Dans un Japon urbain, suintant l’ennui métallique et l’indifférence glauque, "Bullet Ballet" est une danse macabre, audacieuse et intensément libre, une balade sauvage en noir et blanc, tantôt expressionniste, tantôt aussi indistincte qu’un long tunnel sans fin. La caméra fonce, à l’épaule, dans la violence de la rue et des gangs. Ultra-découpé, le montage se permet tous les uppercuts. Goda est sidéré par le suicide de sa fiancée dès les premières images. Il bascule. Il tente de rattraper une jeune fille qui joue avec le feu, ou plus exactement avec le métro. Elle est l’appât qui le fait tomber dans une bande qui le tabasse pour le plaisir. Le désir de vengeance le remplit. Mais même dans l’effroi, la haine, les règlements de comptes sauvages, les liens se tissent, qu’on le veuille ou non, car les âmes frémissent. C’est cette rage qui l’agite, ce montage libéré de la logique narrative et cette énergie du désespoir qui fait vibrer ce film mémorable de Shinya Tsukamoto jusqu’au lyrisme.
Bullet Ballet au Nova
Samedi 13 janvier 2018
Publiée le lundi 8 janvier 2018
5x2 places à vous offrir pour la projection de Bullet Ballet au Nova le 13/01 à 19h00.
Participer : un mail avant jeudi midi à concours@radiopanik.org avec comme sujet "Bullet"Shinya Tsukamoto, 1998, JP, 35mm > video, vo ja st fr & ang, 87'
13.01 > 19:00