre ? Au contraire, combien d’exemples masculins connaissons-nous ? Pour rééquilibrer la balance, l’une des solutions est d’encourager la pratique dès l’adolescence. À cet âge, les filles sont déjà moins présentes dans l’espace public que leurs homologues masculins. À cet âge, la pression autour de leurs résultats scolaires élimine souvent leurs activités de loisirs. À cet âge, on cherche des modèles et on manque de représentations.
Un Girls Rock Camp : en quoi ça consiste ?
Le Jardin Moderne propose depuis 2022 un Girls Rock Camp, en coopération avec l’Antipode et les Trans, pour encourager les jeunes filles de 14 à 18 ans à se lancer dans le rock en groupe avec un instrument qu’elles n’ont jamais joué, et les aider à se sentir légitimes. Le camp, à destination des habitantes de Rennes Métropole, a eu lieu du 13 au 18 février 2023.
Pour cette deuxième édition, le camp a maintenu son cap : aider les filles à dépasser les stéréotypes, leur apprendre à avoir confiance en elles, leur donner des bases pour qu’elles puissent former des groupes et goûter à la joie du collectif et de la création dans un environnement non-sexiste, leur montrer ainsi qu'elles n'ont pas besoin d'être parfaites pour être capables de faire. Autour d'elles : un groupe d'intervenantes, musiciennes, techniciennes, animatrices culturelles travaillant main dans la main pour leur transmettre, les motiver et devenir des modèles inspirants.
Le semaine était construite sur une alternance entre pratique, composition et répétition et d’autres temps plus en lien avec la confiance en soi et la légitimité. Elles ont commencé par découvrir l’instrument qu’elles avaient choisi (2 batteuses, 2 bassistes, 2 guitaristes, 2 chanteuses) puis se sont réparties en 2 groupes en formant Nipple Crunch et Rose Sauvage et ont pu se mettre à composer un morceau, le fixer et le répéter ensemble jusqu’au concert de samedi. Elles ont également eu un temps dédié à la prise de parole en public, un temps pour créer leurs affiches de concert, une séance de yoga pour gérer leur stress ainsi qu’une visite complète de l’Antipode.
Le stage était complet : il a compté 8 participantes musiciennes et 5 participantes « apprenties journalistes » présentes sur les 3 derniers jours et accompagnées par des professionnelles des Trans.
En effet, comme un clin d’oeil aux origines DIY des Girls Rock Camp, la semaine fut également l’occasion pour 5 apprenties journalistes du collège Clotilde Vautier de communiquer autour du projet en se formant à la communication. Au programme : atelier d’écriture d’articles de presse, conseils sur les réseaux sociaux et initiation à la photo de concert. Ainsi, elles ont interviewé les musiciennes participantes, rédigé un article disponible ici, réalisé un shooting de type « photos de presse » pour les musiciennes, pris des photos du concert final et animé le compte instagram du Girls Rock Camp.
Illustration : Crédit Photos : Karine Baudot